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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman était très bien parti. On retrouve le style très immersif de Sanderson, et le début m'a beaucoup plu. Une ambiance de conte, mélangé à un roman d'aventure, qui m'a assez vite embarqué. L'univers proposé était intriguant, et l'imagination de Sanderson est toujours aussi foisonnante !
J'ai cependant ressenti quelques longueurs, des rebondissements assez classiques, ou que j'ai vu venir, et des personnages principaux auxquels je ne me suis pas particulièrement attaché. J'ai trouvé parfois que les personnages secondaires étaient plus intéressants.
J'ai beaucoup aimé toutes les apostrophes au lecteur sur différents sujets : les femmes / le féminisme, la confiance en soi, les hommes, etc.
Petit plus : l'édition collector avec des illustrations intérieures absolument magnifiques.

Globalement j'ai passé un moment très agréable avec ce conte pour adulte, et je découvrirai bien évidemment ses autres "projets secrets".
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Contrairement à ce que l'on pourrait croire (ou lire), ce roman ne parle pas d'une héroïne. D'ailleurs, ce roman n'est pas réellement de la fantasy. Non, il s'agit d'un conte et d'une mystification.
Avec Tress de la mer émeraude, Sanderson a voulu jouer au plus malin et nous faire croire que nous allions suivre une jeune femme, Tress, dans ses aventures pour quitter son îlot et sauver le fils du duc, Charlie, pris au piège par la mystérieuse et terrifiante Sorcière, quelque part par-delà les mers. Les mers sont effrayantes car, sur cette planète, elles ne sont pas composées d'eau mais de spores qui réagissent au contact de l'eau.
Tress s'embarque donc comme passagère clandestine et rencontre en chemin un équipage de pirates auquel elle se joint, changeant le cours de sa destinée.
On pourrait s'arrêter là et on aurait une histoire déjà sympa. Mais ce n'est pas le propos.
Sanderson a tenté de faire en sorte que ce conte soit relaté par un mousse particulièrement peu fiable et ceci depuis le début. En effet, Hoid est sous le coup d'une malédiction qui le prive, entre autres, du bon sens.
Dit comme ça, on pourrait penser que c'est malin : un narrateur qui raconte des fadaises va nous faire douter tout du long de la véracité de l'histoire de Tress puisqu'il est censé nous rapporter sa version à lui, et non la version de Tress.
Manque de chance, Sanderson n'est pas le technicien littéraire le plus habile qu'il existe (ou, pour faire soft : il a besoin de progresser) et il s'emmêle les pinceaux. Résultat : on a l'impression d'avoir le point de vue de Tress la majorité du temps, et non la vision de Hoid, quand les deux ne sont pas entremêlées.
L'effet retombe donc comme un soufflé raté.
Avec un effort, on peut suivre les aventures de Tress mais on perd de vue le véritable but du livre. Dommage, c'est loupé.
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Faut-il le dire ? Je suis tombée amoureuse de la version collector, jusqu'aux illustrations qu'on ne pouvait que deviner en observant la tranche. Tout posait un voile de mystère sur ce que j'allais trouver entre ses pages, jusqu'à la quatrième de couverture furieusement poétique et joliment reprise à la fin de ce récit initiatique.

J'ai aussitôt voulu découvrir Brandon Sanderson avec cette romance touchante, ce conte de fées à la poésie optimiste nimbée d'une aura pratchettienne.

Malheureusement, le ton du narrateur-personnage n'a pas pris. Certaines digressions avaient la même saveur que celles du maître britannique, mêlées d'une touche de Doctor Who. Et d'autres ne m'ont donné l'impression que de servir l'incroyable métatexte, le design général de l'oeuvre collector, pour pouvoir tenir le défi des 10 pages par chapitre. Sans compter que le narrateur en question nous fait souvent sentir que l'histoire de l'héroïne ne le concerne pas, et il n'y a rien de pire que de communiquer de l'ennui à son lecteur au sujet de ses personnages. Il se rattrape de façon croissante à la fin du récit et ses précédents et trop rares moments d'investissement émotionnel n'ont plus eu ce côté "c'est ce que je veux lire, mais ça ne correspond pas au narrateur". Un écueil malheureux qui a failli me faire lâcher le livre, au combien laborieux passé le charme des deux premiers chapitres.

