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Je ne connaissais pas la vie de ce peintre et c'est toujours intéressant de découvrir de nouvelles biographies sur des artistes ayant marqué le monde de la peinture. J'ai beaucoup apprécié ce traitement qui fait dans une certaine originalité du propos.

Degas était un sacré personnage, toujours seul et jamais marié. Il avait tourné le dos à l'amour pour se consacrer entièrement à son art. Un peintre ne doit connaître d'autre passion que son travail et y sacrifier tout disait-il. le célibat laisse à l'artiste sa liberté et ses forces, son cerveau et sa conscience. Les femmes apprécieront. Même s'il avait mauvais caractère, il avait des amis dont le célèbre Edouard Manet et pouvait être une sorte de leader dans le mouvement.

Visiblement, il se situait dans un courant intermédiaire entre les impressionnistes et les académiques. C'est intéressant de voir que les impressionnistes étaient ces fameux peintres bohème que ne va pas manquer de manipuler Edgar Degas pour arriver à ses fins.

Degas va devenir un grand peintre mais à force de travail et d'obstination. Il ne disposait pas de facilités naturelles. Son talent est venu progressivement et sur le tard. Il cherchait véritablement son style, ses thèmes et son esthétique avec de nombreux tableaux restés inachevés. Cependant, c'est surtout sa vie privée assez méconnue qui sera abordée dans cette oeuvre même si on croisera toutes les figures emblématiques de l'époque.

Le dessin est un peu composé à la manière des tableaux impressionnistes de l'époque afin de donner un certain cachet esthétique à cette BD. Cela va bien dans ce contexte. A noter également une très belle colorisation.

Bref, c'est un portrait sans concession qui ne fait pas dans la dentelle pour nous présenter tel qu'il était. J'ai bien aimé la narration par l'une de ses amies qui aurait souhaiter avoir plus de lui à savoir la peintre féministe Mary Cassat.

Je pense que cette biographie peut vraiment plaire à un public passionné par l'art et la peinture.
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Où trouver cet art ? L'Art de notre temps ?
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Ce tome contient une biographie de l'artiste Edgar Degas (1834-1917) qui ne nécessite pas de connaissance préalable pour l'apprécier, et qui dégage plus de saveurs si le lecteur est familier de ses principaux tableaux. Sa première édition date de 2021. Il a été réalisé par Salva Rubio pour le scénario et pas Efa (Ricard Fernandez) pour les dessins et les couleurs. Il compte quatre-vingts pages de bande dessinée. Il se termine avec un dossier de sept pages, rédigé par le scénariste et illustré par des tableaux de Degas. Ces deux auteurs avaient déjà réalisé ensemble Monet, nomade de la lumière (2017).

Samedi 29 septembre 1917, au cimetière de Montmartre à Paris, Mary Cassatt assiste à l'enterrement d''Edgar Degas, immobile et silencieuse, entendant les commentaires autour d'elle. Quelqu'un le connaissait-il vraiment ? Il était toujours seul. Rien d'étonnant il était si intransigeant. Il ne s'est jamais remis de la faillite familiale. Ce fut pour lui, une telle humiliation. Machiste, antidreyfusard, voire antisémite, intolérable ! Et cette manie de ne peindre que des danseuses, des blanchisseuses et des prostituées, c'est bizarre non ? Pas si bizarre quand on sait que la plupart de ces ballerines étaient aussi des putains. Il ne s'est jamais marié, encore une bizarrerie. En effet, plus encore pour un homme de son rang. On ne lui a jamais connu une seule aventure ? Pas même avec l'un de ses modèles, comme ses amis impressionnistes ? Non, il était peut-être homosexuel, en tout cas beaucoup le pensaient. Ou impuissant… Il était arrogant, insolent et désagréable ! Les gens disaient qu'il y avait deux Degas : celui qui bougonne et celui qui grogne. Il était tout bonnement insupportable. Il a toujours vécu seul, pas étonnant qu'il soit mort seul.

