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C'est un premier roman ( autobiographique?) très touchant et sensible.

Il entrelace deux points de vue, avec des typographies et aussi des styles différents: celui d'une très vieille femme, en train de mourir à l'hôpital et de son arrière-petite-fille, l'accompagnant dans la mort.

Le thème pourrait sembler déprimant mais il n'en est rien. Granny, " ma vieille pomme", comme la surnomme affectueusement Fanny , se raconte avec verve et humour, malgré les chagrins de la vie. Ses paroles intérieures, simples et justes, en égrenant les souvenirs, ont souvent un ton pétillant , malicieux. Répondant à ceux qui prétendent qu'il vaut mieux être mort que vieux , elle affirme par exemple:" Je suis moche mais je n'ai plus personne à séduire. Je n'ai plus de dents , pas de problème, voilà mon dentier. Je n'entends rien, ça m'évitera d'écouter les bêtises de ma voisine."

Face à elle, Fanny espère qu'elle ne souffre pas trop et qu'elle n'a pas peur de mourir. Ses angoisses personnelles transparaissent aussi: à trente ans, elle va divorcer et essayer de changer de vie avec sa fille, Milena. Son écriture mime son désarroi intérieur , les phrases sont souvent interrogatives. Mais on y trouve également beaucoup de poésie, d'ailleurs des citations de chansons ou de poèmes ponctuent joliment le texte. Elle qui a aimé voyager se souvient de la mousson ( en lisant d'autres critiques de babeliotes, je me suis rendue compte qu'elle avait justement écrit ensuite " Les notes de la mousson").

" Mousson ,ma belle maladroite
caméléon de la poussière "

J'ai aimé ce lien fort qui s'exprime à travers les mots, ce bel entrecroisement de deux générations qui fusionnent à travers l'affection que ces deux femmes se portent l'une à l'autre. Un livre que je recommande!

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J'ai découvert Fanny Saintenoy grâce à Babelio et aux éditions Versilio qui m'ont offert son dernier roman « les notes de la mousson ».
Une lecture que j'avais adorée au point de poursuivre ma découverte de cette auteure. C'est donc son premier roman « juste avant » que j'aimerais vous faire découvrir, tant cette lecture est belle, drôle, attachante, lumineuse, inoubliable.
Une jeune femme veille son arrière-grand-mère agonisante. Dans des chapitres alternés, elles se racontent avec drôlerie et poésie. Face à la mort et à la vie.
Toutes deux ont du tempérament pour dire les choses en silence. La première, la plus jeune, pétillante et fraîche, c'est Fanny. Elle accompagne la seconde, Juliette, sa très vieille pomme, sa Granny étendue sur son lit d'hôpital. L'attente, le froid, la peur encadrent leurs deux récits. Juste avant un ultime souffle, juste avant de continuer à vivre, leurs voix et souvenirs s'entremêlent pour dire cinq générations de femmes et un siècle qui s'écoule, pour dire les bonheurs comme les accidents de la vie moderne. Guerres, amours, voyages, études, naissances, maladies, deuils, regrets et renoncements, mille et un détails et anecdotes ressurgissent et s'animent.
Avec élégance et pudeur Fanny et Juliette se racontent simplement. Jusqu'au bout de ce bouleversant portrait croisé, Fanny Saintenoy excelle dans la maîtrise de la simplicité, pimente l'ensemble d'humour et de poésie et suscite l'émotion sans jamais tomber dans le pathos. Beau et juste, son premier roman a une force douce et une gaieté tendre. Face à la mort et à la vie.