Autre point noir non dépendant de l'auteur : la traduction. du moins, j'ose l'espérer, car entre un contresens monstrueux entre charogne et charognard et les oublis des règles d'accord, c'était, au sein d'un collector, presque aussi douloureux à lire que des fautes de frappe.

L'objet livre, lui, est un régal. Je me navre peut-être de ce que la dorure à chaud n'est pas le choix le plus optimal quand il ne s'accompagne pas d'un léger embossage, pour maximiser la durabilité des textes, et qu'elle diminue de beaucoup la lisibilité des détails trop fins de l'illustration qui en sont recouverts. Une réserve blanche aurait tout aussi bien pu faire l'affaire. le métatexte et les illustrations de Lyon offrent une expérience royale. Chaque début de chapitre décompose une animation liée à l'intrigue et au décor dans laquelle elle se déroule, image par image. le dernier segment, avec sa rapidité et sa dominante de noir, écrase autant le lecteur que le fait l'intrigue... ou devrait le faire.

Cette première expérience avec Sanderson s'est avérée mitigée – le manque d'empathie du narrateur (dont le personnage est très bien travaillé) n'aide pas à développer la nôtre pour les personnages. On ne s'intéresse à eux que de façon flottante. Mais l'univers, sa magie, et l'intrigue qu'il a placée au centre de tout ça résonnent intelligemment les uns avec les autres. J'ai apprécié la traversée. Mais je suis bien contente d'en avoir fini avec ce livre.
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On a vu passer ce roman partout au début de l'année, et pour cause : c'est le premier des quatre projets secrets de l'auteur, projets qui sortiront tous au cours de l'année 2023.

Ici, on va suivre Tress, une jeune femme vivant sur une île pas très accueillante, et entourée d'une mer qui n'est pas faite d'eau, non, mais de spores. Et ces spores peuvent être mortelles. Pas très motivant pour quitter l'île pas vrai? Sauf que Tress va tout faire pour s'échapper, et pour une bonne raison : l'homme qu'elle aime a été kidnappé par la méchante sorcière qui vit à l'autre bout des mers de la planète de Tress. Et vous vous doutez bien, on embarque dans une histoire de pirates et le voyage ne va pas être des plus aisés.

Devinez quoi? C'était mon tout premier Sanderson. Autant dire que je ne savais pas DU TOUT dans quoi je plongeais. Et j'en ressors assez mitigée, j'ai besoin d'autres immersions dans l'oeuvre de Sanderson pour me faire une opinion plus précise.

Au début, j'ai adoré le ton de la narration, on part sur quelque chose d'assez léger malgré les enjeux, voire même drôle et sarcastique. le narrateur s'adresse directement au lecteur et ce dès les premières lignes : c'est assez déroutant et encore aujourd'hui, je ne sais pas si ça m'a plu ou non. Au fil de ma lecture, j'ai souvent été agacée par l'absence du 4eme mur, MAIS j'ai adoré le personnage incarné par le narrateur.
J'ai aussi beaucoup aimé le world building, on y découvre un système de magie (et de malédiction 😉) particulier. Les mers sont des mers de spores mais il existe différentes sortes de spores, de différentes couleurs et avec des pouvoirs bien spécifiques.
J'ai quand même eu la sensation de lire un conte pour enfants et ça m'a pas mal dérouté, et j'ai mis du temps à le lire à cause de cette narration peu commune.
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Bien que l'auteur soit une référence dans le monde de la littérature fantasy, je ne m'étais encore jamais lancée dans la lecture d'un de ses roman. Je me suis intéressée à la dernière de ses parutions, "Tress de la mer émeraude". Ayant appris qu'il existait deux éditions, j'ai opté pour celle qui contenait des illustrations. Je dois dire que je regrette mon choix car outre le prix assez élevé (30€ pour cette édition poche brochée et illustrée), j'ai été vraiment déçue par les illustrations. En feuilletant gratuitement les premières pages en ligne, j'avais eu l'occasion de voir la première illustration qui était magnifique. Je m'attendais donc à ce que les autres soient de qualité similaire. Or, ce n'est pas le cas. La colorisation des autres illustrations est très fade et les scènes choisies pas des plus intéressantes. Cela n'apporte pas grand chose à l'histoire. Qui plus est, les illustrations sont peu nombreuses (une vingtaine) par rapport au nombre total de pages (578). La plus-value n'est donc pas extraordinaire.

