On peut être maître de ce que l’on pense, jamais de ce que l’on ressent.
[...] s'il y a des amours qui meurent de doute, le mien est mort de certitude.
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L’amitié après l’amour m’humilierait. Aménager une immense passion en petit studio cordial ne me tente pas, je préfère me retrouver carrément à la rue.
Louise,
Si tu m'écoutes, bonjour.
Si tu ne m'entends pas, adieu.
Selon ta réaction, cette lettre constituera le début ou la fin de notre correspondance.
Devant moi, un soleil flétri se lève et je contemple Paris auquel octobre donne la pâleur d'une bête indisposée, tourmentée par les feuilles mortes, incommodée par les circulations tapageuses, avide d'une paix qui tarde. Vivement l'hiver. La langueur de l'été s'efface et la capitale s'impatiente d'obtenir le froid, le sec, le clair. Deux saisons suffisent à une ville, la suffocante et la glaciale.
Louise, transformons notre passion blessée en affection sereine.
Ma chère Louise,
Merci pour ce portrait flatteur qui me donne envie de me connaître, voire d'ébaucher un flirt avec moi. Tu as raison, je ne suis pas un adepte de la modestie, j'y repère un défaut. La gloire ne constitue jamais l'éclat de la réserve, plutôt celui de la mégalomanie, rien de haut n'étant sorti d'un profil bas.
Seul l'orgueil propulse l'individu, et encore faut-il une dose de vanité pour décupler ses forces. L'apparence de la modestie me suffit car elle s'avère l'arrogance qui scandalise le moins les médiocres.
La jalousie ne constitue pas une manifestation de l'amour mais la forme exacerbée du sentiment de propriété.
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Seule la peau sépare l'amour de l'amitié. C'est mince.
On peut être maître de ce que l'on pense, jamais de ce que l'on ressent.
On peut être maître de ce que l'on pense, jamais de ce que l'on ressent.
On peut être maître de ce que l'on pense, jamais de ce que l'on ressent.