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sur 399 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici un roman qui partait pour décrocher les étoiles mais qui, malgré une héroïne nommée Lumière, aura petit à petit usé mon enthousiasme.

Cette biographie romancée de l'impératrice chinoise Wu Zetian semble bien documentée, pour autant que je puisse en juger, mes connaissances de la Chine en général et de la Chine médiévale en particulier, étant restreintes ; mais si je me fie à la narration très détaillée et à la complexité de la politique et des intrigues de la Cité Impériale, j'ai le sentiment que Shan Sa s'est donné beaucoup de mal à étudier ce destin hors du commun.

Dame Wu fait partie de ces incroyables figures féminines qui ont traversé L Histoire en entrant par la petite porte et en sortant par la grande. Son destin qui la mènera de simple jeune fille quasi inconnue au trône impérial de Chine, devenant la première femme empereur et ayant fondé sa propre dynastie, force le respect. La biographie romancée est sans doute le seul genre qui m'aurait rendu ce récit accessible car je ne me serais pas intéressée de moi-même à ce personnage historique.

Ce qui a érodé insidieusement mon intérêt, c'est peut-être justement la minutie avec laquelle l'auteure relate chaque événement, ne nous épargnant rien non plus du spectacle du passage des saisons, de la migrations des oiseaux, de la température de l'air, etc. et ce sur plus de quatre-vingt ans. J'avoue que malgré leur beauté, je n'en pouvais plus de voir fleurir les cerisiers.

Evidemment, une trame chronologique s'impose dans le cas d'une biographie, pourtant, ici, j'ai eu le sentiment que l'auteure collait tellement à la frise temporelle que le rythme et l'action du roman finissaient par en souffrir. le dernier tiers notamment, accumulation sans fin d'intrigues de Cour, de manipulations politiques, de tripatouillages avec les favoris et les concubines a fini par me donner le tournis.

Par contre, ce que je loue sincèrement, c'est la capacité de Shan Sa à immerger son lecteur dans un univers tellement supérieur en sophistication, en faste, en luxe, en esthétisme et en art de vivre (et de mourir) qu'il m'a fallu faire un réel effort pour me rappeler ce que nous, Occidentaux, étions au VIIème siècle et la comparaison ne fut guère flatteuse pour nous. Mais comme chaque médaille à son revers, notre barbarie d'alors valait bien la cruauté des moeurs chinoises et, à la réflexion, je suis heureuse de n'avoir vécu ni chez eux ni chez nous à cette époque.


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Après « La joueuse de go », nouveau retour aux origines pour Shan Sa qui choisit avec « Impératrice » de nous relater la vie de Wu Zetian, cette femme au destin hors du commun qui devint au VIIe siècle après JC la seule impératrice de toute l'histoire de la Chine. A travers ce roman c'est tout le parcours de ce personnage exceptionnel qui défile devant nos yeux, de son entrée dans le gynécée de l'empereur en tant que courtisane à sa relation privilégiée entretenue avec le dauphin et futur empereur Gaozong, en passant par son ascension du statut de concubine à celui d'épouse puis de celui d'impératrice consort à, enfin, celui d'empereur de plein droit. Complots, amours, amitiés, trahisons..., tous les éléments sont réunis pour faire de cette histoire un roman captivant. Il faut dire que l'ascension de cette impératrice ne se fit pas du jour au lendemain ni sans faire couler un peu de sang...

