AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 91 notes
5
7 avis
4
13 avis
3
13 avis
2
0 avis
1
0 avis
Fanny (narratrice et auteur), arrive au chevet de son arrière-grand-mère qui va mourir et qu'elle va donc sans doute accompagner dans ses derniers instants, des instants qui durent et se prolongent, dans le silence, car la vieille femme a les yeux fermés..."Mais elle peut sentir, entendre..."
Le livre est à deux voix qui se succèdent, avec polices d'écriture différentes ce qui est très agréable et ponctue le récit.
La vieille femme a peur de mourir, et comme elle ne peut ni bouger, ni ouvrir les yeux, elle se repasse le film de sa vie, une enfance pas facile et beaucoup de durs moments et de joies aussi.C'est une femme simple, avec un langage imagé et direct. Elle sait que la jeune femme est là, à ses côtés, comme toujours.
Les mots de l'arrière-petite-fille sont doux, compatissants, et le ton est vraiment tendre envers cette aïeule aimée "Granny, ma vieille pomme", à la vie cahotique. "Première de la famille a avoir un diplôme", elle a un langage fluide, précis. Et cette alternance de ton et de style nous plonge admirablement bien dans les pensées de ces deux femmes.

La construction est intéressante et agréable : en plus de leurs propres pensées sur elles-mêmes, elles parlent en fait des mêmes évènements de leurs deux vies et les chapitres se répondent : on a donc comme deux versions de certains évènements.
Pour le reste, on suit tout un siècle d'histoires, la petite et la Grande, (première guerre, front populaire, Mitterand, la guerre en Irak, la seconde guerre mondiale...) mais tout est dit en filigrane, par petites touches ; la grande histoire est ponctuée d'anecdotes de la petite. Et quelle petite ! Quatre générations de femmes ! Ce qui permet de suivre l'évolution de la place des ces dernières dans la société. Mais sans analyse, sans démonstrations interminables, juste par instantanés.
Et on glisse dans le livre, sur les phrases, belles comme tout (j'aurais pu vous recopier des passages entiers) car c'est la force de ce roman : l'écriture. Toute en féminité, en douceur, en tendresse. En nostalgie.
Et en silence.
Un très très beau dialogue silencieux entre deux femmes qui s'aiment et savent se le dire sans parler.

