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3,6

sur 675 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est toujours avec un brin de nostalgie que je tourne la dernière page du récit des aventures d'Aurel Timescu, personnage extraordinaire créé par l'excellent Jean-Christophe Rufin.
Après la Guinée et le Mozambique, notre héros si original se retrouve à Bakou, en Azerbaïdjan, sur les rives de la mer Caspienne.
Sur place, il est d'abord ravi, agréablement surpris par ce pays qu'il découvre et moi avec lui, évidemment, ce qui n'est pas un des moindres avantages des aventures d'Aurel.
Le Flambeur de la Caspienne, après le Suspendu de Conakry et Les Trois femmes du Consul, renouvelle sensiblement ce style de roman et je trouve ce troisième opus encore plus riche en émotion, en suspense, en psychologie des principaux personnages et en enseignements politiques que les deux précédents.
L'accueil hostile que lui réserve Gilles de Carteyron, l'Ambassadeur de France à Bakou, ne décourage pas Aurel, au contraire. Justement, l'Ambassadeur est en deuil car Marie-Virginie, son épouse, vient de se tuer en chutant d'une haute muraille d'une forteresse où elle exerçait ses talents de photographe. Cela s'est passé dans l'enclave du Nakhichevan, république autonome d'Azerbaïdjan où il est très difficile de se rendre.
Aurel, comme à son habitude, va s'intéresser à ce triste événement, fouiner, se renseigner, jouer avec son style inimitable et s'attirer la sympathie des femmes travaillant à l'ambassade. Je n'oublie pas celui qu'il appelle « Petit oncle », Minha Timescu, un entomologiste passionné qui lui apporte une aide précieuse. J'ajoute aussi la visite officielle des trois sénateurs venus de France pour superviser des contrats commerciaux. Un certain Noël Gauvinier, sénateur du Tarn, est conquis par Aurel et cela donne quelques épisodes savoureux.
Au cours de ce roman, j'ai particulièrement apprécié que l'auteur affine la personnalité de son héros et me fasse découvrir encore d'autres facettes de son caractère.
Dans ce pays où le pétrole coule abondamment, il est difficile de faire entendre des voix discordantes au pouvoir en place comme le prouve le sort réservé au journaliste et opposant politique, Yskandar, un épisode éloquent bien traité par l'auteur.
Consul adjoint à l'ambassade de France, Aurel Timescu est aussi un excellent pianiste qui aime un peu trop le tokay. Ses distractions, ses étourderies, son humour au second voire au troisième degré se révèlent des atouts précieux quand il s'agit de faire éclater la vérité.
Alors, impossible de divulgâcher sans dénaturer tout plaisir de lecture mais si Jean-Christophe Rufin veut poursuivre les aventures d'Aurel Timescu en l'envoyant dans un autre coin improbable de notre planète, je suis pour !

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Je deviens une inconditionnelle d'Aurel le consul. Tout le génie de son créateur est de cacher un brillant original sous les traits d'un raté : quelqu'un "qui n'est rien" pour paraphraser l'une des lumières de notre époque. Une vive intelligence et une sensibilité excessive planquées sous l'apparence d'un pauvre type et voici notre héros qui se faufile dans les coulisses des ambassades. A part ne rien faire, jouer du piano, se doper au vin blanc, notre homme se passionne pour les énigmes de morts suspectes non résolues. Ce troisième volume est plein d'humour, d'inventivité, de dépaysement. On se demande (ou pas) si tout cela n'existe pas réellement. Un excellent moment... et quelle belle écriture ! (lu en une journée, c'est tout dire...)

