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L'impératrice de Pierre tome 1 sur 1

Marielle Vitureau (Traducteur)
EAN : 9791037109279
350 pages
La Table ronde (16/02/2023)
4.02/5   40 notes
Résumé :
1727. Allongée sur son lit de mort, les yeux rivés sur les dorures qu'elle aperçoit au plafond à travers le baldaquin, la première impératrice de Russie crache du sang et sent ses forces l'abandonner. Guettant les battements de l'horloge qui la rapprochent de sa fin, elle se remémore la jeune fille qu'elle était et que rien ne prédestinait à prendre la tête d'un empire.

Orpheline issue d'une famille lituanienne appauvrie, recueillie par sa tante puis ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Cela fait bien longtemps que je n'avais pas lu de roman historique alors que c'est pourtant mon talon d'Achille et ma faiblesse. Il faut dire qu'avec les années, je deviens difficile, de plus en plus exigeante. Que j'ai des gouts et des désirs de dictatrice: je veux du style, de l'exactitude historique, du romanesque, du souffle, de la profondeur. Je veux du truculent, du poignant, du puissant. Je veux du Dumas. Or, j'ai été si souvent déçue par certains ouvrages historiques contemporains que, de plus en souvent, je m'offre le luxe de faire la fine bouche.
"L'Impératrice de Pierre" a eu raison de moi tout d'abord grâce à la maison qui l'édite. Je n'ai jamais été déçue par le travail et le soin de la Table Ronde (bon nom ne saurait mentir, parole d'arthurienne!). Ensuite, j'ai rendu les armes... sur un malentendu! J'étais en effet convaincu que ce roman mettrait Catherine II en lumière et c'est une figure qui m'a toujours fascinée. Il y a d'ailleurs longtemps que je rêvais d'un bon roman dont elle serait l'une des figures de proue... C'est en croyant cette attente exaucée que je me suis procurée "L'Impératrice de Pierre" et il ne m'a pas fallu longtemps pour me rendre compte qu'il y avait confusion sur la Catherine en question! L'héroïne de Kristina Sabaliauskaité est en réalité la première du nom, la seconde épouse de Pierre le Grand, bien plus méconnu que celle qui lui succédera à la tête de la Très Sainte Russie quelques soixante ans plus tard!..

Finalement, ma déception a été de courte durée, ma curiosité étant la plus forte. J'avais avec ce roman l'occasion des plus agréables de découvrir une figure historique au destin incroyable et avec elle toute une page de l'Histoire de la Russie dont j'ignorais tout. Il est des malentendus qui réservent de bonnes surprises et je suis ravie de celui-là.

Dans ce roman de la lituanienne Kristina Sabaliauskaïté, on fait donc la connaissance d'une femme que Voltaire aurait comparé à Cendrillon, dont il a écrit qu'elle eut une vie aussi extraordinaire que celle de son impérial époux, Pierre le Grand de belle mémoire.
C'est elle, Catherine, qui entreprend tout au long des douze chapitres qui composent le premier volume de la saga qui lui est consacrée , de raconter sa vie, de sa naissance en Livonie (les pays baltes actuels) dans une famille marquée du sceau de la misère à son placement comme servante chez un austère pasteur letton, de son mariage éclair avec un dragon à sa rencontre avec le Prince Menchikov qui lui ouvrit les portes de la cour impériale.

Quelle vie! Quelle existence que celle de cette jeune femme que rien ne destinait à monter si haut, une existence où tout semble démesuré, excessif, absolu! On a peine à l'imaginer et pourtant le roman imaginé par l'auteure suit avec beaucoup d'érudition la partition mise à jour par les historiens, ce qui pour moi est un vrai gage de qualité.
Pour autant, on sent, on devine la patte de la romancière, de l'artiste dans les descriptions à la fois crues et fastueuses des étoffes, des palais, des corps et de leurs étreintes, des odeurs et des fluides, de la sueur et du sang. On la sent sous la peinture de la cruauté et de la barbarie de la noblesse russe et de ce tsar épris de progrès et de sciences mais capable pourtant de se livrer aux pires débauches. On la sent dans ce triangle amoureux aussi malsain que fascinant, parfois d'une étrange tendresse, qui se dessine et qui dit bien assez comment être une femme désirable au XVII siècle ne laissait que peu d'alternatives en réalité... On ne jugera plus la courtisanerie à la lecture de ce genre de destin... Quand on ne possède que son corps et qu'il est moyen de survie, à quoi bon s'encombrer de moralité? On sent la plume aiguisée de l'écrivain de talent enfin derrière la personnalité affirmée, désabusée de Catherine qui alors qu'elle succombe raconte mais n'oublie pas. On la perçoit dans cette mélancolie qui point sans jamais vraiment dire son nom, dans le crépuscule de cette femme qui n'était pas destinée à être si grande, qui le fut pourtant par caprice, par désir et par amour.
En filigrane, c'est aussi la Russie, âpre et mystérieuse du Grand Siècle qui s'offre à nous dans toute sa complexité, c'est Pierre le Grand, c'est la marche du temps.
L'équilibre est presque parfait entre rigueur historique et portée romanesque dans ce roman enlevé comme pourrait l'être un texte de mon cher Dumas, rythmé, trépidant où la mort et la vie se fracassent l'une contre l'autre, où l'on fait l'amour comme on fait la guerre... C'est presque un roman d'aventures vécu dans un paysage en train de s'estomper comme le récit de Catherine dont on craint sans cesse qu'elle ne puisse jamais le terminer.
Envoutante atmosphère...
Vivement l'automne...!