Alors que la figure de Wu Zetian est, depuis toujours, entourée d'une aura noire, comme c'est le cas de la plupart des femmes qui osèrent secouer à l'époque le joug de la domination masculine et parvinrent à véritablement exercer le pouvoir, Shan Sa brosse ici un portrait tout en nuance et réhabilite ainsi ce personnage très décrié. L'héroïne est ainsi très attachante et, si on désapprouve parfois certains de ses actes, elle parvient sans peine à nous émouvoir. A travers le destin de cette femme d'exception l'auteur nous offre également une vision détaillée et captivante de la Chine du VIIe siècle et surtout de la vie au coeur de la Cité Interdite avec ses rituels et ses traditions à propos desquels on sent bien le sérieux travail de recherche effectué. La plume de Shan Sa se révèle quant à elle toujours aussi agréable, fluide et surtout pleine de poésie. A noter que le roman a été décoré en 2005 par le prix des lecteurs du Livre de Poche.
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Un avis plutôt mitigé pour cette lecture.
L'histoire vraie mais romancée, de Wu Zetian (624-705), fille de magistrat qui, de concubine du rang le plus bas, deviendra la seule femme "empereur" de chine de 690 à 705.
Le récit de cette ascension aurait pu être beaucoup plus passionnant. Les sentiments pour le personnage sont ambigus... ni on l'aime, ni on la déteste (il y aurait pourtant de quoi). Alors que la narration est à la première personne du singulier, les événements politiques, les intrigues, les liaisons défilent sans que l'on ressente les sentiments de Wu et cela empêche que l'on s'y attache vraiment.
Mais ce livre reste intéressant pour le dépaysement, le coté historique, les descriptions d'une époque et d'un monde tellement lointain du notre.
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C'est un roman tumultueux, très riche, d'une lecture facile même si l'on n'a aucune notion d'histoire de la Chine (ce qui est mon cas). C'est instructif sur les moeurs de la Cité interdite (assez surprenantes parfois pour les neophytes). L'histoire d'une femme libre qui se bat contre les carcans de son époque. Un personnage complexe qui finira par être comme ceux qu'elle haïssait. Une réflexion sur le Pouvoir. Un très agréable moment de lecture.

Ce roman a obtenu le Prix des Lecteurs 2005 (Livre de Poche). le livre-type à emmener si l'on projette un voyage en Chine !
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Ce livre est le portrait d'une femme du 7e siècle. Une Impératrice « ordinaire », aux origines modestes, à l'ascension sociale fulgurante. Contrairement à la plupart des femmes proches du trône, Lumière n'est pas belle et ne désire ni le pouvoir ni la postérité. Elle est intelligente et déterminée, et ce sont les événements – certains diront : le destin – qui la forceront à emprunter cette voie semée d'embuches.
La jeune Lumière a neuf ans lorsqu'elle perd son père. La misère s'abat sur la famille, mais le général Li Ji est admiratif de l'esprit de cette enfant, qui pense déjà comme une adulte. Quelques années plus tard, il lui permet d'obtenir une place dans le Gynécée royal. Elle fait désormais partie des dix mille beautés qui entourent l'Empereur et qui vieillissent d'ennui au fond de la Cité interdite. Dépitée, sachant pertinemment qu'elle n'a aucune chance d'attirer l'intérêt du Fils du Ciel et de tirer sa mère de sa condition, elle dépérit. Mais l'amitié de Petit Faisan, un des héritiers au trône, pourrait bien changer la donne.

J'ai aimé ce livre, principalement pour sa protagoniste. Lumière est droite et volontaire, mais elle sera amenée à faire des choses extrêmement dures, à la limite de l'inhumanité. Elle se justifie, pourtant, en se disant que c'est pour le bien du royaume. Et parfois ça l'est, mais j'ai l'impression qu'elle a parfois la faiblesse d'agir pour ses intérêts personnels et de se voiler la face. La limite de son héroïsme est là.
Heureusement, d'ailleurs, car j'ai trouvé cette femme un peu trop parfaite à côté des autres personnages. Elle ne se laisse pas corrompre, pense d'abord aux autres avant de penser à soi, garde bien à l'esprit que le fait d'être au sommet de la hiérarchie fait d'elle la servante de chacun des membres de son empire. Comment peut-elle continuer à réfléchir ainsi alors qu'autour d'elle, les pires injustices fleurissent ? Pour être au pouvoir, la plupart des hommes ont dû intriguer et se salir les mains : leurs intentions étaient loin d'être justes, ils ne visaient que leur profit personnel.
Pas Lumière. Elle a certes dû couper quelques têtes, mais encore une fois, c'est pour le royaume. Parce qu'elle est conscience qu'elle seule est capable de diriger correctement, et que si on lui met des bâtons dans les roues, on en met aussi dans le bon fonctionnement de la Chine.
Mais comme je l'ai dit, je ne suis pas sûre qu'elle est toujours honnête avec elle-même…

