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Mon but dans la vie c'est d'épouser Fiona Schmidt.
Fiona, je t'aime !
Ce livre est une montagne d'intelligence et de pertinence, il est drôle, très documenté et très, très bien écrit.

Il pointe les stéréotypes associés à la maternité, et leurs conséquences sur la société. Il FAUT faire des enfants, mais pas trop (non mais oh!), pas trop jeune (c'est mal!), ni trop vieille (c'est pas bien!).
Et comme les femmes ont encore la plus grosse part de la responsabilité des gamins (enfant malade, qui s'y colle?) ça influe fortement sur l'emploi, les carrières, l'autonomie financière...

C'est un livre qu'on a envie d'apprendre par coeur pour avoir les arguments parfaits pour ouvrir les yeux à notre entourage, et faire changer les mentalités.
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Fiona Schmidt est journaliste, militante féministe et créatrice du compte Instagram @bordeldemeres. Je l'ai rencontrée au Festival International de Journalisme à Couthures sur Garonne où elle était venue témoigner de son choix de ne pas avoir d'enfant. Lors d'une table ronde à laquelle elle a participé plusieurs jeunes femmes sont intervenues pour dire qu'elles non plus ne souhaitaient pas avoir d'enfant ce qui était mal accepté par leur entourage. On leur oppose qu'elles changeront d'avis ou qu'elles le regretteront. Entre 32 et 37 ans l'autrice elle-même a consulté sept gynécologues pour leur demander une stérilisation, tous ont refusé. J'ai été surprise de découvrir que la parole des femmes est encore aussi peu écoutée de nos jours.

La charge maternelle c'est le fait que tout ce qui concerne la maternité et les enfants est souvent considéré comme concernant les femmes en priorité. La contraception repose sur les femmes. Quand un couple ne peut pas avoir d'enfant c'est d'abord la femmes qui est supposée stérile et subit des examens invasifs alors qu'un spermogramme est facile et indolore. Dans un couple la charge des tâches ménagères revient majoritairement à la femme. Si la participation des hommes a augmenté ces dernières années, celle des femmes aussi ce qui fait que le différentiel reste le même: près du double de temps en moyenne pour les femmes. Et tout ça en s'occupant des enfants.

La charge maternelle ce sont aussi les injonctions contradictoires qui pèsent sur les femmes. Il faut faire ses enfants jeunes mais pas trop. Il faut accoucher en restant sexy. Il faut être active et s'occuper de ses enfants. Je comprends que l'usage de mettre en scène sa vie sur les réseaux sociaux où on peut voir des photos de mères épanouies et cool qui réussissent naturellement tout ce qu'elles entreprennent, qui répètent que la maternité "c'est que du bonheur", place la barre plus haut de nos jours qu'avant l'internet.

L'autrice s'est appuyée sur des ouvrages féministes (beaucoup de citations de Sorcières de Mona Chollet que cela me convainc de lire), sur des études et statistiques et sur de nombreux témoignages recueillis via son compte Instagram. le résultat est vivant et facile à lire car le ton est plein d'humour. En conclusion Fiona Schmidt appelle à une solidarité féminine, une sororité, et à une éducation moins genrée des filles et des garçons. J'ai trouvé que c'était une lecture amusante et qui m'a donné à réfléchir. Il m'a semblé que c'était un livre qu'on pourrait offrir à de futurs parents pour les inciter à inventer leur propre parentalité plutôt qu'à se conformer aux injonctions de la société.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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La maternité est considérée depuis la nuit des temps comme innée pour toutes les femmes. le fameux instinct maternel ou encore l'horloge biologique seraient présents en chaque femmes et donne, encore et surtout aujourd'hui, à celles qui ne veulent pas d'enfants, la peur et la culpabilité de ne pas être normale et conforme. La société présente la maternité comme bienheureuse, consentie et surtout souhaitée par toutes les femmes. Ces qualités dites féminines perpétuent les clichés et les fantasmes selon lesquels les femmes seraient les plus à même de s'occuper des enfants et des malades, que nous sommes plus à l'aise avec les questions d'éducation intrinsèquement liées aux taches ménagères et que la charge mentale nous est donc toute droit réservée. Ces inégalités génèrent alors le préjugé qu'une femme n'est comblée qu'en enfantant, qu'en se privant pour se réaliser en tant que mère et faire passer son enfant avant tout désir. Que bien entendu celles qui n'en veulent pas, sont encore et toujours montrées du doigt comme des femmes égoïstes, ont les nomme par ailleurs nullipares, étymologiquement celles qui n'ont pas accouché, à l'oreille cela sonne vraiment mal, vous ne trouvez pas ?!. Que celles qui ont des enfants mais qui ne sont pas instagramables 24h sur 24 et 7 jours sur 7 n'ont pas réussi. Tout ces sujets et bien plus encore, comme l'impact écologique d'une naissance ou les injonctions d'éducations sont évoqués avec brio dans cet essai.

