A chaque période ou épisode de sa vie, E.-E. Schmitt s'est référé à Mozart. C'est ce qu'il nous fait clairement comprendre dans ce livre agréable à lire. L'écrivain, donc, écrit au célèbre compositeur pour le remercier de son "accompagnement" tout le long de sa vie personnelle, pour lui confier ses pensées, pour lui dire tout simplement où il en est maintenant … Et il le fait évidemment à sa manière: chaleureuse, un peu provocante, empreinte d'humanité et de spiritualité. L'auteur a une écriture simple, presque naïve, qui va droit au coeur, avec des mots qui semblent très justes et des formules bien frappées. C'est le coeur (et non l'intellect) du lecteur qu'il vise, et il l'atteint sans peine. Dans ce but, il a trouvé le meilleur allié possible: le "divin Mozart". En écrivant le mot "divin", je ne suggère pas que le personnage fut surhumain, mais je crois que sa musique pourrait bien être celle qu'on entend au Paradis ! Pour illustration, je pense aux magnifiques morceaux que E.-E. Schmitt a sélectionnés sur le CD et qu'il commente dans son livre - je pense particulièrement à l'adagio du 3ème concerto pour violon.
Lors de la parution de "
Ma vie avec Mozart", j'ai entendu certains mélomanes ricaner, en critiquant le livre sur le fond et en soulignant que sa date de parution coïncidait, comme par hasard, avec le 250ème anniversaire de la naissance du compositeur. Ils sous-entendaient ainsi que, sous ses airs naïfs et "bon enfant", E-E. Schmitt est en réalité roublard. J'avouerai que ce soupçon m'est venu aussi. Il est vrai que l'auteur parait habile et peut-être"‘démago" et qu'il caresse le public dans le sens du poil. Alors que conclure, en ce qui me concerne ? Je répondrai simplement que je suis "bon public" et que, pendant ma lecture, je parviens à mettre en vacances mon esprit critique.