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sur 244 notes
Autriche 1937 ...Le Preininger a été foudroyé par un orage lors de sa baignade...c'était l'un des hommes les plus riches de la contrée. Amateur de femmes, il aimait aussi la mère de Franz Huchel. Celle-ci, privée d'une partie de ses ressources qu'il lui adressait tous les mois, se voit contrainte d'éloigner son fils, de lui trouver un emploi. Ce sera chez Otto Tresniek, qui tient un bureau de tabac à Vienne. L'homme "doit une faveur" à sa mère...On n'en saura pas plus.
Après un long voyage en train, Franz découvre Otto, un invalide, amputé d'une jambe au cours de la première guerre mondiale. C'est grâce à cette jambe manquante qu'il a pu obtenir ce commerce. Franz fait connaissance avec un homme cultivé et découvre le monde des journaux. "Le poste de travail de Franz allait être un petit tabouret, près de la porte d'entrée. C'est là qu'il était censé rester tranquillement assis sans piper mot, à attendre les instructions - tant qu'aucune tâche plus urgente ne le requérait -, tout en s'employant à aiguiser sa cervelle et à élargir son horizon, autrement dit, à lire les journaux" et humer le tabac et les cigares....et l'air du temps.
Cet emploi lui laisse aussi du temps pour découvrir la vie viennoise et rencontrer Anezka, jeune fille un peu fantasque dont il tombe amoureux mais qu'il ne sait trop comment aborder. Alors il demandera à un vieux monsieur, toujours impeccablement vêtu qui fait partie des clients d'Otto Tresniesk...Sigmund Freud qui souffre d'un cancer, de l'informer, de lui parler de l'amour, de sa libido.....tendre et touchant.
Tout irait pour le mieux si les chemises brunes ne faisaient pas régner la peur qui devient terreur, lorsque des personnes disparaissent parce qu'elles sont juives, ou parce qu'elles sont trop critiques. Franz le vivra de près. Je n'en dirai pas plus.
"Ce qui se passe à l'heure actuelle dans le monde n'est rien qu'une tumeur, un cancer, un bubon de peste puant et purulent, qui va bientôt éclater et déverser son contenu répugnant sur l'ensemble de la civilisation occidentale."
La conscience politique du gamin, qui a de moins en moins de journaux à lire, va progressivement s'éveiller, du fait de ses lectures et de ses rencontres. le gamin va narguer le pouvoir et coller chaque jour un papier sur lequel figurera son rêve du jour...une résistance passive mais dangereuse face à la haine et la violence, face à Gestapo qui traque cet inconnu.
Peinture sociale d'une époque, de gens simples et de salauds.
Sujets mille fois évoqués dans la littérature. Mais Robert Seethaler le fait avec pudeur, grâce à la fraîcheur de Franz et à son ironie.
Un auteur à découvrir
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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L'homme qui couchait avec la mère de Franz et lui payait une maigre rente, un homme par ailleurs connu pour sa bonne humeur et sa générosité, pour ainsi dire un bon vivant, vient de mourir foudroyé, au sens propre, alors qu'il nageait dans un lac de montagne. Franz et sa mère se retouvent sans revenus et Franz quitte le Salzkammergut pour Vienne où l'attend Otto Tresniek, tenancier d'un tabac et probablement ancien amant de la mère. Mais ne vous en faites pas : les dates excluent toute filiation.

Franz arrive à Vienne, y découvre la trépidante vie métropolitaine, l'existence du nazisme - nous sommes en 1937 -, des Juifs et en paticulier fait la connaissance de Sigmund Freud amateur de cigares et habitué du kiosque Tresniek. Evidemment il tombe amoureux, mais à son âge cela est bien normal.

On sait que cette histoire ne va pas finir bien, que la politique, l'Anschluss et le fascisme vont perturber le cours des choses...

Et en effet, si le roman péche un peu par son aspect déjà lu - déjà vu - par son côté quelque peu prévisible: le jeune homme qui monte à la ville n'est pas forcément un héros des plus inattendus; la montée du nazisme n'est pas non plus un sujet que la littérature a ignoré; si ce roman est donc pour le moins prévisible, il se rattrappe et de loin par la beauté de son style et les quelques trouvailles qui font que ce livre accèdera à une bonne place dans la mémoire de ses lecteurs. Parmis ces trouvailles: la mort de l'homme de la mère de Franz est un morceau d'antologie; les récits de ses rêves que Franz affiche à la vitrine du tabac; le personnage attachant de Sigmund Freud; l'attitude horripilante mais bien réaliste d'Aneska, l'amoureuse de Franz...

