Broderies

“Parler derrière le dos des autres est le ventilateur du coeur”.

Le repas se termine, chacun quitte la table. Les femmes et les hommes se séparent. Les hommes vont à la sieste tandis que les femmes se réunissent dans le salon tout proche. L'eau est chaude dans le samovar, le thé peut-être servi. Ainsi peut commencer la “longue séance de ventilation du coeur”, autrement dit la discussion…

Ici neuf femmes : la narratrice (Marjane Satrapi elle-même), sa grand-mère, sa mère, ses tantes et quelques autres personnes proches de la famille. Entre elles, la discussion va très rapidement, comme c'est l'habitude, prendre un ton caustique, railleur (les hommes en prennent pour leur grade…), un peu frivole et grivois, de mauvaise foi (“évidemment à qui veux-tu qu'on le répète !”- “Je le jure sur la tête de mes 4 filles !” – “Je ne sais pas pour les autres mais tu peux compter sur moi. Dans ma famille on m'appelle La tombe !”) mais sont aussi et surtout pleines d'humour et d'autodérision.

Marjane Satrapi utilise à nouveau le registre autobiographique et fait ici le portrait intime, tendre et amusé de femmes qui, par leur âge, leur caractère et leur vécu différents, s'affrontent et se rejoignent en devisant très librement sur le mariage, l'amour et la sexualité. C'est le récit d'un féminisme qui s'assume mais ne revendique pas sa place dans une société iranienne alors contrainte par le pouvoir politique et religieux.

Tout au long de récit, je me suis pris à écouter (pourtant en tant qu'homme, je n'y étais pas autorisé j'aurais dû me trouver à… la sieste) à sourire mais aussi à rire avec les neuf femmes du jeu de leurs confidences.

“Broderies” est une bande dessinée vraiment attachante presque jubilatoire qui m'a beaucoup plu. J'en recommande vivement la lecture.


J'ajoute que j'apprécie vraiment beaucoup l'univers de Marjane Satrapi. Je regrette toutefois que, depuis “Persépolis” (publié en 2003 pour le dernier volume), l'auteure ait mis de côté son travail de dessinatrice-scénariste pour ne se consacrer qu'au cinéma.

Vous connaissez peut-être Persépolis qui a eu grand succès?

Ici, nous rencontrons une atmosphère différente, nous sommes entre femmes qui se racontent de petits secrets tout en buvant le thé! de longues séances de "ventilation du coeur" réjouissantes et pleines d'humour, des broderies qui se lisent bien trop rapidement...

Marjane Satrapi aborde en BD la vie des femmes iraniennes: mariage arrangé, divorce, sexualité...

Excellente lecture!

Je suis encore sous le choc suite à la lecture du très beau : Broderies de Marjane Satrapi ! J'avais découvert cette auteure avec son magnifique Persepolis, embrayé suite à vos conseils sur l'excellent film d'animation du même nom (qui est probablement un des meilleurs films que j'ai vu) et qui a même séduit mes deux têtes brunes (c'est vous dire !). Je ne voulais pas en rester là car Marjane Satrapi a le don de nous toucher grâce à son parlé vrai. de plus quand Mo s'emballe j'ai tendance à la suivre !

Pour l'histoire on retrouve donc l'auteur, Marjane Satrapi dans son pays d'origine, l'Iran, qui nous conte sa jeunesse mais surtout son vécu auprès de sa grand mère.Cette femme de caractère, opiomane, mariée trois fois, aimait à réunir autour d'elle ses amies à l'heure du thé afin de converser sur tout ce qui pouvait toucher leur vie et leur condition de femmes iraniennes. C'est un huit-clos qui va permettre à chacune de se livrer à coeur ouvert sans tabou ...

J'avais déjà succombé au charme de cette grand mère dans Persépolis. Son franc parlé et sa façon de prendre la vie, en faisait un personnage totalement hors norme comme je les aime mais la mère de Marjane me séduit également beaucoup par sa modernité, dans un pays qui ne l'est résolument pas, par sa volonté de voir et se battre pour que les femmes gagnent leur indépendance et leur liberté. Elle, comme la grand mère détonne dans cette société traditionaliste.