Si j'ai pris plaisir à lire à cette aventure, je n'ai pas non plus été captivée. J'ai eu beaucoup de mal à visualiser l'univers du roman. Je n'ai pas trouvé les descriptions très claires, ce qui compliquait parfois ma compréhension de certaines scènes. L'héroïne est originale mais je ne me suis pas vraiment attachée à elle ni aux autres personnages qui l'accompagnent dans sa quête. En ce qui concerne l'écriture, je n'ai pas aimé le fait que l'auteur interpelle régulièrement le lecteur. Personnellement, je trouve que cela casse le rythme du récit. En outre, le choix du narrateur est déstabilisant. On découvre que c'est un personnage secondaire et complètement loufoque (car prisonnier d'une malédiction) qui raconte l'histoire et on a parfois du mal à l'identifier, comprendre que c'est lui qui parle.
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mon deuxième sanderson (que j'ai acheté et lu pour avoir une excuse de pas me lancer officiellement dans the final empire...) !

du coup, j'ai un peu l'impression de manquer quelque chose. même s'il n'est pas nécessaire de lire les livres précédents, c'est clair que l'auteur a écrit et VA écrire cette série pour ses fans de longue date. en tout cas c'est ce que j'ai ressenti.

pour être honnête je m'attendais à de la grosse fantasy avec intrigue politique à n'en plus finir, noms imprononçables et tout ce qui s'en suit... mais en fait ça va ? ici la lecture est fluide, l'univers est chaleureux et la plume humoristique. le mieux, c'est que ça n'en devient pas pour autant moins complexe. le personnage principal, tress, est jeune, pourtant on sent bien que c'est un roman adulte.

je me suis facilement attachée à l'équipage et certaines parties du romans étaient vraiment dures à lâcher. pourtant c'est pas pour autant un 5 sur 5.

en fait pour être honnête, la deuxième partie du livre m'a un peu déçue. je sentais que je m'ennuyais et que je n'étais plus autant happée par l'histoire, j'avais même l'impression de tourner un peu en rond... en plus, j'ai deviné le plot twist final donc le climax ne m'a pas emportée non plus.

je trouve que c'est quand même une bonne histoire. je sais pas si c'est une vraie bonne manière de commencer à lire sanderson (je continue de penser que warbreaker est dix fois mieux dans ce rôle), mais à mon avis plutôt un bon moyen de faire une pause quand on ne sait pas quoi lire et qu'on cherche quelque chose de pas prise de tête tout en restant dans le registre fantasy.

je lirai les suivants :)
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En toute sincérité j'ai été assez peu hypée par la sortie des projets secrets de l'auteur, ne maitrisant que très peu le Cosmere, mais j'avais quand même un petit capital sympathie pour le concept.

Quand j'ai vu fleurir les avis concernant ce premier projet, j'ai été intriguée et me suis dit qu'à l'occasion...

Quand cette occasion s'est présentée, je me suis lancée la fleur au fusil, sauf que...
Je n'ai pas du tout accroché à la narration, pour qui pourquoi, je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire, après petite analyse je pense que c'est le ton très naïf employé qui n'a pas fonctionné.

J'ai insisté, me disant que les choses allaient d'améliorer une fois vraiment au coeur de l'histoire, mais peine perdue, mon attention glissait sur les pages.
J'étais fort dépitée.

SAUF QUE!
J'ai découvert qu'il était sorti en audiobook, je me suis donc dit que ce média là fonctionnerait peut-être mieux avec moi.
Et c'était parfait!
Le côté conte du roman se prêtant très bien à ce format!

C'était un roman sympathique, une jolie quête initiatique de part son univers et son système de magie très original.
L'auteur nous brosse le portrait de ses protagonistes avec brio, entre âpreté et douceur.
Certains moments m'ont forcément touché, Tress étant une belle personne, manquant souvent de confiance en elle, elle n'en est pas mois résiliente et intelligente, résolument forte quand elle doit atteindre ses objectifs mais également pleine d'empathie.
L'ambiance avait aussi un "je ne sais quoi" qui m'a rappelé la série Peggy Sue et les Fantôme de Serge Brussolo que j'avais adoré plus jeune!
Mais sans trop savoir pourquoi, je n'ai pas été conquise plus que ça.

