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Sébastien Rutès, voilà un nom que je n'oublierai pas. Une semaine déjà que je l'ai ouverte cette "Mélancolie des corbeaux" et j'y ai gagné des maux de tête, une incomparable sensation d'ennui, un sommeil facilité ralentissant sévèrement ma lecture.

C'est vraiment pas gentil tout ça. C'est vrai mais cette semaine je n'étais pas vraiment d'humeur à me laisser engluer par quoi que ce soit et pourtant je l'ai lu jusqu'au bout... Vous savez comme un enfant a qui on dit que le feu ça brûle et qui ne comprend vraiment qu'au moment où il pose sa main sur la plaque de cuisson, aïe ! Et bien j'ai fait pareil, c'est vous dire si j'ai gardé mon âme d'enfant.

Brièvement je vous explique les problèmes que ce livre m'a posés :
- Il a la couleur du polar, il a l'étiquette du polar mais il n'a pas du tout le goût du polar.
- C'est une fable, un conte interminable et anthropomorphique mais n'est pas George Orwell qui veut.
- Je ne connais pas bien le nom des figures de style, c'est bien la mon moindre défaut, mais ce dont je suis sûre c'est qu'il y en a pléthore/trop dans ce livre.
- La portée du livre est d'évidence philosophique mais le message se perd hélas dans le trop plein de détails... et de figures de style. le prétexte animal pour la critique des comportements humains manque, à mon goût, de subtilité.
- La fin ce n'est même pas "Ouais trop bien, génial je ne m'y attendais pas du tout !"

Voilà, bon j'ai fait en 5 points comme @Sphilaptere, en plus je copie, j'espère qu'il ne m'en voudra pas, je promets de ne plus recommencer :'(

Bref, je n'ai pas aimé mais comme on dit chez moi «Si tu n'aimes pas n'en dégoûte pas les autres» alors ça m'a fait du bien d'évacuer cette déception mais Sébastien Rutès écrit très bien et sa philosophie en vaut largement une autre. Je ne peux donc que vous encourager à le lire et à vous faire votre propre opinion (enfin si vous avez du temps devant vous quand même...) quant à moi je jure mais un peu tard qu'on ne m'y prendra plus ;-))
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Une bien belle découverte "Babelio" que ce roman/fable.
Le narrateur et personnage central est un corbeau.
Non pas un anonymographe, mais un véritable corbeau avec bec et plumes.
Il se nomme Karka, et ce vieux sage va devoir s'engager dans la résolution d'une problématique énigme : la présence à Paris de lions errants.
C'est peut-être ce côté "enquête" qui explique la publication de ce roman difficilement classable dans une collection policière.
Quoi qu'il en soit, impossible de ne pas penser à Jean de la Fontaine en lisant "Mélancolie des corbeaux", surtout quand on parle du conseil des animaux où se réunissent oiseaux, chats, chiens, rats...
Pour ma part, j'ai eu présentes à l'esprit pendant tout ma lecture les illustrations de Grandville, Doré ou encore de Benjamin Rabier, des oeuvres du célèbre fabuliste d'ailleurs cité dans le roman.
Quant au style de Sébastien Rutés, il est recherché sans être pompeux.
En voici un aperçu : "Les blessures de la nuit s'étaient refermées. Un silence apaisant les pansait. Quelques larmes perlaient encore comme des étoiles. Sans lune pour la réconforter, La nuit endeuillée était aussi noire que mes pensées."
Un livre que je vous conseille chaleureusement, si vous aimez les animaux, et la belle écriture.
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Quelle folie de rêver d'une Communauté Animale !

Krarok, le Grand Corbeau, Maître du Conseil des animaux de Paris. Il va charger Karka le corbeau freux à l'aile cassé de mener une enquête en compagnie d'une tourterelle imbue de sa blancheur.

L'histoire se passe à Paris, entre le jardin des plantes, le Parc Montsouris, Notre Dame, la Tour Eiffel et le Bois de Boulogne.

Ici, pas d'humains que des animaux qui vont être dans tous leurs états après que les mouettes aient colporté une rumeur.

Un Conseil va se réunir au grand complet pour donner la parole à chacun : chiens, chats, oiseaux, chauves-souris, rats, écureuils, lapins, taupes, éperviers, faucons, grives, perdreaux, hérissons, furets etc ...
Mais aussi Bubo le Grand-duc, Mao le vieux chat, Trii le roitelet, Karka une séduisante corneille mantelée, Khan le cygne, Ierk la mouette, Yap le teckel défiguré et le fantasque toucan ....

