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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Deux fois quatre récits, qui peuvent se lire indépendamment, mais qui forment aussi un tout, une progression, un portrait, peut-être. Celui d'un homme qui, de texte en texte, n'est jamais tout à fait le même, ni vraiment complètement un autre. Peut-on se souvenir autrement que dans le sentiment de la perte ? Peut-on évoquer ce qui n'est plus sans la douleur de cette perte ? Que faut-il abandonner d'hier, et à quoi faut-il renoncer demain pour vivre, simplement ? Et pour dire « ma vie », quel est le prix à payer ?
Je me dois de reconnaître qu'encore une fois, cet auteur m'a scotchée. Sa plume a ce pouvoir de m'emporter très loin, sans jamais m'y perdre.
Ces huit très courtes histoires, qui se rejoignent dans leurs différences, m'ont toutes touchée, sans exception, chacune trouvant naturellement sa place l'une après l'autre, sans la moindre fausse note, telle une symphonie.
Pour résumer, chapeau bas, l'artiste !
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Deux fois quatre histoires, je ne vous apprends rien, la 4eme de couverture nous le dit, ainsi que cette question posée, dès l'avant dernière phrase du synopsis : « Que faut-il abandonner d'hier, et à quoi faut-il renoncer demain pour vivre, simplement ? »

La deuxième partie « Les simonies » raconte la vie de Simon et ses désirs, de l'adolescence à ses 40 ans, fragmentée en quatre étapes jusqu'à l'apothéose selon moi.
Elles racontent les sentiments de cet homme pour une autre personne, sa peur de devoir se révéler entièrement ou au contraire de conserver sa part de mystère sans profiter d'une certaine passion, cette passion qui le tenaille. Elles racontent aussi ses questionnements, la perte d'un être aimé, sa façon de voir les choses autour de lui et aussi sa façon de penser sur l'individu.
Elles se lisent très bien car l'écriture de l'auteur est splendide. Claire, consistante et précise mais aussi empreinte de douceur quand la passion est absente pour quelques pages.
Quand je lisais l'histoire, je n'étais pas essoufflée, l'écrivain va à l'essentiel tout en décrivant minutieusement chaque parcelle de l'esprit de Simon. Oui la « mécanique » est bien en marche et fonctionne très bien.
Son style impeccable et très subtil vous fait comprendre tout de suite où vous allez et vous avez même envie de dire : “continue, écris encore. Décris-moi à nouveau les divers sentiments de Simon ainsi que sa timidité et ses pensées.
De plus, si comme moi vous êtes une lectrice attentive, vous comprendrez les différents thèmes abordés de ce recueil. Ils ne sont pas noirs, non, ils sont teintés de gris clair à gris foncés en passant par les couleurs pastel de l'arc en ciel jusqu'au rouge foncé, couleur de la passion.
J'ai été complètement conquise.
Pour la première partie « Art Memoria » J'ai beaucoup aimé « due mazzi di peonie » (deux bouquets de pivoines) et bien sûr « le marron et l'orchidée ».
Je dis « et bien sûr » car j'ai l'impression que « le marron et l'orchidée » fait l'unanimité, pourtant pour ma part j'ai préféré les bouquets de pivoines, j'ai le droit ;-).
Les quatre premières histoires peuvent se lire indépendamment puisqu'elles ne sont pas reliées à un fil conducteur. Quoique ! Mais elles nous font voyager entre l'Italie et la Tchéquie !
Je vous laisse à votre tour vous abreuver de ces histoires qui m'ont, pour un moment, transportée très loin de mon quotidien !
À lire absolument.

