Gérard : Cinq années dans les pattes de Depardieu

Mathieu Sapin, auteur de cette bande dessinée consacrée à Gérard Depardieu, va suivre ce grand acteur pendant 5 ans, cela va lui permettre de dresser un portrait de Gérard Depardieu le plus fidèle possible, puisque Gérard Depardieu va en effent lui demander de ne mettre aucun filtre dans sa bande dessinée.
J'ai beaucoup apprécié cette bande dessinée, j'ai trouvé l'histoire qualitative, les dessins réussis, les dialogues intéressants et surtout une mise en page pour le plus plaisir des lecteurs. On en apprend un peu plus sur Gérard Depardieu, et même si on n'excuse pas spécialement certains de ses débordements, on apprend à être un peu plus tolérant au vu de la vie qu'il mène, il n'a en effet aucun répit que ce soit en France ou à l'étranger, il est constamment sollicité, photographié, jugé... bref une vie pas vraiment reposante et surtout pas vraiment appréciable malgré les apparences.
Je ne connaissais pas du tout Mathieu Sapin, mais cette lecture m'a donnée envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur.

En refermant le livre de Mathieu Sapin, je me suis dit qu'il donnait une image très juste du personnage Depardieu. Pas de l'homme Depardieu, mais du bonhomme qu'il surjoue à longueur de temps. Un type énorme dans tous les sens du terme, d'autant plus impressionnant que l'auteur se dépeint en gringalet peu sûr de lui.
Gérard en Azerbaïdjan, Gérard en Bavière, Gérard en Russie, au Portugal… Il est partout, Gargantua semant la pagaille autour de lui, imprévisible, capricieux et toujours blessé. le talent de Mathieu Sapin est de ne pas faire un portrait à charge. S'il n'édulcore pas les difficultés de vivre avec un être aussi incontrôlable, il évite la caricature en montrant le phénomène de diffraction qui s'opère autour de l'acteur et les perturbations générées par le déplacement de ce monolithe : fans avides de selfies, paparazzi, galeristes, producteurs, journalistes, hommes politiques… Tous ces gens ont quelque chose à réclamer, à soutirer, à marchander. Par contraste, peut-être par ricochet, Depardieu enfle, bâfre jusqu'à la détestation de son corps, comme si le gosse de Châteauroux était incapable d'exorciser un destin hors norme.
Cinq années dans les pattes de Depardieu ? Franchement j'aurais flanché au bout de quelques semaines.

Pourquoi Depardieu acteur impressionne par la finesse de son jeu, et pourquoi l'homme est inintéressant, voire vulgaire ?
Et ce n'est pas l'album réalisé par Mathieu Sapin qui réhabilitera ce personnage ambigu. Mais il a l'honnêteté de présenter Gérard Depardieu tel qu'il est, en vieil star capricieuse et dans un déni effarant vis à vis de l'oligarchie russe.
La BD serait presque drôle malgré un personnage aussi pathétique.

La vie avec Gérard Depardieu. Intéressant et toujours très bien mené comme dans toutes les BD de Mathieu Sapin : humour, autodérision.
Le personnage de Depardieu pour lequel j'ai quelques apriori peu positifs se révèle intéressant et beaucoup plus sympathique que l'image que j'en ai. Ce qui est amusant c'est que, connaissant bien évidemment sa voix, je l'entends quand je lis ses répliques dans la BD.

Mathieu Sapin, dessinateur à la riche bibliographie, obtient l'autorisation de suivre Gérard Depardieu sur plusieurs événements pendant cinq années consécutives. Il produit cette bande dessinée agréable à lire qui permet de découvrir des facettes cachées du célèbre acteur. Pour ma part je m'attendais un peu à ce genre de caractère et de mentalité. le dessinateur se met en scène lui même dans son travail ce qui est assez drôle.

Cinq années avec Gérard Depardieu c'est à la fois si long et si peu, il faut en extraire l'essentiel pour raconter le personnage et garder une part de mystère. Mathieu Sapin parvient à le faire. Ce portrait, au fil de pages, passe de celui d'une célébrité à celui d'un ami. Cette personne que l'on accepte, malgré ses défauts, que l'on choisi d'aimer, profondément. Car il y a un attachement sincère, une tendresse à l'égard de cet homme qui est à la fois lui-même, et un petit bout de tous ceux qui l'aime. Il est devenu une figure, un mythe.
C'est avec une réelle sympathie que l'auteur partage ses lubies, ses folies, à l'image de celles d'un enfant qui a envie de tout voir, tout essayer, tout tenter. le rend-il plus humain où au contraire encore plus éloigné de notre monde, je ne sais pas. Tout cela m'apparaissant tellement excessif, rocambolesque, in-croyable.
Il est finalement ici bien peu question de cinéma (quelques vignettes sur le tournage du Divan de Staline) mais d'un homme qui a construit un empire, gravi une montagne à force de talent.
Il est intéressant de partager le point de vue du personnage lors d'épisodes médiatiques qui ont scindé l'opinion et de comprendre pourquoi et comment ; l'Homme public et devenu un Homme politique.
Je n'affectionne toujours pas l'homme, ni le personnage mais j'ai apprécié cette place d'observateur avertit.

