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3,47

sur 250 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Maria Callas aurait eu cent ans le 2 décembre 2023. Passionné de musique autant que d'écriture, Eric-Emmanuel Schmitt nous en dresse un saisissant portrait en creux, au travers de la mémoire malade et jalouse d'une rivale aigrie.


« Cette grosse Grecque avec ses lunettes de myope, mal fagotée, boutonnée, boudinée, flanquée d'un mari sénile » ... Une « illusionniste » masquant à grand peine les stridences et le manque d'homogénéité de sa voix sous « son personnage d'étoile fantasque » ... Ce n'est pas La Tebaldi, dont la polémique a rapporté la supposée rivalité avec La Callas, mais la soprano imaginaire Carlotta Berlumi qui, encore de ce monde, n'en finit plus de honnir celle qui, dans son esprit, lui a volé la gloire de toute la hauteur de son imposture. « La Callas ? Vous verrez : bientôt plus personne ne se souviendra d'elle… », affirmait-elle avec assurance lorsque les deux femmes n'en étaient encore qu'à leurs débuts. Et pourtant, force est de constater que, si l'étoile de l'une n'a rien perdu de son éclat, l'autre en est aujourd'hui réduite à chercher vainement son nom dans les dictionnaires de l'art lyrique. En vérité, aveuglément enfermée dans sa conception classique du chant et de l'opéra, l'orgueilleuse Carlotta n'a dans son déni jamais pris la mesure des bouleversements qu'était en train d'imposer Maria Callas, autant tragédienne que cantatrice, et bientôt icône véritable.


Le procédé narratif ne manque pas de sel, qui, avec en point d'orgue un bien ironique dénouement, finit par battre les détracteurs de la Callas à leur propre tribune. Car il y en eut, aussi passionnés que ses aficionados, occasionnant des disputes à la mesure de l'impact de la diva sur l'art lyrique. Avant de leur clouer le bec en laissant le dernier mot à la voix inoubliable de l'artiste, le récit de toute évidence biaisé par l'échec et la jalousie de l'une de ses contemptrices tourne peu à peu en ridicule ces rumeurs chagrines, au final bien incapables d'écorner l'inaltérable et triomphante figure de la « moderne » cantatrice. Plus l'aigre Carlotta s'enfonce dans son dépit, plus La Callas acquiert d'aura additionnelle. Et c'est là que ce court roman, presque une nouvelle, déçoit : en fait d'antithèse à la hauteur de la diva, la rivale, bientôt ridicule et pitoyable à en friser la stupidité, manque par trop de profondeur pour demeurer tout à fait convaincante.


Au bémol près des aspects les plus caricaturaux de cette bien naïve rivale, reste un livre éminemment agréable qui, à l'occasion de ce prochain centenaire de la naissance de la Callas coïncidant fort opportunément avec l'approche des fêtes de fin d'année, ne manquera pas de garnir le pied de bon nombre de sapins, mélomanes ou non.

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Vous chantiez ? J'en suis fort aise.
Et bien ! Dansez maintenant .

Un antagonisme. Non pas entre cigale et fourmi, mais entre cantatrices. Toutes deux fantasques, exigeantes, bouillonnantes. La première brûle d'atteindre la perfection de son art. La seconde s'y croit déjà. L'une s'use la voix à diversifier son répertoire et à essayer de nouveaux régistres. L'autre répète ce qu'elle a appris une fois pour toutes. Et tant pis si elle n'a jamais su lire une partition: l'orchestre n' a qu'à suivre ou à compenser. Son contre ut et son fameux si bemol sauveront la situation, car elle jouit d'un talent naturel comme d'une rente, maximisant le rapport en minimisant l'effort. Mais les mélomanes se satisfont de moins en moins d'un disque rayé ...

Eric-Emmanuel Schmitt continue ici la tradition de ses petits livres qui interpellent tout en amusant. Que faisons-nous de nos vie ? de nos talents ? Voyons-nous le temps passer ? Ou rejetons-nous la responsabilité de ce qui n'a pas eu lieu sur les autres ? Voulons nous finir comme Carlotta : aigris et haineux ?

Dans cette fable moderne, Eric-Emmanuel Schmitt choisit de nous titiller en amusant, ou en irritant. A vous de juger !







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Un tout petit livre, 135 pages, en comptant les pages liminaires : un conte pour rendre hommage à la Callas.

Une histoire d'opéra donc, avec le prétexte d'une rivale âgée, qu'un guide rencontre en Italie. Cette Carlotta était une chanteuse d'opéra traditionnel, où ce qui comptait, c'était uniquement la voix. Elle représentait l'époque où une quinquagénaire boulotte pouvait jouer le rôle de Juliette en donnant la réplique à un vieux Roméo bedonnant.

Et puis, il parait que la Callas a révolutionné l'opéra qui devient moins une question de pureté vocale que d'émotion, de théâtralité.

C'est la plume toujours habile de Schmitt, mais dans un roman de personnages caricaturaux, un prétexte pour parler de l'opéra et de ses divas.
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Le charme du conteur passionné de musique, et en particulier l'opéra au service de la diva « La Callas ». La mise en lumière de la cantatrice est assurée avec l'apparition d'une « Carlotta Berlumi » chargée d'une détestation et d'une jalousie obsessionnelles de la concurrence, y compris, de Renata Tebaldi en panne de contre-ut.
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Eric Emmanuel Schmitt par un habile contre pied réussi à rendre hommage à la Callas en utilisant comme personnage principal celle qui aurait été sa rivale et ennemie jurée, celle qui la déteste plus que tout au monde.

Carlotta Berlumi, une très vieille femme, revient à Milan et rencontre Enzo guide à la Scala.
Elle suit la visite guidée et ne manque de contredire Enzo et de critiquer ouvertement celle que tout le monde connaît, respecte : le mythe Callas !

