Citations sur Et si on oubliait l'avenir... ? (9)
"C'est pas joli, joli de rentrer à la maison avec un enfant... Espèce de cougar !"
La réponse ne se fit pas attendre...
"C'est ça de prendre un 'coup de vieux' Fabienne, pour se consoler, on se prend des 'coups d'un jeune'... Tu y viendras aussi !"
"Oh la vilaine fille..."
Je t’aime maman. Même si tu me manques et que la vie a son lot d’épreuves et d’embuches, tu avais raison, elle est belle…
Comme d’habitude au même instant, je me sentais vide, creuse. Le miroir en face reflétait une image que je ne connaissais que trop bien. Ma vie se résumait à une vaste escroquerie.
Huguette n'avait plus son corps, mais son esprit était intact. Elle en était globalement heureuse. Mais parfois, elle me disait que si elle n'avait plus son esprit, elle ne verrait plus la déchéance de sa chair. Cet axe de réflexion pouvait se comprendre. La sénilité pouvait mettre des œillères et éviter de se rendre compte de sa propre diminution.
Revenir dans la maison me rendit nostalgique. L’odeur familière emplie mes narines et fit naître des souvenirs dans ma tête : un repas en famille, les départs pour l’école, planter un arbre, courir après maman, tirer la queue de « Miaou le gros », notre premier chat obèse qu’on aimait tant, les siestes au soleil, les nuits des étoiles sans étoile… Tant de jolies choses que nous avions partagées ici et ensemble. Tout cela n’était pas mort. Non. Tout cela était bien vivant, en moi, en nous. Il suffisait de ne rien oublier.
Aujourd’hui, on ne brûle pas mon corps, car la peine de mort est interdite, mais on brûle mon âme à petit feu.
La mort est une étape obligatoire pour tous. À partir du moment où l'on naît, on sait que ça prendra fin plus ou moins à long terme. On veut toujours garder les gens qu'on aime avec soi... Mais on n'a pas ce pouvoir. En revanche, on peut les préserver dans nos coeurs à l'infini, tant que la folie et la sénilité ne prennent pas possession de nos esprits.
L’image du monde qui s’arrête et s’écroule autour de vous n’est pas un mythe… Non pas maman, ma maman est immortelle. Toutes les mamans sont immortelles. Elles ne peuvent pas mourir. Elles n’en ont pas le droit ! On a trop besoin d’elles…
En fait, tu vois, on se rencontre, c’est l’euphorie, tu claques des doigts, cinq ans ont passé, mais c’est toujours sympa, tu re-claques des doigts, ça fait dix ans, etc… Et puis, tu te rends compte que les gestes affectueux sont partis, que le désir s’est fait la malle et que tu ne penses plus tout à fait pareil sur beaucoup de sujets… ou pire, que l’on n’a plus rien à se dire. Des fois je me demande si c’est quelque chose sur quoi on peut vraiment lutter.