¤ Nos yeux sont dessilés. Nous avons commis un jour l'erreur de penser......

¤ Il veut vivre longtemps
Ne sachant pas encore
Pourquoi vivre un instant.

- Un choix s'offre au vieux lion de la ménagerie du jardin des plantes, finir sa vie en cage en attendant l'injection fatale où être abattu par les humains après une ultime liberté pour aider tous les animaux.

¤ Il poussa un rugissement royal.
Paris trembla. La vie s'arrêta.
A travers la capitale des milliers de vivats : aboyés, miaulés, cancanés, nasillés, feulés, jappés, chuintés, hululés, roucoulés, craillés, croassés, glapis, cacardés, flûtés, pépiés, piaillés, ramagés, jacassés, et trompétés saluèrent le dernier combat .....

¤ le corbeau et le lion en promenade sur les quais enneigés et dans la brume, le lion s'arrête, émerveillé, devant la Tour Eiffel illuminée.

¤ le vieux lion dévala le tertre, traversa la pelouse accompagné de Karka et disparut dans les bois dans un dernier rugissement de joie.

¤ Vivre dans l'illusion protège des désillusions ....

Ce récit est une méditation poétique sur la vie, la mort, la peur et l'instinct de survie.

Mais Karka, le corbeau freux à l'aile cassé aura eu le temps d'avoir des petit corbillats avec la corneille mantelée . Accouplement peu commun entre deux espèces différentes.

Belle balade dans Paris et envoûtant roman où les animaux sont les "rois" et tiennent des discours, tout comme nous autres humains.

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La Mélancolie des Corbeaux, est-il un roman farfelu ou le portrait naturaliste d'un corbeau dont l'intelligence a maintenant été démontrée par une équipe de chercheurs d'Oxford qui a publié, un article le mercredi 5 août 2009 ?

Téléphonant à l'INRA où l'on enregistre depuis longtemps les cris d'oiseaux, je leur demande si à tout hasard, vous auriez traduit en français les mots d'un certain Krarok le corbeau?
Désolé non pas encore, pas assez fou pour cela. Mais ne cherchez plus nous sommes le seuls à enregistrer les cris des corbeaux en France à Jouy-en-Josas, nous poursuivons les études d'un vieux chercheur pour honorer sa mémoire.

Celui ci a écrit pourtant «  c'est là que je vis sur le plus haut Févier. p9 »

Sébastien Rutès est sans doute passé par l'INRA de Jouy-en-Josas, car sa connaissance des corvidés est stupéfiante, faut il être sous hypnose, s'habiller de plumes noires de surcroît pour écrire un livre. Jean de la Fontaine est abondamment cité par Krarok car il connaissait bien les mésaventures de son arrière grand père.

La généalogie ainsi établie, dans ce roman comme avec son illustre parent, tous les animaux de Paris passent, dans un désordre de cris : "Paris trembla, la vie s'arrêta. A travers la capitale, des milliers de vivats aboyés, miaulés, cancanés, nasillés, feulés, jappés, chuintés, hululés, roucoulés, craillés, croassés, glapis, cacardés, flûtés, pépiés, piaillés, ramagés, jacassés et trompetés saluèrent le dernier combat du Lion.p 231" sans oublier les perdrix qui cacabaient.

C'est bien un conte philosophique. Qui en doutait quand le veux Karka évoque "la conscience et la connaissance sont un vers dans un fruit", "plus le temps passe plus le fruit pourrit".

Je me suis vite désintéressé de l'histoire. Est ce si important cette trame, ce récit qui se limite à quelques événements, fussent-ils des lions échappés d'un cirque ?

Les questionnements foisonnent, jusqu'à ce toucan, au bec si étrange, un immigré qui vient séduire nos femelles, un oiseau venu d'ailleurs qui vient prendre le peu de nourriture qui nous reste en plein hiver.
Vivre libre pour un instant chanté dans le poème, goûter à la liberté, affronter les risques du monde se battre pour sa survie mais être libre.
Où encore comment harmoniser cohabiter, avec de telles différences, un monde juste où chacun aurait un peu pour se nourrir plutôt que s 'en remettre aux hommes comme à une religion unique, un ordre suprême qui nous éviterait d'avoir à penser.