Carlotta insulte Callas, prétend qu'elle n'avait pas de talent, que seule son ambition et sa capacité à ensorceler son entourage lui ont permis de devenir une légende.
Carlotta qui était adulée avant le succès de Callas, a vite été oubliée et mise de coté par les producteurs qui se focalisaient sur la Callas.
Elle en garde une rancoeur et une amertume profondes.

J'ai eu de la peine pour cette Carlotta, jusqu'à un évènement à la toute fin du livre qui rétablit l'équilbre !

L'auteur réussit le tour de force de rendre hommage à Maria Callas en consacrant une grande partie du récit à faire parler une femme qui la déteste.

J'avoue que ce personnage fictif est très crédible, tout comme l'histoire virtuelle qui anime ces 2 cantatrices.
La plume d'Eric Emmanuel Schmitt est toujours aussi agréable.

Un récit court marquant et qui donne envie de me pencher sur la vie de Maria Callas.
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La rivale (2023) est un très court roman d'Eric-Emmanuel Schmitt, biographie de Maria Callas (1923-1977) à travers le portrait de Carlotta Berlumi, rivale imaginaire de la diva grecque. Sur fond de jalousie, l'auteur revient sur deux conceptions opposées de l'art lyrique et la révolution que provoqua la cantatrice. Un roman plaisant et intéressant.
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Enzo est un jeune homme fasciné par l'opéra. Il est guide et organise notamment des visites de la Scala. Il découvre un jour une très vieille dame assise dans la salle qui se met à cracher par terre à chaque fois qu'Enzo parle de la Callas. Cette femme n'est autre que Carlotta Berlumi qui chantait à l'époque de la Callas et qui lui reproche d'avoir saboté sa carrière. Pour elle la Callas n'est qu'une arriviste, une intrigante sans réel talent qui a compensé sa voix médiocre en transformant l'opéra en théâtre. Elle misait tout sur la mise en scène, les costumes et l'interprétation théâtrale. Pour Carlotta Berlumi c'était sacrilège : l'opéra n'a pas besoin de tous ces artifices, seule une voix magnifique comme la sienne importait. Eric-Emmanuel Schmitt est un conteur hors pair. Il nous entraîne dans ce court roman dans l'univers de l'opéra. On a tout de suite envie de suivre cette Carlotta et de comprendre d'où lui vient cette haine pour la Callas.


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Au dernier Masse critique je n'ai pas boudé mon plaisir d'être sélectionnée pour une oeuvre de Éric Emmanuel Schmitt en livre audio qui plus est. Normalement ce n'est pas mon support de lecture habituel mais je n'ai pas été déçue.
La belle voix grave de l'auteur egrenne l'histoire de Carlotta Berlumi une cantatrice qui fut la rivale de la Callas.
L'auteur nous dresse un portrait de Maria Callas qui nous est assez méconnu avec humour et brio. Tout au long de la lecture il y a des morceaux interprétés par la cantatrice qui offrent un joli moment de détente. D'une durée totale de 2 heures 30, j'ai beaucoup aimé cette histoire qui bien sûr est montée de toute pièces grâce au talent de son auteur.
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Carlotta Berlumi, signe distinctif : aversion totale envers Maria Callas, cette dernière ayant été la responsable de tous les problèmes du monde jusqu'au 16 septembre 1977 en général et de la non carrière de Carlotta en particulier !

Nous sommes au XXIè siècle, à Milan avec Enzo un jeune guide touristique, féru d'opéra et qui passe les trois quarts de sa visite dans le temple absolu de l'art lyrique : La Scala ! C'est lors de l'une d'elle qu'il fait la connaissance d'une vieille dame au ton aigri (euphémisme) et au comportement plutôt grossier dés qu'il prononce un nom : celui de Maria Callas. Victime d'un malaise vagal, la Berlumi le désigne comme son neveu et va pendant quelque temps dialoguer avec cette soprano dont la carrière s'est arrêtée lorsque Maria Callas a démarré la sienne.

Un roman très court qui se lit d'une seule portée mais délicieusement drôle et le lecteur ne peut que se réjouir de la verve infinie d'Éric-Emmanuel Schmitt. Les aficionados du bel canto retrouveront l'évocation des artistes qui ont illuminé de leurs voix les temples lyriques, de la Scala au Metropolitan Opera et ô combien une voix singulière associée à l'émotion de la scène peut envouter l'ouïe ! Maria Callas n'était pas qu'une chanteuse et c'est certainement le plus bel hommage rendu par Éric-Emmanuel Schmitt : celui de mettre noir sur blanc – comme les notes de musique – que les défauts comme le fameux « wobble de la Callas- peuvent se transformer en atouts pour cet art absolu qui unit chant et théâtre.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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J'accueille toujours avec beaucoup de plaisir la sortie d'un nouveau roman d'Eric-Emmanuel Schmitt car je sais que je vais passer un moment agréable.

Cette fois-ci, il s'agit d'un roman très court qui relate l'histoire de Carlotta Berlumi, qui aurait, selon ses dires, été la plus grande rivale de Maria Callas... une rivale dont personne ne se souvient hélas...
C'est donc le portrait d'un sacré petit bout de femme tout en délusions que nous dresse ici EES.
C'est une lecture que j'ai trouvée très agréable mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable comme d'autres livres de l'auteur. J'ai aimé le style
très léger et facétieux ainsi que le fait de découvrir l'histoire de la Callas en parallèle de celle de notre chère Carlotta mais il m'a manqué un patit "je ne sais quoi".

Un court roman, qui vous donnera certainement envie d'en savoir plus sur la Divina.
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