AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,37

sur 38 notes
5
4 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre reçu par hasard grâce au pique-nique Babelio et sur lequel je ne me serais certainement pas penchée autrement, il s'agit d'une très belle surprise sur des thèmes qui évoquent beaucoup de choses pour moi : la dépression, le mal de vivre, le sens qu'on donne à sa vie ou les limites entre normalité et folie.
L'écriture est riche et belle, il y a plein de jolis passages, et très évocatrice, très fidèle à ce que l'on peut ressentir au coeur de l'angoisse ou de la dépression profonde.
L'histoire est celle de Peter Seurg, universitaire et écrivain en perdition, nous le suivons tout d'abord à travers les yeux de son voisin, puis au coeur de ses pensées et de ses tourments, au cours des quelques mois précédant sa "disparition".
Ce fut une lecture très enrichissante pour moi, qui aurait été parfaite si l'on excepte l'épilogue qui n'en est pas vraiment un et qui m'a laissée un peu pantoise.
Une très belle plume en tout cas que celle de Philippe Ségur, peut-être me laisserai-je tenter par un autre de ses ouvrages...
Commenter  J’apprécie          150

Au coeur d'une forêt des Pyrénées, Peter Seurg, grand admirateur d'Hermann Hesse, disparaît, on l'appelait « le chien rouge ».
D'abord le long prologue du voisin ,assez éloigné tout de même ; il présente Peter Seurg au lecteur , puis il fait paraître le manuscrit écrit par celui-ci avant de disparaître.
« C'était donc l'histoire d'un homme qui ne voulait pas officiellement mourir, mais faisait tout pour y arriver sans avoir l'air de l'avoir voulu, »
C'est exactement l'attitude qu'emprunte P.Seurg après avoir disjoncté comme on le dit familièrement.
Il veut retrouver une plénitude, une liberté, il se sent aliéné par son milieu bourgeois et ses corollaires, travail, mariage, enfants, il veut se retrouver comme ces chiens qui n'ont pas connu l'humiliation du canapé, du panier douillet.
Et ce n'est pas si simple.Pour soigner cette dépression, des psys lui concoctent des cocktails d'enfer, auxquels il ajoute beaucoup d'alcool , belle descente.Il rencontre une jeune femme , mais se conduit comme un crétin.
Il s'arrache à la ville et essaie de se désintoxiquer dans cette forêt perdue .Mais si la crise s'achève,si la lucidité revient, quelle vie s'offre à lui….
Texte littéraire sans fioritures et sans concessions ; belle écriture, forte, et surtout bel examen de la vie d'un quinquagénaire qui cherche le moyen(le seul?) de retrouver la liberté sauvage qu'il a perdue, mais l'a t-il un jour ressentie ?
Merci aux Edts Buchet-Chastel et à NetGalley pour la découverte de ce beau texte.
Commenter  J’apprécie          92
Le chien rouge, c'est Peter Seurg, un homme qui a suivi les chemins qu'on a tracés pour lui, afin de plaire à ses parents, à ce que la société attend de lui. Professeur d'université reconnu et apprécié, tant par ses pairs que par ses étudiants, écrivain, père de famille, quand son rêve aurait été d'être un artiste. Mais enfin, la vie d'artiste, ce n'est pas un avenir honorable, et puis, les artistes meurent tous jeunes, on le sait bien ! En tout cas c'est ce que sa mère lui répète depuis toujours.

Dans sa maison perdue dans les Pyrénées, avec cette jeune femme qui partage désormais sa vie, Peter essaie de se conformer à l'image que l'on attend de lui. Jusqu'au moment où cette société et ses règles lui pèsent tant qu'il décide de se libérer de tout, de s'affranchir de toutes les contraintes, sociales et politiques entre autre, de ces dictats que la société de consommation nous a imposé peu à peu, et auxquels nous nous laissons prendre. Meubles, objets, souvenirs, relations, tout est jeté, expulsé, brulé. Et Peter va désormais brûler sa vie par tous les bouts, tous les extrêmes, pour écrire et se réaliser enfin.