En bref: Une histoire d'émancipation sur fond de malédiction, d'aventures, de dangers et de moments plus contemplatifs, qui m'a laissé l'impression d'un rêve un peu flou.
Vais-je me laisser tenter par les autres projets?
Rien n'est moins sur!
Je pense prioriser d'autres titres de l'auteur, et j'en ai toute une pile!
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Un récit d'aventures divertissant sans révolutionner le genre, mais si sandersonien qu'il génère une solide impression de déjà vu. La comparaison avec les autres fictions de l'auteur, et par là de leurs similitudes, est en effet inévitable. C'est dommage, parce qu'on pouvait s'attendre à ce qu'un récit produit hors des sentiers habituels de l'édition (Sanderson a écrit celui-ci en secret et la publication a été organisée via un crowdfunding) propose justement quelque chose de différent du reste de son oeuvre (l'intention, expliquée en postface, témoigne d'ailleurs d'une volonté semblable ; dommage, c'est raté).

Nous suivons les péripéties de Tress, originaire d'une île isolée et sans histoire, dans sa quête pour sauver l'homme qu'elle aime. le récit se présente d'emblée comme de type coming of age, avec un fil narratif classique de protagoniste déracinée, qui part à la découverte du monde et de soi. Rendons d'ores et déjà ses qualités au livre : malgré une prémisse quasi scolaire tant elle est vue et revue, on ne s'ennuie pas. Déjà l'intention est manifeste : on sent que ce classicisme n'est pas un acte manqué mais un parti pris, Sanderson ayant eu envie de s'approprier le format du conte. Ensuite les jalons de base sont suffisamment subvertis ou nuancés pour être appréciés : comme le renversement des clichés genrés (c'est le personnage féminin qui part sauver son amour masculin en détresse) ou la caractérisation de Tress, qui est particulièrement plaisante : elle est probablement l'héroïne la plus ordinaire des diégèses de Sanderson (ni Shallan ou Vin avec leurs pouvoirs, ni Vivenna ou Siri avec leur ascendance noble...) et n'en est que plus appréciable en tant que protagoniste, tant l'auteur a compris la beauté qu'il pouvait y avoir dans la « normalité » (à l'exact inverse, par exemple, d'Ophélie du roman les Fiancés de l'Hiver, premier tome de la passe-miroir, dans laquelle l'auteure a confondu l'ordinaire et l'insipide). Tress aura donc ainsi, malgré sa banalité, ses moments de gloire, son évolution narrative, son caractère bien défini, ses passions changeantes ou non, etc. Il faut ajouter à cela un pannel de personnages hauts en couleur, chacun dans leur registre, qui suscitent alternativement des émotions très diverses et contribuent à la richesse du récit.

Vous vous étonnerez peut-être de ne pas trouver mention du worldbuilding parmi les qualités du livre, tant Sanderson propose d'habitude des univers solides et dépaysants, qui sont les points forts de ses diégèses. Si j'ai adoré le monde hostile balayé par les tempêtes de Stormlight Archives ou été fascinée par la profondeur du système des métaux dans Fils des Brumes, impossible pour moi d'accrocher à celui dépeint dans Tress de la mer émeraude. Les mers de spores ne m'ont pas convaincues, principalement parce que le concept consiste surtout à éviter l'énorme éléphant dans le couloir -> que se passe-t-il en cas de pluie ? Une averse suffirait à anéantir le concept, puisqu'elle transformerait radicalement les différentes mers sur lesquelles les personnages naviguent (et les rendraient, d'ailleurs, impossibles à naviguer). Une explication finira par nous être fournie, mais elle est :
— beaucoup trop tardive. Que cet aspect soit un point aveugle de l'histoire pendant plus de la moitié du récit est franchement dérangeant.
— trop pratique (how convenient !) : quand enfin la question de la pluie est abordée, c'est pour apprendre que les averses sont très localisées, prévisibles sur des années, et suivent un trajet prédéfini (sauf, évidemment, là où ça arrange le scénario)
— incohérente. Il n'y a pas d'agriculture possible avec le système qu'on nous décrit. Par ailleurs on nous dit que les spores verts ou pourpres, une fois transformés en lianes ou en piquants par l'averse, "finissent par sombrer" : pourquoi alors ne finissent-ils pas, à force de s'accumuler sur le plancher océanique, par faire monter le niveau global des mers et rendre invivables certaines terres ? (On nous précise bien à plusieurs endroits que les lianes peuvent se maintenir indéfiniement si pas en contact avec l'argent, et à plus forte raison s'il pleut encore par la suite, puisque ça ferait continuer leur croissance). Ces explications, par ailleurs, ignorent royalement les autres types de spore, notamment les spores zéphyrs et les spores soleil : en suivant le concept des spores bleus et dorés qui produisent une explosion d'air/de chaleur, on devrait tout simplement avoir une mer qui explose, s'évapore et disparaît sous les ondées.
— gratinée d'un passage d'humour à deux sous d'Hoid, qui dit en substance que le lecteur qui s'est posé la question de l'hydrologie dès le début du roman est probablement un nerd qui devrait plutôt sortir de chez lui pour socialiser (si si, histoire vraie). Quand un auteur se sent obligé de cacher les failles de son worldbuilding sous de l'humour méprisant, c'est qu'il ferait sans doute mieux d'en changer...

