Lorsqu'on prend la Bastille le 14 juillet et qu'on ne travaille pas, il faut se remettre le 15, à ce qui est resté en plan dans l'atelier de cordonnier ou de tailleur. Après une matinée autour de la guillotine, l'après midi on se remet à clouer et à coudre. Que voulez vous qu'on fasse toute la journée dans la Bastille, une fois prise ?
La lâcheté et la paresse qui sabotent une mauvaise cause ne sont-elles pas des vertus?
Et il expliquait que la mondialisation, si elle défaisait les Etats-nations, ne ferait pas pour autant de tous les hommes des frères, mais les renverrait à leurs familles, à leurs communautés ethniques ou religieuses, à leurs gangs. La solidarité avec les humiliés et les victimes de sévices et de meurtres, passée la frontière de la proximité et de la chaleur directement ressenties, n'était qu'un rituel.
Quelque chose de mauvais ne devient pas bien du fait qu'on en tire une leçon.
À la différence de la religion, la philosophie part de l'égale validité du Bien et du Mal. Le Bien sans le Mal convient tout aussi peu à l'homme que le Mal sans le Bien.
Le crissement du gravier, le bourdonnement des abeilles, le bruit du piochon ou du râteau dans le jardin: depuis ces vacances chez mes grands-parents, ce sont mes bruits d'été. De même que la senteur âcre du buis au soleil et les relents du compost sont les odeurs d'été. De même, encore, que le silence du début de l'après-midi, quand le vent est tombé, quand on n'entend ni cris d'enfant ni aboiements de chiens, est pour moi le silence de l'été. (...) Et puis il y avait aussi les bruits du soir et de la nuit.J'avais le droit de rester debout tant que je merle n'avait pas fini de chanter.
(Gallimard, 2007, p.19)
Le rapport entre les mères célibataires et leurs fils uniques a toujours quelque chose de relations entre époux.
«[…] nul ne peut éviter de commettre des fautes. Mais personne n'est obligé de commettre deux fois la même.»
… et je me vis : la quarantaine passée, employé d’édition, succès moyen et salaire moyen, voiture banale, appartement correct, pas de famille, pas de compagne attitrée, aucun changement en vue, ni en pire, ni en mieux. (p. 190)
Nul besoin d’un psychothérapeute pour savoir qu’on ne doit pas refouler la douleur. Qu’on ne se noie pas dans le travail, qu’on ne couche pas avec des journalistes qu’on n’aime pas, qu’on ne prend pas comme amie la première femme venue. Que le deuil demande un travail. Affaire banale de psychologie. (p. 149).