AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 158 notes
5
11 avis
4
14 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis
un livre intéressant !

L'inspecteur Bellodi est en charge du meurtre d'un petit entrepreneur, assassiné alors qu'il essayait de prendre le car sur la place du village. Beaucoup de gens étaient présents, mais la loi du silence est respectée. le pourquoi et le comment n'a que peut d'importance, le qui, personne ne l'ignore, mais se tait, on trouvera bien un coupable pratique, que cela convienne ou pas à l'inspecteur.

Une petite ville de Sicile, au matin. Une rue calme et qui n'a l'air de rien. Et brusquement, tirés on ne sait d'où, deux coups de feu. Un homme tombe. Aussitôt les témoins, cependant nombreux, s'éparpillent. Personne n'a rien vu. C'est le silence...
Le capitaine Bellodi, officier de carabiniers, originaire du nord de l'Italie, va s'efforcer de faire éclater ce silence. C'est un homme qui croit aux valeurs d'une société démocratique moderne à l'encontre de l'immobilité de tout un monde de vieux intérêts fortement établis. Patiemment, minutieusement, il brise les réticences, cherche à se faire livrer des noms ; il ruse pour disloquer, si peu que ce soit, le réseau serré des complicités, pour découvrir enfin, derrière quelques comparses, les chefs de la Mafia. La Mafia? Mais est-ce que cela existe ? Les témoins, les suspects, ouvrent à ce nom de grands yeux étonnés. Pourtant, en même temps que le capitaine mène son enquête, on voit, sur un autre plan, naître et grandir toutes sortes d'influences, plus ou moins secrètes, plus ou moins puissantes, qui, patiemment reconstituent la toile endommagée par Bellodi et sapent peu à peu les résultats de son enquête.

très bien mais un peu court... C'est presque un polar, mais tient plus de l'essai, sur la Sicile, la mafia, l'omerta, et les politiques au pouvoir.
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre est un régal ! Mais cependant, je ne vois pas le sens du titre... Pourquoi avoir appeler ce livre "Le jour de la chouette" ? Si quelqu'un a une réponse adéquate.. merci d'avance
Commenter  J’apprécie          01
Un petit livre sur la Mafia ( qui comme chacun sait dans les hautes sphères de la politique Italienne : n'existe pas ! ).
L'auteur nous montre les difficultés auxquelles est confronté un capitaine des carabiniers dans son enquête après un assassinat .
L'omerta ( loi du silence ) est ancré dans la culture sicilienne .Leurs méfiance vis à vis des continentaux et de tout ce qui vient de Rome rajoute aux difficultés .
Je ne sais pas quand ce livre à été écrit ( il semble " daté").Depuis les assassinats des juges Falcone et Borsellino et le départ en retraite de l'inamovible président de la démocratie-chrétienne : Giulio Andreotti , les "choses" semble avoir quelques peu évolués .
La Mafia ( qui n'existe toujours pas ! ) est -elle réellement touchée ?
Fait-elle le " dos rond" en attendant des jours meilleurs ?
Déjà des rumeurs sous-entendent des liens entre Berlusconi et la Mafia qui n'existe pas...
Commenter  J’apprécie          101
« Moi, en ce qui concerne l'observance de la bonne règle qui consiste à faire court également un récit, je ne puis dire que le temps m'ait manqué ; j'ai mis toute une année de travail, d'un été à l'autre pour raccourcir ce récit : non pas une année d'un travail intense, évidemment, mais en marge d'autres travaux et de préoccupations d'un ordre bien différent. le résultat auquel ce travail de coupure tendait à arriver, bien plutôt qu'à donner de la mesure, de la concentration et du rythme à mon récit, c'était de parer les révoltes éventuelles de ceux qui eussent pu se considérer plus ou moins directement atteints par mon récit. On n'ignore pas qu'en Italie il ne faut pas jouer avec le feu ; qu'on imagine ce qu'il en est quand on ne désire pas jouer, mais parler sérieusement. Les Etats-Unis peuvent présenter dans leurs récits et dans leurs films des généraux imbéciles, des juges corrompus et des policiers canailles. L'Angleterre aussi, la France aussi (tout au moins jusqu'à aujourd'hui), la Suède aussi et ainsi de suite. L'Italie n'en a jamais présentés, n'en présente pas, n'en présentera jamais.[…] Je ne me sens pas l'héroïsme de défier, de propos délibéré, des imputations de diffamation et d'outrage au gouvernement. C'est pourquoi, lorsque je me suis aperçu que mon imagination ne tenait pas suffisamment compte des limites imposées par les lois et, plus encore que par les lois, par la susceptibilité de ceux qui sont chargés de faire respecter ces lois, j'ai commencé à supprimer, supprimer, supprimer.
[…]
Inutile de dire qu'il n'existe pas, dans ce récit, de personnage ou de fait ayant une correspondance autre que fortuite avec des personnes existantes ou des faits qui se sont réellement produits. »

