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sur 342 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oh l'autre, vazi, t'es chelou, mon frère, mais je te kiffe grave!


"Quand j'étais enfant, je lisais avec grand intérêt une série de livres animaliers illustrés appelés " La vie secrète des bêtes ". On y découvrait les moeurs et les comportements de nombreuses espèces animales.." Riad Sattouf.


L'ex-collaborateur de Charlie Hebdo s'est penché, comme un entomologiste, sur la faune dans le métro et les rues de Paris...


1/Entre le cloporte caillera:
- Deux amoureux à Mac Do.
Un dzeun à casquette se plaint de son menu à 4,95 euros.
-Grossputvaaa! C'te grosse pute, j'lui fais vazi, remplis bien la frite, et c'te pute, regarde c'qu'elle me fait, y a pas d'frites dans sa frite, c'te grosse pute.
Le sandwich, il est froid putain d'sa race.
La copine du mec veut calmer les choses...
-Ta gueule toi, ta gueule.
VAZI, t'as qu'à les bouffer ses frites grossputva!"
Et, il lui balance les frites dans la figure.
Un vrai dîner d'amoureux...


2/ Et l'éléphantesque Farid le taxi :
Riad Sattouf a droit à un cours sur la religion musulmane, en prenant un taxi. ( le père de Riad est musulman et Syrien, vous en apprendrez plus dans "L'arabe du futur, tome 4")
D'entrée, Farid veut savoir si ce n'est pas un juif, dans son véhicule.
"Sans indiscrétion, c'est pas juif, Sattouf, hein? Et dis moi, tu fais tes prières, cousin? Tes prières.
Comment tu ne fais pas la prière! Et le Coran! Tu lis le Coran, mon frère !


Riad aurait pu répondre, ( Je ne connais pas, je ne suis pas au Coran...)
- Écoute, j'te raconte cousin : Allah, Dieu, les anges, Satan et tout ça.
-J'crois pas en Dieu... C'est une sorte de concept philosophique. Répond Riad.


Farid s'énerve :
- Pchhh! Arrête ! Yarouilla que tu blasphèmes!
Tout est dans le Coran. La terre est plate...
Farid veut mettre un CD pour faire écouter le Coran, à son passager.
Un CD qui ne fonctionne pas...
- C'est à cause de toi, cousin, si ça marche pas, c'est toi et tes questions.
- Héhéhé, oui en fait, c'est moi Satan, c'est moi qui bloque l'autoradio, héhé.


Alors, Farid lance un regard meurtrier au dessinateur. C'est la dernière vignette, on ne sait pas si Riad est descendu du véhicule, en marche...


C'est un ton décalé, très drôle, très Charlie Hebdo! Il n'y a aucune intention de polémique, Riad se borne à passer à la moulinette les travers de ses "con"- citoyens...
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Tranches de vie, instants de la vie parisienne, des scènes du métro ou de la rue, les jeunes et les moins jeunes, si on les observent, peuvent réserver des travers insoupçonnés, des comportements odieux, tendres, inattendus. Qu'ils soient violents, bêtes ou drôles, on les croit sous nos yeux tellement les scènes sont réalistes.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Pour moi c'est ce que Sattouf a fait de mieux, il y a du La Bruyère dans ces vignettes qui, sans jamais approfondir, donnent en quelques traits beaucoup à penser du monde dans lequel nous vivons et de quelques-uns de ses habitants les plus horripilants.
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Encore une fois l'association publie une petite merveille. Des dialogues ou des mimiques observés dans des. endroits publics, métro, train, rue, café, expo etc..; Ils sont retranscrits avec cette belle ligne claire de Sattouf, je suis sur qu'ils sont tous réels comme les discussions de comptoir mais plus variés. Cela va des jeunes de banlieue qui parle en insulte, en verlan, aux snobs ou aux faux intellos, c'est vraiment amusant à lire.
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Anatomie de la vacuité.
Moches, bêtes et méchants, le credo du magazine Hara-Kiri (1960-1970), mâtiné de Reiser, définit assez bien l'oeuvre de Riad Sattouf, La vie secrète des jeunes, qui paraît depuis 2004 dans le journal satirique Charlie Hebdo (1970-1982. 1992-….) à raison d'une planche hebdomadaire. L'idée de Sattouf proposée à Val est simple. Il s'agit de retranscrire tel quel, par le dessin et les dialogues, une tranche de vie (une tronche déviée) prise sur le vif, dans un fast-food, le métro, la rue, le train, au café, dans le taxi, etc., sans détour et sans surenchère. le procédé pourrait rapidement lasser mais le dessin étonnant, les expressions verbales traduites phonétiquement stagnant dans leur jus, les onomatopées toujours dans le tempo concourent à rehausser un exercice de style en recueil de planches anatomiques d'un traité sociologique à inventer. le jeune y est disséqué, du bébé au trentenaire, garçon ou fille, zonard, clodo, bobo. le scénario des saynètes est apporté sur un plateau par le flux constant de la vie sociale. Il suffit à Riad Sattouf de se déplacer, d'observer et de prélever un échantillon. Ensuite, face à sa planche à dessin, il peut à loisir reconstituer ce qu'il a vu, entendu, ressenti. Il pointe alors une loupe grossissante sur des petites choses noyées dans la masse, des riens qui finissent par constituer un tout miné par le néant et la vacuité. « Vazi fé voar ! » ; « N'importkwa ! » Des thèmes se dégagent du magma, notamment celui de l'éducation, de la sexualité, de la religion, etc. Parfois, une belle passagère s'assoit un instant et le greffier des intimités volées s'attendrit. Son histoire se passe de commentaire quand un ange passe. Dans ce copieux premier volume reprenant scrupuleusement et chronologiquement les planches parues entre 2004 et 2007, il n'y a rien à jeter. A peine fini une page, on déguste déjà la suivante. « Huulalaaa ! »
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Que dire de la vie secrète des jeunes, de Riad Sattouf, que l'on ne présente plus. Au départ strip de quelques cases dans Charlie, La vie secrète des jeunes a débarqué en album relié en 2007, aux éditions L'Association. Riad Sattouf dessine alors, en quelques traits si singuliers à présent, quelques scènes dont il a été témoin dans sa vie quotidienne. C'est très drôle, parfois (voire souvent) inquiétant au vu de certains comportements et propos, mais au moins, fidèle à notre société. Ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose… Analyse.