J'ai beaucoup aimé la première moitié du livre, quand l'héroïne n'était pas encore Impératrice. On la voit gravir les échelons, retomber, revenir en grâce, se marier, devenir mère… le début, sans être plein de péripéties et de rebondissements, est très agréable à lire, et on tourne les pages sans savoir à quoi s'attendre. (Enfin, je veux dire, on devine la fin car tout est dans le titre, mais on ne sait ni comment, ni quand, ni pourquoi.)
Passé la moitié, j'ai perdu mon intérêt pour l'histoire. Lumière, désormais une vieille veuve, dirige l'empire d'une main de fer et le rend florissant. La narration balance entre les rapports élogieux de l'état de la Chine et les détails de ses relations avec ses amants. La vie de cette femme, ce n'est plus que ça : du sexe, une politique réussie, du sexe, une politique réussie, du sexe…

Justement, j'ai d'ailleurs oublié de préciser que l'auteure a peu de tabou sur ce sujet. Elle ne décrit pas particulièrement les scènes torrides (au contraire, elle passe dessus avec délicatesse), mais elle met en scène très naturellement des relations entre femmes, des liaisons entre des êtres dont la différence d'âge fait littéralement le grand écart (c'est comme si vous couchiez avec votre grand-mère), et surtout, de l'inceste. C'est ce dernier point qui m'a le plus secouée, de 1, parce que je ne m'y attendais pas, mais alors pas DU TOUT ; de 2, parce que c'est un tabou pour notre société, et qu'on n'a pas l'habitude de le voir ou d'en entendre parler.
Il faut aussi préciser que les Chinois de l'époque ne concevaient pas le couple et la famille de la même manière que nous – tout spécialement dans les hautes sphères de la royauté. L'Empereur n'a qu'une seule Impératrice, mais il a quatre Épouses et autant de concubines qu'il le souhaite. Évidemment, sa descendance est nombreuse, mais seuls les enfants de son premier mariage sont en droit de prétendre au trône. Les autres se contenteront de titres de noblesse ronflants.
Sa place dans le coeur du souverain étant constamment menacée, Lumière est obligée d'intriguer pour conserver les faveurs de son époux… Elle va jusqu'à mêler sa soeur nouvellement veuve à sa politique, l'invitant à la cour et la faisant coucher avec Petit Faisan quand elle-même ne peut se permettre de s'acquitter de ses devoirs conjugaux… Simplement pour que l'Empereur n'aille pas coucher ailleurs que dans son clan. Et il semble que cela ne choque personne, à l'exception de la mère des deux jeunes femmes, très conservatrice. Son avis sera d'ailleurs bien souvent critiqué par l'héroïne.

