Shan Sa retrace la vie de Wu Ze Tian, la seule femme devenue
impératrice dans la Chine du VIIème siècle. Un destin exceptionnel, hors du commun, l'a menée jusqu'au pouvoir suprême dans une société et une époque où les femmes étaient vouées à enfanter et procurer du plaisir, qu'il soit sensuel ou artistique.
Lumière (Wu Ze Tian) sera admise au gynécée de l'Empereur, où vivent dix mille femmes, où seulement quelques unes auront l'honneur d'être distinguées pour honorer la couche impériale. L'ambiance y est suave, indolente, délétère, intrigante, saturée de rivalités pour ces femmes qui se languissent dans une seule attente : être distinguée et surtout enfanter un fils.
Lumière ne sera jamais appelée dans la chambre impériale, mais deviendra l'amie puis, plus tard, la Concubine du Fils Suprême. La dévotion, la soumission que lui montrera le jeune Empereur la mènera jusqu'au trône impérial.
Au cours d'un règne sans partage de 50 ans, elle fondera la dynastie des Zhou, régira le pays d'une main de fer. Son intelligence, son charisme feront d'elle une femme élevée au rang de divinité par la cour et son peuple. Son ascension la mènera au dessus des simples mortels, mais lui coûtera son humanité, ses amis, sa famille, qu'elle n'hésitera plus à éliminer au nom d'une raison d'état qui primera toujours sur les sentiments.
C'est une immersion totale dans les coutumes, les usages, les comportements chinois de l'époque.
Shan Sa plonge dans les fastes protocolaires, les processions somptueuses, les codes séculaires qui régissent la vie à la Cité Impériale comme la vie des campagnes.
Images de prospérité, de codes fastueux et grandioses, le voyage est certes agréable. La réflexion sur le pouvoir est omniprésente, le reniement des sentiments personnels au nom du devoir et de l'intérêt de la nation est habilement amené.
En revanche, la narration, d'un bout à l'autre menée à la première personne du singulier, rend le tout mollement monotone, monocorde, et de ce fait trop subjectif pour être qualifié de très bon roman.