Parlons-en d'Hoid. Si, comme moi, vous êtes de ces personnes auprès de qui l'humour de Sanderson passe en général assez mal et tombe à plat (on se souvient des "traits d'esprits" désastrueux de Kelsier, de Shallan, de Chanteflamme...), alors vous subirez tout le récit la présence de Hoid (personnage connu comme Malice dans Stormlight), d'autant plus forte qu'il en est le narrateur. Au-delà des sentiments qu'il peut inspirer au sens strict, l'amour de Sanderson pour ce personnage (confirmé d'ailleurs par la postface) est si visible qu'il en devient presque exaspérant par moments. Fidèle à la ligne entamée il y a déjà plusieurs années, les références aux autres diégèses du Cosmère (qui déjà parasitent de plus en plus Stormlight) sont ici ultra récurrentes et provoquent un sentiment de frustration, tant on a l'impression de private jokes excluant de facto le lectorat qui n'a pas exhaustivement lu la bibliographie de Sanderson. On sent ici que l'auteur s'adresse exclusivement à sa fanbase (probablement résultat de la dynamique campagne Kickstarter), parce que le non initié qui lit Tress de la mer émeraude comme point d'entrée dans l'oeuvre de Sanderson et se mange des "liens de Luhel" ou autres références à des univers et concepts étrangers va, tout simplement, se retrouver livrer à lui-même sans l'ombre d'une explication, et avec le sentiment de passer à côté de quelque chose.

Sur la forme maintenant. le livre est orné d'illustrations absolument superbes. Sauf que l'intention derrière pose vraiment question : dès le début du récit, on nous informe que l'héroïne porte ses cheveux attachés (ceci n'étant pas anodin : Tress fournit un effort pour les coiffer, il s'agit d'un élément de caractérisation). Pourtant l'intégralité des illustrations (peut-être à l'exception d'une) la représentera... les cheveux lâchés. L'illustrateur a-t-il vraiment lu le livre ? S'il s'agissait de prendre une liberté artistique, pourquoi avoir choisi précisément cet aspect, au mépris du texte ?
Dans l'édition française, l'irruption sporadique de termes de langage familier est profondément disruptive, parce qu'elle est trop inconstante pour être vue comme un parti-pris. Ce n'est manifestement pas la représentation d'une habitude de langage spécifique, parce que tous les personnages sans distinction pourront, au hasard d'une page, lancer un terme dont le niveau de langage est à l'opposé de leurs dialogues habituels (ou de certaines lignes en particulier, qui font au contraire très dialogue écrit et pas du tout oral). Sans avoir lu la VO, impossible d'imputer ceci au traducteur ou à l'auteur. Qu'a-t-on essayé de nous montrer avec ça ?

Notons enfin le parti très laid pris par Sanderson de ne pas désigner nominément certains membres de l'équipage mais plutôt de les résumer sous un seul nom générique : "les Dougs". L'auteur a pris ses précautions rhétoriques en assortissant le passage d'une pseudo-réflexion humoristique sur la récurrence du nom à travers les mondes du Cosmère, histoire d'alléger la chose et nous assurer que ce n'est pas du mépris, mais le choix passe assez mal — surtout considérant que le récit nous vend, au final, l'équipage du navire à travers le trope "famille de substitution" ! Ça n'aurait vraiment pas écorché l'auteur de trouver quelques patronymes de plus (quitte à ne les mentionner qu'une ou deux fois)...

Tress de la mer émeraude est à lire une fois, mais je n'y reviendrai pas.
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