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Juliette, alias Granny, est tout près de la mort. Fanny, son arrière petite -fille (l'auteur?)est là pour l'accompagner de l'autre côté. Chacune son tour, elles racontent, se racontent. Un dialogue en miroir, juste avant la fin, comme un passage de relai.
Un livre de femmes, écrit par une jeune femme. Les hommes se font rares ; mort à la guerre pour celui de Juliette, inexistant pour Jacqueline, sa fille, parti pour celui de Martine…et là sans être là pour celui de Fanny.
Au travers de ce cet échange sous la forme d'une conversation orale où le contenu prime sur la forme, se déroule l'histoire, et l'évolution des femmes au cours du siècle.
Fanny Saintenoy, en adoptant un style "langage parlé "et gouaille d'enfant du peuple, donne une fraicheur et une véritable sincérité à son roman.
Le ton y est à la fois drôle, grave, caustique.
« le cancer n'aime pas les vieux, ça l'excite pas, il lui faut de la cellule fraiche »
« Les morts précoces, ça met un drôle de bazar dans les familles, et dans les coeurs. »
Vous ne pensez pas si bien dire Madame Saintenoy.
Aucune place n'est laissée aux pleurs, à la mélancolie. S'il y a des regrets (qui n'en a pas ?) on en parle, mais pas plus qu'il ne faut. C'est de vie dont il est question, malgré les coups durs. Une vie s'en va, mais la vie se perpétue au fil des générations.
J'ai trouvé ces pages reposantes, et tendres. Je me suis amusée de certaines répliques :
« Ils sont drôlement décontractés, les curés de maintenant. C'est dommage d'avoir raté ça. »
Un livre à lire, un auteur à découvrir .


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Un magnifique contre-chant avec ses deux complaintes en miroir, formant un parfait équilibre tout en harmonie et contrepoint. Ce beau canon sonne juste grâce à sa ponctuation musicale le transformant en un ostinato plein d'amour et de douceur qui pénètre physiquement les yeux et les coeurs.

“C'est bien de mettre un peu d'ordre dans ses pensées avant de partir, comme on range sa maison avant un grand voyage”. Juliette, au seuil de ses cent ans, les yeux fermés, abandonnée sur son lit, comme dans un dernier soupir revoit sa vie, ses amours….et Fanny, son arrière-petite-fille, trentenaire, à son chevet, l'enveloppe de ses souvenirs partagés. Car Juliette, sa Granny, “aime bien l'idée que les pires moments deviennent une énorme crise de rigolade entre filles de quatorze à quatre-vingt-quatorze ans”.

Je me souviendrai longtemps de cette nouvelle qui s'offre à la lecture et laisse à penser que l'on ressent une musique.

L'on se prend à penser que Fanny a peut-être à voir avec l'écrivain. Alors bien que n'enlevant rien aux qualités du texte, il faudra attendre une nouvelle publication née d'une source d'inspiration moins autobiographique.

Lectori salutem, Pikkendorff

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Deux femmes parlant en alternance : Fanny et sa grand mère sur le point de mourir nous livrant leurs pensées. Certains passages m'ont fait sourire, car il faut bien avouer que Mamie Granny, eh bien, elle a de l'humour à revendre, ce qui fait l'originalité de ce roman. On l'adore cette Mamie Granny qui va s'éteindre tout doucement, Jusqu'à son dernier souffle elle nous livre son ressenti.
Ce récit m'a fait penser à l'écriture de Jean Louis Fournier dans quelques uns de ses ouvrages tels que Veuf et Où on va Papa très certainement à cause de l'esprit de dérision dans lequel nous sommes plongés, à la fois drôle et poétique traitant un sujet sensible et douloureux...
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A travers les souvenirs de cette arrière-grand-mère, le lecteur parcourt les évènements marquants de l'histoire avec un grand H, mais aussi de son histoire personnelle : son enfance, sa vie de femme mariée, les joies mais aussi (et surtout) les deuils qui ont ponctué sa vie. La voix de la vieille femme reflète la simplicité d'une femme ordinaire. Pas de grand destin, juste une vie qui s'est écoulée, bousculée par les heurts de l'Histoire.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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Juste avant est un petit roman où se succèdent les monologuent intérieurs, tels une conversation, de Juliette, sur son lit de mort, et de Fanny son arrière-petite-fille, à son chevet.
Une foule de souvenirs les submergent toutes deux, que ce soit la guerre, les vacances entre filles, l'enfance, les voyages...
Certains passages renvoient au même souvenir, vécu par elles deux, et donnent réellement l'impression que malgré la mort qui s'installent entre elles, elles se comprennent et se répondent .
Leurs réflexions se font écho : elles font le bilan de leur vie, Juliette face à la mort « … C'est bien de mettre un peu d'ordre dans ses pensées avant de partir, comme on range la maison avant un grand voyage. » et Fanny après un divorce, prête pour un nouveau départ.
Nous traversons ainsi cinq générations de femmes, toute liée à une certaine fatalité, la solitude face aux hommes. Au fur et à mesure des pensées le lecteur se rend compte que malgré le changement d'époque et de générations, elles ont toutes les mêmes angoisses, les mêmes envies…
J'ai vraiment été submergée par ce roman emprunt de douceur, d'amour, de souvenirs et de mélancolie !

