La réparation

Tenter de répondre avec beaucoup de pudeur et de vérité à cette impossible question: comment survivre à la mort de son enfant?...avec ce très beau récit, Colombe Schneck, y parvient en donnant de vraies raisons de vivre.
Cette quête de vérité sur l'histoire d'une partie de sa famille, sur l'absence de tendresse de sa propre mère, est pleine de retenue et de délicatesse.
Le ton du récit necessairement très personnel ne nous empêche pas de partager totalement la tristesse de la découverte des conditions de la disparition de sa jeune cousine Salomé dans l'atrocité du ghetto de Kovno en Lituanie en 1943...
Superbe roman-vrai dont l'écriture vive et légère procure un vrai bonheur de lecture.

Et oui encore un roman sur la shoah et un secret de famille. Colombe Schneck a beaucoup de talent pour nous délivrer cette histoire dramatique et familiale avec autant d'émotion mais sans pathos. C'est le portrait réussi d'une époque, d'un drame qui nous mène à réfléchir sur le rôle des mères. Et moi qu'aurai je fait dans des circonstances similaires ? Un beau roman aussi sur les femmes.

Mais comment on continue à vivre ? C'est la seule question. Une remise en question de nos petits tracas du quotidien face à une telle question. Dur très dur mais une telle réalité.

C'est le nom de cette journaliste connue qui m'a tout d'abord attirée vers le livre.

Colombe Schneck est juive et La réparation est le récit de sa quête sur l'histoire de sa famille, originaire de Lituanie (au nord-est de la Pologne), un pays qui abritait l'une des plus importantes communautés juive en Europe, et qui a été décimée à 95 % lors de la Seconde guerre mondiale.
A l'aube de cette période sombre de l'histoire, alors que Ginda, sa grand-mère maternelle était déjà installée en France depuis plusieurs années, les frères et soeurs de celle-ci veulent rester en Lituanie.
Malgré l'insistance de Ginda, malgré les menaces.
Très vite, ils sont obligés de rejoindre le ghetto de Kovno.
Certains membres de la famille "auront la chance" d'être sélectionnés pour aller dans les camps de travail et y survivront, les autres seront directement gazés à Auschwitz.
Raya et Masha, les deux soeurs de Ginda reviendront, leurs maris, leur mère, et Salomé et Kalman, leurs enfants, non.

Colombe Schneck est enceinte de son premier enfant quand elle entend parler de Salomé pour la première fois. Sa mère, Hélène, lui propose, comme si elle demandait une faveur, de donner à l'enfant ce prénom, si c'est une fille. C'était le prénom de sa cousine dont il ne reste rien précise-t-elle.
Une perche tendue pour le dialogue ?
Quoi qu'il en soit, Colombe ne questionne pas. Elle sait que cette enfant a un rapport avec la Shoah, que c'est extrêmement douloureux. Elle n'est pas prête à entendre.
C'est un fils qui naît et sa mère, Hélène, meurt peu de temps après.
Deux en plus tard, en 2003, Colombe Schneck met une petite-fille au monde, qu'elle décide de prénommer Salomé, sur les conseils d'une amie.
Elle se souvient alors de la promesse faite à sa mère, presque par hasard.
C'est le point de départ pour elle.
Il est temps de faire parler ceux qui restent, pour savoir.
Elle se lance sur les traces de l'autre Salomé, cette enfant dont il ne reste que 2 ou 3 photos noir et blanc.

suite de la critique sur mon blog, merci
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La naissance de sa fille Salomé plonge l'auteure dans les méandres du passé. Elle découvre que pendant la guerre, une autre Salomé (dont elle ignorait l'existence), cousine de sa mère, est morte dans un camp de concentration. Après des recherches auprès de ceux qui restent elle voyage dans le temps pour découvrir une blessure familiale que tous les acteurs ont tenté de taire pour oublier.

Dans La réparation, Colombe Schneck aborde un sujet sensible et difficile : la shoah. Tout au long de ce roman-témoignage, elle s'interroge sur sa légitimité à parler d'un tel sujet, elle qui connait une vie douce et protégée. Ses interrogations récurrentes finissent d'ailleurs par interpeller le lecteur qui se demande lui aussi si elle fait bien car après tout même si sa famille a souffert de l'Holocauste, elle, trop jeune, n'a rien connu de tout ça.

Et pourtant, page après page la pertinence de son témoignage s'impose : on comprend le lien intergénérationnel, les drames qui se transmettent et les longs silences qui pèsent sur la famille malgré le temps qui passe...

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Encore une histoire sur la déportation des juifs ?? Oui! Mais ce récit est définitivement unique et poétique !
Beaucoup de personnages dans cette histoire, à tel point que l on pourrait même s y perdre. On y découvre la souffrance transgenerationnelle de toute une famille, le quotidien dans les camps de travail durant la guerre, la mort qui guette mais aussi la vie qui se poursuit pour certains grâce à des choix qui ne s expliquent pas ... Véritable espoir et élan de vie pour certains, tandis que d' autres se laissent imprégner par la douleur et ne parviennent pas à la partager...Chaque descendant a son propre vécu, ses propres sentiments et difficultés...enfants, parents, frères, soeurs, oncles , tous liés et en même temps tous si seuls...Comment réussir à partager l' indicible ?
Petite déception tout de même: on aurait pu s'attendre à davantage de liens entre ces 2 salomé...vécu et impact de porter ce prénom pour la seconde??

poignant, utile, j'ai bien aimé