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Le roman s'ouvre dans le cabinet d'un psy, Gabriel Meyer, à Strasbourg à la période de Noël. Un patient, Chris Waechter, la quarantaine, le menace d'une arme à feu pour l'obliger à écouter son histoire. Pour ce faire, il lui faut remonter aux années 80, en 1986 plus précisément, alors qu'il avait 17 ans. Il vivait à Gambstett, petit village alsacien entourés de 3 fidèles amis : Alain, Simon, et Caroline. Lors d'une nième après-midi à « zoner », ils décident de chacun confier leur plus grand secret, celui qu'on ne révèle à personne, celui qui une fois prononcé ne permet aucun retour en arrière possible. Ainsi, Chris révélera le don particulier qu'il possède, mais ce sera sans compter la révélation de Caroline, terrible, innommable qui changera pour toujours la vie du groupe. Après cette journée, plus rien ne sera comme avant : ils auront tous grandi, d'un coup d'un seul, confrontés à l'injustice et à la cruauté du monde des adultes. C'est un pan entier de l'histoire familiale qui va s'ouvrir, évoquant la mobilisation forcée des alsaciens par l'armée allemande et envoyés sur le front russe : ceux que l'Histoire appelle les « malgré-eux. »

Alors, vous me direz, comment fait Lawren Schneider pour lier plusieurs histoires dans un seul et même roman, celle de ces quatre jeunes, celle de la seconde guerre et du front russe et celle de la rencontre d'un petit-fils et de son grand-père un peu bourru sans se fracasser la tête contre un mur et se prendre les pieds dans le tapis ? En 1986, à l'évocation de ce petit groupe d'adolescents, il réouvre ce temps de ma jeune adolescence me replongeant dans les sons, les odeurs et la musique d'une époque où nous pensions tous être les rois du monde : c'était le temps des sacs US, de Mammouth (l'actuel Auchan), des Peter Stuyvesant qu'on fumait en douce, de l'alcool de quetsche que nos grands parents faisaient eux-mêmes, de Renaud et de son « Mistral Gagnant » qu'on entendait sur toutes les ondes, et de la seconde année des Resto du coeur. le temps aussi des secrets de famille… Et c'est par le secret de famille que l'auteur parvient à ouvrir les portes du passé en évoquant ce pan de l'histoire un peu honteux, celui des alsaciens, plus français depuis l'annexion, mais pas non plus allemands, peuple bâtard dont on ne savait que faire puisqu'on ne pouvait lui attribuer un camp. L'époque où il fallait choisir son camp…. J'ai quitté à regret ce groupe de jeunes gens si attachants, en ruminant un peu, déçue par la tangente que prenait Lawren Schneider de me plonger sur le front russe d'une guerre dont je pensais tout savoir. La force de ce roman est de finalement constater que je n'en savais quasiment rien, même si je suis alsacienne de naissance. Impressionnant de constater qu'il réussit à lier ces deux parties du roman de manière si naturelle que le lecteur est instantanément pris par les problématiques de l'une, mais aussi par les problématiques de l'autre. « Il venait de décoder une partie des mystères de l'histoire d'une région – sa région- et d'appréhender, non sans crainte, le potentiel inquiétant de ce don héréditaire. »

Ce roman vous emmène de surprises en surprises, de révélations en révélations et quand vous pensez que c'est terminé, qu'enfin vous connaissez le fin mot de l'histoire, l'auteur en remet une dernière couche et termine en apothéose par une révélation à laquelle je n'avais même pas réfléchi tant j'ai été embarquée, secouée, un peu prisonnière aussi des émotions ressenties.

Alors oui, je suis touchée en plein coeur parce qu'il parle avec amour de ma région et que j'en suis éloignée. Qu'il me rappelle les petits mots que mes grands parents paternels qui ne parlaient pas français utilisaient pour s'adresser à nous : « Junger » (qu'on pourrait traduire par jeunot) ou en ajoutant « -elé » ( petit suffixe qui évoque le tendresse) à la fin des prénoms ( je m'appelais donc Audelé) et que ce temps, idéalisé, où je me sentais encore protégée et aimée refait surface et déclenche tant de souvenirs et d'émotions. Un peu comme si les barrières du mur construites en devenant adulte étaient tombées le temps de la lecture d'un livre….

Je remercie Lawren Schneider de m'avoir envoyé son livre, dédicacé, juste parce que l'histoire d'une région nous liait et qu'il a pensé que je pouvais y être sensible. Il ne m'a rien demandé, n'a rien attendu, n'a pas relancé devant le temps que j'ai pris pour le lire, et pour toutes ces raisons là, je l'en remercie infiniment. Moi je ne savais pas à quel point son histoire me toucherait, mais lui le savait…


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Première lecture pour moi de Laurew Schneider et je peux vous dire que je ne suis absolument pas déçue ! On a ici un excellent thriller !

J'appréhendais un peu l'aspect historique (n'étant pas très à l'aise avec l'histoire) avec une deuxième partie qui se situe durant la Seconde Guerre Mondiale. On revoit une bonne partie de l'histoire de l'Alsace, de sa place et de son rôle qu'elle a eu malgré elle. Mais alors, ça passe comme une lettre à la poste ! le thriller prend largement le dessus, et tout ce qui est retracé est extrêmement bien documenté ! C'est captivant et en aucun cas bancal.