C'est avec son compte instagram @bordel.de.meres que l'autrice a récoltée des milliers de messages sur la maternité, l'éducation ou le non désir d'enfant. Avec son vécu, celui d'une femme qui n'a pas et qui ne veut pas d'enfant, elle nous dresse le portrait glaçant d'une société, la nôtre, prête à tout pour laisser les femmes à leur place. Il est stupéfiant de réaliser à quel point le manque de sororité nous porte un préjudice immense ! Les témoignages reçus par Fiona Schmidt sont effarants de violences, de préjugés et de jugements alors qu'il serait tellement plus enrichissant de nous entraider et la cause des femmes en serait bénéfique. Paradoxalement, le reste de cette société patriarcale, égoïste et égocentrée nous prédispose à rester dans le même moule, en atteste l'éducation encore trop genrée qui est dispensée dans nos écoles, magasins ou médias.

Lâchez-nous l'utérus est un manifeste pour toutes les femmes mais aussi bien évidemment pour les hommes, ils sont présents dans ce livre et il faut à tout prix les intégrer dans nos systèmes éducatifs, car ils sont bien trop souvent relégués par la pression sociale et les schémas classiques au second plan alors que l'éducation et la charge maternelle leur revient également de droit ! Pour que tous ensemble nous puissions déconstruire ces préjugés et créer enfin une société actuelle loin des schémas ancestraux et arrêter de fustiger les familles pour leurs choix novateurs !
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Mais quelle CLAQUE !

Je me croyais féministe et moderne, mais Fiona Schmidt me permet de faire un pas de géant dans la prise de conscience de ma condition féminine avec son livre "Lâchez-nous l'utérus" !

Tout le principe de "charge maternelle" est expliquée et permet enfin de mettre un mot juste et clair sur ce que j'ai peur de subir si je fais le choix d'avoir des enfants.

Je me suis également rendue compte que j'étais moi-même pétrie de stéréotype de la "mère parfaite" et que s'en détacher fait un bien fou.

C'est à la fois un vent de révolte et une brise d'apaisement que ce livre parfois percutant , très souvent drôle et toujours pertinent.

A lire, par toutes les femmes et par tous les hommes !

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J'ai apprécié la façon dont l'auteure a traité plusieurs problématiques inhérentes aux femmes (et aux hommes) notamment le souhait de ne pas avoir d'enfant, le rapport féminité = maternité.

Il fait prendre conscience ou met en lumière le rapport que les individus dans la société ont avec les femmes, leur désir (ou pas) d'avoir des enfants et l'amalgame tenace qui tient en ce que élever un enfant est inscrit dans le code génétique de toute femme avec tous les modes d'emploi pour tout faire à l'instinct alors que cela serait un cours optionnel pour les hommes.


Ce livre est donc un moyen de questionner nos conceptions sur la parentalité, la féminité, la masculinité et le croisement de tous ces concepts entre eux. Ce n'est pas un pamphlet anarcho-féministe, il permet de mettre en lumière des inégalités qu'il faut combattre.
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Paru en 2020, cet essai est très souvent cité dans des podcasts, magazines, voire même dans d'autres essais…Mais je ne l'avais encore jamais lu, au moment où @fiona.n.schmidt sort déjà un nouvel opus au titre tout aussi alléchant : Vieille peau.

