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Citations sur Poésies (104)

LE PORTRAIT MODELE

J'entre et je sors des vrais miroirs
Ils n'auront rien gardé de moi
La nuit efface au tableau noir
l'apparence qui se croit moi.

Mais la main sur la page lisse
réfléchit mieux que l'eau du tain
le vrai profil de ce complice
qui prend en charge mon destin

Le fil que dévide la main
en sait plus long sur mon visage
que le visage trop humain
où ma présence est de passage.

Le crayon noir le papier blanc
ignorants de ma pesanteur
et des lents désastres du temps
dessinent ma ligne de coeur

D'où naît la clarté qui révèle
ma plus tacite distraction
Est-ce du jour ou bien de celle
qui réfléchit ma réflexion ?
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LA PLUS SIMPLE EXPRESSION (p 30 à 37)

(...............................)
(p.32)
Alors je te rencontre, Vendredi c'est toi,
et mon monde reprend une raison d'étendre
ses forêts compliqués, ses sous-marins méandres,
ses bêtes en désordre au sortir de leur arche
et qui parfois ont l'air d'un petit peu comprendre
ce qu'on se dit nous deux, et qu'écoutent nos ombres,
sur notre île choisie pour ses plages très sages,
(et l'aiguillée de fil des oiseaux de couleurs
qui cousent dans le ciel les ourlets du bonheur).

(p- 36)
Seul un mot quelquefois peut passer au travers,
un mot tout simplement qui te va comme un gant,
un mot lettre-à-la-poste, un vrai mot coeur-ouvert,
un mot qui vient de clair et qui retourne au vent.
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BESTIAIRE DES ANIMAUX
A L'AISE DANS LEUR PEAU

Très oiseaux les oiseaux sont très sûrs d'être oiseaux
L'écureuil sait très bien son métier d'écureuil
Les chevaux dans leur peau de cheval sont chevaux
Le lézard sait par coeur l'art de vivre en lézard
La fourrure du chat tient le chat tout entier
Le renard est renard tout le long de l'année
Le poisson est dans l'eau comme un poisson dans l'eau

Mais moi je m'évapore et me perds et me trouve
et ne suis jamais sûr d'être ce que je suis.
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Exacte, préservée
  
  
  
  
Exacte, préservée, fidèle à ton éclat,
lampe nue, mon regard témoigne sa lumière,
partage de mes eaux, double vrai de mes pas,
transparents à travers, opaque, ton mystère,

tu justifies traverse et dénies à mes yeux
la vérité du je que je cherche aux miroirs

Ce que je t’ai donné m’apprend ce que je suis.
Tu rends à ma parole son pouvoir précis.
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LA JOURNEE AU SOLEIL

La mer dès le matin avait tant à nous dire
Je n'écoutais que toi
Elle avait beau fourrer son museau dans mes mains
rabâcher son histoire
sauter à notre cou, nous mordre, nous lécher
pour elle j'étais sourd

Je n'écoutais que toi ton souffle ton odeur
ta façon d'être là
ton corps qui se baignait dans l'écume du lit
tes seins de magnolia
Je plongeais replongeais dans ta tiédeur salée
et je perdais haleine

La mer et le soleil à n'en jamais finir
avaient beau chuchoter
faufiler leurs chansons à travers la persienne
je n'écoutais que toi

Avant de s'endormir les amants au long cours
le soleil en allé
dans le noir en parlant font de leur alentour
un jardin plein d'allées

Ils y marchent longtemps ayant doucement dit
au coeur opérateur
de rejouer pour eux le film au ralenti
de leur ancien bonheur

Pellicule rayée et qui se décolore
jadis s'est transmué
à l'envers du présent si parlant et sonore
en cinéma muet

Mais les amants voguant au fil de la nuit lente
bras dessus bras dessous
aiment ce cinéma que la mémoire invente
et le soleil dissout

J'étais plus que la mer entêté à te mordre
toi plus nue dans mes bras
que la mer et le ciel et le vent et la mer
toi qui n'étais que toi.
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LES SOUCIS DU CIEL

Le ciel apprend par coeur les couleurs du matin
Le toit gris l'arbre vert le blé blond le chat noir
Il n'a pas de mémoire il compte sur ses mains
Le toit blond l'arbre gris le blé noir le chat vert

Le ciel bleu est chargé de dire à la nuit noire
comment était le jour tout frais débarbouillé
Mais il perd en chemin ses soucis la mémoire
il rentre à la maison il a tout embrouillé

Le toit vert l'arbre noir le chat blond le blé gris
Le ciel plie ses draps bleus tentant de retrouver
ce qu'il couvrait le jour d'un grand regard surpris
le monde très précis qu'il croit avoir rêvé

Le toit noir l'arbre blond le chat gris le blé vert
Le ciel n'en finit plus d'imaginer le jour
Il cherche dans la nuit songeant les yeux ouverts
aux couleurs que le noir évapore toujours.
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Mon amour ma clarté…


Mon amour ma clarté ma mouette mon long cours
depuis dix ans je t’aime et par toi recommence
me change et me défais m’accrois et me libère
mon amour mon pensif et mon rieur ombrage
en t’aimant j’ouvre grand les portes de la vie
et parce que je t’aime je dis

Il ne s’agit plus de comprendre le monde
il faut le transformer

Je te tiens par la main
la main de tous les hommes.
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DORMANTE


Toi ma dormeuse mon ombreuse ma rêveuse
ma gisante aux pieds nus sur le sable mouillé
toi ma songeuse mon heureuse ma nageuse
ma lointaine aux yeux clos mon sommeillant œillet

distraite comme nuage et fraîche comme pluie
trompeuse comme l'eau légère comme vent
toi ma berceuse mon souci mon jour ma nuit
toi que j'attends toi qui te perd et me surprends

la vague en chuchotant glisse dans ton sommeil
te flaire et vient lécher tes jambes étonnées
ton corps abandonné respire le soleil
couleur de tes cheveux ruisselants et dénoués

mon oublieuse ma paresseuse ma dormeuse
toi qui me trompe avec le vent avec la mer
avec le sable le matin ma capricieuse
ma brûlante aux bras frais mon étoile légère

je t'attends je t'attends je guette ton retour
et le premier regard où je vois émerger
Eurydice aux pieds nus à la clarté du jour
dans cet enfant qui dort sur la plage allongée.
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Le poète n'est pas celui qui dit Je n'y suis pour personne
Le poète dit J'y suis pour tout le monde
Ne frappez pas avant d'entrer
Vous êtes déjà là
Qui vous frappe me frappe.
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Nocturne ( extrait)

Mais sur le sable auprès de moi
ton corps désaltéré de jour
ta peau crissante comme soie
luit doucement parmi l'obscur
Un peu de soleil prisonnier
s'évapore en secret de toi
et quand je caresse tes seins
tout ce qui reste du soleil
glisse doucement dans mes mains
tout ce qui reste du soleil
tout ce qui sera le matin.
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