L'ambiance du livre maintenant : un melting-pot d'émotions !!! Angoisse, horreur, dégoût, espoir, … Wahou, y'a de quoi faire.

Les personnages sont parfaitement travaillés. On trouve deux jeunesses différentes : celle des années 40 avec Louis et celle des années 80 avec Christophe. C'est simple, mais il y a tout ce qu'il faut : Des liens d'amitié très fort entre les personnages (dans les 2 générations) et des rapports parfois tendus entre parents et enfant.

La question qui se pose est comment nos 2 personnages principaux vont appréhender la découverte de leur don ? Comment faire face à l'horreur qui s'offre à leurs yeux ? Comment ne pas devenir fou?

C'est dynamique du prologue à l'épilogue ! Une succession d'événements pas toujours heureux (presque même jamais heureux!), un style d'écriture vif et une fin inattendue.

Vraiment, vraiment, il faut lire Les larmes des cigognes ! L'histoire ne vous laissera pas indifférent.

Merci Lawren pour cette magnifique découverte ! C'est presque un coup de coeur !

Ma note : 19/20

Lien : https://les-lectures-d-emili..
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Ce n'est pas seulement un thriller original et captivant que nous offre là Lawren Schneider, c'est également une belle leçon d'histoire. L'histoire de ces Alsaciens (et Mosellans), ballottés sans ménage au gré des guerres. Ici, plus question de quelques lignes dans un manuel scolaire, on oublie les dates clés ou le nom des champs de bataille. On partage le quotidien des ces hommes et femmes dont la valeur se résume à celle d'une monnaie d'échange. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour ces personnages au destin tourmenté par d'autres. Une très belle lecture, donc !
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Je me suis tout de suite retrouvé happé par le ton de l'auteur, incisif et s'amusant à ajouter des couleurs dans la noirceur. Lawren Schneider partage le sens de l'image et du détail des bons écrivains, parvenant à dépeindre un cadre douillet pour le lecteur en peu de mots.
De grandes qualités de plume qui, toutefois, semblent s'amenuiser en cours de route, flirtant même parfois avec de dangereux abus d'adverbes. Dommage, mais pas dommageable.
Le roman est truffé de références à l'Alsace. Peu étonnant me direz-vous, mais tous les auteurs ne sont pas capables d'imprégner leur roman de cette atmosphère locale, qui ravira les connaisseurs et transportera les profanes.
Il en va de même pour les différentes époques traversées, de la guerre de 40 et son front de l'est, aux années 80. À ce compte, le roman est une réussite. Je pourrais également longtemps m'attarder sur le soin apporté pour traiter du cas des “malgré-nous” et des horreurs de la guerre, particulièrement poignants et bluffant de réalisme.
Mais que vaut l'histoire en elle-même ?
Celle-ci est divisée en trois parties, en plus de posséder prologue et épilogue.
La première se concentre sur Chris, un adolescent ayant l'idée de proposer à ses trois amis de se délester d'un secret afin de renforcer leurs liens. Ceci dans le but qu'il puisse lui même avouer son étrange pouvoir : celui de voir des choses invisibles aux yeux des autres. Sauf que, chose inattendue, leur amie Caroline leur partage une horrible souffrance : les viols que son oncle lui fait subir. Une information devant laquelle le groupe ne peut rester les bras croisés.
Après des péripéties (et un énorme rebondissement), Chris se retrouve chez ce grand-père dont il ignore tout. L'occasion pour Louis de lui partager son expérience de la guerre, mais aussi de ce pouvoir qu'il possède comme son petit-fils. Une partie si imposante, si importante dans le roman qu'elle parviendra (malheureusement) à éclipser l'histoire de Caroline. Une histoire dans l'histoire, coupant court au rythme effréné imposé par le danger qu'encourait leur amie.
D'emblée, l'entame de la troisième et dernière partie, de retour dans les années 80, s'annonça pour moi diminuée d'intérêt. le fil avait été coupé et il ne restait plus beaucoup de pages pour boucler l'intrigue entamée cent-cinquante pages plus tôt. Une intrigue qui se boucle d'ailleurs trop rapidement à mon goût, avec un nième retournement me laissant tiède. D'autant plus que, tout du long, je serai étrangement resté peu curieux sur les propriétés de cet étrange pouvoir.
Enfin, l'épilogue sert à répondre à une dernière question. Un petit extra, qui aurait toutefois pu se passer de la mise en scène amorcée par Chris dans le prologue.