Mais se lâcher, se donner à fond dans la création, dans l'excès, tout abandonner pour écrire, boire, prendre drogues et psychotropes, est-ce la solution ? Est-ce réellement là que se trouve son idéal de vie ? Et s'il fallait fuir le monde dans lequel nous vivons pour se connaitre enfin, au risque de se perdre à jamais.

Nous suivons cet homme, d'abord décrit par son voisin, qui l'a regardé vivre de loin, puis par son manuscrit, nous découvrons son cheminement intérieur, sa libération, et son emprisonnement aussi, dans cette camisole chimique qu'il s'impose, puis qu'il subit, et dont enfin il se libère.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/12/21/le-chien-rouge-philippe-segur/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          80
Philippe Ségur, dans le chien rouge, nous raconte l'histoire de Peter Seurg - anagramme de de Segur, mêmes initiales (PS), récit autobiographique ? - qui a acquis une bonne situation et qui est isolé au coeur d'une forêt des Pyrénées pour tenter de soigner une profonde dépression.
L'auteur nous décrit donc le cheminement de cet homme tourmenté, épris d'idéal, qui se nomme lui-même le chien rouge et qui va tenter de sortir de cet état.
Philippe Ségur réussit à faire une critique extraordinairement puissante et impitoyable de notre société en faisant le bilan catastrophique de son système politique.
C'est cette satire fine et réfléchie des contradictions de la société moderne qui m'a le plus plus passionnée dans ce roman.
Commenter  J’apprécie          80
Peter Seurg est professeur d'université, a une femme jeune et charmante, bref, « une bonne situation » comme on dit. Un jour, pourtant, il se demande si cette vie qu'on a choisie pour lui le satisfait vraiment. D'antidépresseurs en bouteilles d'alcool, d'expériences extrêmes en trips psychédéliques, il se lance dans une quête éperdue d'identité, de liberté, de vérité. Un roman prenant, incisif, sans concessions, qui pose la question de l'identité, des choix, et des désirs profonds, en remettant en cause les chemins tout tracés, les carcans, les apparences, les conventions sociales.
Commenter  J’apprécie          50
Peter s'est engagé dans une voie qui n'était pas forcément son choix mais dictée par la raison parentale. Une vie bourgeoise bien trop rangée et lisse, une profession de prof d'université dans laquelle il ne se reconnaît plus et un chaos domestique vont le plonger dans une dépression sévère.
« J'étais plus aliéné que jamais par mon métier et je vivais chez moi le chaos de la mésentente »
Ivre de liberté en lutte contre l'injustice, il se sent dans cette société comme un loup isolé de sa meute condamné à errer en solitaire.
Une solution s'impose à lui, se retirer du monde en se refugiant dans une maison au coeur d'une forêt et rompre toute communication avec
le monde extérieur pour aller au bout lui-même.
« L'épreuve de vérité allait enfin commencer ».
En quête de sens et d'équilibre entre le corps et l'esprit, les expériences vont se multiplier jusqu'à un ultime voyage hypnotique au plus profond de son inconscient.
Cet excellent roman en plus d'être une agréable lecture qui pousse à la réflexion philosophique, nous donne envie de se replonger dans l'oeuvre d'Herman Hesse.
Commenter  J’apprécie          50
Un livre sur la dépression mais absolument pas un livre déprimant. Au contraire, on trouve dans ce roman de l'énergie, de la rage, de la mélancolie, de la politique, de belles descriptions de nature et une langue qui parfois m'a rappelé les sensations que j'avais en lisant du Maupassant.

Peter Seurg est un professeur d'université en droit apprécié de ses étudiants et de ses collègues. Il a dans un premier temps de sa vie, vécu « dans les clous » bourgeois  avec une vie de famille traditionnelle. de beaux passages décrivent cette nostalgie qui peut le prendre lorsqu'il repense à la chaleur des rendez-vous familiaux avec ses beaux parents.
En même temps, il est en révolte contre la société, la mondialisation, la consommation. Et cette révolte grandit en lui comme un chien furieux, lui qui aurait voulu être artiste.
Divorcé, il entame une histoire compliquée avec une étudiante plus jeune que lui. Il est tiraillé entre différents sentiments car les moments de bonheur alternent avec les disputes et l'exaspération.
On a vraiment l'impression d'avoir une loupe qui permet de voir au microscope comment on peut dégringoler à l'intérieur, arriver à donner le change quelques temps, se battre avec l'aide des médicaments ou de l'alcool ou du sport, et tout cela en essayant de paraître normal aux yeux des autres.