Après l'enterrement, Mary Cassatt rentre chez elle en pensant à tous ces commentaires. Elle se dit qu'on parlera toujours de ses danseuses adorées, de ses blanchisseuses, de ses modistes. Mais quelqu'un le connaissait-il vraiment ? Elle a besoin de savoir. Elle prend un volume dans sa bibliothèque et se plonge dans les carnets intimes du peintre. En 1852, 45 rue de Taibout à Paris, un jeune Edgar Degas a abordé Paul Valpinçon qui marche dans la rue, et il lui fait la leçon de manière véhémente, lui reprochant de refuser le tableau La baignade pour une exposition sur la carrière de Jean-Auguste-Dominique Ingres, allant jusqu'à l'insulter en le traitant de d'imbécile, de foi, d'idiot, de benêt, d'abruti, d'égoïste. Continuant sur sa lancée en le qualifiant de bourgeois arrogant, de personnage insignifiant, de crétin analphabète. Tout au long de ces invectives, Valpinçon a continué d'avancer et il s'arrête au 11 quai de la Seine pour sonner à la porte. Un homme lui ouvre, le reconnaît et lui demande quel bon vent l'amène. Edgar identifie Ingres au premier coup d'oeil. le riche bourgeois informe le peintre qu'il a changé d'avis et qu'il va lui prêter La baigneuse. le jeune garçon explique à l'artiste qu'il veut devenir peintre. Ingres lui conseille de se consacrer corps et âme à la peinture, de vivre pour la peinture, d'en faire sa maîtresse, sa fiancée et son épouse.

Dès les premières pages, le lecteur constate que les auteurs savent de quoi ils parlent. le scénariste a choisi de raconter l'histoire de l'artiste du point de vue de Mary Cassatt (1844-1926), artiste peintre et graveuse américaine ayant entretenu une longue relation professionnelle avec le peintre, et le dessinateur sait citer les toiles du maître, sans essayer de les singer. le récit s'ouvre sur l'enterrement d'Edgar Degas, et sa collègue se plonge dans ses carnets intimes. le dispositif narratif peut sembler téléphoné : dans la narration le scénariste s'en sert pour annoncer les questionnements qu'il va évoquer concernant ce peintre. Les remarques effectuées par les personnes assistant à l'enterrement constituent autant de facettes de la personnalité publique de Degas formant un portrait de l'individu. La deuxième scène indique que l'auteur va mettre en scène des moments de vie, avec la connaissance de son déroulement complet, le point de vue étant celui de sa collègue après la mort de Degas. Dès ces premières pages, la narration visuelle séduit le lecteur avec ces teintes comme apposées au crayon de couleur, des cases rectangulaires sans bordure tracée, un regard adulte sur les différents lieux, avec le comportement posé de cette dame âgée, en phase de deuil d'un ami cher qu'elle a côtoyé pendant des décennies.

Après les trois pages d'introduction, le récit reprend un ordre chronologique, à partir de 1852. En fonction de la nature des événements évoqués, les auteurs peuvent consacrer une scène à une date précise, ou bien évoquer des faits s'étant déroulés entre deux dates, ou encore une série de dates. Dans la première famille se trouvent par exemple l'année 1872 que Degas passe à la Nouvelle Orléans en Louisiane, l'année 1873 au cours de laquelle il développe l'idée d'un salon des Impressionnistes, le 15 avril 1874 pour la première exposition des Impressionnistes, les dates des sept expositions suivantes (30 mars 1876, 4 avril 1877, 10 avril 1879, 1er avril 1880, 2 avril 1881, 1er mars 1882), avril 1883 alors que Degas se rend au chevet de Manet, le 30 avril 1883 date de son décès. Dans la deuxième catégorie, ils vont développer des interactions et des faits avérés comme la fin des études scolaires de Degas, ses années d'apprentissage à l'atelier Lamothe, la première rencontre avec Édouard Manet (1832-1883), celle avec Berthe Morisot (1841-1895, artiste peintre, cofondatrice du mouvement des Impressionnistes), avec les autres impressionnistes, avec Mary Cassatt, les travaux préparatoires de la publication le Jour et la Nuit, qui ne paraîtra jamais, plusieurs échanges au cours de sa relation avec Cassatt, etc.