> Coup de crayon
Bon, Riad Sattouf est un peu comme Joann Sfar ou Pénélope Bagieu : son coup de crayon est reconnaissable. D'abord, parce qu'il s'identifie à un dessin de presse, puisqu'il a dessiné La vie secrète des jeunes pour Charlie, aux côtés de Charb ou Cabu. S'en dégage donc ce trait simple, grossier et caricatural, que l'on aime et qui annonce quelque chose de décalé, voire parodique et donc, pas forcément réaliste. Pourtant, ce trait qui attire l'oeil aux premiers abords permet de laisser la part belle aux dialogues. En effet, nous ne sommes pas figés dans la contemplation d'un décor ou d'un paysage que le dessinateur aurait peaufiné dans les détails. Non, Riad Sattouf possède un style qui permet au lecteur de se pencher davantage sur le scénario. le coup de crayon aide une meilleure prise de conscience ici, et c'est cela que j'apprécie chez Riad Sattouf. À la fois un dessin éloquent et maîtrisé, et un scénario « inspiré de faits réels », des historiettes d'une page véridiques, des sortes de témoignages qui nous placent face aux différents visages de la société et leurs contradictions. Riad Sattouf, c'est un trait atypique, aujourd'hui reconnaissable parmi tant d'autres, et agréable à regarder.

> Coup de plume
J'ai donc déjà un peu évoqué la qualité scénaristique de la vie secrète des jeunes, en disant que, quelque part, il n'y en avait pas, puisqu'il s'agissait de scénettes quotidiennes dont Riad Sattouf a été le témoin, et qu'il retranscrit dans Charlie. Parfois, les visages et les noms des personnes dont il parle sont modifiés, par souci de protection, je pense. Néanmoins, même si nous pouvons douter de la véracité de chaque histoire, tant certains comportements nous semblent extrêmes (comme cette mère frustrée d'on ne sait quoi, qui gifle son fils d'une dizaine d'années sans raison, alors qu'il demande simplement de l'affection), Riad Sattouf, nous affirme que tout ce qu'il dessine est authentique, au travers de plusieurs gags mettant en scène ses propres séances de dédicaces. Oui, Riad Sattouf, c'est des histoires de jeunes dans le métro qui s'embrassent à coups de langues, des scènes dans les terrasses de café où les personnes parlent de tout et de rien, des témoignages intéressants sur les divergences politiques et leur façon de penser, ou encore des historiettes de personnes au comportement étrange, qui nous font rire. Il n'y a pas de scénario mais Riad Sattouf parvient à nous faire rire, tant ce quotidien français qu'il nous décrit paraît parfois surréaliste et faux, car trop extrême, trop conservateur ou trop violent. Pourtant, il s'agit là d'une triste actualité, qui perdure encore aujourd'hui, près de dix années après la parution de l'album relié…

La vie secrète des jeunes peut en faire réfléchir plus d'un car il s'adresse à tout le monde. Nous pouvons être cette mère dépassée, cet homme misogyne, ce jeune irrespectueux ou passionné, cet enfant demandeur d'attention…

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La vie secrète des jeunes, ou le cauchemar des idiots (tous autant que nous sommes).
Je n'ai qu'une crainte, faire une bourde ou dire une connerie dans un fast-food, le métro parisien, sur la plage ou lors d'un festival de BD, à portée d'oreilles de R. Sattouf.

Mais en attendant d'y figurer, il est toujours bon d'apprendre à se moquer d'autrui.
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J'adore Riad Sattouf, les personnages croiseS dans le métro sont souvent des abrutis, communiquant par la violence verbale ou physique, même sur leurs enfants…quelle tristesse ! content d'avoir quitté Paris, pour ne plus croiser ces débiles!
les femmes n'ont pas le beau rôle, non plus, elles sont manipulées ou vivent sur un nuage.


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Un recueil des planches que Riad Sattouf a publié dans Charlie Hedbo, sur les situations et les conversations qu'il a grainé dans les rues, le métro ou les restaurants de Parsi ou d'ailleurs. C'est savoureux, parfois cruel, ironique, drôle, simple et révélateur. Je ne me lassait pas de lire une page par ci, une page par là. Tout est vrai ! Les personnes sont tellement bien croquées ! Pour qui a déjà été dans le métro, certaines situations paraissent familières. Des souvenirs me reviennent parfois. de plus, le temps d'une chronique, on peut avoir une réflexion sur la vie, un sentiment de pitié pour l'espèce humaine, ou alors un sourire. J'adore Riad et son regard sur les gens !
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Une série de scènes quotidiennes de la vie urbaine croquée avec finesse par Riad Sattouf, issues de son observation affûtée et sensible de son environnement. Conversations volées, scènes croisées, rencontres, toutes ces pages au format formel de 8 cases, en noir et blanc, au trait caractéristique, nous immergent en quelques instants dans des univers variés - croisant des riches, des pauvres, des tristes, révélant à chaque fois une absurdité de notre monde moderne.
C'est une pépite que ce recueil de planches publiées initialement entre 2004 et 2007.
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