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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Et voilà, c'est avec un petit pincement au coeur que j'ai refermé ce troisième et dernier tome de la série de V.E Schwab. Les personnages et l'univers vont me manquer, j'appréhendais le moment où je devrais les quitter.

A conjuring of light est plus sombre que les deux précédents romans, plus adulte aussi. C'est le moment du grand combat vers lequel tendaient les deux précédents, celui contre l'entité noire qui a détruit Black London. Et la lutte va s'avérer rude pour les personnages, qui devront accumuler les échecs et les pertes avant de parvenir à trouver un peu d'espoir de s'en sortir. C'est l'occasion de redécouvrir certains personnages sous un nouveau jour, d'approfondir leurs peurs et leurs faiblesses pour les rendre plus humains, plus attachants.
Si le tome précédent était, en effet, moins rythmé que celui-ci, il a eu le mérite de faire monter l'attente et le sentiment de désastre imminent, qui ne font que renforcer les événements de ce dernier tome.

Depuis le tout premier tome, j'avais une tendresse particulière pour Holland. Sa dimension un peu tragique, son caractère d'homme brisé qui cache ses cicatrices sous une épaisse carapace d'inhumanité, me parlait. J'ai donc été plus que ravie qu'il prenne ici un rôle particulièrement important. le personnage se découvre un peu plus à chaque chapitre, on a des flash back sur sa vie, qui a été semée de trahisons, de morts et de souffrance.

L'écriture de V.E. Schwab est vraiment particulière, elle a quelque chose d'addictif, pour moi. L'auteure parvient à conserver une tension permanente dans ses mots, elle fait en sorte qu'on appréhende toujours la suite, tout en étant impatient de la connaître.
V.E. Schwab a une façon de mettre en danger ses personnages, de nous faire sentir ce danger et de nous laisser sur les nerfs en permanence. C'est d'ailleurs assez rare (pour moi, en tout cas), de s'attacher autant non seulement aux personnages principaux, mais aussi aux secondaires. Preuve du talent que peut avoir l'auteur pour élaborer des psychologies complexes en peu de mots.
Cette scène, à la fin, où le dénouement approche et où l'on ne sait pas qui va finir par se sacrifier, où la situation n'arrête pas de tourner, m'a fait agripper mon livre jusqu'à laisser des marques d'ongles sur les pages.

Au fil des trois tomes, l'histoire s'est faite de plus en plus profonde et ambitieuse : les intrigues sont ici multiples, imbriquées les unes dans les autres et s'enchaînent non-stop jusqu'à la fin. Chaque personnage a son moment, sa part de lumière, et le tout est mené avec brio.

L'auteure a aussi un style très graphique, pour moi : on voit les mouvements des personnages s'effectuer comme une peinture, les descriptions prennent vie sous nos yeux. Il y a une certaine importance des couleurs, qui contribue aussi à cet aspect graphique.

Il y a quelque chose du manga dans cette série, non seulement à cause des image que les mots me font venir à l'esprit, mais aussi par rapport au ton employé, mélange entre humour et drame. Les relations entre les personnages rappellent aussi ce genre par leur ambiguïté : beaucoup sont entre tension et attirance, entre haine et fascination. C'est comme si des fils invisibles étaient tissés entre tous les personnages et qu'ils tiraient sans cesse dans un sens et dans l'autre, entre attirance et répulsion. J'ai notamment beaucoup aimé la relation entre Kell et Alucard, entre qui brûle une forme de jalousie possessive envers Rhy et dont les caractères sont tellement opposés que leurs confrontations sont souvent hilarantes.
V.E. Schwab parvient à animer tous ces personnages avec un talent qui confère à la science, parfois, elle les fait évoluer les uns autour des autres comme en une danse, c'est juste fascinant.

Dans A conjuring of light, des personnages jusqu'ici laissés en retrait sont plus explorés, notamment le roi et la reine, dont j'ai trouvé les doutes et les peines vraiment touchantes. le roman explore pas mal les thèmes du deuil et de la perte, de manière subtile et très juste, d'après moi. Certains passages sont vraiment beaux à lire, les mots employés pour décrire des sentiments complexes sont toujours tellement justes.

La fin du roman - et de la série, est assez douce amère, et plutôt dure, même : aucun des personnages ne se sort indemne de ce combat, tous ont désormais leurs blessures, plus ou moins profondes, et tous semblent avoir perdu quelque chose qu'ils ne retrouveront jamais. Cette fin ne fait que renforcer la puissance de la série dans son entier, pour moi.
Seule Lila semble épargnée. J'ai souvent trouvé ce personnage agaçant, par son insouciance et son égoïsme, même si elle a aussi ses bons côtés. Elle n'a jamais eu à souffrir ni de la perte de ses talents (magiques ou autre), ni de celle de ses proches (sa seule grosse épreuve a été la mort de Barron, qui remonte au premier tome). du coup, c'est vrai que j'aurais bien aimé qu'elle fasse face à un sacrifice quelconque, elle aussi, qui la rende moins intouchable et la rabaisse un peu au niveau des autres.

J'ai n'ai qu'une seule vraie déception par rapport au dénouement, c'est à propos de la fin offerte à White London.

En résumé : A conjuring of light est un final magnifique, dantesque, à une série proprement exceptionnelle, qui a quelque chose de vraiment particulier à mes yeux. C'est un univers dans lequel on est aspiré corps et âme et duquel on a bien du mal à se tirer.
Un film est prévu, à ce que j'ai pu voir. Je ne suis pas sûre de pouvoir sauter de joie à cette idée, tellement je me suis fait une idée précise de chaque personnage, mais cela aura au moins un bon côté : la traduction française ne devrait pas manquer de suivre ! du coup, je n'ai qu'un conseil pour les amateurs de fantasy ou, juste, de bonnes histoires : jetez-vous sur cette série dés que vous le pouvez !
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