Citations sur Le voyage de l'éléphant (28)
[...], Faut bien mourir de quelque chose, monsieur le curé, Ne me sors pas ce genre d'âneries, laisse les évangiles en paix et prête davantage attention à ce que je dis à l'église, ma mission, et celle de personne d'autre, c'est d'indiquer le droit chemin, rappelle-toi que qui s'engage sur les chemins de traverse ne sort jamais de la voie de la tristesse, Oui, monsieur le curé,[...]
p69
[...], il est bien vrai que les paradis ne sont pas tous semblables, il y en a avec houris et sans houris, toutefois, pour savoir dans quel paradis nous sommes, il suffira qu'on nous laisse regarder par le trou de la serrure. Un mur qui protège du vent du nord, un toit qui défende de la pluie et du serein, et il n'en faut guère plus pour vivre dans le plus grand confort du monde. Ou dans les délices du paradis.
p92
La nouvelle du miracle était parvenue au palais du doge, mais d'une manière assez embrouillée, résultant, depuis le récit incomplet de certains témoins plus ou moins oculaires jusqu'à ceux qui parlaient simplement par ouï-dire, de la transmission successive de faits véridiques ou supposés, réels ou imaginaires, car, comme nous ne le savons que trop bien, celui qui raconte une histoire ne rate jamais l'occasion de lui ajouter un point et parfois même une virgule.
p168
Une custode serait d'un bel effet, sire, j'ai observé que peut-être en raison de la vertu conjuguée de sa valeur matérielle et de sa signification spirituelle, une custode est toujours bien accueillie par la personne qui la reçoit,
p12
Comme nous ne le savons que trop bien, celui qui raconte une histoire ne rate jamais l’occasion de lui ajouter un point et parfois même une virgule.
"Nous sommes de plus en plus nos défauts et non pas nos qualités".
Un éléphant n'est pas une bête qui se puisse caser dans une gondole, si tant est que les gondoles existaient déjà à cette époque, au moins dans leur configuration d'aujourd'hui, proue relevée et couleur noire funèbre qui les distingue de toutes les marines du monde, en encore moins avec un gondolier chantant à la poupe.
Comme nous devrions déjà le savoir, la représentation la plus exacte, la plus précise de l'âme humaine est le labyrinthe. Avec elle tout est possible.
Trois jours plus tard, dans l'après-midi, le maître écuyer, à la tête de son escorte, passablement moins brillante en raison de la saleté des chemins et des inévitables suées malodorantes, tant chez les équidés que chez les humains, mit pied à terre à la porte du palais, secoua la poussière de sa personne, gravit l'escalier et pénétra dans l'antichambre que s'était empressé de lui indiquer le laquais principal, titre dont nous ne savons pas s'il a existé réellement en ce temps-là, il vaut mieux que nous l'avouions dès à présent, mais qui nous a paru convenir en raison de la composition de son odeur corporelle, un mélange de présomption et de fausse humilité qui se dégageait en volutes du personnage.
La vie se rit des prévisions et met des paroles là où nous imaginons des silences, et des retours inopinés quand nous pensions ne plus jamais nous rencontrer.