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Citations sur Mélancolie des corbeaux (39)

Les pigeons. (parole du corbeau freux)
On les tient avec raisons pour stupides mais leur placidité me les rend sympathiques. Je respecte leur bêtise silencieuse, ils respectent ma solitude revêche.
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L'ennui, Karka I De l'Humain, j’ai appris l'ennui !
]'ai eu trop de temps, enfermé dans cette cage, pour penser inutilement.
L'ennui, Karka : lorsque tu le découvriras, à toi aussi la peur, le péril et le sacrifice que je choisis te paraîtront une grisante consolation I
p218
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Selon les témoignages de la Girafe et du Bouvier, ils ont opéré deux fois par une nuit sans lune.
La noirceur de la nuit accueille la noirceur des cœurs...
p174
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Le roi est mort, Karka : vive le roi !

Imitant sans le savoir l'attitude du lion de Belfort, droit sur ses pattes avant comme pour résister, il poussa un rugissement royal. Paris trembla, la vie s'arrêta. A travers la capitale des milliers de vivats aboyés, miaulés, cancanés, nasillés, feulés, jappés, chuintés, hululés, roucoulés, craillés, croassés, glapis, cacardés, flûtés, pépiés, piaillés, ramagés, jacassés et trompétés, saluèrent le dernier combat du Lion. Pour laisser aux Humains le loisir d'admirer sa majesté, Léon tourna au sommet du tertre comme sur le point d'attaquer. C'était un défi, la menace superbe de la bête acculée, le désir de l'hallali. Le plaisir aigre-doux de la mort reçue et donnée...

Enfin, lorsqu'assez d'humains, dans leur automobile ou sur le balcon, l'eurent admiré, Léon dévala le tertre, traversa la pelouse de la Muette et disparut dans le bois dans un dernier rugissement de joie.
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Du haut du févier, le brouillard qui cachait Paris était la brume qui monte des mares dans la gelée des matins d'hiver. Au loin, les coupoles du Sacré-Cœur dessinaient des sommets enneigés. Les rares immeubles visibles sur les buttes ressemblaient à ces villages de montagnes perchées sur des glaciers, les maisons transies de froid blotties autour d'incertains clochers. Couverts de frimas, les arbres de Montsouris évoquaient les sombres forêts de pins de mon enfance où s'enracinaient mes métaphores neigeuses.
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Peut-on imaginer sort plus terrible que vouloir vivre quand ce qui fait vivre est justement ce qui fait souffrir et mourir?
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J'aime observer. Depuis ma retraite, j'ai réalisé combien notre condition d'oiseau est de ne rien faire. L'angoisse du prochain repas rythme nos courtes vies. Est-elle différente de l'attente de la mort.
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"Le roi est mort, Karka: vive le roi !

Imitant sans le savoir l'attitude du lion de Belfort, droit sur ses pattes avant comme pour résister, il poussa un rugissement royal. Paris trembla, la vie s'arrêta. A travers la capitale des milliers de vivats aboyés, miaulés, cancanés, nasillés, feulés, jappés, chuintés, hululés, roucoulés, craillés, croassés, glapis, cacardés, flûtés, pépiés, piaillés, ramagés, jacassés et trompétés, saluèrent le dernier combat du Lion. Pour laisser aux Humains le loisir d'admirer sa majesté, Léon tourna au sommet du tertre comme sur le point d'attaquer. C'était un défi, la menace superbe de la bête acculée, le désir de l'hallali. Le plaisir aigre-doux de la mort reçue et donnée...

Enfin, lorsqu'assez d'humains, dans leur automobile ou sur le balcon, l'eurent admiré, Léon dévala le tertre, traversa la pelouse de la Muette et disparut dans le bois dans un dernier rugissement de joie."
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Le discours de l'Humain le plus noir achevé, d'autres se mirent à chantonner. J'en profitai pour faire mes besoins du matin. La fiente fit comme un flocon précoce sur la boîte de bois qui protégeait le cadavre. Les Humains ont cette habitude, ils n'aiment pas l'idée de retourner à la terre. Quoi de plus naturel pourtant? Savoir que les Vers ou les Fourmis dévoreront leur corps n'est pas pour eux un réconfort. La plupart des animaux éprouvent le contraire : les Chats savent que leur chair doit disparaître pour que leur esprit accède à une autre de leurs neuf vies ; les Chiens voient dans la dévoration un rite de purification ; nous, les Corbeaux, pensons que l'esprit doit se libérer pour voler plus léger vers les plaines de l'Au-delà.
N'est-il pas normal de nous acquitter de notre dû envers la Nature en lui rendant ce qu'Elle nous a donné? Tant d'animaux ont contribué à ma survie : pourquoi ne leur rendrais-je pas la pareille? Je n'ai oublié le goût de la chair d'aucun, j'ai pour chacun d'entre eux la gratitude du ventre et une dette que je paierai à ses héritiers. Prendre et donner : la vie demande pour se perpétuer que ceux qui viennent se nourrissent de ceux qui partent. Comme la conscience de prendre part à sa perpétuation doit rendre plus doux le départ!
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