Dans cet essai, l'autrice analyse toute la charge mentale et les préjugés genrés qui entourent le désir d'enfant, ou au contraire, le désir de ne pas en avoir. Car peu importe le choix d'une femme, elle sera toujours critiquée : trop d'enfants, pas assez, ne pas en vouloir c'est louche, en vouloir trop tôt ou trop tard c'est mal, demander au père de prendre sa part c'est indécent, voire irresponsable, et puis de toute façon, à notre époque, une femme peut “tout avoir” facilement, non ? …Bref, de la crèche jusqu'à la ménopause, une femme entendra à peu près tous les discours et injonctions possibles sur la (non) maternité, avant de disparaître dans les méandres de la “vieillesse” parce que n'oublions pas qu'une femme ménopausée, c'est une femme socialement périmée. Difficile, avec tout ça, de savoir ce que l'on souhaite vraiment pour soi !
Avec un humour décapant et des phrases truculentes, Fiona Schmidt pousse un coup de gueule et lève les tabous autour de la (non) maternité. Parce que oui, c'est fatigant, les injonctions, c'est épuisant même. La charge mentale aussi, tout comme les jugements sur des choix intimes, qui, en fait, ne regardent que la personne concernée. Mais au-delà de la colère, bien justifiée, de l'autrice, le message de fond est porteur d'espoir : et si, finalement, la sororité, l'entraide et l'engagement féministe et politique étaient la solution pour que la société et les institutions nous entendent enfin ?

A l'approche des fêtes de fin d'année et des longs repas familiaux à base de “aujourd'hui on ne peut plus rien dire”, je vous recommande vivement de (re)lire cet essai pour vous apporter de l'espoir mais aussi de la repartie, à l'aide des recherches très documentées de Fiona Schmidt. Et si vous êtes téméraire, glissez le sous le sapin, qui sait, la magie de Noël et l'écriture acérée de Fiona Schmidt feront peut-être leur effet ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'idée de cet ouvrage est bienvenue et salvateur par les messages qu'il véhicule. Assez documenté et construit, je l'ai trouvé intéressant pour cela. L'autrice et journaliste F. Schmidt met aussi son humour au service de sa plume ce qui permet de dédramatiser certains témoignages.
Je déplore seulement les nombreuses coquilles qui m'ont dérangées par moment et peuvent affecter la compréhension du texte - ça c'est pour le côté control freak orthographique ;) -.
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Sous ce titre qui claque, Fiona Schmidt nous propose une réflexion multiple autour de la question de la « charge maternelle ». Elle propose non seulement la prise en compte du désir de ne pas enfanter, souvent jugé égoïste, immature ou encore contre-nature (si vous saviez le nombre de réflexions qu'elle relève et que je me suis prise dans la tronche à répétition!) et propose aussi une analyse assez juste du jugement continu des femmes qui décident d'enfanter, avant la décision, pendant la grossesse et en tant que mères (toujours imparfaites). Elle pointe avec un ton parfois piquant et sarcastique très plaisant les quantités astronomiques de pressions et [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Fiona Schmitt explore ici le concept de la charge maternelle : en résumé, c'est non seulement l'injonction faite aux femmes de devenir mères mais aussi toutes celles qui s'ajoutent une fois qu'elles le sont. Être en couple avec un homme, qui est le père de ses enfants ; n'avoir pas plus de 2-3 enfants ; les avoir a eus jeune - mais pas trop, les allaiter - mais pas trop longtemps, travailler et avoir de l'ambition - mais pas au point de faire passer sa carrière devant sa vie de famille, continuer à prendre soin d'elle et à être en forme... Bref, le job de Wonder Woman à temps plein ! Et il s'avère que beaucoup de femmes culpabilisent, parfois à se rendre malade, de ne pas cocher chacune de ses cases - et il faut dire que l'entourage, les employeurs, les médias lui font bien sentir lorsque ce n'est pas le cas.
Le livre s'intéresse longuement àla plupart de ces "cases", s'interrogeant sur l'origine de ces injonctions, et deconstruisant des idées reçues sur le sujet. Par exemple aviez-vous déjà réalisé que c'est dans plus de 80% des cas aux femmes de s'occuper de la contraception du couple, d'en supporter la charge financière et les effets (parfois très lourds) sur sa santé... alors qu'elles ne sont fertiles que quelques jours par mois quand un homme l'est 365 jours par an ? Au fait : des pilules contraceptives pour hommes existent depuis longtemps mais n'ont jamais été commercialisées car elles généraient trop d'effets secondaires. Spoiler alert : ce sont les mêmes effets que l'on retrouve chez les pilules pour femmes... Mais ça gênait moins, bizarrement.