Pour résumer: un très bon livre que je conseille particulièrement aux jeunes lecteurs et qui mérite le grand succès de librairie qu'il a connu dans le monde germanophone, où il est déjà devenu un classique moderne.
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Je retrouve ici un auteur, Robert Seethaler, que j'avais découvert et apprécié lors de la lecture d'Une vie entière.

J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre une année de la vie du jeune Frantz dans l'Autriche des années 1937-38.

Ce jeune homme se retrouve à Vienne où, assis sur le tabouret qu'il occupe dans le bureau de tabac d'Otto Tresniek, il va pouvoir observer les changements dans la ville, dans le pays et bientôt dans le monde.

Parmi ses clients, il y a notamment un homme duquel il va se rapprocher au fils des semaines, le professeur Freud.

Dans la ville, il va découvrir l'amour, l'antisémitisme et la violence des nazis.

J'ai aimé la façon dont l'auteur nous montre au fil des pages le changement.
Comment petit à petit, on s'habitue à ces nazis et à leurs idées dans le pays.
Comment petit à petit, certains vont révéler leur vrai visage.
Comment petit à petit, par conviction, par peur ou par indifférence, on peut accepter l'inacceptable.
Et comment grâce à cela, Hitler et les nazis ont réussi à faire tout ce qu'ils ont fait pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Une bonne lecture sur un sujet qui m'intéresse particulièrement.
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Le tabac Tresniek, le cigare de Freud et des niaiseries
Ce livre d'un scénariste allemand restitue (avec justesse ?) la période précédent juste l'Anschluss en Autriche à travers l'éducation sentimentale d'un jeune paysan dans la Vienne populaire. 1937 : Franz Huchel, dix-sept ans, se rend à Vienne pour travailler dans un bureau de tabac, le Tabac Tresniek, nom du patron qui a perdu une jambe à la guerre.

Plutôt mince, mais les arguments ténus donnent parfois des livres remarquables. Une fois de plus je me suis fait avoir par la présentation de la quatrième de couverture.

Le livre, d'après celle-ci, a connu un grand succès dans les pays germanophones. J'avoue que je saisis mal pourquoi : parce qu'il se situe dans une période particulièrement sensible ? Parce que le garçon parle de ses problèmes sentimentaux à Sigmund Freud et lui offre des cigares en échange ? Parce que l'auteur est connu des médias ?

« Par la grâce d'une langue jubilatoire, d'une intrigue où la tension ne se relâche pas, et de personnages forts et attachants, voici un roman qui se lit d'un trait . » Etc, etc.

La personne qui a pondu la quatrième de couverture bénéficie de toute mon admiration.
Le tabac Tresniek
Robert Seethaler
Élizabeth Landes (traduit de l'allemand)
Sabine Wespieser, 258 p., 21 €
ISBN : 978-2-84805-167-3
Lien : http://nicole-giroud.fr
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Franz, jeune de homme de 17 ans, innocent, ne connaissant rien du monde arrive à Vienne pour travailler avec un buraliste, mutilé de guerre et ancien amant de sa mère. Nous sommes en 1937 et Hitler a des vues sur l'Autriche.
Franz va tomber amoureux, va rencontrer Freud et s'attachera au buraliste qui continue à accueillir les juif dans son tabac.
Le regard est naïf, il ne comprend pas vraiment ce qui se passe mais il sent parfaitement que le monde ne tourne plus rond. Sa conscience lui dicte ce qu'il doit faire
Le style de Robert Seethaler est si agréable et jamais monotone. L'ambiance de cette période de l'Histoire est parfaitement rendue.
Les dialogues sont savoureux et les lettres entre Franz et sa mère un régal.
Un roman simple mais profond.
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Etre brutalement projeté de la quiétude des bords d'un lac de Haute-Autriche à l'atmosphère éruptive de Vienne, en l'été 1937, a de quoi chambouler la raison d'un garçon de 17 ans. le Tabac Tresniek est le portrait d'une ville qui s'apprête à se donner à un moustachu arrogant, à travers les yeux d'un candide qui va découvrir pêle-mêle l'amour, le chagrin, la nostalgie, la politique, la délation, le racisme et la révolte. Robert Seethaler est particulièrement inspiré pour décrire l'air du temps d'alors : la légèreté viennoise qui se délite face à la montée de l'intolérance et de la haine. le livre est pourtant frustrant dans une narration qui explore plusieurs pistes sans approfondir ses sujets : l'amitié naissante avec un vieux client nommé Sigmund Freud reste ébauchée et assez improbable, les personnage de Tresniek, le buraliste unijambiste, et de la mère du héros manquent également de chair et les tourments amoureux du jeune homme prennent une place parfois démesurée. L'équilibre du livre est menacé par ces thèmes qui se cognent les uns aux autres et se marient difficilement. On rétorquera avec raison qu'ils ne font que correspondre à l'état d'esprit embrumé et déstabilisé d'un adolescent qui apprend sa vie d'homme dans un climat vicié à mille lieues de l'existence sans soucis qu'il a connu jusqu'alors. Roman d'apprentissage dans une époque trouble, le Tabac Tresniek laisse un sentiment partagé tout en restant une lecture globalement agréable qui donne envie de revenir un jour à cet auteur autrichien.