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"L'impératrice de Pierre" de Kristina Sabaliauskaité est un roman historique sous forme d'autobiographie fictive. La tsarine illettrée Catherine I, sur son lit de mort, se souvient de sa vie passée, dans les moments de répit que la maladie lui laisse, et se raconte sous forme de monologue les épisodes de sa jeunesse, de ses premières années en Livonie jusqu'au moment de son mariage officiel avec le tsar Pierre le Grand. Alternent des épisodes réalistes et pénibles de la maladie de la narratrice, et les souvenirs aventureux de celle qui fut servante, captive, esclave, maîtresse et épouse de maîtres, amants et maris successifs. Voyages, guerres, amours, découvertes en tous genres font de ce roman un ouvrage distrayant et agréable.

Cependant, la romancière lituanienne n'hésite pas à recourir abondamment au remplissage et aux banalités, par moments, ce qui ralentit et alourdit le récit. L'image désastreuse de la Russie et des Russes, opposée aux splendeurs de la Pologne et de l'Occident, n'est pas seulement le reflet historique et romanesque des préjugés et de la politique de Pierre le Grand : le lecteur de 2023 observera que l'ouvrage de Kristina Sabaliauskaité s'accorde à merveille avec l'omniprésente et actuelle propagande officielle.
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Si les biographies ne sont pas vraiment votre tasse de thé mais que vous avez envie d'en apprendre plus sur un personnage historique majeur de l'histoire russe, ce roman est fait pour nous.

Donc direction la Russie, celle de Pierre le Grand. S'il reste dans les annales comme le fondateur de Saint-Petersbourg, comme le tsar qui a voulu moderniser et occidentaliser son pays, il y a encore plus à dire sur sa femme, Catherine.

Et c'est elle le personnage central de ce roman. Cette jeune femme, orpheline, vendue comme servante, violée et faite prisonnière et qui va rencontrer Menchikov, le plus proche ami du tsar. de cette rencontre va découler un destin incroyable : Catherine va devenir la maîtresse puis la nouvelle épouse du tsar.

Mais, un destin incroyable n'est pas synonyme de bonheur : car son époux a une face sombre, violente et il est difficile de satisfaire cet homme et de déjouer les intrigues de la cour.

Et c'est une Catherine vieillissante, malade et diminuée par la maladie qui retrace sa vie, dans la première partie de cette histoire qui verra un second, et dernier tome, publié cet automne.

J'ai littéralement dévoré ce roman historique. L'autrice réussit à donner corps à ses personnages, à planter un cadre et à retracer les grandes étapes du règne de Pierre le Grand sans que cela soit indigeste ou ennuyeux.

Au contraire, tout est romanesque, nuancé, le tout servi par une plume très efficace. On oscille entre fascination et pitié pour cette femme qui a réussi à s'élever à la fonction suprême pour survivre mais renonçant par là même à sa liberté.
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Une pure fiction historique avec Catherine elle-même qui parle de sa vie depuis son lit de mort.
Une plume indéniablement maîtrisée par l'auteure, une traduction à la hauteur (puisque super fluide)... mais ça n'a pas été suffisant pour moi pour rattraper cette Catherine que je n'ai pas vraiment aimée.
Pour être honnête, j'en pouvais plus du livre à la moitié (probablement avant, mais j'y croyais encore). J'ai lu les 50 dernières pages en diagonale parce que j'ai beaucoup de mal à abandonner un livre une fois que je suis avancée dans l'histoire.

Pourquoi je ne l'ai pas aimée ?

Et heureusement que l'histoire est racontée de son point de vue et non de celui parce que le récit aurait été peu savoureux à lire.