Il n'y a pas de tristesse à proprement parler, on repense forcément à ceux qu'on aime et qu'on a perdus, à ceux qui sont là, vieillissants, et parfois on a la gorge serrée mais pas de pathos inutile, et finalement de l'optimisme et de l'humilité face à la mort. (un peu de peur, pour la vielle dame, quand même...Et c'est la première fois que je voyais ce thème de la peur abordée)
Lien : http://eden6804.blogspot.fr/..
Commenter  J’apprécie          20
Fanny Saintenoy est née en 1971 et vit à Paris avec ses deux enfants. Après avoir été professeur de français langue étrangère, responsable du centre d'apprentissage des langues de la CIUP, elle travaille depuis quelques années au cabinet du Maire de Paris. Son premier roman, Juste avant, vient de paraître.
Certains livres sont comme des boîtes à musique, on les ouvre à peine et déjà la douce mélopée vous enchante. C'est exactement ce qui s'est passé lorsque j'ai entamé la lecture de ce roman, autobiographique je suppose, dès les premières lignes lues j'ai compris que j'avais un bon bouquin entre les mains.
Une vieille femme sur son lit de mort se remémore sa vie, Fanny son arrière petite-fille l'assiste dans ses derniers instants, elle aussi repasse le cours de leurs vies dans sa tête. le sujet paraît mortifère dit ainsi mais il faut bien que je vous donne une idée du thème traité par l'auteur, d'ailleurs on ne devrait jamais s'attacher uniquement au résumé d'un roman car il n'existe finalement que très peu de sujets en vérité, l'amour, la mort et un ou deux autres peut-être, tout est dans l'art et la manière de les développer.
Fanny Saintenoy possède cet art. le ton n'est jamais larmoyant, la vie est une succession d'instants de joie et de peines, souvenons-nous de nos moments heureux, tâchons d'oublier les mauvais. Un siècle d'histoire, en toile de fond de ce récit de la vie de cinq générations de femmes, de la mourante jusqu'à la petite Milena, fille de Fanny. Car il n'y a que des femmes dans ce roman, « les hommes, ils tiennent pas le coup dans cette famille, soit ils partent à la guerre, soit ils se défilent », le Front Populaire, les deux guerres, Mitterrand, quelques lignes suffisent à évoquer ces repères historiques dans les mémoires des deux femmes dont les réflexions se répondent par chapitres alternés.
Tout est magnifique dans ce premier roman, l'écriture est simple et familière, aucune de ces femmes n'a de destin sortant du commun, tout est assez banal pour être franc, mais c'est exprimé avec tant d'affection modeste et d'amour qu'on s'installe dans la lecture comme si on était chez soi. Un peu comme lorsque on va chez des voisins très chaleureux qui savent vous mettre à l'aise immédiatement, « les voisins, quand ça fait tellement longtemps, c'est presque la famille ».
Le bouquin est très court, 119 pages à peine, mais on se délecte de chacune, gorgée de force tranquille et de petites réflexions justes ou pleines d'humour, comme cette pensée de la vieille femme qui se meurt « J'ai souvent entendu les gens dire, du haut de leur grande jeunesse : « Si j'étais comme ça, je préfèrerais mourir. » J'aimerais bien vous y voir, petits frimeurs ! Quand le moment est venu, on s'emballe beaucoup moins. »
Fanny Saintenoy a trouvé un style et un ton qui font de son premier roman une vraie réussite, je vous conseille vivement ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Une très vieille dame sur son lit de mort, les dernières pensées que lui prête son arrière-petite-fille, l'auteur Fanny Saintenoy. Deux narratrices qui se racontent, l'une par devers l'autre, deux monologues qui s'entrecroisent, savant mélange de souvenirs, de rêveries imaginaires et d'interprétations. Et si cette approche à deux voix est touchante, je l'ai trouvée au fil du récit un brin asphyxiante, malgré le ton humoristique de certains passages.


La trame de ce roman oscille entre la vérité de l'une en train de mourir et la parole de l'autre en train de raconter son histoire, le ton souriant et l'énumération de souvenirs entraînent le lecteur vers une intimité parfois drôle, parfois triste. Pourtant, l'accumulation d'anecdotes du quotidien mises bout-à-bout dessert un peu le roman, à vouloir raconter trop de scènes concrètes, on arrive à certains passages à sombrer dans l'exercice de style. Autre point faible, Fanny Saintenoy parle certes beaucoup de sa famille et de son aïeule, mais elle parle aussi beaucoup d'elle-même et certaines parties (pages 91 à 94) frisent la caricature tant ils reflètent le parcours, les goûts, l'enfance, les passions, les tourments de l'auteur.


Ce n'est donc pas seulement le roman-hommage d'une femme à la vie bien remplie, c'est aussi par beaucoup d'aspects une autobiographie déguisée. Hormis cela, je dois reconnaître une facilité d'écriture, un jeu de style assez bien manié. Tant de drames vécus, tant de tristesse et de courage, beaucoup de familles peuvent se reconnaître dans ce récit. Et si j'ai noté de nombreux aspects structurels qui m'ont laissée hermétique, j'ai globalement bien aimé ces cinq générations de femmes aux parcours si différents.



