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3.74/5 (sur 182 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris
Biographie :

Après une carrière dans le secteur touristique riche d’expériences culturelles à travers le monde, et faisant suite à des études de lettres et d’histoire de l’art, Corinne Javelaud est l'auteur d'une quinzaine de romans, publiés chez Calmann-Levy Territoires, City Editions, de Borée, France-Loisirs, Ookilus Editions.
Elle est également membre du jury du prix des romancières remis chaque année au Forum du livre de Saint-Louis en Alsace.

Bibliographie récente
2023 "Les fantômes de Marianne" (Calmann-Levy Territoires)
2022 "L'odyssée de Clarence" (Calmann-Levy Territoires) (Ookilus Editions) (France Loisirs)



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RMJ EN APARTE : Corinne Javelaud pour "L'oubliée de la ferme des brumes" en 2016


Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Je viens de refermer le livre de Corinne Javelaud avec beaucoup d’émotion.

Une émotion teintée de tristesse aussi. C’est bon signe. De ces signes qui disent que le livre est beau, que l’histoire est forte et que nous n’avons pas envie, vraiment, de le refermer ce livre. On tente en vain, tellement l’histoire est prenante, les personnages attachants, d’en retenir les pages, d’en lire doucement les mots, les phrases, les lignes.

L’écriture de Corinne est douce, délicate, tendre, parfumée et sonore. Toutes ces jolies phrases, ces jolies descriptions sonnent avec une telle véracité que l’on est surpris. Surpris de découvrir ou de redécouvrir pour certains la vie en ce temps là.

Le temps est ralenti et doux jusqu’au moment où le drame survient. C’est un coup de poignard dans la vie de cette famille de paysans.

Les Ribéroux.

Des gens simples. Des gens sans histoire qui vont vivre un drame : l’enlèvement de leur petite Rose-May. Quel drôle de prénom me direz-vous. L’explication en est très belle, très romanesque. Il fut décidé que l’enfant à naître au moment de l’éclosion des roses porterait ce prénom. Et elle le porte. Elle naît dans une grange, sans prévenir. La voici arrivée, belle, rose, tendre. Le père et le fils, un garçon rêveur de huit ans, sont surpris par la rapidité de la naissance. Léonard promet à sa soeur, ce jour là, d’être son Roi mage.

Et c’est lui, ce roi, qui sera aux premières loges du drame qui va se nouer lorsque Rose-May est enlevée. Léonard en avait la garde pendant que ses parents, ces gens travailleurs et sans histoire mais suscitant des jalousies, étaient aux champs.

A partir de là, c’est l’Histoire avec un grand H qui s’inscrit dans le coeur du roman. Nous passerons du village de campagne et sa galerie de personnages rustiques mais attachants, à la ville. La grande ville. La ville ouvrière avec ses manufactures de porcelaines.

Léonard n’aura de cesse de retrouver sa soeur.

Je m’arrête là. Je n’en dis pas plus. Je vous laisse découvrir, savourer. Prenez le temps de le lire : posez-vous, mettez une jolie musique et appréciez la qualité de ce livre.

Vous verrez. C’est un beau roman, c’est une belle histoire.