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Si je reprends le pitch, j'y retrouve tout, si ce n'est les « deux fois quatre récits » que je n'ai pas su distinguer, mais peu importe en vérité : pour le reste, tout y est : des histoires indépendantes, un tout, le portrait d'un homme jamais tout à fait le même, mais jamais tout à fait différent, une progression, certainement… la perte, la douleur et le prix à payer, sans aucun doute.
Ce court opus – je crois que le terme vient de la musique, et il me paraît ici particulièrement adapté, tant cet ensemble ressemble à une symphonie avec ses mouvements successifs – se lit d'une traite, mais il gagne sans doute davantage à être dégusté. Au plan technique, c'est un travail d'orfèvre, ou d'horloger : il n'y manque pas une virgule, pardon, pas un silence, ni une croche. La partition des violons s'emboîte parfaitement avec celle des hautbois et des cors anglais, et avec toutes les autres.
Qu'on aime ou qu'on n'aime pas le propos de Patrice Salsa, il faudrait être particulièrement malhonnête pour ne pas reconnaître que ce très court recueil suffit amplement à prouver qu'il a l'envergure d'un grand écrivain.
Pour ma part, et je ne saurais objectivement dire pourquoi, il m'a fallu attendre le carrefour des deuxième et troisième nouvelles pour que je sorte d'une admiration clinique, et somme toute assez froide, du style, à une véritable émotion qui ne m'a ensuite plus quitté. Si ça se trouve, ça venait de mon propre état… ou pas. Je ne sais pas.
On se plonge progressivement dans une ambiance douce-amère, qui est finalement le propre de toutes nos vies, les plus chanceux ayant juste droit à plus de douceur et à moins d'amertume, alors que c'est l'inverse pour les autres. Et quand vient l'amertume, quand vient le deuil, nous nous réfugions tous, plus ou moins, dans cet abîme qui nous sauve et qui nous perd, et pas nécessairement dans cet ordre : la nostalgie. Ce texte m'a fait l'effet d'une immense bouffée de nostalgie, injectée avec la puissance d'un maître du genre, et je pense qu'il peut exercer un pouvoir très différent d'un lecteur à l'autre, selon son humeur en général, et aussi selon son humeur du moment.
Car Salsa est un musicien, mais c'est aussi un peintre. Et pas un peintre en bâtiment, avec tout le respect dû à cette profession. Il est assez rare qu'une toile de maître m'émeuve, mais quand cela arrive, j'ai bien souvent du mal à expliquer pourquoi cela m'émeut, et c'est un peu le cas avec ce recueil.
Saluons aussi cette capacité que l'auteur a su conserver d'appeler un chat un chat : même au milieu d'une élégance irréprochable, « baiser » (par exemple) continue à s'appeler « baiser » et pas autrement, selon le contexte. L'une des grandes forces de Salsa, c'est d'utiliser, en toutes circonstances, le mot juste, c'est-à-dire celui qui sonne vrai.
Une bonne vieille claque, donc, qui me conduira sans aucun doute à poursuivre mon exploration de l'oeuvre de cet auteur. Peut-être juste à déconseiller aux neurasthéniques. Et encore, je ne sais même pas. Peut-être faudrait-il au contraire leur conseiller...
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Le prix à payer de Patrice Salsa.

C'est tout d'abord avec une distance contemplative que j'ai lu les 3 premières nouvelles, davantage dans l'appréciation de la technique littéraire que dans l'émotion pure. Un mot me vient rapidement à l'esprit : Maestro, « celui qui est parvenu au plus haut degré de sa pratique artistique ».
Néanmoins, ce mot s'applique usuellement à un grand compositeur ou un grand chef d'orchestre.
Et c'est bien la musique qui aura rythmé ma lecture : j'ai écouté une symphonie parfaite de mots, des pauses, des virgules, intervalles musicaux, posées au bon moment, des double-croches, des demi-pauses, et des silences… Une tessiture, registre lexical, large et profonde qui vous pose des mots crus parce instinctivement, à ce moment-là, il n'y en a pas d'autres dans ce contexte pour proposer cette intensité brutale, animale qu'offre la baise.
Mais c'est à la lecture de la 4eme nouvelle de cet octuor ( le marron et l'orchidée ) que la magie a opéré pour moi. Je clôture la première partie du concerto « Ars memoria », un petit frisson sur la peau, un petite contraction dans la poitrine. J'ai goûté aux lieux, aux objets qui les entourent, aux effluves, aux touchers, mon palais de la mémoire s'est superposé au sien et comme à chaque fois quand je lis cet auteur, je le remercie de me laisser la liberté d'y intégrer mes propres ressentis, mes émotions, mes souvenirs et de pouvoir les fusionner aux siens. La deuxième partie, Les Simonies, et ses 4 courtes nouvelles, 4 instruments, 4 instantanés, 4 souvenirs confiés par un vieil ami qui a bien connu le personnage principal Simon, intimement, si intimement… Simon et ses simonies, Simon le magicien, nous ouvre une porte sur son intimité et évolue au fil de ses rencontres, de ses espoirs vains, de ses amours, ses pertes, ses drames, et ce besoin de laisser en un jour symbolique, un petit peu de lui sur un cahier à couverture de moleskine noire.

L'auteur l'indique dans sa 4ème de couv, « Et pour MA vie, quel est le prix à payer ? »
Je repense à l'épigraphe, la citation de Louis Aragon
« Dites ces mots
Ma vie
Et retenez vos larmes »

Tout est dit.

Je viens de clôturer La mécanique, dernier instrument de cet octuor, et je retiens les miennes en écoutant quelques notes d'Alceste ou le triomphe d'Alcide. Merci de ces découvertes littéraires et musicales. Et merci de cette petite porte ouverte sur tes souvenirs et ton intimité.
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