Lien : http://www.bouquineuse.com/p..
Commenter  J’apprécie          20


Deux récits et deux femmes. Juliette est une vieille dame à l'aube de finir sa vie et Fanny, son arrière-petite-fille tente de construire la sienne. Un siècle les sépare mais outre les liens du sans, les souvenirs les lient.
Voilà une jolie découverte de cette rentrée littéraire ! Un premier roman qui en toute simplicité laisse beaucoup d'émotions après sa lecture. Juliette attend la mort mais maintenant elle a peur que son heure soit venue. Pourtant, elle a eu (selon l'expression) une longue vie. Mais s'apprêter à partir est difficile. Elle voudrait encore un peu de temps. Juste un peu. Juliette plonge dans ses souvenirs, remonte le temps dans une langue sans ambages.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/09/fanny-saintenoy-juste-avant.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          20
Certes ce n'est pas de la "Grande Littérature". Certes, la frontière avec la mièvrerie est ténue. Mais ce petit récit, ce roman que l'on soupçonne autobiographique, sonne souvent juste par la voix de cette arrière-grand-mère sur le point de faire son ultime voyage. Tandis que celle de l'arrière-petite-fille semble inutile, vide et répétitive, excepté quand elle décrit ses expériences de voyage au bout du monde. Pour qui l'idée même de la mort est proprement insupportable, le dernier chapitre est même particulièrement poignant. Des vies défilent comme dans un dernier épisode de " Six Feet Under ", prétextes à une avalanche de mélancoliques et bons sentiments qui ponctuent forcément une vie bien remplie. C'est ce qui fait à la fois la réussite du roman et sa limite : le côté sombre est délibérément estompé ou occulté, donnant à l'ensemble une teinte un peu trop pastel, un aspect trop télégénique. Nul doute cependant que c'est le but recherché par l'auteur. Rapide et agréable.
Commenter  J’apprécie          10
D'une lecture agréable, ce roman de veillée funèbre réussit à ne pas être triste.
Commenter  J’apprécie          10
Ce récit à deux voix, difficile de le définir. J'ai cru d'abord à un roman, bien documenté, retraçant la vie d'une famille uniquement féminine sur quatre générations. Il m'aura fallu arriver presque jusqu'à la fin pour comprendre que la narratrice venue rendre visite à son aïeule était la même Fanny que le nom d'auteur écrit sur la couverture. Aussitôt ma perception s'est modifiée. Il n'est plus question ici d'admirer la précision des renseignements fournis sur l'époque de l'après-guerre. Ce qui m'interpelle, c'est cette façon de faire parler une morte, et une morte aussi proche. J'ai du mal à mesurer l'amour et le courage nécessaires à la restitution des dernières pensées supposées de quelqu'un que l'on a aimé.

On pourrait croire qu'il n'y a là qu'un voyeurisme malsain. Mais non, ce qui aurait pu déranger ne nous laisse qu'une impression de douceur, et ce grâce à l'écriture particulière de Fanny Saintenoy. Un langage simple, sans fioritures, mais empli d'expressions orales, légères et amusantes, comme autant de traces d'une vie pas encore éteinte. La voix de la jeune narratrice – la sienne donc, n'a pas peur de la franchise : « Je suis vraiment dans une panade globale, Granny, finalement cette visite funèbre me fera une pause dans ma tornade d'emmerdements. » Pas d'apitoiement, pas de larmes malvenues, juste une interrogation. Que faire à l'heure où la mort arrive ? Comment se comporter ?

Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          10
Nous assistons donc à un dialogue par chapitres intercalés entre une presque centenaire et son arrière petite fille. Ici, on ne cherche pas à en mettre plein la vue, le style est simple comme la vie de ces gens qui ont connu les guerres. Cela nous permet aussi de voir comment la société a évolué, comment les besoins (ou plutôt les envies) ont changé, et malgré cela, comment on peut encore dialoguer entre générations.

C'est un texte extrêmement émouvant, qui m'a beaucoup touché et secoué avec une fin en forme d'espoir. Il y a une fierté de la part de ces femmes d'avoir bien vécu, ayant élevé leurs enfants sans leur homme. Et par moments, on retrouve des moments de pure poésie, dépouillée, directe, simple comme la vie de ces femmes.
Lien : http://black-novel.over-blog..
Commenter  J’apprécie          10
Juliette est âgée et sent qu'elle va bientôt mourir. A la maison de retraite, les souvenirs refont surface et Juliette nous livre sa vie... Pendant ce temps là, Fanny, son arrière petite fille, lui rend visite et raconte à sa façon sa grand mère et son rôle de mère d'une petite Milena.


