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Citations sur Les Insolents (100)

Elle retourne dans l'entrée chercher ses sacs qu'elle emporte dans le salon et s'accroupit pour les ouvrir. Les déménageurs n'arriveront que dans cinq jours mais ce qu'elle a apporté suffira d'ici là. Du plus gros sac elle extirpe la couette, qu'elle est parvenue à compresser, en prenant soin de ne pas faire tomber l'ordinateur glissé dedans. Du deuxième elle sort l'oreiller avec la taie, le drap, la serviette, le rouleau de PQ, la cartouche de cigarettes, la trousse de toilette, les quelques tee-shirts, culottes et chaussettes de rechange. Pour le reste, elle fera avec le jean, le pull et les baskets qu'elle a sur elle. Elle emporte le dernier sac dans la cuisine pour étaler son contenu sur le plan de travail. L'assiette, la casserole, la passoire, la fourchette, le couteau, le mug, la boule à thé, le paquet de thé, les pâtes, l'huile d'olive, et le morceau de parmesan qu'elle a failli oublier ce matin dans le réfrigérateur de Margot. Elle va ensuite mettre le rouleau de papier dans les toilettes, la serviette et la trousse dans la salle de bains, puis elle revient chercher ce qui est pour le lit et emporte le tout dans la chambre du fond. Elle a beau avoir dormi tout du long dans le train, elle a besoin d'une sieste.
(p.23)
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La beauté est faite pour les gens qui ont le temps de l'absorber.
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Avoir un compte sur un réseau social sans être beaucoup liké, c’est comme la cage de l'animal au fond du zoo devant laquelle personne ne s'arrête. C’est la même violence que de jouer devant une salle vide, excepté que ce n’est pas uniquement en tournée, c'est tous les jours à chaque seconde. p. 163
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Mais en fait non, ce n'est pas avoir moins de chance si elle appelle, parce que la plupart des choses qui sortent de sa bouche dans ces instants-là sont si belles ou si justes qu'ensuite on les conserve mentalement comme des pierres précieuses extraites des profondeurs d'une terre dont on ne sait rien.
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Qu'est-ce qu'elle aimerait, là, si elle pouvait choisir ? Quelqu'un de cinglé qui lui mette la tête à l'envers, ou quelqu'un d'équilibré avec qui avoir des conversations nourrissantes devant la cheminée ? Putain, non, ni l'un ni l'autre, elle veut juste la paix.
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Ne jamais emménager dans un immeuble réputé pour son nombre de créatifs au mètre carré. On se dit qu’on ne risque pas de s’emmerder avec autant de passage ni de rester célibataire longtemps et, trois ans plus tard, au lieu d’être galvanisée d’habiter au cœur de la foutue culture, on se retrouve à fuir vers la
campagne pour ne plus jamais avoir de voisins.
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Une fille qui a les larmes aux yeux parce qu'elle ne sait pas où elle a trouvé le courage de tout quitter et qui espère que ça va aller. Qu'elle va faire de la bonne musique ici, qu'elle va continuer d'être sollicitée pour des projets importants même si elle n'est plus à Paris. Qu'elle va rester sur une pente ascendante, ou qu'au moins ses revenus vont rester stables. Qu'ils ne risquent pas de chuter au point qu'elle ne puisse ni repartir, ni garder la maison, et qu'elle se retrouve coincée dans un deux-pièces en province et finisse par se tirer une balle. Mais plus que tout, elle espère qu'elle ne va pas se perdre, qu'elle va continuer d'être ce qu'elle est, ou que ce qu'elle va devenir sera mieux qu'avant, et pas l'inverse.
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Une fille qui a les larmes aux yeux parce qu'elle ne sait pas où elle a trouvé le courage de tout quitter et qui espère que ça va aller. Qu'elle va faire de la bonne musique ici, qu'elle va continuer d'être sollicitée pour des projets importants même si elle n'est plus à Paris. Qu'elle va rester sur une pente ascendante, ou qu'au moins ses revenus vont rester stables. Qu'ils ne risquent pas de chuter au point qu'elle ne puisse ni repartir, ni garder la maison, et qu'elle se retrouve coincée dans un deux-pièces en province et finisse par se tirer une balle. Mais plus que tout, elle espère qu'elle ne va pas se perdre, qu'elle va continuer d'être ce qu'elle est, ou que ce qu'elle va devenir sera mieux qu'avant, et pas l'inverse.
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S'il lui restait quelques heures à vivre, elle viendrait sûrement s'asseoir sur un des bancs du chemin côtier face à la mer. Le bruit du ressac à quelque chose d'hypnotique, d'apaisant. Il y aurait quelque chose de rassurant à s'éteindre là, face à cette immensité immuable, cette permanence.
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Il marchait le long de l’écume et il en arrivait à la conclusion que tout manque de spiritualité, de dimension, d’humanité plus profonde, et sans doute que tout le monde le ressent, ce manque, quand on n’est pas distrait par les écrans. C’est pour ça qu’il relit Victor Hugo en ce moment, par besoin de héros qui inspirent, des héros symboliques avec des valeurs. Enfant, il entendait dire que la société progressait, mais c’est faux. C’est toujours la même soif de violence avec le même besoin de trouver quelqu’un à blâmer. Le quotidien devient plus luxueux ou plus confortable et on n’a plus les pieds dans la boue mais on est toujours des bêtes qui exploitent la faiblesse. Peut-être que finalement il n’y a ni bien ni mal ni paradis ni enfer ni karma, et que les raisons de ne pas faire de mal aux autres sont minces. La recherche d’harmonie, de noblesse d’âme, d’esthétique, tout ça est parti à la poubelle. Quiconque ne trouve pas le monde ou l’existence atroces vit dans une grotte. Il sait que s’il disparaît, faute d’avoir une femme et des enfants, l’argent qu’il a de côté ira forcément à sa mère. L’ironie. Elle qui a cessé de se comporter comme une mère le jour où elle a compris qu’il allait grave bien gagner sa vie. Mais peut-être que les petites communautés vont s’en sortir. Dans une communauté, chacun a un rôle, chaque chose a un sens et on a envie de faire des efforts pour que les gens qu’on connaît vivent le mieux possible. Mais quand on n’a pas le sentiment d’appartenir à quelque chose, il y a peu de chance qu’on se batte pour une cause. Si on ne se sent pas considéré par l’humanité en général, si on est tous insignifiants et interchangeables, pourquoi on s’emmerderait à avoir de la considération pour son prochain et son bien-être. La globalité est bien trop vaste. Notre prochain, tant qu’on ne le voit pas, il peut crever à boire de l’eau polluée, rien à foutre. C’est comme la viande. Tant qu’on ne voit pas l’animal mort, pas de problème. On achète des steaks hachés sous vide pour que l’inconscient ne fasse pas de lien. Comme à Auschwitz, pas de lien, toutes les choses qui conduisaient à la mort étaient séparées. Pas la même personne qui faisait descendre les gens des trains, qui les menait aux fours, qui appuyait sur les boutons, qui récupérait les chaussures et les lunettes. Successions de mini tâches d’une énorme machination qui conduit à l’annihilation, et tout le monde planqué derrière la responsabilité collective alors qu’elle était aussi individuelle. Quand tout est compartimenté, on ne fait que tondre des cheveux ou sortir sa carte bleue pour payer le steak.
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