Penser ou se livrer à son instinct et s'éviter ainsi de se poser certaines questions ?
Penser à demain du haut de son févier et aimer la tourterelle ou la mantelée écouter le grand Duc et sa sagesse, une belle idée philosophique pour un simple corbeau.

Tous ces animaux familiers, non certes non, nous ne les verrons plus avec le même bec ni avec le même oeil.


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Rares sont les livres qui dénotent une véritable recherche stylistique. Rares également sont les auteurs dont la prose est une véritable ode à la langue française, entre la délicatesse de la poésie, la beauté voluptueuse des passés simples et la modernité des idées et du langage. Avec sa Mélancolie des corbeaux, Sébastien Rutés est de la trempe des écrivains qui éblouissent les lecteurs les plus exigeants.
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Le talent de cet auteur n'est cependant pas fait que d'apparat. Sa maîtrise stylistique lui permet de se payer le luxe d'un réel travail d'exploration et d'expérimentation de nouvelles formes romanesques. Il s'aventure dans des intrigues inédites, dangereuses, et s'en tire bien : mettre en scène les animaux de Paris dans un roman policier, il fallait oser. On se prend à considérer avec beaucoup de sérieux cette faune bigarrée qui hante les rues et les airs de la capitale. Les réflexions de Karka le Corbeau sur la mort, la maladie ou l'amour sont d'une profondeur qui force le respect. La Tourterelle est une petite pimbêche, les Chats de dangereux loubards, et le vieux Lion a bien mérité sa retraite au Jardin des Plantes. Bref, on reste ébaubi devant tant d'imagination et impressionné par la consistance de ces personnages inhabituels.
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Pour autant, le principal défaut réside dans le surprenant décalage entre le fond et la forme: le contraste est saisissant entre la richesse du style et la décevante simplicité de cette fable animalière. le processus d'identification, condition nécessaire au lecteur pour s'immerger dans un récit, n'est pas aisé; malgré l'habileté de l'auteur, il n'est pas certain que chacun puisse se laisser captiver par ce roman policier d'un autre genre. le style époustouflant et les considérations intéressantes sur la vie n'ont pas suffi et j'ai refermé ce livre à la moitié; alors que Monsieur Choco, pour sa part, a été pénétré par ce roman et l'a dévoré. Mais incontestablement, Mélancolie des corbeaux est une très belle réussite.
Lien : http://litteratureetchocolat..
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A Paris, les animaux se sont organisés autour d'un grand conseil pour gérer leur cohabitation avec les humains. Karka, un corbeau freux, vit en exil au Parc Montsouris jusqu'à ce que le conseil finisse pas le rappeler auprès de lui. On a besoin du détective adepte des méthodes à l'ancienne. L'enquête peut commencer. Celle-ci est d'une certaine façon un prétexte à dévoiler cette contre-société animale, on respire le parfum de la fable avec un plaisir indéniable.
Le titre évoque bien son sujet, le rythme est celui de personnages mélancoliques, entre ancien temps et nouvelle donne, avec des personnages pittoresques comme on en trouverait dans un roman policier. de plus, l'auteur sait créer un monde, celui des animaux, avec son axe fort, l'animalité s'opposant à l'humanité par cet élément essentiel qui est la peur et cette connaissance instinctive d'avoir une place précise dans la chaîne alimentaire, chose dont l'homme s'est affranchie, oubliant même les lois de la Nature. L'idée de ce rapport permanent proie/prédateur est très bien rendu avec le concept du Sanglier de la peur, que ressentent les animaux lorsque la panique les prend, et à l'inverse, beaucoup plus rare, le brame du Cerf, pour exprimer le plaisir et la joie, et donc très lié à la reproduction mais pas seulement.
C'est vraiment intéressant pour tous ces aspects, ainsi que cette vision particulière d'un Paris vu par les animaux. Notre enquêteur de Corbeau a de bonnes raisons d'être mélancolique, car à trop penser l'animal ne se rapprocherait-il pas de l'homme ? Un roman très agréable, bien écrit et intelligent.
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Livre étonnant et réussi. Une histoire d'animaux, le narrateur est un corbeau freux. Les corbeaux ont parait-il une grande mémoire, et c'est donc avec son expérience, et celle de ces ancêtres, qu'il va mener une enquête sur une bande de lions qui s'est échappé et qui mène la terreur parmi les animaux parisiens.