Le lecteur se retrouve vite pris par cette reconstitution consistante et dense, tout en se demandant si ça s'est vraiment passé comme ça. le dossier en fin d'ouvrage comporte plusieurs parties dont les titres sont les suivantes : Musique pour un menuet solitaire, Degas et Cassatt une énigme émotionnelle, le monde de Degas planche après planche, Un jeune homme en colère, le masque de l'artiste, Inspiration américaine, le ballet comme atelier, Un long adieu. Entre autres, le scénariste explicite ses partis pris : résister à la tentation d'accompagner les planches d'explication, et inclure dans ce cahier final toute une série d'informations complémentaires, de détails savoureux, de curiosités et d'anecdotes qui rendent plus agréable la lecture ou la relecture de cet album. Il apporte une précision sur la voix de monsieur Degas : ses carnets ainsi que plusieurs de ses lettres ont été conservés, tout comme une série d'anecdotes, de critiques et d'information sur sa manière de parler, de se comporter et de s'adresser à son entourage. Il a veillé à reproduire fidèlement son caractère, sa personnalité et son langage, reprenant mot pour mot ou en les adaptant, un grand nombre de ses répliques, affirmations, notes et réflexions. S'il n'est plus possible d'interviewer Edgar Degas lui-même, cette biographie colle au plus près de ce qui est connu de lui, tout en effectuant des choix pour réordonner quelques détails et se conformer à la pagination. À plusieurs reprises, le lecteur peut faire le lien avec la bande dessinée que les auteurs ont consacré à Claude Monet (1840-1926), et aux séquences relatives au Salon de peinture et de sculpture, souvent appelé juste Salon.

L'artiste a choisi de réaliser des dessins qui ne singent pas les tableaux de Degas (d'ailleurs, pas sûr qu'il soit possible de réaliser une bande dessinée avec ses tableaux), mais qui en respecte l'esprit. Pour autant, le lecteur peut identifier plusieurs reproductions de tableaux célèbres, de Degas bien sûr, mais aussi de Manet. En fonction de sa culture, il peut comparer un tableau ou un autre à l'original, et apprécier le talent du bédéiste. Il peut également être saisi par la manière dont il transcrit la puissance expressive de la sculpture La Petite Danseuse de quatorze ans (1879-1881), ou comment il détourne le déjeuner sur l'herbe (1863) de Manet, sans les femmes, avec Degas et Manet allongés sur l'herbe dans la position des messieurs du tableau. La première caractéristique réside dans le fait que la narration visuelle est traitée comme une véritable bande dessinée, et non comme un texte illustré, même quand le scénariste a beaucoup d'informations à apporter. Efa impressionne par sa capacité à représenter dans le détail de nombreux éléments. le lecteur peut prendre son temps pour examiner les costumes et les robes, les chapeaux féminins et masculins, et bien sûr la manière dont les messieurs taillent leur barbe et leu moustache. Il peut se projeter dans chaque lieu : devant le caveau de la famille de Gas, dans plusieurs rues de Paris, dans une salle de classe du lycée Louis-le-Grand, à l'atelier Lamothe, au café Guerbois, dans plusieurs salons où se tient une réception mondaine, à l'opéra, dans l'atelier de Degas, dans un grand parc parisien, dans un hippodrome, dans les coulisses de l'opéra, dans une maison close. le dessinateur sait donner à voir les lieux représentés par le peintre, et ceux qu'il fréquentait. L'utilisation de crayons de couleur ou équivalent aboutit à un rendu différent de celui de la peinture, tout en respectant les atmosphères des toiles, le lecteur pouvant en comparer dans le dossier de fin.