Je ne peux m'empêcher de me demander si c'était là la vraie vie de Lumière. On entre tellement dans sa vie privée, au coeur de son intimité que je ne peux que m'interroger. Dans quelle mesure le romanesque intervient-il dans le récit ?
Finalement, l'ouvrage de Shan Sa a réussi à m'intéresser au personnage historique qu'il dépeint. En revanche, je ne suis pas sûre qu'il mérite un prix littéraire : passé la moitié, je me suis tellement ennuyée que j'ai décroché deux chapitres avant la fin. Il n'y avait plus aucune surprise, et je pense que l'auteure aurait facilement pu survoler les années de vieillesse de Lumière et retirer cent pages de son manuscrit.
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Shan Sa que je ne connaissais que de nom se met dans la tête de Wu Zeitan, impératrice de Chine dont je n'avais jamais entendu parler.
C'est donc une double découverte que cette lecture m'a procurée.
N'étant pas très portée sur l'histoire chinoise, je n'ai probablement pas accordé à ce roman tout l'intérêt qu'il aurait mérité.
Plus que la vie de l'impératrice, j'ai apprécié la plume élégante et poétique de Shan Sa.
La précision des détails de la cour impériale est un atout majeur du livre qui m'a donné très envie d'aller plus avant dans ma connaissance de l'auteure avec des romans moins historiques.
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J'ai entrepris de lire cet ouvrage et celui de Yutang Lin (L'impératrice de Chine) sur la vie de l'impératrice Wu. Même personnage historique sur lequel nous avons des informations historiques incomplètes. Shan Sa a décidé de voir l'impératrice Wu bienfaisante et sincère et Yutang Lin calculatrice et dangereuse. Nous n'en saurons pas plus... J'ai trouvé les lectures parallèles des deux ouvrages très intéressantes, un style d'écriture très différent, une narration qui débute à la naissance pour Shan Sa et pratiquement sur le lit de mort de l'empereur Taizong pour Yutang Lin. J'avoue avoir préféré le style de Yutang Lin (plus masculin) à celui de Shan Sa (où j'ai trouvé certains passages sexuels inutiles). Je recommande en tout cas la lecture des deux ouvrages !
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Wu Zetian (624-705), obscure concubine dans la Cité Interdite, devenue épouse de l'empereur de Chine Gaozong, a eu une ascension fulgurante. Par des sombres intrigues, elle a obtenu le pouvoir suprême. Elle est devenue impératrice en 690, alors que cette fonction était strictement réservée à des hommes; ce règne a interrompu pendant quelques années la dynastie Tang.

Le récit de Shan Sa semble suivre de très près la vérité historique, telle qu'elle est connue d'après les annales chinoises. Le lecteur est vite plongé dans ce monde étouffant de la cour impériale; il assiste aux innombrables conflits qui oppose les différents clans. L'héroïne est une intrigante ambitieuse et machiavélique qui triomphe toujours de ses ennemis, jusqu'à ce qu'elle soit contrainte à l'abdication, juste avant sa mort.

La découverte de ce milieu à la fois fascinant et repoussant qu'était la Cité Interdite est, a priori, intéressante. Pourtant, j'ai trouvé que le roman était beaucoup trop long et que la succession d'intrigues était vraiment lassante. Le personnage lui-même est ambigu: l'écrivain semble toujours prendre son parti, même quand elle se rend coupable d'horreurs. Pendant ma lecture, j'ai beaucoup pensé à "Impératrice de Chine" de Pearl Buck; mais ce dernier livre, lu quand j'étais jeune, m'avait plus passionné.
S'il faut faire une autre comparaison, j'avouerai ma nette préférence pour "La joueuse de go", du même auteur.
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L'histoire romancée de l'impératrice Wu de Chine, seule de la dynastie Zhou.

Shan Sa nous offre un début prometteur: d'emblée, on s'attache à Lumière, la petite fille, garçon manqué, obligée de passer quelques années loin de sa famille dans un monastère jusqu'à ce qu'elle fasse son entrée comme concubine potentielle de l'empereur de Chine dans le gynécée du palais impérial. Elle espère devenir concubine mais n'arrive pas à attirer les faveur de l'empereur. Par contre, Petit Faisan, fils de l'empereur est séduit par cette cavalière hors pair. Une idylle platonique se développe entre les 2 jeunes gens jusqu'au jour où l'empereur ayant trépassé, toutes les filles du gynécée sont envoyées dans un monastère. 3 ans de deuil, avant que Petit Faisan, nouvel empereur de Chine vienne délivrer Lumière du monastère et la ramène au palais impérial. Démarre ensuite l'ascension inexorable de Lumière vers son destin: devenir impératrice de Chine. Toute la partie relative à son règne m'a moins passionnée car Shan Sa est sortie du personnage pour nous gratifier de nombreuses descriptions plutôt factuelles et donc plus froides. Dommage car si le ton du début avait persévéré, le roman aurait été magnifique. L'histoire reste cependant très intéressante et les moeurs de l'époque bien décrites. Un livre à découvrir pour les passionnés de la Chine.
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Je réussis à démontrer qu'à la manière des mots identiques exprimant des convictions différentes, les religions partageaient les mêmes veines dans lesquelles coulaient la source unique de l'émerveillement.
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