Les larmes des cigognes est un roman avec un travail de recherche important, rédigé par un auteur de talent, dont on sent tout l'amour pour les sujets abordés, mais qui aurait peut-être bénéficié d'un travail éditorial plus conséquent, pour réellement accéder à une plus grande reconnaissance.
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Merveilleux livre !
Digne d'un Musso ou d'un Lévy
Je me suis régalé et j'ai hâte de lire
les autres livres!
Tu peux continuer à écrire
Cyril
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Une superbe surprise , franchement, un livre génial, prenant du début à la fin
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Bonjour à tous
LES LARMES DES CIGOGNES
Lawren Schneider
Cette lecture vous emmènera dans les profondeurs de la cruauté humaine !
L'horreur est partout
Elle nous entoure et deux seules personnes le savent ..."Chris et Louis "
Une vérité qui les submerge jusqu'au fond de leurs entrailles .
Que doivent ils faire ?
Devenir un assassin eux même pour arrêter ces assassins qui les entourent ?
C'est un livre passionnant de Lawren Schneider .
Un thriller bien ficelé qui ne vous laissera pas sur votre faim .
On ne choisit pas sa famille mais ses amis
Ce livre en est la preuve !
Bonne lecture à tous
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Après les 2" page turner" des aventures de Lizie, Lawren Schneider nous emmène cette fois dans une roman noir où se mêlent très habillement Histoire, fantastique, et thriller.
Toujours aussi efficace, l'auteur nous livre une galerie de personnages très sombres, tous dotés d'un très gros charisme. Pas de vraiment gentils, beaucoup de vrais méchants, tous se battent avec leur côté obscur.
On suit avec intérêt les protagonistes de ce roman, tout le long d'une histoire très bien tissée, dont le puzzle s'imbrique inéxorablement au fil de chapitres qui nous transportent de l'adolescence des années 80 aux sinistres camps de la 2e Guerre Mondiale.
L'aspect historique est très bien documenté, l'auteur sait de quoi il parle, et nous le fait partager au fil des pages, dans un savant mélange de fiction, de fantastique et d'aspects bien réels, sans jamais ennuyer son lecteur, bien au contraire. L'Alsace a bien une histoire, n'en déplaise à certains anciens ministres, et Lawren nous en donne la preuve ici. La curiosité l'emporte. On veut en savoir comment s'en sortiront les personnages, on veut en savoir plus sur ces camps russes, et sur les Malgré-Nous, ces soldats trop méconnus, qui font malheureusement partie de notre histoire, et de l'histoire alsacienne. L'horreur qu'ils ont vécu durant la 2e Guerre Mondiale prend ici toute sa place, et sert habilement l'écriture de ce roman.

Les quadras retrouveront des clins d'oeil bien sympathiques sur les années 80, qui apportent un peu de légèreté dans ce roman résolument noir foncé.

Et la fin complètement inattendue mais subtilement amenée ne trahi en rien l'ambiance oppressante qui nous enveloppe tout au long de l'histoire.
Si le fantastique pourrait en rebuter certains, on peut à la limite occulter cet aspect, qui a clairement sa place dans l'histoire, mais qui n'a rien d'abracadabrant. Et qui surtout n'est pas la clé scénaristique qui permet de boucler le roman .
Cet auteur indépendant et auto édité- ce qui en rajoute encore au mérite qu'on lui octroie sans problème - nous montre une nouvelle facette de son talent, avec un roman plus intime sans doute,mais vraiment très efficace, et un style qui s'affine encore une fois, avec ce vrai grand virage dans sa production. Les Larmes des Cigognes est pour moi un vrai coup de coeur ! Merci !
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J'étais impatiente de lire le nouveau roman de Lawren Schneider, un auteur que je ne connaissais pas, mais il a présenté ce roman d'une façon qui m'a mise en mode " je le veux"..... et bien...je ne regrette pas! Une excellente lecture, j'ai adoré de A à Z...je vous en parle un peu plus mais pas trop quand même...
J'ai remarqué que les thrillers construits avec une alternance sur deux périodes ont cette tendance parfois à nous perdre dans la temporalité et les intrigues, encore plus si c'est étoffé avec de nombreux personnages. Ici cela n'a pas été le cas.
Ce sont 2 récits clairement distincts très bien ficelés, et captivants.
Chacun possède sa propre intrigue avec pour fil conducteur ce don hérité par deux personnages différents à deux époques différentes.
L'idée de se servir du don de vision c'est audacieux! Cela développe ce coté thriller et ca allège le coté historique, cela amène un suspens très addictif, avec de nombreuses questions...
Je ne raconterai pas l'intrigue, le résumé est clair et donne le ton, mais je tiens vraiment à souligner, une maîtrise parfaite de la narration, la façon dont l'auteur a traité cette partie de l'Histoire alsacienne est très immersive. Un style assez simple au final, pour un roman qui dégage beaucoup d'émotions et de sensations, je dois avouer que j'ai beaucoup de mal à en faire un retour digne de ce nom depuis un moment...
Il me reste comme une impression de devoir de mémoire, un roman à découvrir, avec des moments effroyables, c'est sombre, c'est noir, et brutal, mais terriblement réaliste....
Des personnages détestables..dans les deux intrigues.. des prédateurs, des tueurs ...mais chut..je me tais..
Je ne peux que conseiller ce roman à tous les lecteurs de thrillers..c'est vaste me direz-vous..peut-être, si vous n'aimez pas trop retrouvez le coté historique, mais que vous êtes attiré par cette histoire de visions, allez-y, il n'y a point de superflu... et c'est bien assez comme ça..
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