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EAN : 9791035414429
Audiolib (06/12/2023)
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3.47/5   244 notes
Résumé :
Voici l'histoire secrète de Maria Callas, racontée par sa rivale la plus acharnée. Ayant survécu à la Diva, Carlotta Berlumi revient en Italie de son exil argentin après des décennies. Plus personne ne se souvient d’elle, sauf Enzo, qui se rappelle avoir entendu ce nom de la bouche de son grand-père. Il devient son confident.
Après toutes ces années, la vieille Carlotta, qui n’a rien perdu de son piquant ni de sa rage, n’en démord pas : elle chantait comme un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (62) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 244 notes
Maria Callas aurait eu cent ans le 2 décembre 2023. Passionné de musique autant que d'écriture, Eric-Emmanuel Schmitt nous en dresse un saisissant portrait en creux, au travers de la mémoire malade et jalouse d'une rivale aigrie.


« Cette grosse Grecque avec ses lunettes de myope, mal fagotée, boutonnée, boudinée, flanquée d'un mari sénile » ... Une « illusionniste » masquant à grand peine les stridences et le manque d'homogénéité de sa voix sous « son personnage d'étoile fantasque » ... Ce n'est pas La Tebaldi, dont la polémique a rapporté la supposée rivalité avec La Callas, mais la soprano imaginaire Carlotta Berlumi qui, encore de ce monde, n'en finit plus de honnir celle qui, dans son esprit, lui a volé la gloire de toute la hauteur de son imposture. « La Callas ? Vous verrez : bientôt plus personne ne se souviendra d'elle… », affirmait-elle avec assurance lorsque les deux femmes n'en étaient encore qu'à leurs débuts. Et pourtant, force est de constater que, si l'étoile de l'une n'a rien perdu de son éclat, l'autre en est aujourd'hui réduite à chercher vainement son nom dans les dictionnaires de l'art lyrique. En vérité, aveuglément enfermée dans sa conception classique du chant et de l'opéra, l'orgueilleuse Carlotta n'a dans son déni jamais pris la mesure des bouleversements qu'était en train d'imposer Maria Callas, autant tragédienne que cantatrice, et bientôt icône véritable.


Le procédé narratif ne manque pas de sel, qui, avec en point d'orgue un bien ironique dénouement, finit par battre les détracteurs de la Callas à leur propre tribune. Car il y en eut, aussi passionnés que ses aficionados, occasionnant des disputes à la mesure de l'impact de la diva sur l'art lyrique. Avant de leur clouer le bec en laissant le dernier mot à la voix inoubliable de l'artiste, le récit de toute évidence biaisé par l'échec et la jalousie de l'une de ses contemptrices tourne peu à peu en ridicule ces rumeurs chagrines, au final bien incapables d'écorner l'inaltérable et triomphante figure de la « moderne » cantatrice. Plus l'aigre Carlotta s'enfonce dans son dépit, plus La Callas acquiert d'aura additionnelle. Et c'est là que ce court roman, presque une nouvelle, déçoit : en fait d'antithèse à la hauteur de la diva, la rivale, bientôt ridicule et pitoyable à en friser la stupidité, manque par trop de profondeur pour demeurer tout à fait convaincante.


Au bémol près des aspects les plus caricaturaux de cette bien naïve rivale, reste un livre éminemment agréable qui, à l'occasion de ce prochain centenaire de la naissance de la Callas coïncidant fort opportunément avec l'approche des fêtes de fin d'année, ne manquera pas de garnir le pied de bon nombre de sapins, mélomanes ou non.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Vous chantiez ? J'en suis fort aise.
Et bien ! Dansez maintenant .

Un antagonisme. Non pas entre cigale et fourmi, mais entre cantatrices. Toutes deux fantasques, exigeantes, bouillonnantes. La première brûle d'atteindre la perfection de son art. La seconde s'y croit déjà. L'une s'use la voix à diversifier son répertoire et à essayer de nouveaux régistres. L'autre répète ce qu'elle a appris une fois pour toutes. Et tant pis si elle n'a jamais su lire une partition: l'orchestre n' a qu'à suivre ou à compenser. Son contre ut et son fameux si bemol sauveront la situation, car elle jouit d'un talent naturel comme d'une rente, maximisant le rapport en minimisant l'effort. Mais les mélomanes se satisfont de moins en moins d'un disque rayé ...

Eric-Emmanuel Schmitt continue ici la tradition de ses petits livres qui interpellent tout en amusant. Que faisons-nous de nos vie ? de nos talents ? Voyons-nous le temps passer ? Ou rejetons-nous la responsabilité de ce qui n'a pas eu lieu sur les autres ? Voulons nous finir comme Carlotta : aigris et haineux ?