Ce que j'aime particulièrement dans ce livre et dans tout le travail de Fiona Schmidt (en plus de style bien mordant qui m'a aussi beaucoup faite rire, et du fait que son travail est extrêmement rigoureux et documenté), c'est l'empathie qu'elle a pour toutes les personnes concernées quelles que soient leur situation, y compris lorsqu'elle est diamétralement opposée à la sienne. Elle-même n'a pas d'enfant et ne souhaite pas en avoir, et c'est le regard (jugeant et incrédule) des gens sur son choix qui l'a poussée à creuser le sujet. Mais elle est en même temps tout à fait révoltée qu'une jeune mère de 5 enfants aux foyers subisse elle aussi des remarques laissant entendre qu'elle est bonne à rien car elle ne travaille pas...i
Elle s'attelle en fait juste à défendre le droit de chacun.e à vivre sa maternité ou son absence de maternité exactement comme il ou elle en a envie, sans avoir à supporter des remarques maladroites voire malveillantes de personnes qui ne pensent pas comme elle.
Ce n'est pas si compliqué... Mais je me rends compte moi-même que je suis tellement conditionnée que c'est un vrai exercice de ne pas me demander si "quelque chose ne va pas" quand je rencontre une personne sans enfant de + de 35 ans...

En passant, on apprend dans ce livre que la proportion de femmes n'ayant pas d'enfant a drastiquement baissé entre le début du XXeme siècle (25%) et aujourd'hui (13%). Comme quoi la maîtrise de la fécondité via la contraception aurait tendance à nous faire avoir plus d'enfants, n'en déplaise aux "pro-life"...
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Photo de profil de mes.lectures.ma.bibliotheque
mes.lectures.ma.bibliotheque
{ Une lecture qui sort de mes habitudes }

Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de livre puisque cela doit être le premier, mais il s'agit du livre 𝔏â𝔠𝔥𝔢𝔷-𝔫𝔬𝔲𝔰 𝔩'𝔲𝔱é𝔯𝔲𝔰 ! 𝔈𝔫 𝔣𝔦𝔫𝔦𝔯 𝔞𝔳𝔢𝔠 𝔩𝔞 𝔠𝔥𝔞𝔯𝔤𝔢 𝔪𝔞𝔱𝔢𝔯𝔫𝔢𝔩𝔩𝔢 rédigé par Fiona Schmidt, créatrice du compte Instagram @bordel.de.meres

J'ai lu et appris des choses qui m'ont troublé, révolté et surprise, mais je pense que la meilleure des manières afin de vous parler de cela est de vous mettre quelques citations. Je ne sais pas si ce sont les meilleures citations, mais en tout cas c'est celles qui m'ont interpellée, fait sourire ou qui m'ont fait réagir.

· « le fait de ne pas vouloir être mère est toujours considéré en France comme un « non désir », autrement dit un manque, un trou, un espace vide sur le CV de la féminité […] bref une erreur 404 dans le système féminin universel ».

· « Je précise par ailleurs que c'est précisément à cause de ces effets secondaires que la pilule masculine n'a jamais été commercialisée – et puis une pilule pour hommes, c'est pas « naturel » ».

· « Être une femme, c'est être mère, ou pour le dire autrement, être mère est la conséquence obligée du fait d'être femme. »

· « Rappelons toutefois qu'il n'existe pas plus de mode d'emploi du parent parfait que de manuel de l'enfant idéal : dans la mesure où un enfant n'est pas un micro-ondes mais un être humain, il n'a pas des défauts techniques mais des particularités qui en font un individu unique. »

· « Si papa travaille beaucoup, c'est parce qu'il aime sa famille, alors que si maman travaille beaucoup, surtout si papa travaille beaucoup lui aussi, c'est parce qu'elle pense d'abord à elle. A dose équivalente de travail, ce qui est une qualité chez un père devient donc un défaut chez une mère. »

· « Aux parents, encore, d'apprendre à leurs filles qu'elles naissent complètes et suffisantes, que leur avenir dépend d'abord d'elles-mêmes et pas d'un homme, que la maternité est une option mais pas une condition de la féminité. »
Dans ce livre, la place de l'homme est aussi étudiée, et cette remarque m'a interpellée :
« En effet, le fait de vouloir s'occuper de ses enfants est encore considéré comme un signe de faiblesse, voire comme un manque de fiabilité pour les hommes au sein de certaines entreprises. »

Ou encore celle-ci :
« plusieurs abonnées regrettent que leur conjoint n'ait pas trouvé d'ouvrage consacré à la paternité qui ne soit ni infantilisant, ni caricatural parmi les hectares de nouveaux guides parentaux qui poussent chaque année sur les rayons des librairies et qui s'adressent en réalité aux femmes »

Il faut savoir que ce livre a été écrit pour toutes les femmes, comme cela est indiqué au début du livre.
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