Mathieu Sapin nous offre un portrait haut en couleurs d'un monstre sacré du cinéma français, entre coups de pattes de Gérard et repas gargantuesques.
Il arrive parfaitement à faire ressortir son caractère hors norme, sa sensibilité extrême, ses excès (médiatisés), ses contradictions assumées mais aussi son authenticité.
J'ai adoré le dessin et le texte de Mathieu Sapin, qui ne trahit pas la star, mais réussit à le rendre tout à la fois, drôle, attachant et touchant (avec ses qualités et ses défauts).
Beaucoup de finesse et d'humour qui rendent la lecture de cet album très réjouissant.
Une lecture qui fait beaucoup de bien et qui donne forcément très envie de découvrir les autres albums de Mathieu Sapin.

J'ai découvert Mathieu Sapin à travers ses bandes dessinées sur les présidents de la République : François Hollande puis Emmanuel Macron. Dans cette dernière, Emmanuel Macron lui dit avoir beaucoup aimé sa bd sur Gérard Depardieu. Je me suis dit : pourquoi pas ? Mathieu Sapin se met toujours en scène dans ses bd. J'aime bien son personnage un peu naïf qui tente comme il peut d'approcher les grands de ce monde. Avec Depardieu, le décalage est énorme entre le petit dessinateur tout propret et l'ogre Depardieu. Mathieu Sapin suit l'acteur dans ses différents voyages ou tournages tout en continuant en parallèle à essayer d'approcher Macron pour sa bd et de faire un film autour de la présidence et du pouvoir. Honnêtement je n'ai pas particulièrement apprécié cette bd mais c'est en grande partie lié au fait que je n'aime pas du tout Depardieu, non en tant qu'acteur mais en tant qu'homme. de ce point de vue-là, la bd est bien faite car on retrouve tout ce qui me gêne chez ce personnage en particulier sa grossièreté (comme le dit justement Mathieu Sapin, il a l'impression que Gérard Depardieu est atteint du syndrome Gilles de la Tourette à chaque fois qu'une caméra est dans les parages : il est immédiatement vulgaire). Mathieu Sapin essaye de nous montrer que derrière cette façade se cache un homme beaucoup plus sensible mais je n'ai pas réussi à me laisser convaincre et je n'en ai pas eu envie. Quand Depardieu se lance dans de grands raisonnements sur la vie, j'ai surtout l'impression d'entendre du Jean-Claude van Damme ! Lionel Duroy, qui est un auteur que j'aime bien, a écrit un livre sur Depardieu (il est d'ailleurs dessiné dans la bd). Peut-être qu'il a réussi à aller plus loin ce qui n'est pas facile dans une bd ? Mais, encore une fois, le sujet de me donne pas du tout envie d'aller voir ce que ça donne.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..

Cette bd, nous permets d'être une petite souris qui regarde par le trou de la serrure. Nous offrant ainsi une autre vision de Depardieu que celle des médias qui cherchent à le caricaturé! Il s'agit d'un grand acteur, épicurien, grand gueule, qui a de déboires avec la justice mais pas que! Et cette ce vide que l'on ne connaît pas ou trop peu que Sapin nous offre. On decouvre ainsi une grande sensibilité, une grande culture... L'auteur se fait tout petit dans l'ombre de ce géant. le ton est plein d'humour, les dessins comme un carnet de voyage, c'est top!

À la toute fin de la bande dessinée, on découvre un tatoo sur le bras de Gérard Depardieu représentant un oiseau tenant dans son bec une banderole où il est écrit « chatouf » (« un esprit de chat dans un corps de pouf »). Voilà résumé en un seul mot ce que des tatoueuses ont perçu chez Gérard, monument du cinéma (250 films au compteur).
Mathieu Sapin a suivi l'acteur de 2012 à 2016 sur des tournages ou des voyages d'affaires (Azerbaïdjan, Bavière, Portugal, Catalogne, Moscou) et dans sa propriété parisienne. Se présentant de son propre aveu « un peu plus benêt que je ne suis... », le bédéiste réussit à nous faire voir Depardieu sous un autre jour que celui de ses frasques et de ses coups de gueule, cette pointe de l'iceberg relatée dans la presse. Il questionne doucement, presque sur la pointe des pieds, et permet ainsi à Gérard d'évoquer ses démêlés avec les politiciens français, son admiration pour Vladimir Poutine, son exil fiscal, son amour de la bonne chère et ses positions actuelles sur le métier d'acteur. Philosophant, grognant, soufflant, bouffant, buvant, flirtant, quelquefois un peu râleur, Depardieu habite totalement les planches et se montre lucide sur sa notoriété et sa place dans le monde. Et la photo de la dernière page vaut mille mots...