Merci chère Corinne. De tout mon coeur. Et merci aux Editions Calmann Levy.
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Ces gamins, sans cesse exposés aux brimades des chefs, parcourent les ateliers avec leur planche garnie de porcelaine crue. Ils effectuent des journées de dix heures, à pénétrer dans la chaleur insoutenable du globe du four...
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La visite du château commençait par le petit salon en rotonde, les dames se montraient sensibles au choix des boiseries, aux couleurs d'apparat gris perle et vert d'eau, au raffinement des formes légères du mobilier.
- Est-ce la mode de Versailles, influencée du style turinois qui donne autant d'allure à votre séjour ? s'enquit Madame de Caraman, peut-être par esprit de coterie.
Connaissant sur le bout de ses jolis doigts les classiques du bon goût, l'art de magnifier et du faire-valoir, Agnès fascinait encore ses hôtes à sa façon. Elle se montrait drôle, piquante, insaisissable, et enfiévrée par ce nouveau tourbillon, elle glorifiait le bon air de la campagne, insistait sur le charme des hobereaux du cru et réussissait à convaincre, par son génie féminin, la prestigieuse assemblée.
- De l'instinct, de la fantaisie, je m'en suis fait la règle absolue confia la Marquise convaincue.
Il était vrai que son cabinet en forme de bibliothèque qui contenait de nombreux volumes de l'histoire de France, des généalogies, des oraisons de Cicéron, les mémoires de Brantôme, un volume des lettres de Madame de Sévigné, l'oeuvre de Boccace, était un lieu idéal pour allier le travail de l'esprit à la rêverie, et il aurait presque pu susciter la jalousie si son éloignement de Versailles ne lui avait ôté du panache...Car bien évidemment les expressions des domestiques qui, bien qu'amusant beaucoup ces Belle-Isle et d'Alincourt, renseignaient sur les moeurs de la campagne où l'on se trouvait. (p. 80 & 81)
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La Marquise avait fait servir du thé et des gâteaux dans un service en porcelaine si raffiné que de la Borne osait à peine soulever sa tasse. En revanche, il se délectait des petits babas au rhum concoctés par les Maillart selon la toute récente recette que le roi de Pologne avait créée du temps de son exil en Lorraine. Le curé n'avait encore jamais eu l'occasion de goûter cette liqueur de Tanaisie dont on arrosait le kouglof pour le baptiser Baba, du nom du héros de Stanislas Leszczynski, Ali Baba des Mille et Une nuits. (p.44)
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Pendant ce temps, Méline et Gabriel s’étaient tous deux rendus à la rencontre de Monsieur Poincaré en visite officielle à Saint Junien. Des mains s’étaient tendues, brandissant chapeaux et mouchoirs, des curieux avaient attendu la voiture présidentielle et l’enthousiasme tourna bientôt au délire. Pour l’occasion, des décorations florales avaient été dressées dans tous les villages Limousins afin de mieux saluer le cortège officiel. La plupart des femmes portaient le barbichet à rubans pour la circonstance. Méline était gaie et élégante. Son collier de perles rehaussait sa robe à la mode persane qui lui allait à ravir. Devant le respect que suscitait le passage de l’automobile présidentielle, elle sentit son cœur se serrer comme une enfant le jour de Noël. Méline n’avait qu’un seul regret : Qu’il ne fût pas donné au président Poincaré de venir dans son pays à la saison des ajoncs couleur de miel, au moment où les bois avaient juste mis leurs feuilles. Au printemps, les jonquilles et les violettes donnaient aux abords des chemins bossus une allure folle, qui n’offrait que plus de lumière aux verts pâturages flattés par leurs fiers troupeaux de limousines. En cette période transitoire, entre deux saisons en revanche, les prairies desséchées par le vent annonçaient déjà les prémices de l’automne...
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Préface
Le jeune héros vietnamien que Corinne Javelaud suit aujourd'hui à la trace dans son beau récit initiatique, L'appel des rizières, appartient à ces êtres qui se questionnent sur le mystère de leurs origines inconnues sans même se demander ce qu'ils seraient devenus s'ils avaient grandi à l'orphelinat.
Certes, il s'agit de fiction mais on va le voir dans ce livre, l'histoire de Than, petit être en filigrane adopté dans un désir de maternité du dernier recours à l'âge de quelques mois, épouse les mythes. La famille qui le recueille, en lui cachant trop longtemps la vérité, lui interdit de recoller le berceau morcelé car, bien évidemment, Than ne conserve aucun souvenir de son arrivée dans ce nulle part (est-ce la France ? on l'imagine), pas plus qu'il ne sait quoi que ce soit de sa lointaine famille biologique.
Cette trop longue attente des explications va augmenter l'exigence qui, très vite, le hante: aller puiser à la source pour trouver la réponse. Démarche légitime, à 25 ans, bien qu'étranger aux nouveaux codes qui vont se présenter à lui, il part donc pour le Vietnam sans même imaginer qu'il ne puisse pas s'intégrer dans l'image et la culture de son vrai pays, allant jusqu'à préférer découvrir un sombre passé plutôt que de continuer son chemin dans l'ignorance.
Le jour où il détiendra la réponse devra-t-il repartir ? S'il restait, ne deviendrait-il pas étranger sur son propre sol ? C'est la question posée à la fin d'une intrigue psychologique remarquablement construite par cette jeune femme auteur dont nous connaissions déjà la sensibilité et la force des sentiments en même temps que le classicisme d'un style poétique et précieux.
Outre la qualité de l'ouvrage, d'autres dimensions toucheront le lecteur, sur la quête de soi d'abord mais aussi sur le rayonnement de la force et du pouvoir personnel ponctué de références à Lao-Tseu. Dès l'adolescence, Than a puisé dans les écrits du vieux sage légendaire du taoisme, contemporain de Confucius IV siècles avant J-C, une spiritualité où les dieux comptent moins que les maîtres à penser et bien loin de nos utopiques réalités occidentales.

