Ode
Me revêtir de ton architecture ; devenir l'un de tes vaisseaux...
(Jadis j'habitai des cathédrales.
Priant de plaisir ou de pleurs, endossant la voûte en berceau,
Verrier des lumières abyssales.
Je me faisais le grand logis recouvrant la foule en ferveur
J'étais
INotre-Dame-des-Rumeurs.) —
Thibet pieux ! médiéval, o jaillissant de la prière,
Pays qui se renverse en arrière
Ainsi qu'un regard révulsé ou des sourcils peints à rehaut
Visage fuyant de bas en haut :
Encorbellement à rebours !
Embrasure trapézoïde :
Fenêtre plongeant sur le solide !
Château bâti pour résister en sa logique inclinaison :
Seigneur !
Notre-Seigneur-de-Raison !
Ce n'est plus pilier maçonné, ni pilastre ni mascarade
Ni cœur appareillé d'oraison :
Toute la masse qui s'en vient contrebuter à ta façade :
Un mont, seul, épaule ta maison.
Vent des royaumes
Lève, voix antique, et profond
Vent des
Royaumes.
Relent du passé ; odeur des moments défunts.
Long écho sans mur et goût salé des embruns
Des âges ; reflux assaillant comme les
Huns.
Mais tu ne viens pas de leurs plaines maléfiques :
Tu n'es point comme eux poudré de sable et de brique,
Tu ne descends pas des plateaux géographiques
Ni des ailleurs, — des autrefois : du fond du temps.
Non point chargé d'eau, tu n'as pas désaltéré
Des gens au désert : tu vas sans but, ignoré
Du pôle, ignorant le méridion doré
Et ne passes point sur les palmes et les baumes.
Tu es riche et lourd et suave et frais, pourtant.
Une fois encor, descends avec la sagesse
Ancienne, et malgré mon dégoût et ma mollesse
Viens ressusciter tout de ta grande caresse.
Elégie sur le royaume Tchong.
Je suis celui-là que son Royaume.
A déconforté,... oh !...
Je quitte l'ingrat et mon arôme
M'en vais effeuiller, oh !...
Je vais présenter de mes deux paumes
Levées, mon savoir, — oh !...
A d'autres qui daignent par des baumes
Le bien recevoir, — oh !...
Mais celui-là même qui me chasse
S'en vient avec moi, — oh !...
C'est lui que je trouverai en place
De mon nouveau Roi — oh !...
Maître et serviteur dans la même âme
J'emporte et j'unis, — oh !...
L'ordre et la révolte en un dictante
Commun d'ennemis.
Vent des royaumes.
Lève, voix antique, et profond Vent des Royaumes.
Relent du passé ; odeur des moments défunts.
Long écho sans mur et goût salé des embruns
Des âges ; reflux assaillant comme les Huns.
Mais tu ne viens pas de leurs plaines maléfiques :
Tu n'es point comme eux poudré de sable et de brique,
Tu ne descends pas des plateaux géographiques
Ni des ailleurs, — des autrefois : du fond du temps.
Non point chargé d'eau, tu n'as pas désaltéré
Des gens au désert : tu vas sans but, ignoré
Du pôle, ignorant le méridion doré
Et ne passes point sur les palmes et les baumes.
Tu es riche et lourd et suave et frais, pourtant.
Une fois encor, descends avec la sagesse
Ancienne, et malgré mon dégoût et ma mollesse
Viens ressusciter tout de ta grande caresse.