Mon avis :

J'aurais pu vous présenter la 4ème de couverture comme je le fais d'habitude ou encore vous faire un bref résumé « maison » comme ça m'arrive parfois mais cette fois-ci j'ai choisi de vous recopier partiellement la note écrite par l'auteur que j'ai trouvée à la fin de mon exemplaire du Jour de la chouette de Leonardo Sciascia. J'ai pensé, qu'en plus d'éveiller la curiosité, elle représentait assez bien le ton et l'ambiance du récit de Sciascia.
Car dans ce récit, Sciascia s'attaque à un des fléaux de l'Italie, à un sujet « tabou », vous l'aurez compris, il s'agit de la mafia.
Le Jour de la chouette se présente comme un roman policier, nous avons des assassinats, des témoins, des enquêteurs et des suspects. Ne vous attendez pas à un roman à suspense ou à la construction traditionnelle dans le style d'Agatha Christie. Non rien de tout ça ici.
La construction du texte se fait cinématographique, il n'y a pas de chapitres mais plusieurs séquences séparées par un blanc. Les séquences nous présentent chacune une scène, tantôt une scène d'interrogatoire, tantôt un dialogue entre deux mystérieux interlocuteurs dont on ignore les noms mais dont on devine au fur et à mesure de la conversation le statut social et la fonction.
Le tout est très court et se lit en quelques heures à peine, comme un film.
Le récit s'ouvre sur la première scène, celle d'un assassinat où Sciascia met en lumière une des caractéristiques de l' « état » mafieux : l'omerta, autrement dit la loi du silence. On a des témoins mais ils n'ont rien vu, rien entendu, ne connaissent personne et ne savent rien. C'est sur cette base fragile que le capitaine Bellodi va devoir mener son enquête.
L'action se situe en Sicile, le capitaine Bellodi est de l'Italie du Nord et ne connaît donc pas les « coutumes » locales et surtout ne compte pas s'y plier. Il va donc faire son travail consciencieusement avec tout le zèle nécessaire et fera grincer des dents.
Sciascia se serait inspiré d'un véritable enquêteur pour créer le personnage de Bellodi et se serait basé sur un livre écrit par cet enquêteur, un livre entièrement consacré à la mafia.
Vous aurez donc dans ce roman un aperçu des procédés mafieux, de la véritable toile d'araignée qu'est la mafia de la base aux plus hautes strates du gouvernement. Et vous verrez à quel point il est difficile de la faire tomber surtout lorsque même le gouvernement nie son existence (et on comprend pourquoi …)
Grâce à ce livre, j'ai notamment appris l'existence et le rôle qu'a joué un préfet très connu en Sicile pour son action : le préfet Mori surnommé le préfet de fer, envoyé par Mussolini pour porter un coup fatal et faire cesser les agissements de la mafia. Mori a eu les pleins pouvoirs pour son opération ( les moyens extrêmes employés par ce dernier transparaissent d'ailleurs à travers certains des propos que Sciascia met dans la bouche de ses personnages) et a bien failli réussir. Et on comprend ainsi pourquoi la Sicile s'est massivement pliée au fascisme.
Un conseil si vous choisissez de lire ce récit et si vous prenez la même édition que moi : ne lisez surtout pas l'introduction d'abord, elle en dit beaucoup trop et surtout donne des clés de compréhension. Mieux vaut donc la garder pour la fin.
Jusqu'à la fin, Sciascia nous livre là un récit assez politique et surtout réaliste, tellement réaliste qu'on pourrait le croire tiré d'une histoire vraie (peut-être ?) et j'ai d'ailleurs du mal à parler de ce livre comme d'un roman.
Mais le mieux est que vous jugiez par vous-même.



Lien : http://booksandfruits.over-b..
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (419) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
851 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}