Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 3 : Le flambeur de la Caspienne

Découverte de ce drôle de personnage récurrent de polar , le consul Aurel Timescu, tout à fait aux antipodes du héros de polar.

Timescu n'est pas un héros, il a tout du looser , feignant, chétif, craintif, peu amateur de femmes...

Nommé à Bakou, il découvre une ville qui l'enchante jusqu'à ce qu'il rencontre son chef qui n'a qu'une envie se débarrasser de lui. le consul Aurel, habitué à se faire jeter, tend le dos. Il laisse libre cours à son imagination et cherche à en savoir un peu plus sur le diplomate et le décès récent de sa femme. Aurel fouine et trouve des appuis auprès de personnes de l'ambassade .

C'est un polar gentil, son charme vient du côté décalé du héros et du charme désuet de Bakou mi-Paris mi-soviétique
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On ne s'improvise pas auteur de polars

J'ai beaucoup d'estime pour les romans que l'on pourrait qualifier de classiques de Rufin. Mais sa production de polars, jusqu'ici au nombre de trois, est proche du lamentable, dans son contenu comme dans sa forme. Pardonnez-moi la trivialité de ce commentaire définitif : c'est nul !

Pourtant son style d'habitude si allègre et agréable, est dans sa saga policière, galvaudé, pour aboutir à une platitude didactique qui débouche sur une enquête des plus endolories.

Son personnage principal, Aurel Timescu, malgré ses points de fantaisie ne suscite qu'ennui et désolation dans les réceptacles, les tunnels de nos anarchiques émotions.

Je m'étonne qu'aucune chaîne de notre bon service public ne se soit pas déjà précipitée à adapter ces trois informes blocs sans saveur qui correspondent à la médiocrité qu'il peut nous servir régulièrement.

Quant à l'exotisme promis par les différents théâtres des intrigues, que ce soit la Guinée-Conakry, le Mozambique ou l'Azerbaïdjan, n'en transpire rien d'exaltant, on reste froid à ces décors aussi maladroitement exploités et aux protagonistes faussaires d'histoires décevantes.

Je fais le voeu, puisque je n'ai pas les moyens d'en intimer l'ordre, que Rufin cesse cette production infamante au vu du talent démontré, comme dans le Collier Rouge, Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla ou le Tour du monde du roi Zibeline. Malheureusement pour moi, si ce n'était pas le cas, je serais contraint de m'infliger un quatrième calvaire par fidélité à un écrivain que j'aime à suivre.

Pour conclure, le roman policier est un art où d'aucuns ne peuvent s'improviser maîtres en la matière. Certains ont ce don mystérieux pour le genre là où d'autres pataugent et balbutient comme de pathétiques néophytes de l'écrit.

En dernier recours, on ne saurait trop conseiller à Rufin de les écrire pour la télévision où ses scénarios resteraient éternellement dans le coffre des secrets de la production, c'est à dire jamais publiés.

Samuel d'Halescourt

Après l'Abyssin (1997) et Rouge Brésil (2001), cette histoire de Jean-Christophe Rufin apparaît plutôt légère et, mis à part les descriptions de Bakou et de la Caspienne, constitue une lecture d'été, sans plus.
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Des phrases quelque peu surprenantes :
- J'ai commencé des études au conservatoire. C'est bien comme cela qu'on dit ?
- Conservatoire, oui.
Layla faisait partie des francophones scrupuleux qui demandent toujours la confirmation des mots difficiles. (p.145)

On sentait qu'Yskandar avait appris le français en lisant beaucoup. Aurel était un peu jaloux de son vocabulaire. (p.269)

- Il faut dire que l'individu possédait des cercles de jeu et des bordeaux...
- Bordels.
- Oui, pardon, ici, au Canada, c'est un mot que l'on utilise plus, vu que c'est interdit. (p.191)