Il est enfin une facette de l'auteur que le lecteur appréciera. Grande voyageuse, Corinne Javelaud connaît le Sud-Est Asiatique jusqu'à la moindre vapeur d'encens ou broderie de soie. Elle en apprécie les sculptures laquées et les divinités, sait en goûter les fruits du dragon, sait admirer les fleurs blanches du frangipanier autant que les sampans glissants sur les eaux saumâtres les nuits de pleine lune, bref, en un mot comme en cent, elle connaît le Vietnam jusqu'au plus profond de l'âme des anciens. Non seulement elle l'aime ce pays mais elle sait incomparablement nous le faire aimer. Ceux qui, comme moi, ont aussi connu les rizières indochinoises s'imprègnent une nouvelle fois, grâce à elle, de la mélancolique musique de leurs eaux dormantes.
Au point que je me demande si Corinne Javelaud ne serait pas une fille de la lumière comme une autre.

Bernard Gourbin
Président de l'Académie des Sciences,
Arts et Belles Lettres de Caen
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Mon passé n’est guère reluisant. Je ne manque pas d’anecdotes fielleuses, de conquêtes approximatives et d’aventures épiques mais il m’a fallu de la dignité pour essayer de vivre libre, sans entrave, comme je l’avais choisi. Crois-moi c’est un leurre de penser que la liberté est chose aisée. D’ailleurs, une forme de culpabilité m’a finalement rattrapé. Dès lors que l’on dispose d’une famille dont chacun des membres se montre responsable et investi, on finit par se dire : Pourquoi n’essaierais-je pas moi aussi de rentrer dans le rang ?
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- L'amour rend aveugle, mais j'aimerais pouvoir te redonner la vue. James n'est pas celui que tu crois et les lettres qu'il reçoit des Etats-Unis en donnent la preuve formelle. Il va te ruiner, c'est tout ce qui t'attends si tu n'ouvres pas les yeux. Il a menacé de partir l'autre matin et pour cause ! Il voulait te tester. Il s'est imaginé que tu réagirais, mais, devant ton inertie, il n'a pas eu d'autre choix que de changer d'avis. Liane l'a aidé, peut-être consciemment...
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Le chemin escarpé qu’elle avait dû gravir lentement pour se rendre à l’église de Crozant se faufilait parmi les landes et les bruyères, jalonné de croix de granit postées dans les carrefours. Elle avait longé des gorges qui s’enfonçaient dans les ravins, contourné des tours affaissées serties de genêts d’or dans des lieux où l’eau avait rongé le roc. Le paysage, magnifié par ses deux rivières qui confluaient, s’harmonisait avec le tempérament de Silvère. Cette nature sauvage dominée par les ruines altières de la citadelle avait permis à Colombe de laisser voguer son imagination vers son frère qu’elle supposait dans sa soutane noire, prêchant dorénavant du haut de sa chaire. Elle restait tout aussi perplexe et impressionnée par tant de dévotion religieuse, que son esprit ne parvenait pas à donner à Dieu plus d’importance qu’à ces étranges créatures comme les fadettes où les martes qui disposaient également de pouvoirs sacrés.
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-Vous avez besoin de quelque chose ? Articula Zélie.
-Surtout pas le journal ! Les mauvaises nouvelles me sapent le moral.
L’hiver lui faisait toujours cet effet-là Il avait beau se répéter qu’il n’était pas le plus à plaindre dans sa commune du Périgord vert, les froidures lui paraissaient interminables. Même si Zélie était capable de lui tricoter le plus moelleux des pulls over et de lui concocter ses plats préférés, Adrien s’agaçait pour un rien. Il s’aigrissait aussi, à force de prêter une oreille complaisante à ses clients, où son étude qui ne désemplissait pas, se transformait, par ces temps difficiles, en cabinet des lamentations...
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