Enfin, l'histoire de ces femmes est bouleversante. Chacune a un vécu différent et c'est sans détour qu'elles nous dévoilent leurs expériences de couple, leur sexualité, leur façon d'envisager l'amour, le mariage et la fidélité... Un homme apprendrait beaucoup en lisant ce livre car il sonne plus que vrai à travers les discussions que l'on peut dans la vraie vie avoir entre nous ... Là c'est encore plus fort car se greffent un poids de traditions qui nous semblent d'emblée totalement injuste.

Ce livre en se contentant de nous livrer les expériences comme cette fillette de 13 ans livré à un vieux de 73 ans nous interroge et nous touche profondément. Les choses sont dites abruptement sans miévrerie, sans pleurs juste posées clairement et l'injustice et l'incompréhension sont encore plus fortement ressenties. Marjane Satrapi frappe juste et fort.

Son scénario est très bien soutenu par un graphisme en noir et blanc qui ne s'embarrasse pas de fioriture. Elle va droit à l'essentiel : pas besoin de décor l'important est l'humain et ce qui se joue sous nos yeux. Je n'ai qu'un mot : Bravo !!

Elle a beau nous parler de sa vie, en Iran ou en Europe (dans Persépolis), Marjane Satrapi met dans ses récits un peu d'universalité.

Ces quelques conversations sans tabou entre femmes (hommes interdits de séjour!) auraient pu se passer n'importe où, à n'importe quelle époque. le petit plus, c'est qu'on les suit à travers les yeux de Marjane, un regard espiègle et très observateur.

Autre grand plus: la mise en page, l'organisation des vignettes de dialogue au milieu des dessins. La lecture de la discussion est très facile à suivre, alors qu'il y a tellement de personnages! Ça et l'apparente simplicité du trait, font que la lecture se fait tout naturellement, et qu'on se retrouve, comme une petite souris, à tendre l'oreille pour écouter leurs histoires...
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Marjane Satrapi nous fait vivre un moment particulier liée à son adolescence : une discution animée autour d'un thé entre un groupe de femmes iraniennes, composé de sa famille, d'amies, de voisines (dont la grand mère de l'auteur très libre et moderne).
Avec beaucoup d'humour et d'intelligence, Marjane Satrapi évoque à travers
toutes ses discussions animées, les conditions de la femme en Iran, le mariage et le sexe.

En ouvrant ce livre je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais découvrir, et notamment qu'il n'y est pas du tout question de broderie dans le sens où on l'entend couramment. Ce mot est en effet employé avec une toute autre signification, étonnante et très imagée.

Entre potins et confidences, ces femmes échangent sur l'intime de leurs vies, le mariage, la fidélité, l'amour, la virginité, le divorce. Autant de thèmes que je ne pensais pas voir aborder dans ce livre ni surtout de cette façon. Elles sont très libres de parler entre elles et le ton est parfois surprenant, léger ou même assez cru.

De nombreux passages m'ont fait sourire et cette BD est très agréable à lire. J'ai été un peu surprise au début par les dessins qui paraissent assez sommaires mais néanmoins très expressifs.

Une belle surprise alors qu'en ouvrant le livre avant de l'emprunter il n'avait pas l'air de me tenter plus que ça, mais j'en avais entendu parler plusieurs fois de façon positive et j'ai bien eu raison de le lire quand même.


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Je pense être une inconditionnelle de Marjane Satrapi! En quelques oeuvres elle a réussi à nous faire découvrir l'Iran : son histoire, sa culture, ses traditions, le tout en nous emmenant tout bonnement avec elle , dans ses histoires de famille.
Dans Broderies, nous nous retrouvons donc entre femmes, des jeunes comme l'autrice/narratrice et des moins jeunes ( la fameuse grand-mère). Des femmes de la famille, des amies, des voisines à déguster le thé sortant du samovar.
Cette séance d'après repas ( les hommes sont partis faire la sieste , les femmes font la vaisselle...) donne l'occasion de se retrouver plongé dans cet univers intime où une séance de discussion appelée "ventilation des coeurs" s'engage. On parle relations de couple, mariage, virginité et condition de la femme et donc par conséquent de la vie, en toute simplicité et avec humour. Une belle lecture, où au fil des pages on comprend le titre du livre.

