Le bestiaire du crépuscule

Grande fan de Lovecraft, c'est avec plaisir que je me suis lancée dans cette lecture.
Daria Schmitt a un talent incroyable, ses dessins sont vivants, avec des couleurs bien choisies. Elle a su retranscrire un univers lovecraftien digne de HPL, avec sa touche personnelle et originale.

Malgré tout ça, je n'ai pas été transportée. En effet, lorsque cela concerne l'oeuvre de Lovecraft, j'aime avoir mon interprétation personnelle des nouvelles, de l'univers, des grands anciens, et celle ci ne correspond jamais tout à fait aux dessins proposés ( normal, me direz vous ).

Surement suis-je trop puriste pour apprécier totalement :)

En grande amatrice de H.P. Lovecraft, j'ai été de suite séduite par l'idée de retrouver son univers dans un roman graphique, et quelle découverte !

Le style de Daria Schmitt est absolument magnifique ! L'apparition de créatures en couleur à certains moments de l'histoire apporte quelque chose d'onirique à l'ensemble. Se plonger dans ces pages, chercher les petits détails, savourer l'ambiance... de ce point de vue là, la lecture a vraiment été un plaisir.

Sur le fond, j'ai beaucoup aimé le fait de combiner l'histoire de Providence et Maldoror avec l'ajout de la nouvelle à la fin, j'ai trouvé que le mélange des deux est vraiment intéressant. La découverte du livre et tout ce qui s'ensuit est un joli voyage.
Seul petit bémol : l'aspect ''trop réel'' du récit, avec la directrice et tout ce qu'elle veut mettre en place pour le parc, m'a un peu sortie de l'immersion.

Aussi beau que weird ! J'ai a-do-ré !

Providence est gardien d'un parc. Maldoror est son chat, avec qui il discute.
Il remarque une énergie inhabituelle dans le parc, inquiétante. Il en parle à sa nouvelle Directrice qui ne considère pas ce genre de propos. Alors qu'il houspille des enfants jouant au pied de la cascade artificielle, l'eau devient noire. Providence monte sur sa barque avec Maldoror et sort de l'eau un livre, aux pages blanches.

Les manifestations monstrueuses se déclenchent alors et se mêlent au quotidien des salariés et des promeneurs du parc. Providence ne veut pas renoncer à ce livre enchanté, quoi qu'il en coûte. L'onirisme s'entremêle avec la réalité. Les magnifiques créatures prennent le pouvoir.

L'imaginaire de Lovecraft interprété par Daria Schmitt est magnifique. Aux traits noirs et blancs s'ajoutent des touches de couleurs bleue, rose profond, vert, vert pomme, violet… Les monstres sont plus enchanteurs que terrifiants.

Une touche d'humour accompagne le récit en la personne de la nouvelle Directrice du parc, avec ses préceptes sortis des dernières formations de management à la mode.

Il faut lire cette BD sans rien en attendre, en se laissant porter par son univers. Accueillir chaque case. Apprécier les dessins et plonger sans retenue dans cette atmosphère lovecraftienne.

Une très belle bande-dessinée !

Sous un premier abord assez classique qui rappelle l'esprit de certaines gravures du XIXème, on plonge dans une histoire fantastique et moderne qui fait la part belle à un graphisme incroyable. Chaque planche est une oeuvre d'art que l'on prend plaisir à savourer ! Ce sont notamment les incursions des couleurs dans ce monde en noir et blanc qui m'ont beaucoup plu.

Quant aux aventures de Providence et Maldoror, j'ai trouvé qu'elles rendaient bien compte de l'univers de Lovecraft tout en apportant un je ne sais quoi de modernité, d'absurde et d'humour.

Une rencontre vraiment réussie entre Daria Schmitt et Lovecraft à conseiller aux amoureux d'onirisme et de poésie.