Il n'y aura pas de tome 2 pour moi parce que ça ne m'intéresse juste pas. Toutefois, ce genre de lectures me permet de me questionner sur mes valeurs personnelles. Et puis, faut pas se leurrer, c'est facile pour moi de porter un jugement sur cette version proposée de l'histoire plusieurs siècles plus tard, bien installée dans mon canapé en femme indépendante. N'empêche que je sais maintenant que ces héroïnes ne m'intéressent pas.

Pour celles et ceux que ça intéresse :
Scènes explicites : 3,5 piments sur 5
Langage pouvant être considéré comme grossier : 2,5 flammes sur 5
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Bonne découverte que ce roman sur Catherine 1ère.
On ne peut pas dire qu'elle ait eu une vie remplie de strass et de paillettes. C'était plutôt beaucoup de violence.
Catherine a beau nier ses sentiments pour Pierre 1er, elle l'aimait ou alors elle avait un sacré syndrome de Stockholm.

Je recommande ce premier tome, il donne envie d'acheter le deuxième.
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critiques presse (2)
LeMonde
20 mars 2023
L’extraordinaire, dans cette vie, est partout. Orpheline à 5 ans, mariée de force à 17 ans, violée par des soldats, passant de main en main, Marta Helena Skowronska (1684-1727) sera à 40 ans l’une des femmes les plus puissantes du monde : veuve du tsar Pierre le Grand (1672-1725), elle devient, sous le nom de Catherine, la première impératrice de Russie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
20 mars 2023
Dire que ce roman historique, où tout rebondit sans cesse, où les passions et la violence, la guerre et l’amour se nouent et se dénouent à un rythme trépidant, ne perd jamais le fil de cette géographie fantomatique, et qu’il tient tout autant du récit d’aventures que d’une traversée de paysages engloutis. Le destin de Catherine y est un ­récit en suspens, toujours au bord de s’effacer.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il s'était adressé à moi en polonais au début, mais il m'a ordonné d'apprendre le russe. J'ai compris qu'il me garderait tant que je ne le lasserais pas. La langue ne me paraissait pas difficile, on aurait dit des mots polonais mal dégrossis, plus vulgaires ; les termes russes ne désignaient que les choses anciennes, tout ce qui était moderne était emprunté à d'autres langues. Je ne prononçais pas toujours comme il fallait, mais j'apprenais vite : il n'y a pas de meilleur professeur que la guerre.

p. 52
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Vingt jours plus tard, nous avons reçu une nouvelle lettre : monsieur le capitaine avait décidé de détruire la forteresse de Schlotbourg, dont on venait de commencer la construction, et de fonder à sa place une ville russe totalement nouvelle, qu'il avait déjà baptisée Saint-Pétersbourg en son honneur et celui de son protecteur.
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Toi aussi, Alexandre, tu avouerais lors d’un interrogatoire...tu ne ferais pas d’histoire...Chez nous, tout le monde passe aux aveux, le contraire n’existe pas. S’il y a une chose que nous savons faire en Russie, c’est faire avouer les gens. Même ceux qui meurent lors des interrogatoires finissent par avouer ce qu’il faut : de l’au-delà, tout est directement inscrit sur le procès-verbal. Tu te souviens ? Mais oublions. Ça ne servirait à rien... 
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Les femmes avaient la vie dure dans ce pays. Leurs popes, à la différence du pasteur Glück, ne sermonnaient pas les mauvais maris et ne se mêlaient pas des affaires conjugales. Battre sa femme était monnaie courante, il s'agissait d'une coutume familière - quand un père mariait sa fille, il détachait son fouet devant le pope et, une dernière fois, il cinglait le dos de sa fille, puis la donnait au mari en disant : "Maintenant ce sera ton tour de la battre."
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À la vérité, dès lors qu'on a mis un enfant au monde, on endosse la responsabilité de tout ce qui lui arrive. Un enfant ne se conçoit pas sans un homme, mais le fardeau de ses souffrances a venir incombe tout entier à la mère.
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Vidéo de Kristina Sabaliauskaite
"L'histoire incroyable d'une femme qui n'avait rien et deviendra la première Impératrice de Russie en épousant Pierre le Grand. C'est plein de passions et d'histoires de la Russie. Une pure merveille du côté du roman historique !" - Gérard Collard.
L'impératrice de Pierre (Tome 2) de Kristina Sabaliauskaite dans la collection Quai Voltaire. Traduit par Marielle Vitureau. https://www.lagriffenoire.com/l-imperatrice-de-pierre-tome-2-1.html
Le tome 1 : https://www.lagriffenoire.com/l-imperatrice-de-pierre-vol01.html
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