Van Gogh arrive en Arles le lundi 20 février 1888. Physiquement, il est au bout du rouleau, imprégné d'alcool et de tabac, et gagné par le froid de l'hiver. Alors qu'il venait se ressourcer sous la chaleur et le soleil, il découvre Arles en plein milieu d'une tempête de neige. Il loue une chambre au-dessus d'un restaurant et consigne sa déception dans un premier paysage du Midi de la France, rappelant une lugubre banlieue de Paris. Le temps finit tout de même par se réchauffer, ainsi que l'artiste. Les vergers sont en fleurs et il voit enfin le Japon qu'il espérait trouver dans l'Arles de son esprit. ("Arrivée en Arles", p. 56)
"En ce moment, je suis absorbé par les arbres fruitiers en fleurs...Ma facture n'a pas de règle. Je parsème la toile de touches irrégulières, que je laisse telles quelles. Des tâches d'épaisses superpositions de couleur...des répétitions, des sauvageries." (Van Gogh décrivant ses toiles de vergers à Emile Bernard, 9 avril 1888.)
"Le pays me paraît aussi beau que le Japon pour la limpidité de l'atmosphère et les effets de couleur gaie" (lettre de Vincent à Emile Bernard, 1888)