Cette oeuvre est inspirée de "L'étrange maison haute dans la brume" de H. P. lovecraft ainsi que de sa vie, son monde intérieur, tel que reflété par ses oeuvres. On peut lire la nouvelle à la fin de la bande dessinée.
Parlons d'abord des illustrations qui sont exceptionnelles. Avec force détails et gravures, Daria Schmitt présente son histoire en noir et blanc, et choisi d'inclure des touches de couleur bien à propos au fil de la lecture. On met ainsi en évidence l'étrange et le merveilleux de cet univers créé.
C'est une histoire et une ambiance singulière, ce qui rend totalement hommage à H. P. Lovecraft. le sujet est maîtrisé, mais pour ceux qui sont peu sensibles à l'univers, la lecture sera un tantinet déroutante.
Le monde créé est onirique, tissé d'imaginaire et profondément poétique. La richesse des traits et de sa substance accompagné de contrastes saisissants, nous font savourer avec délectation cette bulle d'introspection dans le fantastique à porter de bibliothèque.
Magistral.

L'histoire se déroule dans un jardin public rappelant un jardin parisien. le gardien est un homme solitaire qui se laisse aller à des rêveries parfois magnifiques, parfois cauchemardesques.

Cette BD nous plonge dans un univers lovecraftien. Si les graphismes en noir et blanc, parfois avec des touches de couleurs, sont superbes, je dois avouer ne pas m'être laissé embarqué par l'histoire. Je n'ai pas réussi à me mettre dedans. Bon, c'est comme ça.
Mais graphiquement, c'est vraiment impressionnant!

À première vue, le parc où se déroule cette histoire n'est qu'un banal jardin public. Un examen plus attentif révèle la présence d'étranges créatures qui donnent bien du fil à retordre à son solitaire gardien, Providence. Rêveur impénitent, ce dernier s'acharne à protéger les visiteurs de leurs assauts, secondé par son chat Maldoror. La découverte d'un mystérieux livre, exhumé des profondeurs de leur lac, libère une cohorte de nouveaux monstres, venus à travers l'eau d'un autre monde fait de brumes et de chimères. Un univers dont l'appel irrésistible entraînera le gardien loin de ses habituelles escapades imaginaires. Pour l'atteindre, il lui faudra explorer des chemins détournés, affronter d'inquiétants services psycho-sanitaires ainsi que l'incompréhension de sa directrice, d'un rationalisme à toute épreuve et adepte d'une gestion managériale des espaces verts. Hommage à l'univers de H.P Lovecraft dont une nouvelle est insérée à un point de bascule du récit, cet album se démarque pourtant d'une simple adaptation. Il s'agit plutôt d'une immersion réussie dans l'atmosphère onirique et horrifique chère au romancier. Les illustrations réalisées à la plume en noir et blanc, semblables à des gravures, s'éclairent de vives couleurs au passage du bestiaire fantastique. Les dialogues, pétris d'humour absurde accompagnent à merveille la narration chaotique, à la lisière de la folie. Il en résulte un ouvrage ensorcelant, aux nombreux niveaux de lecture, que je conseille à tous les publics amateurs d'occulte.
Lien : https://leventdanslessteppes..