Récréer la vie d'un être humain, sa trajectoire de vie, mettre en lumière sa personnalité tient de la gageure, d'une construction a posteriori, d'une interprétation pour mettre en concordance les faits et gestes publics et connus d'un individu et sa vie intérieure mystérieuse et connue de lui seul. Efa & Rubio permettent de faire connaissance avec un artiste peintre singulier, de le côtoyer, d'envisager ses motivations, ses états d'esprit, ses principes (en particulier l'importance qu'il donne à son Art et à sa pratique, aux dépens de sa vie sociale et amoureuse), dans des planches magnifiques, autant descriptives que gorgées de sensations, dans le contexte du mouvement impressionniste. Un coup de maître.
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En voilà un bien bel ouvrage ! comme aurait dit ma grand'mère. Magnifique de bout en bout. J'avais déjà eu l'occasion d'apprécier la qualité du travail de Salva Rubio et Efa avec l'album « Monet nomade de la lumière », ils récidivent pour ne pas dire redoublent de talent avec cette danse de la solitude. Rare sont les livres sur Degas qui ont tenté de cerner ses ressorts intimes et qui mentionnent la place de l'amitié de Mary Cassatt dans la vie de Degas, et réciproquement.
Je vais surveiller ce Salva Rubio de près.

En attendant, pour complément, une petite vidéo « Edgar Degas, Mary Cassatt, les enfants terribles de l'impressionnisme » très intéressante.

https://vimeo.com/250978527

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Je n'adhère généralement pas des masses aux biographies de peintres en BD (même si quelques exceptions sortent du lot) mais quand je suis tombée sur ce tome dédié à Degas, j'ai été très tentée, curieuse de voir ce que les auteurs allaient pouvoir nous raconter sur cet homme mystérieux dont on connait finalement peu de choses.
Et la BD nous rend bien la complexité du personnage, son ambiguïté, da noirceur. A aucun moment on ne cherche à nous rendre le personnage sympathique (ce qu'il n'était pas du tout).
J'ai trouvé ça très intéressant, d'autant que cette BD nous donne également une vision relativement cohérente de la lutte entre les bohèmes et les classiques et les querelles parfois définitives qui pouvaient parfois en découler entre deux amis.
Les personnages sont justes, les situations sont bonnes.
Le dessin, au rendu pastel, est bien réussi et colle parfaitement au propos.
Une bonne découverte
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Connaissant peu de choses de la vie d'Edgar Degas et seulement ses Danseuses, mon oeil a été attiré par la couverture de cette BD : Degas au milieu de ses danseuses.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans la lecture, car le personnage est présenté comme peu sympathique. La scène du cimetière est édifiante et les commentaires de la femme peu engageants vis à vis du peintre. Elle se déroule aux obsèques de Degas en 1917. La vieille femme va plonger dans les carnets de notes de Edgar Degas pour essayer de nous faire comprendre l'homme et le peintre qu'il était.

À la fin du livre, Salva Rubio nous donne à lire un livret sur la vie de Degas. Salva Rubio est un écrivain et un historien. Il nous livre ses recherches sur Degas et cela éclaire complètement la BD. Je l'ai relue après avoir visité ce livret et la lecture a été beaucoup plus limpide. Donc un conseil pour prendre toute la dimension de ce livre, commencez par la fin et la lecture du livret.

Degas était passionné par l'univers de la danse. Ce n'était pas un peintre de génie mais un travailleur, un besogneux. Il était dans la recherche de son propre style et en révolte contre l'académisme proposé. Il refusait le passage obligé par le Salon et voulait en créer un indépendant, ce qu'il a réussi à faire. Il se rapprochera d'un groupe non conventionnel, on académiques qui deviendra "les impressionnistes".

Degas est capable de se passionner puis de tout lâcher. Il laissera des dizaines de toiles inachevées comme un travail en suspens. Degas nouera des amitiés mais sans jamais se révéler totalement. Degas a son franc parler et il ne mâche pas ses mots. Degas peut être cruel, un dur critique pour les oeuvres des autres mais ce n'est pas de la méchanceté, c'est juste pour les faire progresser et aller au bout de leurs démarches. Il est aussi et surtout très dur avec lui-même. Degas veut devenir célèbre, être reconnu comme un grand maître., reconnu par ses pairs, certes mais aussi par le public et non par de censeurs qui décident de qui doit percer ou non.

