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Citations sur La nef des fous (13)

Je voulais lui parler avant que nous nous posions sur Antioche, aussi je me rendis à la cathédrale. Quand j’y pénétrai, elle était immense et déserte, silencieuse. Le seul éclairage provenait des rangées de cierges qui brûlaient le long des deux allées encadrant la nef centrale, et il y avait partout des ombres vacillantes. J’arrivais à peine à apercevoir la voûte au-dessus de ma tête. Tout au fond, derrière l’abside, se trouvait l’immense vitrail qui formait une partie de la coque extérieure. Avec seulement l’obscurité de l’espace derrière lui, le vitrail semblait indistinct et sans vie. Je n’étais jamais parvenu à voir les dessins de verre, mais j’étais certain qu’il s’agissait d’autre chose que d’abstractions.

Je n’avais jamais passé beaucoup de temps dans la cathédrale. J’avais bien assisté à quelques sermons, aux messes des jours saints puisque j’y étais obligé, à un mariage de temps en temps, des enterrements, mais à toutes ces occasions je m’étais contenté de m’asseoir sur un banc en tâchant de rester éveillé. Je n’avais pas vraiment fait très attention aux détails autour de moi. Pourtant ce jour-là, dans la cathédrale ainsi déserte, je ressentis de la curiosité.
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J’étais encore en train de contempler les images, essayant de les comprendre, quand une voix interrompit ma concentration.

« C’est horrible, n’est-ce pas ? »

Surpris, je me retournai pour voir Père Veronica, au bout d’une des rangées de bancs, qui m’observait. Puis elle leva les yeux vers le vitrail.
Elle n’était pas ce que j’appellerais une beauté, mais je dirais que c’était une jolie femme. Presque aussi grande que moi, avec de longs cheveux châtain foncé, elle portait une soutane noire avec un col blanc, ses mains cachées dans les plis du tissu.

« Oui, dis-je. Qu’est-ce que c’est censé représenter ?

— Je peux vous donner la version officielle de l’Église, ou bien alors la mienne.

— Et si vous me donniez les deux ? »

Elle sourit alors, et ce sourire me coupa le souffle un instant.
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Je ne suis pas laid, mais je suis difforme. Je suis né avec des mains presque directement reliées aux épaules par des vestiges de bras qui ne font guère plus, même maintenant, qu’une douzaine de centimètres, alors que mes mains et mes doigts ont une forme et une taille normales, et fonctionnent parfaitement. Il me manque quelques vertèbres, mais la moelle épinière elle-même est intacte. J’ai un pied bot.

Au cours de mon enfance, on m’a équipé d’une série de bras et de mains prothétiques que je pouvais faire fonctionner avec mes propres mains et mes propres doigts. On m’a aussi installé des armatures afin de supporter mon corps ; des vertèbres synthétiques ont été conçues pour protéger la moelle épinière.

Mes membres artificiels avaient été fabriqués pour simuler de la véritable chair, de vrais muscles et de vrais os, mais lorsque je suis devenu adulte et que j’ai fini de grandir – pour atteindre une taille légèrement supérieure à la moyenne – et que j’ai été prêt pour mes prothèses définitives, j’ai choisi de les faire réaliser en métal brillant, en plastique et en verracier. J’ai aussi fait renforcer mon corset vertébral par un exosquelette en métal, une sorte de cage que je fixe sur mes vêtements chaque jour. Pour ce qui est de mon pied bot, je n’ai rien fait pour le compenser. On m’a fabriqué une botte sur mesure qui s’adapte à la déformation de mon pied.
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Si nous cédons à cet aspect de notre âme , si nous laissons le mal gouverner notre esprit et notre cœur , il ne fera pas que nous détruire, comme on le voit ici mais il détruira les innocents autour de nous
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On ne peut pas faire naître la foi chez les autres par la force de la volonté.
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"Vous voulez la justice?" Il éclata de rire. "Non, vous connaissez suffisamment bien la vie pour ne pas espérer cela, n'est-ce pas?"
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Ainsi je conclus ce récit, plein d'espoir et d'expectative. Une existence se termine. Une nouvelle vie commence.
La vie. Voilà au moins une chose à laquelle je crois.
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Il n’y avait pas de lune , mais les étoiles brillaient comme des cristaux de glaces dans le ciel clair et froid.
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L’évêque affirmait que le vaisseau avait toujours existé –
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Pourquoi ne pas retourner à notre lieu d'origine, alors ? Notre véritable lieu d'origine, c'était le vaisseau. Nous étions presque tous nés à bord de l'Argonos, et c'est à bord du vaisseau que nous mourrions pour la plupart, avant que nos corps ne soient éjectés dans les sombres confins glacés de l'espace. Personne ne savait où le vaisseau avait été construit, ou lancé pour la première fois, même s'il y avait beaucoup d'hypothèses à ce sujet. Bon nombre d'entre nous suggéraient que c'était la Terre, le berceau légendaire de l'humanité. C'était, pour moi, l'hypothèse la plus plausible. Mais retourner sur Terre n'était pas envisageable non plus. Cela avait été tenté, des années avant ma naissance. Tout ce qu'on avait trouvé c'était un monde abandonné, empoisonné et radioactif, recouvert de ruines.
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