Il habite dans le froid
Il n'a plus ni père ni mère
Il habite dans les bois
Il ne connaît que l'hiver
Il a treize ans aujourd'hui
Il n'a plus un seul ami je crois
Parfois il rêve la nuit
Parfois il coupe son bois
Oui mais il parle aux oiseaux
Au soleil et aux forêts
Oui mais il parle aux ruisseaux parfois
Quand le temps n'est pas trop froid...
Voilà qui pourrait résumer l'histoire de Jean que l'on dit tantôt l'idiot, l'elfe ou l'ogre du village. On l'injurie, on le bénit, parfois même on l'accuse d'être à l'origine de tous les maux des villageois. On pense à l'enfermer bien sûr mais le travail prend le dessus et Jean suit son bonhomme de chemin, s'habille de vieux vêtements suspendus sur les fils à linge et en guise de remerciement, il dépose de l'eau fraîche au seuil des maisons car Il n'a rien d'un mauvais bougre. Si on le fuit, il ne s'en offusque pas habitué qu'il est à ce genre d'attitude de ceux qui croisent sa route. Il a élu domicile dans une cabane au milieu des bois, une paillasse sur laquelle il aime écouter le chant des oiseaux et la nature qui prolifère tout autour de lui, la nuit lorsque les étoiles s'allument.
Mais depuis quelque temps, la jeune et belle Ciara, attise le regard des hommes et celui de Jean n'échappe pas à la règle.
Aussi, lorsqu'elle est trouvée sans vie, violée et assassinée dans la cabane de Jean, nul doute que l'assassin est aussitôt identifié. Il ne peut s'agir que l'idiot, le drôle, seul au monde depuis la mort de sa mère en lui donnant naissance. Commence alors une battue à la recherche de celui qui a volé la vie de Ciara car chacun sait que
les encombrants, on finit toujours par s'en débarrasser n'est-ce pas ?
Ce récit est pour moi, une nouvelle pépite.
Dominique Sampiero en quelques pages nous plonge avec une certaine poésie dans une tragédie au coeur d'un petit village de campagne.
Tout simplement magnifique !