Degas a interpellé ses contemporains par la vie qu'il menait et dont les autres ne voyaient qu'une partie. Même ses proches se posaient des questions sur s sexualité et sur sa relation avec les femmes. Il sera proche de la peintre américaine Mary Cassatt. En fut-il amoureux ? L'a t'elle aimé ? Étaient-ils deux grands timides ou trop fiers pour se révéler leurs sentiments ? Degas sera aussi proche de Manet qu'il essaiera de ramener vers son groupe.

Cet ouvrage est extrêmement bien documenté et respecte la vie de Degas. le graphisme et les couleurs de Efa respectent l'atmosphère des tableaux de Degas, c'est comme si il nous invitait à voyager dans les toiles du maître. Comprendre l'homme pour comprendre le peintre et le sculpteur, pour comprendre ses oeuvres, ses recherches. le travail de Rubio est précis, méthodique et il en de même pour celui de Efa.

J'ai découvert ou mieux apprécié un peintre, Edgar Degas, une époque, l'émergence de l'impressionnisme. J'ai aussi découvert un auteur, Salva Rubio et un dessinateur Efa. J'ai hâte de lire d'autres de leurs oeuvres en général et leurs productions communes en particulier (Monet, nomade de la lumière ; Django main de feu).

C'est un très bel ouvrage dont je recommande la lecture voire la relecture pour mieux l'apprécier.



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Efa et Salva Rubio forment un duo de créatifs très complémentaire. Une nouvelle fois, ils mettent aussi bien leur talent que leur passion au service d'une biographie artistique. Après Django, Monnet c'est au tour de Degas de se dévoiler aux lecteurs. Tout le monde connaît son nom mais combien connaisse son histoire? Salva Rubio a décidé de raconter l'histoire d'Edgar qui a su faire couler beaucoup d'encre sur lui. Aussi bien à cause de ces oeuvres qui sont à la fois rebelles et consensuelles que de son caractère. Contrairement à ces collègues, il ne couchait pas avec ces modèles et qu'importe leur âge. Les cancans allaient bon train. Etait-il impuissant? homosexuelle? Pourquoi pas tout simplement asexuel? Et surtout, en quoi ses pratiques ou non-pratiques sexuelles sont importantes? Est-ce que sortir de la norme en ne couchant pas avec des fillettes et des prostitués est-il si anormal? Il faut croire que oui. Il était proche de Mary Cassatt dont il aimait le travail et la personne. Faut-il y voir une histoire d'amour? Pourquoi devrait-il forcément tomber amoureux de quelqu'un? C'est une possibilité comme c'est possible que cela ne soit pas le cas. L'avis de quelques historiens de l'art n'en fait pas une vérité. C'est dommage que le scénariste s'attarde sur le côté affectif du peintre. Bien que cela défraie toujours la chronique de nos jours. Que serait le monde sans histoire de sexe? On aurait aimé avoir plus d'informations sur sa passion des chevaux ou de la photographie.

Efa donne vraiment une dimension humaine grâce à ces dessins. Il choisit d'une part une esthétique qui rappelle celle de Degas. Mais surtout d'autre part, il introduit les toiles dans des scènes de vie ordinaire. Une façon d'aborder une oeuvre d'une façon très ingénieuse et délicate. Ainsi que vous connaissiez au nom ces peintures, vous apprécierez l'aventure. Il y a de l'imagination derrière le caractère bourru du peintre et sculpteur. Malgré son attitude acerbe, il est très actif pour l'émergence d'un salon des rebelles. Il s'est s'entouré et on voit tous ces amis comme Berthe Morisot, Manet, Monet, Renoir, Bazille... Les visages évoquent bien des oeuvres exposées au musée d'Orsay. D'autant plus que l'on peut y observer aussi les petits rats de l'opéra, les prostitués qui se lavent, les lessiveuses... Même si le récit a été remodelé pour un souci de cohérence tout est expliqué en postface. Une partie très complète qui explique les références et les sources. Est-ce assez pour être emporté? Tout à fait, cette belle leçon d'histoire de l'art donne envie d'aller au musée.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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J'aime beaucoup ce genre de BD, qui me permet d'en apprendre davantage sur un personnage célèbre. le travail de l'illustrateur, proche de la peinture, est vraiment magnifique. J'y ai découvert beaucoup d'aspects de la vie de Degas, que j'ignorais. La BD m'a permis de mieux cerner l'oeuvre et la vie de son amie, Mary Cassatt, que je ne connaissais que de nom. Degas a été contemporain de nombreux autres peintres, comme Manet et Berthe Morisot par exemple, que l'on croise aussi dans l'album. La BD ne cherche pas à idéaliser l'homme, qui semblait assez détestable sur beaucoup d'aspects (propos misogynes, antisémitisme, intolérance à de nombreuses choses). C'est un excellent support pour comprendre qui était ce peintre, qui a marqué son siècle.
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Une vie d'artiste