Résumé :
Habitué aux destinations calamiteuses, Aurel, le petit Consul, est pour une fois affecté dans un lieu enchanteur : Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, est une ville pleine de charme au climat doux, au luxe élégant. Mais la tranquillité d'Aurel sera de courte durée... le chef de poste de l'ambassade semble décidé à se débarrasser de lui. Quel secret peut bien cacher cet homme brutal et autoritaire ? Y aurait-il un lien avec la mort de son épouse, récemment victime d'un tragique et mystérieux accident, et dont le spectre plane au-dessus de l'ambassade ? Il n'en faut pas plus pour qu'Aurel se lance dans une enquête plus folle que jamais. Ce qui ne sont au départ que de fragiles intuitions prendront, entre mafias locales et grands contrats internationaux, l'ampleur d'une affaire d'État.
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Une incursion dans un pays peu visité allié à une nouvelle aventure d'Aurel? Que demander de plus, c'est savoureux! Même si certains semblent trouver que l'auteur "sombre dans la facilité", et bien, je sombre avec joie avec lui. Oui c'est facile, oui parfois peu crédible mais les personnages même à la limite de la caricature sont vrais. Et cela me suffit! L'intrigue est - ici - accessoire...
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Sympathique , ce petit consul qui se fait enquêteur pour trouver le meurtrier de la femme de l'ambassadeur victime d'un soi-disant accident. Et tout ça dans le pays de ses rêves : l'Azerbaïdjan. Loufoque à souhait, plein d'humour , je me suis régalée. Je n'avais pas lu les précédents mais je vais me précipiter pour les acquérir !
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Sans connaître une once des dessus et dessous du monde diplomatique une chose est pourtant certaine : ses représentants ne peuvent être repérés par des effluves de naphtaline et le mot « casanier » est rayé de leur vocabulaire. Bien que piètre élément du Quai d'Orsay, le sieur Aurel Timescu, électron libre de la diplo, suit les mêmes règles et c'est en Azerbaïdjan que l'on retrouve ce fin limier dont le flair est aussi redoutable qu'un chien de Saint-Hubert.

Quittant les souffles de l'harmattan, le petit Consul va s'engouffrer dans ceux du khazri et du gilavar en arrivant à Bakou comme consul adjoint d'une certaine Amélie. Tombant sous le charme de cette ville aux allures haussmanniennes, il est enfin satisfait de cette nouvelle nomination bien que c'est l'effet inverse qui était recherché au Ministère des Affaires Etrangères pour cet encombrant titulaire. En arrivant au siège de l'Ambassade, il est surpris par le ton compassé des uns et des autres, ambiance feutrée en signe de deuil : l'épouse de l'ambassadeur a fait une chute accidentelle en allant photographier la citadelle d'Ordubad dans la province quasi-inaccessible du Nakhichevan. Sensible comme la rosée du matin, Aurel ne peut que s'émouvoir de ce tragique événement, sentiment amplifié lorsqu'il regarde les différents portraits installés pour rendre hommage à cette première dame. Pourtant, lorsqu'il répond à la convocation du grand chef, l'empathie a tourné casaque mais disons tout de suite que l'ambassadeur n'a pris guère de gants pour signifier à cet être – d'apparence – insignifiante et grotesque qu'il allait tout faire pour le renvoyer dans les plus brefs délais en lui demandant qu'une seule faveur, ne rien faire avant le retour dans une autre écurie ! A cet instant, Aurel aurait pu se mettre à jouer au piano un air de Tosti : Ideale ! D'autant plus que le décès accidentel ne convainc pas le diplomate d'origine roumaine, son emploi du temps sera donc consacré à chercher la vérité.

Je ne sais si le Tokay mûrit agréablement au fil des ans mais une chose est désormais certaine c'est qu'une plume devient organoleptique en traçant de plus en plus finement le personnage, en y ajoutant de la complexité et une finesse de goût qui fait saliver les cellules liseuses. Mais pas que. Ce nouvel opus, qui dès le départ prend un mouvement allegro, est une occasion subliminale de relater les méandres politico-diplomatiques de la planète, de jongler entre authenticité et absurdité, de s'amuser à croquer les personnalités en dehors des apparences, de faire voyager les lecteurs vers d'autres horizons et de soulever quelques tapis de cabinet qui regorgent de curiosités. Quelques éléments nouveaux font épaissir Timescu – au propre comme au figuré – et ses extravagances se multiplient dans de nombreux domaines, principalement dans la mode masculine et sa création musicale, n'hésitant pas un faire medley des genres musicaux jusqu'à incorporer des éléments d'un requiem dans un oratorio.

Quant à l'humour, c'est indéniablement l'une des marques de fabrique de Jean-Christophe Rufin pour cette série aussi truculente que caustique, faisant d'Aurel Timescu presque un charmeur. Une enquête inclassable où se mêlent géopolitique, carnets de voyage, psychologie et bien d'autres choses encore. Lecture flamboyante depuis les bords de la mer caspienne jusqu'aux vagues carnavalesques de Rio de Janeiro.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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J'avais besoin d'une coupure dans ma lecture en cours décevante et c'est naturellement que je me suis tournée vers une enquête du consul adjoint Aurel Tumescu.
Le rythme est toujours présent en plus du charme désuet des enquêteurs à la Hercule Poirot ou Inspecteur Higgings.
L'histoire est bien ficelée.
Ça se lit comme un petit pain chaud au réveil nous fait plaisir.

