Citations sur Le prisonnier du ciel (186)
Mourir pour Dieu ou pour l'Espagne est le sort le plus beau.
Le fou est celui qui se prend pour quelqu'un de normal et qui croit que les autres sont des imbéciles.
Sa vie semblait devoir se limiter à cette existence grise et amère des médiocres que Dieu, dans son infinie cruauté, a dotés de la folie des grandeurs et de la superbe des titans.
-Vous êtes Dieu ou le diable ? lui demanda un jour le moribond.
L’inconnu haussa les épaules et considéra la question.
-Un peu des deux, finit-il par répondre.
-Moi, en principe, je suis athée, l’informa le malade. Mais en réalité je garde la foi.
-Comme beaucoup de gens. Maintenait, reposez-vous, l’ami. Le ciel peut attendre. Et il n’y a plus de place en enfer
-C’est sûr que parfois, ils se conduisent comme des gamins.
-Ce sont des hommes. Il faut s’y faire.
-Mais moi, je les aime les hommes ! s’exclama Bernarda. Même si je sais que c’est un péché.
...le destin ne fait pas de visites à domicile...il faut aller le prendre par la peau du cou (p.250)
Écoutez, Daniel. Les femmes, à part quelques exceptions qui confirment la règle comme votre voisine Merceditas, sont plus intelligentes que nous, ou en tout cas plus sincères avec elles-mêmes quand il s’agit de savoir ce qu’elles veulent. Ça n’a rien à voir avec ce qu’elles vous disent, à vous ou au reste du monde. Vous affrontez une énigme de la nature, Daniel. La femme, c’est Babel et labyrinthe. Si vous la laissez réfléchir, vous êtes perdu. Souvenez-vous-en : cœur chaud, tête froide. L’a b c du séducteur.
Je ne suis d’aucun bord, répliqua Fermín. Pour moi, les drapeaux sont des chiffons de couleur qui sentent le renfermé, et il me suffit de voir quelqu’un se draper dedans et se remplir la bouche d’hymnes pour que ça me donne la colique. J’ai toujours pensé que pour s’attacher si fort à un troupeau, il faut avoir quelque chose du mouton.
Lorsque le soleil règne dans le ciel, à faire claquer les pierres, il n'y a rien à faire. Nous l'aimons trop, cette terre. Elle n'offre rien, elle est plus pauvre que nous, mais lorsque le soleil la chauffe, aucun d'entre nous ne peut la quitter. Nous sommes nés du soleil, Elia. Sa chaleur, nous l'avons en nous. D'aussi loin que nos corps se souviennent, il était là, réchauffant nos peaux de nourrissons. Et nous ne cessons de le manger, de le croquer à pleines dents. Il est là, dans les fruits que nous mangeons. Les pêches. Les olives. Les oranges. C'est son parfum. Avec l'huile que nous buvons, il coule dans nos gorges. Il est en nous. Nous sommes les mangeurs de soleil.
C'est ça , l'avantage de vieillir , dit Fermín .Personne ne se souvient qu'on a aussi été des cons .
A aucun prix ta mère n'aurait voulu pour toi une vie comme la mienne. Ta mère aurait voulu pour toi une vie pleine, sans haine ni ressentiment. Pour elle, je te demande de lire cette histoire et, une fois que tu l'auras terminée, de la détruire, d'oublier tout ce que tu auras pu entendre à propos d'un passé qui n'existe plus, de chasser la colère de ton coeur et de vivre l'existence que ta mère a souhaité te donner, en regardant toujours devant toi.
Et si un jour, agenouillé devant sa tombe, tu sens que le feu de la rage tente de s'emparer de toi, rappelle-toi que dans mon histoire, comme dans la tienne, il y a eu un ange qui détient toutes les réponses.