Dans ce roman graphique, Marjane Satrapi nous emmène dans un salon iranien ... 

Un groupe de femmes y échange papotages et ragots ; elles évoquent leurs souvenirs, ceux de leurs amies,  cousines ou voisines, leurs mariages, leurs divorces, leur vie ...

Pour faire court, elles parlent de sexe ! 

Un court roman qui aurait pu être bien plsu long tant les situations évosuées sont nombreuses, variées, et si bien racontées, sans vulgarité, en n'évoquant que les faits ...

De la toute jeune fille mariée au vieillard de près de 70 ans et qui s'enfuit avant même sa nuit de noces .... et attend d'être veuve ...

Du mariage arrangé avec un émigré londonien richissime ... mais homosexuel 

Du mari suisse qui retourne au pays sans son épouse mais avec les bijoux reçus en cadeau de mariage ... 

Bref, une très chouette lecture qui change de bien belle façon mon regard sur les romans iraniens   
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Dans cette bande dessinée parue en 2003, en parallèle avec la parution des différents tomes de "Persepolis", on retrouve Marjane Satrapi et sa grand-mère en Iran. C'est l'heure du thé et les femmes se retrouvent à l'écart des hommes. La conversation tourne vite aux commérages entre voisines.

Le thé infuse à plusieurs reprises et une atmosphère de confidences se crée. On évoque aventures amoureuses et sexuelles sur le ton de l'humour. le lecteur s'amuse en se confrontant à l'intimité de ces femmes poussées au silence sous le régime du Shah. Sans jamais adopter un ton tragique, l'auteur évoque d'une façon authentique des thèmes difficiles : la pression de la société sur ces femmes, les mariages forcés et les violences conjugales.

« Parler derrière le dos des autres, c'est la ventilation du coeur… » souffle la grand-mère de Marjane. En effet, en se livrant à cette conversation, les femmes manifestent leur volonté d'être respectées et de pouvoir vivre leur vie librement. le dessin et le texte de l'auteur ne sont pas délimités par des cases ou des bulles. Ainsi le lecteur est comme plongé dans un journal intime.

Les bandes dessinées de Marjane Satrapi, "Persepolis" et "Le soupir" ont été adaptées à l'écran et ont connus un fort succès. Si vous avez apprécié ces oeuvres, vous serez ravis de découvrir Broderies, véritable petite pépite.

Herveline.
Lien : http://librairielefailler.bl..

Je découvre Marjane Satrapi avec ce livre là et je pense que les lectures de "Persepolis" et de "poulet aux prunes" vont bientôt suivre...
J'ai été touchée et j'ai ri aussi en lisant cette BD exceptionnelle qui nous montre des femmes iraniennes sous un jour que je ne soupçonnais pas.
L'idée est bonne : la scène se passe après le repas, quand les femmes, entre elles, prennent le thé, après avoir fait la vaisselle et alors que les hommes sont à la sieste...
C'est le moment qu'elles s'accordent pour se faire du bien, "le temps de la ventilation du coeur" : elles vont discuter en toute liberté et sans tabou des femmes et de leur vie intime et amoureuse. Entre papotage, ragots, militantisme et considérations philosophiques, ces discussions hautes en couleurs et parfois crues nous plongent dans l'Iran féminin d'avant la révolution islamique.
Marjane Satrapi nous dépeint cet univers avec beaucoup de tendresse, et l'humour qui se dégage de ce livre est toujours empreint de gravité.
Les histoires racontées dans l'histoire de cette "heure du thé" sont dans le registre tragi-comique.
Avec ce beau livre, l'auteure rend un hommage chaleureux et sincère à l'art du verbe de ces conteuses nées.