Après nous avoir entraîné dans l'univers de Monet avec leur remarquable Monet, nomade de la lumière, Salva Rubio et Efa nous propose de lever le voile sur un pan du mystère Degas, peintre brillant et visionnaire mais homme invivable et intransigeant qui cherchait à ouvrir une voie entre un classicisme qu'il détestait et l'impressionnisme qu'il méprisait.

S'appuyant sur une solide base documentaire, tels les carnets dans lesquels le peintre retranscrivait ses états-d'âmes ou les témoignages de ses contemporains et des artistes avec qui il a oeuvré, les auteurs composent un portrait complexe et contrasté en prenant comme biais la relation qu'il entretint avec Mary Cassatt dont il se sentait, artistiquement au moins, proche. Si sacrifiant amitiés et amour à son art, Edgar Degas fut un tout à la fois un insupportable misogyne, un misanthrope probable ainsi qu'un antisémite et un antidreyfusard convaincu, il n'en révolutionna pas moins la peinture et marqua l'histoire de l'art de son empreinte, indélébile.

Degas, la danse de la solitude est complété par un épais et passionnant dossier signé par Salva Rubio et dans lequel il revient sur les différentes séquences de l'album pour les compléter… absolument passionnant !
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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'adore Degas, ou plutôt, j'adore les oeuvres de Degas. 
J'ai apprécié découvrir la vie de ce peintre à travers cette BD. 

Degas était un peintre reconnu qui avait tourné le dos à l'amour pour se consacrer uniquement à sa passion, à son art. 

Homme de mauvais caractère c'est à force de travail et d'obstination qu'il en est arrivé à trouver son style, laissant d'ailleurs de nombreuses toiles inachevées. 

Sa vie privée est assez méconnue, on ne lui connait ni maitresse, ni amant. 
C'est pourtant cette partie qui est abordée ici, racontée par Mary Cassat. 

J'ai adoré en apprendre plus, comme par exemple l'histoire des petits rats de l'opéra que Degas peignait. 


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Septembre 1917 Mary Cassat se recueille devant la tombe d' Edgar Degas. Les deux peintres se sont bien connus, Mary fut certainement la femme la plus proche de celui-ci, aucune histoire d'amour n'est pourtant née de ce rapprochement, Degas ne se consacrant qu'à son art.
C'est par la voix de Mary et en puisant dans les carnets du maître que Salva Rubio et @ricard_efa retracent les pas de la vie de Degas, de son envie d'entrer à l'école des Beaux-Arts jusqu'à son décès, le maître est décrit comme un homme complexe à la limite du supportable, de sa vie on retient ses toiles où apparaissent souvent des femmes , bien sûr ses célèbres danseuses, mais aussi des travailleuses. S'il se sent éloigné des peintres académiques et des impressionnistes, c'est vers ces derniers dont il se rapprochera pour former le mouvement et organiser une grande exposition qui rassemblera les peintres refusés du Salon officiel, on y trouvera Manet, Monet , Renoir, Morisot…Edgar Degas se distinguera par le choix de ses sujets et gardera une indépendance, un anti conformisme et une volonté de modernisme.
Rubio et Efa reforment le duo gagnant de « Monet, nomade de la lumière »et « Django, main de feu » le premier signant le scénario fort interessant et bien construit avec en prime un carnet de fin d'album qui nous en apprend encore davantage, EFA reprend sa palette et offre des illustrations et des couleurs en harmonie avec le maître Degas. Une collaboration gagnante à chacune de leur sortie BD.
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