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Lorsque Franz Huchel part de son paisible village de montagne pour se rendre à Vienne troublée et turbulente en 1937, c'est un voyage au coeur des ténèbres. Car c'est l'année qui précède l'annexion de l'Autriche par Hitler, et la vie dans le bureau de tabac de son oncle, où il travaille comme commis, est sur le point de changer.
Le magasin dessert un quartier d'habitants de la classe moyenne, parmi lesquels Sigmund Freud, avec qui Franz, grâce aux cigares préférés du professeur, se lie d'amitié lorsqu'il tombe amoureux d'une bohémienne. Mais le jeune homme ne pourra pas suivre longtemps les conseils de son mentor: son oncle est bientôt attaqué pour avoir servi des clients juifs et sa boutique est vandalisée. Lorsqu'il meurt en détention au siège de la Gestapo, son neveu organise une série de manifestations qui le mettent en péril.
En attendant, Freud et sa famille se préparent à quitter le pays.

Le bureau de tabac est un tendre roman d'initiation qui se déroule à une époque où les lumière de la civilisation Viennoise était sur le point de s'éteindre, et ses descriptions d'une ville au bord de la destruction sont vibrantes et inoubliables.
Les représentations sont tout aussi fascinantes lorsque l'imagination de Franz revient sur sa maison d'enfance, une arcadie en voie de disparition, qui est envahie par le nazisme et ses horreurs, comme en témoignent avec éloquence les lettres de sa mère.
Comment un jeune homme sensible peut-il survivre à ce cauchemar sans les consolations de l'amour ? Franz parcourt les rues de Vienne à la recherche de l'insaisissable Anezka, mais lorsqu'il la retrouve, ce sont la tragédie et la souffrance qui arrivent.
Le désir et la poésie, ainsi que l'histoire et le drame, sont les moteurs de ce roman,
qui décrit l'enfance et l'innocence perdue de Franz avec une clarté... cinématographique.
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Vienne, août 1937, Franz Huchel quitte sa mère et ses montagnes de Haute-Autriche pour venir travailler dans le bureau de tabac de son oncle Otto Tresniek. Selon ce dernier, un bon buraliste doit lire tous les journaux qu'il vend. Aussi Franz occupe-t-il une grande partie de ses journées de travail à lire la presse. Triste période puisqu'elle correspond à la montée d'Hitler. Les Juifs sont de plus en plus stigmatisés et mis au ban de la société. Otto Tresniek en fera les frais puisqu'il continue à les accepter comme clients. Si l'actualité n'a rapidement plus de secret pour Franz, il n'en va pas de même pour les sentiments et plus particulièrement pour les femmes et l'amour. Il apprendra aux côtés du « docteur des fous » Sigmund Freud et surtout dans les bras d'Anezka une jeune femme ronde de cabaret peu farouche dont il tombe éperdument amoureux. Lecture agréable et en même temps qui ne m'a pas particulièrement touchée. Je pense que je l'oublierai rapidement.
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Un jeune autrichien doit quitter sa province natale. Sa mère le fait embaucher chez un ami à Vienne qui tient un tabac. Franz va vite s attacher au buraliste unijambiste et surtout sympathiser avec un client, le vieillard Freud. Nous sommes en 1937, la propagande de Hitler envahit les journaux et le reste aussi, alors que le corps et le cerveau de Franz, comme tout adolescent, est empli des préoccupations des choses de l amour. Parce que, quel que soit le contexte, les étapes de chaque construction individuelle continue.

J ai retrouvé cette belle écriture dont j ai fait la connaissance avec « Une vie entière ».
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Autriche 1937 : Franz quitte sa mère pour aller travailler à Vienne chez le buraliste Otto Tresniek. Ce jeune garçon naïf va apprendre la vie aux côtés de son employeur, au gré des rencontres, notamment une jeune fille dont il tombe fou amoureux, et un vieil homme nommé Sigmund Freud. Franz aborde les gens et les situations avec simplicité et franchise, ce qui fait son charme, mais aussi sa vulnérabilité, dans cette époque troublée, au bord du gouffre,. C'est un roman d'apprentissage qui se lit d'une traite. Superbe découverte littéraire !
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