Ici Aurel arrive à Bakou en Azerbaïdjan et alors que le DRH estime le punir, lui ne rêve qu'à rester dans cette ville qui le séduit immédiatement.
Il arrive alors en plein drame, la femme de l'Ambassadeur est décédée suite à un "accident".
Alors qu'il est plein de sollicitude pour l'Ambassadeur , ce dernier se montre froid et prêt à le faire rappeler.

Aurel titille par une obsession et un désir de vengeance décide d'enquêter sur l accident qui pourrait ne pas en être un.

Cette nouvelle aventure du consul est une pépite et une lecture d été fort agréable.

A vous de vous faire votre opinion.
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Si le deuxième tome des aventures d'Aurel m'avait très légèrement déçu, ce troisième opus est en revanche délicieux. L'air de l'Azerbaïdjan réussit à notre consul qui ne s'est pas contenté de faire les soldes à Bakou. L'intrigue reste simple sans être simpliste. L'intention de l'auteur est moins de nous tenir en haleine comme dans un thriller que de dépeindre la représentation diplomatique dont Ruffin connaît les rouages. A-t-il caché sous certains de ses personnages, des acteurs réels qu'il a croisés lors de ses fonctions ? J'ai du mal à croire que le truculent sénateur tarnais est purement fictionnel. En ce qui concerne Yskandar, le journaliste azerbaïdjanais, malheureusement, le doute n'est pas permis… Sous ces dehors d'inspecteur Clouzeau, notre consul décrit quelques aspects de cette société post-soviétique et dénonce les atteintes aux libertés de ce pays passé du joug communiste à une économie de marché prédatrice et fort peu soucieuse des droits de l'homme. L'engagement de Ruffin s'opère par le truchement de ce Candide du XXIème siècle dont j'ai hâte de connaître les prochaines tribulations.
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Il s'agit d'un roman sorti en 2020 dans lequel nous retrouvons l'anti-héros de Jean-Christophe Rufin : Aurel Timescu.

Ce personnage est un diplomate qui est régulièrement affecté par un effroyable DRH sur des postes dans des pays à chaque fois différents. Sa réputation de ‘partisan du moindre effort' le précède avant chaque nouvelle prise de poste. Car en réalité son rêve profond est de composer des morceaux de piano et son hobby principal est de mener des enquêtes policières.
Le flambeur de la Caspienne nous emmène en Azerbaïdjan où la femme de l'ambassadeur vient de trouver accidentellement la mort. Mais est-ce vraiment un accident ? Aurel Timescu mène l'enquête.

Fan inconditionnelle de Jean-Christophe Rufin, j'ai retrouvé dans ce roman tout ce que j'apprécie de l'auteur. L'écriture est fluide, les personnages soigneusement dépeints et la description du moindre lieu invite au rêve et au voyage.

J'ai retrouvé avec plaisir Aurel Timescu qui est un personnage vraiment attachant et chaque enquête qu'il mène nous transporte dans des univers captivants. J'espère que l'auteur continuera d'écrire des aventures pour ce personnage et qu'il continuera à nous faire voyager à travers le monde, dans des pays souvent méconnus (ou mal connus).

En conclusion, je recommande chaudement. le flambeur de la Caspienne est vraiment fidèle à l'univers de cet auteur que j'apprécie tout particulièrement.
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La troisième aventure d'Aurel le consul et toujours le même bonheur de le retrouver.
On s'attache de plus en plus à ce personnage atypique, dont aucun ambassadeur ne veut et qui est toujours embrigadé dans des aventures inattendues.
Pour moi, cet opus est encore meilleur que les autres.
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Un Rufin de haute volée, poursuivant avec un talent jubilatoire la série des enquêtes du consul Aurel, entamée avec "Le suspendu de Conakry". On est à Bakou, la riche capitale pétrolière de l'Azerbaïdjan, où l'ambiance politico-diplomatique rappelle étrangement la sinistre "affaire de Karachi", disparue des radars de l'actualité bien que jamais élucidée. Il serait dommage de dévoiler les tenants et aboutissants de l'enquête menée par notre consul, toujours aussi petit en taille qu'il est grand en esprit, tant on va de surprise en surprise dès les premières pages. On retrouve l'humour sarcastique d'un Rufin revenu en pleine forme après un second opus plutôt décevant. Au travers de l'enquête menée en toute discrétion (diplomatie oblige) sur la mort de la femme de l'ambassadeur, c'est tout un pan des dessous de la diplomatie qui nous est révélé, par un connaisseur qui plus est, avec son cortège de passe-droits, dessous de table, mensonges officiels et meurtres non élucidés, le tout en parfaite légalité comme de bien entendu…
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