« Normalement, on va me coller avec mes parents, dans le caveau de Lembras. Toute cette vie pour finir par passer l'éternité à côté de ma mère qui me foutait déjà les jetons quand elle était vivante, merci. »

Lien : http://leslivresdagathe.over..
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"Juste avant" est l'échange silencieux entre une très vieille femme sur le point de mourir et son arrière petite fille, Fanny, qui se tient à son chevet. Au fil de cette tendre et muette conversation, nous traversons le siècle dernier, au travers des souvenirs de l'une et de l'autre.

C'est un livre très féminin, les hommes sont peu présents. Fanny a été élevée par des femmes : mère, grand-mère et arrière-grand-mère. Une autre petite fille, celle de Fanny, continue la lignée et Granny s'en réjouit.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce livre n'est pas triste. Il est même plutôt apaisant. La "granny" de Fanny a mené une existence simple, avec son lot de bonheurs et de malheurs. Elle quitte ce monde avec un peu d'appréhension face à la mort mais apaisée et prête à passer le flambeau....

C'est texte assez simple au niveau de l'écriture mais il est en phase avec le personnage de cette vieille dame...

Un premier roman simple et touchant.

Lien : http://sylire.over-blog.com/
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D'ordinaire, je ne lis jamais de livre de la sacro-sainte Rentrée Littéraire (notez les majuscules ...) !
Mais le résumé de celui-ci m'a attiré, et je ne regrette pas une seule seconde passée à lire ce premier roman bref et qui touche au coeur !

Juliette a presque 1 siècle d'existence, et elle a connu deux guerres et bien des bouleversements ... aujourd'hui, elle va mourir, et c'est son arrière-petite-fille, Fanny, qui vient la veiller, ne sachant pas trop quoi faire, ni quoi dire, se contentant d'être là ... Et entre ces deux femmes, ces 5 générations de femmes, des épreuves, des joies, la vie ...

Le roman est écrit sous forme de chapitres courts, donnant la parole tour à tour à Juliette et à Fanny ... et l'on suit avec tendresse l'évocation de leur vie à toutes deux, mais aussi celles de Jacqueline, Martine, et Milena ... des vies de filles, de mères, de soeurs, d'amies ... pas trop d'épouses et d'amantes, car les hommes ne s'attardent guère dans cette famille ... des vies que j'ai aimé découvrir au fil des souvenirs égrénés par la quasi-centenaire, et par la trentenaire ... des vies qui pourraient être celles de nos mères, grand-mères, arrière-grand-mères, soeurs, tantes et cousines ... des vies de femmes françaises au cours de ce long XXème siècle.

Pour un premier roman, Fanny Saintenoy a fait très fort, et bien que n'appréciant pas d'habitude l'usage du langage parlé dans un roman, j'ai aimé ici reconnaître les voix si différentes de Juliette et de Fanny ... des voix qui nous émeuvent par leur simplicité et leur accent de vérite. Un roman que je conseille à tous, et surtout, à toutes !
Lien : http://www.ludinthemist.com/..
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Un joli premier livre pour une écriture prometteuse.
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