Karka, le héros, va donc mobiliser ses compétences et s'entourer d'une faune hétéroclite pour se battre, physiquement, malgré son aile fragile et finir par aboutir à ses fins.

C'est original, rafraichissant, bien écrit, une réussite.
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Karka, corbeau misanthrope, vit retiré dans son févier du parc Montsouris depuis qu'un épervier a brisé l'une de ses ailes. le vieil oiseau solitaire passe ses journées à observer ceux qui l'entourent, animaux comme humains.
Mais voilà que la monotonie de son quotidien est rompue par une tourterelle blanche, envoyée par le Conseil, le groupe qui a écrit les lois régissant la vie des différents clans des animaux de Paris, le groupe qui s'est détourné de Karka après sa blessure…
L'affaire qui attend notre corbeau est délicate : des lions ont été vus à Paris, en liberté dans le bois de Boulogne. Comment ces félins sont-ils arrivés dans la capitale ? Que veulent-ils ? Et, surtout, comment s'en débarrasser ? Car la présence de ces indésirables menace l'équilibre qui règnent entre les animaux de Paris et risque de pousser les Humains à prendre des décisions impitoyables.

L'idée de ce roman n'est pas courante et le point de vue choisi encore moins. C'est cela qui m'a intéressée et qui m'a poussée à lire ce livre sans aucune distraction.
Plus que l'enquête sur l'arrivée des lions à Paris – qu'un simple roman policier en somme – c'est plutôt une fable que nous propose Sébastien Rutés. Karka n'est pas comme les autres oiseaux et le regard qu'il pose sur ceux qui l'entourent est dénué de la moindre indulgence. Animaux ou humains, très peu ont grâce à ses yeux.
Karka pense à la vie et à la mort, disserte sur ses semblables et leurs motivations, réfléchit au destin. Il en profite aussi pour nous donner de nombreuses leçons de vie, toujours judicieuses.

En conclusion, nous ne sommes pas face à un roman policier, ni à une fable ou un livre de réflexions sur notre existence. Cet ouvrage décidément inclassable est réellement un livre d'une rare lucidité, écrit d'une très belle plume et aidé par un scénario vraiment original. Lisez-le, vous ne serez certainement pas déçus.
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On retrouve dans ce livre tous les ingrédients du polar : des meurtres, des corps qui disparaissent, un tueur en série.
Oui mais voilà, les tueurs sont des lions arrivés à Paris, on ne sait pas très bien comment ni pourquoi, l'enquêteur est un corbeau et d'autres animaux gravitent autour de l'enquête.
Le corbeau est commandité par les humaines qui s'inquiètent de ces cadavres humains et du risque de déséquilibre qui pourrait arriver entre les diverses classes animales.

A la fois polar et récit urbain avec des relations humaines ou animalières très riches, cette histoire est finement écrite. le genre fait penser, bien sûr, à "La ferme des animaux" d'Orwell. Où le genre animal jette un regard lucide sur ses difficultés, ses faiblesse et ses rapports aux hommes.
Bien écrit et original. Mais déroutant.
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Mystérieusement échappés d'une ménagerie, des lions menacent de semer la terreur dans Paris. le Conseil des animaux fait appel à Karka, un vieux corbeau spécialiste des affaires délicates.

Mélancolie des corbeaux est un vrai polar noir, dans lequel l'auteur distille subtilement des problématiques sociales et politiques. La xénophobie, le racisme, l'individualisme, l'assistanat et même l'écologie, sont au coeur du roman.
C'est un livre qui réjouit et donne envie de se remettre à la lecture. Il est passionnant aussi pour cela.
Sébastien Rutes nous offre là une fable noire époustouflante. Fable contemporaine qui au fonds de moi à fait résonner un  autre souvenir de lecture. Il émane de ce titre de Sébastien Rutes, une humanité et une sensibilité qui n'est pas sans me rappeler celles du regretté Clifford D. Simak.
Tiens pour la peine je m'en vais relire Demain les chiens.
Mais vous, ne passez pas à coté de cette Mélancolie des corbeaux, c'est vraiment un conte moderne qui, par les temps qui cours,  fait un bien fou !
Lien : https://collectifpolar.com/
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