Dans cette fable moderne, Eric-Emmanuel Schmitt choisit de nous titiller en amusant, ou en irritant. A vous de juger !







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de nombreux livres de l'auteur m'ont marquée, notamment" Oscar et la dame rose" et " L'enfant de Noé". J'étais donc heureuse de renouer avec lui, en empruntant son dernier roman à la médiathèque.

Il est très court. Si j'ai retrouvé le style alerte et souvent malicieux d'Eric-Emmanuel Schmitt, ainsi que sa remarquable imagination, je n'ai été que peu enthousiasmée par l'histoire racontée. Maria Callas était pourtant un sujet de prime abord intéressant, surtout évoquée par un mélomane.

L'idée de présenter l'ascension de la diva à travers le regard d'une cantatrice jalouse de son succès était piquante mais s'avère finalement assez décevante. Sans doute parce que cette rivale, inventée par l'auteur, mais qui pourrait correspondre à l'une ou l'autre des " collègues " ennemies de la Callas, m'a semblé tellement caricaturale, d'une naïveté si affligeante qu'elle perd toute vraisemblance. Pétrifiée dans un art lyrique traditionnel, sans nuances, elle ne peut renvoyer dans le miroir que le reflet éteint, plat d'une Callas flamboyante, habitée par le personnage qu'elle joue autant qu'elle le chante.

C'était sûrement l'effet voulu par l'auteur mais j'aurais aimé plus de profondeur et de subtilité dans le portrait de cette cantatrice humiliée et pathétique. A vous de vous faire votre avis...
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Carlotta Berlumi… Qui connaît Carlotta Berlumi ; à part Eric-Emmanuel Schmitt ? Et Lucio Da ?
Personne bien sûr, même si ces deux personnages, sortis de l'imagination fertile de l'auteur, occupent une place importante dans le dernier opus d'Eric-Emmanuel Schmitt ; surtout Carlotta, la rivale de Maria Callas à la Scala de Milan.

Maria Callas… On ne présente pas Maria Callas. C'est avec elle, si ma mémoire ne me trahit pas, que j'ai pris contact avec l'opéra : Norma de Bellini. Pour moi, Norma, c'est Callas, et inversement.
Et l'Ave Maria de Schubert ? Aérien…

Inutile de dire que je n'avais que faire à l'époque de son incapacité (ignorée avant de lire cet excellent « La rivale ») à produire le contre ut si cher aux amateurs de chant lyrique… La chaleur de la voix me transportait alors ; et me transporte toujours.
Certes, les spécialistes pointent du doigt beaucoup d'imperfections dans cette voix ; imperfections que je suis bien incapable de détecter sans l'aide experte D' E.E. Schmitt qui nous retrace la carrière de Maria Callas de sa perte de poids spectaculaire à sa dernière apparition parisienne où elle abandonna Norma, après quatre représentations, à la fin du deuxième acte de la cinquième ; le 29 mai 1965.

Carlotta Berlumi, la fameuse rivale, une création D' E.E Schmitt, portrait en négatif de la diva Callas : chanteuse quasi parfaite avec « son contre-ut », elle, obèse et couperosée, grande mangeuse d'hommes et grande naïve. Tout ce que n'était pas Callas.
De là à imaginer que Carlotta porte la responsabilité de l'abandon de Callas dans Norma, il n'y a qu'un pas… que l'auteur n'hésite pas à franchir. Evidemment ! Où ce ne serait pas Eric-Emmanuel Schmitt.
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En hommage à Maria Callas et à l'occasion du centenaire de sa naissance, Éric-Emmanuel Schmitt publie une jolie perle et dresse un portrait en creux de celle-ci au travers des yeux, des oreilles et du ressentiment de celle qui se nomme sa rivale, Carlotta Berlumi.

C'est une façon originale de raconter la vie de la Callas, des anecdotes à son sujet, des plus belles aux plus tragiques.

L'auteur m'a emportée dans un conte espiègle, tragi-comique, où la haine et la jalousie ont guidé les actions de Carlotta au point d'imaginer que sa lente et inexorable chute est le résultat de manoeuvres d'écartement de la part de Maria Callas, et non une gestion bornée de sa carrière.

Éric-Emmanuel Schmitt nous invente avec brio un duel à distance entre le travail jusqu'au sacrifice de sa vie et l'hédonisme.