Ce court roman alterne deux narratrices : Juliette et Fanny. Plusieurs générations les séparent et pourtant leurs récits de vie sont remplis de sentiments, d'émotions et de souvenirs.

Pas toujours facile d'aborder certains thèmes comme la mort, les maisons de retraites, la vieillesse,... cela peut même rebuter un peu lorsque l'on choisit un livre... pourtant l'auteure écrit ce livre à la manière d'une conversation entre ces deux personnages, à la manière d'une saga familiale typiquement féminine et où les confessions sont de mises.
Le sentiment de nostalgie est présent tout au long de l'oeuvre et le style poétique de l'auteure berce tout cela.

Pour un premier roman, je trouve qu'il est réussi... mais je n'ai pas réellement réussi à m'attacher à ces femmes, allant de Juliette, Jacqueline, Martine, Fanny et enfin la petite dernière Milena.

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre est un premier roman. Bonne nouvelle : il n'est pas rempli de promesses sur l'oeuvre à venir de l'auteur, il est une réussite. J'ai eu même envie de dire "ça ne se voit pas que c'est un premier roman" pour parler avec autant de gouailles que l'héroïne.
Ce roman peut autant se définir par ce qu'il n'est pas que par ce qu'il est. Il n'est pas pesant, il n'est pas larmoyant. La vie de l'héroïne balaie le siècle mais jamais au grand jamais, même dans les temps forts de ce siècle (première guerre mondiale, seconde guerre mondiale, mais aussi première guerre en Irak, dont on parle fort peu, finalement), elle ne sera une pesante reconstitution historique, parce que ceux qui ont vécu ces périodes ne ressentent pas le besoin de détailler le savon qu'ils utilisaient ou les réclames qui couvraient les murs.
Pas larmoyant, certes, mais pas non plus idyllique. Il n'aurait plus manqué qu'au soir de sa vie, Granny, comme l'appelle affectueusement Fanny, la narratrice (l'auteur ?) sombre dans la béatitude la plus profonde et nimbe de rose les heures les plus difficiles et les plus douloureuses de sa vie. Ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a souffert, elle s'en souvient. L'injustice de la mort de sa vie. La cruauté des religieuses. L'indifférence de sa mère, femme autoritaire comme il y en avait plus qu'on ne croit en cette période. L'absence des hommes, disparus ou partis. Elle ne croit pas à l'hérédité, pourtant de génération en génération, une femme se retrouve seule avec sa fille unique à élever. Il paraît qu'il faut juste se rendre compte de ce schéma répétitif pour briser la fatalité. Je me demande ce que Fanny penserait de ce jugement.
Bien sûr, en lisant ce livre, j'ai pensé à ma propre aïeule qui elle aussi avait deux filles pendant la première guerre mondiale, un mari au front, revenu blessé lui aussi. J'ai pensé à cette longue chaîne féminine qui m'unit à elle, Geneviève, en passant par ma grand-mère, qui avait 39 ans à la naissance de ma mère. J'ai pensé à mon grand-père qui manifestait en 36 et qui n'est pas allé aussi loin que Louis - n'ai-je pas déjà dit que ma grand-mère avait une forte personnalité et que quand on a cinq filles à élever, on ne s'expose pas exagérément ?
Ce qui se dégage aussi de ce texte est la profonde tendresse entre l'aïeule, mourante, et son arrière-petite-fille. Les deux voix se répondent avec beaucoup de douceur, sans que jamais leur alternance ne paraisse artificielle. Au contraire, j'ai eu l'impression de découvrir comme un contrepoint musical, chant et contre-chant, entre ses deux voix. Les souvenirs et les regrets aussi, pourrai-je dire si le titre n'était déjà pris. Les voyages de Fanny remplacent tous ceux que Granny n'a pu faire - et n'a même pas eu envie de faire. Les photos, ces morceaux de temps arrêtées, sont interprétées différemment par les deux femmes mais l'émotion ressentie est partagée également. Et toujours, cette douceur et cette délicatesse nous rendent les personnages particulièrement attachants.
Juste avant est un livre touchant, délicat, à découvrir absolument.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (144) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3696 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}