Sans crier au génie, je trouve cette bande dessinée de grande qualité. A la fois hommage à H.P Lovecraft et métaphore sur le rêve, elle nous conte l'histoire d'un gardien de parc public, ressemblant trait pour trait à notre écrivain, qui cherche à protéger les lieux de la présence d'êtres féeriques qu'il est seul à voir, pour l'instant, la nuit. Ces êtres ne sont pas totalement le fruit de son imagination,même si c'est ce qu'en pense la nouvelle directrice, étrangère à tout esprit onirique. La réalité, c'est que trois vieilles dames se sont débarrassé dans le lac du parc où elles travaillent aussi, d' un livre qui les horrifiait. C'est l'encre de ce livre, devenu invisible sur les pages, qui produit les êtres que voit le gardien. Celui-ci, habitué à collecter tous les objets perdus dans le parc, même s'ils ne sont jamais réclamés, finira par trouver ce livre, d'abord quelques pages, puis le reste. Ce qui aura pour effet de multiplier les manifestations surnaturelles, dès lors, visibles par d'autres, ces créatures féeriques cherchant à récupérer l'ouvrage... Ce livre s'intitule "L'étrange maison haute dans la brume", intégralement traduit dans la BD (on peut préférer la traduction accessible en audio sur le net). Il y est question d'une maison en haut d'un pic à flanc de falaise, et qui semble depuis toujours avoir été là, à la croisée du ciel, de la mer et de la terre. Les brumes et les nuages s'y mêlent et donnent naissance à des formes féeriques. La nouvelles n'évoque brièvement que des êtres mythologiques (Neptune, Nodens, nereides et autres tritons enfourchant des coquillages) qui sont loin de ce que l'on a l'habitude d'attribuer à Lovecraft en terme d'êtres horrifiques. Heureusement Daria Schmitt saura leur donner cet aspect lorsqu'elle les ressuscitera dans sa BD (voir page 83 par exemple). On n'entre dans cette maison que par une porte à flan de falaise, ou par une fenêtre si on y est invité par celui qui l'habite, ce qui arrive à un individu plus motivé par la curiosité que par la peur. Cet hôte semble avoir toujours été là car il connaît toute l'histoire du monde et n'a de réserve que sur le chaos primordial... Il réserve sa maison uniquement aux êtres féeriques non hostiles. Pour en revenir à la BD, notre gardien a aussi des visions intempestives de cette maison dans les cimes, notamment à la surface du lac ou dans ses profondeurs...

Cette BD est intéressante grâce à son atmosphère onirique dépeinte dans des couleurs attrayantes et frappantes qui font irruption dans les planches aux différents gris. L'univers marin est particulièrement fascinant à découvrir entre poissons, poulpes et végétations sous-marines. On se promène dans ce jardin étrange et fantasmagorique dans lequel le gardien peut être lui aussi interloqué face aux événements malgré sa connaissance du lieu. L'intrigue, quant à elle, est plus difficile à cerner. Parfois brouillonne, elle réussit néanmoins à donner une dimension lovecraftienne à son ouvrage, Daria Schmitt s'en inspirant grandement.
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Chère Daria,

Élément prédominant, le graphisme de cet album est ce qui a retenu en premier mon attention. Entre le noir et blanc et ces planches qui, d'un coup se gorgent de couleur, ces aller retour entre un imaginaire fantasmagorique et une réalité qui ne prend pied dans aucune temporalité clairement définie, tout n'est qu'une succession de plans aux lignes fascinantes.

J'ai donc entrepris cette incursion dans l'univers particulier que tu retranscris en deux temps :
Un premier temps pour un voyage contemplatif, observant chaque trait de crayon, décryptant visuellement chaque ambiance, m'appropriant ces codes que tu as mis en place pour traduire ces passages d'un monde à l'autre.
Un deuxième temps pour lire chaque phrase, liant le texte à l'image, cherchant des clés ou le sens caché dans chacun des mots énoncés pour tenter d'élucider la part de l'onirique et la part qui ne l'est pas.

Il m'a fallu aller lentement, revenir plusieurs fois sur mes pas, parcourir ce parc en tous les sens et en explorer chaque recoin. Je ressentais cette atmosphère où subsiste un léger brouillard, de celui qui maintient toujours un peu dans l'ombre alors qu'on ne veut que retrouver la lumière. Étouffant parfois, oppressant dans l'attente de ce qui semble arriver, un état qui donne la sensation que le récit nous colle à la peau.

Tout cela m'a paru intense, me demandant une grande disponibilité, une attention soutenue qui m'amène à la conclusion qu'il me faudra certainement plusieurs lectures pour parvenir à saisir totalement toute la richesse de ce roman graphique !!
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