Court roman délicieux et drôle.
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critiques presse (5)
LeJournaldeQuebec
20 novembre 2023
Un roman absolument savoureux consacré à Maria Callas. L’auteur brosse le portrait d’une chanteuse géniale mais fragile, une véritable icône au destin tourmenté.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
13 novembre 2023
Grâce au personnage acide de Berlumi et à la moralité implicite du récit, on retrouve non sans plaisir les écrits qui, à notre avis, siéent le mieux à l’auteur, c’est-à-dire un format court où interviennent des figures fortes et touchantes, malgré leurs défauts.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
07 novembre 2023
L’écrivain dresse le portrait de la diva à travers celui de sa concurrente Carlotta Berlumi.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
20 octobre 2023
Dans "La rivale", un bref roman aux allures de pamphlet, Eric-Emmanuel Schmitt exhume un combat d’arrière-garde. La Callas sous le regard d'une concurrente pathétique.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
29 septembre 2023
Il s'agit d'un hommage personnel qu'il souhaitait rendre à Maria Callas et à l'esprit de la Scala, ce théâtre habité par le souvenir de la cantatrice et par un public à la fois chevronné et érudit.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Elle en vint même à rechercher les localités ou la Grècque n'aurait pas l'idée d'étendre sa puissante main,les salles de fêtes, les opéras reculés,les salons de bourgeois se piquant d'art qui possédaient un piano à queue. Plus elle exerçait son métier dans des endroits retirés, souvent mal équipés, parfois minables, plus elle jubilait d'avoir échappé à son adversaire.(...) Sa dégringolade de théatres peu renommés en lieux obscurs se transformait en une sorte de victoire.

(p.95)

De temps en temps, elle se demandait pourquoi ses élèves, à l'exception de deux sopranos en trois décennies, ne réussissaient ni à intégrer une troupe d'opéra ni à entrer dans un conservatoire supérieur (...) Jamais elle ne remettait en question sa pédagogie.Carlotta avait bénéficié d'un don, une voix naturelle, et, ignorant au fond comment elle avait acquis ce talent, elle n'avait pas grand'chose à transmettre. On enseigne aux autres ce que l'on a soi-même appris.

(pp.116-117)
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Les atouts de la Scala ? Son public et son passé ! s'exclama Enzo. Son public chevronné, expert, exigeant - certains diront injuste. Tous les grands chanteurs, toutes les grandes chanteuses, mesdames et messieurs, ne caressent qu'un rêve : fouler les planches de la Scala. Un engagement ici équivaut au prix Nobel de l'art lyrique ! Ces murs ont acceuilli Caruso, Gigli, Flagstad, Del Monaco, Schwarzkopf, Pavarotti, Sutherland, Caballé, Domingo... et surtout, maintes et maintes fois, la Divine, la sublime Callas !

Un étrange bruit retentit au parterre. Quelque chose comme un crachat.
Les gens se retournèrent, seule une vieille femme se trouvait là, assise, fixant le rideau de scène.

(p.12)
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- Foutez-nous la paix avec la Callas ! Dans ma vie, j'ai croisé au moins cent cantatrices qui possédaient une voix plus belle que celle de Callas! Certes, elle avait de la puissance, sinon aucun directeur n'aurait balancé cette Grècque sur scène, mais elle était tonitruante comme une sirène de pompiers ! Aussi vilain, ca ne s'appelle pas une voix, plutôt une pétoire ! Oui, une pétoire, rien d'autre. Au niveau du timbre, un jambon trop fumé, noir, faisandé, épicé. Rien du laiteux, du lumineux, du miellé qu'on escompte d'une soprano.
(...)
-Qui êtes vous, madame ?
- J'étais la rivale de Maria Callas.

'pp.16-17)
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Cette pauvre madame Butterfly guette le navire qui lui ramènera son amoureux...Un bel di...Un beau jour, il viendra. Il n'est jamais arrivé ce beau jour. Je l'ai attendu toute ma vie. Aujourd'hui, quatre décennies après, je poireaute toujours. Un beau jour, quelle blague ! Jeune, on attend de vivre, vieille, on attend de mourir. Chienne d'existence !

(p.23)
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Acculée, elle se persuada qu'il s'agissait d'un phénomène de mode, intense parce qu'éphémère.

-Callas ? Ca ne durera pas! Vous verrez : bientôt plus personne n'en parlera...

D'un tempérament oisif, indolent, qui l'incitait à oublier, non à ruminer, Carlotta, certaine que Callas se réduisait à une contrariété passagère, n'y
pensa plus, d'autant que ses amours se portaient à merveille.

(p.55)
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