Le personnage principal est extrêmement attachant par sa révolte.
Et je dois dire que j'ai adoré l'écriture. Cela fait longtemps que je n'avais pas lu un livre écrit en partie au passé simple. Il y a un rythme et une énergie étonnante par rapport au thème. L'humour n'est pas absent et même parfois le cynisme.
Arrivée à la fin, j'ai envie de le relire .
J'ai reçu ce livre dans le cadre de masse critique. C'est vraiment un titre à découvrir. I

Commenter  J’apprécie          30
Pieter Seurg est un professeur d'université qui se dédie à la recherche et à l'écriture de romans. le narrateur, un peintre installé dans la montagne pyrénéenne pour ses magnifiques paysages, fut son voisin pendant deux ans et l'a croisé régulièrement, en compagnie d'une jeune femme avec laquelle il se disputait souvent. Il nous présente Pieter Seurg comme un intellectuel fasciné par l'écrivain Herman Hesse et versé, comme ce dernier, à la fois dans l'introspection et dans l'action, celle « d'une conscience sociale en révolte ».

« le chien rouge », comme Pieter Seurg aimait à s'appeler lui-même, disparaît subitement, laissant un manuscrit dans la boîte aux lettres de son voisin. C'est ce manuscrit que le peintre nous propose à la lecture dès le second chapitre. On y découvre la lente descente aux enfers que Pieter Seurg a subie : au départ simple mal être, puis rejet de la société qui l'entoure et à laquelle il ne comprend plus rien, le tout aggravé par l'inévitable fin de sa relation avec la belle Neith. Au fil des semaines, Pieter Seurg s'effondre et touche le fond, faisant l'expérience des médicaments, puis de la drogue et de moments psychédéliques dans un festival « Burning man » (mouvement des « Brûleurs » ou « Burners » que j'ai découvert à cette occasion).

Pieter Seurg place la fin de sa relation avec Neith au centre de son désespoir, mais cette relation, loin d'être parfaite, était fantasmée. En fait, l'homme est en révolte contre la société et recherche, avant tout, à donner un sens à sa vie. Son récit est introspectif mais non dénué d'action. Il se bat, il est en quête d'absolu, ce qui rend le personnage attachant. Un parallèle peut certainement être établi avec le roman culte de Herman Hesse, « le loup des steppes », que je n'ai malheureusement pas lu (mais que « le chien Rouge » m'a obligée à rajouter à ma Pal).

J'ai toutefois regretté que la critique sociale, ébauchée au début du récit, ne soit pas plus présente : elle est en fait juste évoquée, le propos de Philippe Ségur (Seurg ?) étant de traiter sa dépression, elle seule. Ceci dit, le roman sonne juste, -il est clairement autobiographique-, l'écriture est fluide tout en étant précise et poignante, ce qui en fait un des très bons crus de cette rentrée littéraire.

« le chien rouge » est le premier roman que je lis de Philippe Ségur. Une très belle découverte qui m'a donné envie de lire d'autres livres de cet auteur.
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          20
Je termine à l'instant le Chien Rouge de Philippe Ségur.
C'est le récit de Peter Seurg (même les mauvais en anagrammes devraient comprendre !) ou la descente aux enfers d'un quinqua, hyper-sensible et torturé qui fout ses tripes sur la table.
Vie bourgeoise planifiée ou bien chaotique mais libre ?
Prof de droit à l'université ou artiste ?
Et les femmes dans tout cela ?
Une introspection sombre mais juste.
Une authenticité qui touche, sans compromis, sans filtre.
Je ne connaissais pas Philippe Ségur, mais son dernier-né me donne envie d'en lire un peu plus.
« Seulement pour les fous » est la phrase que l'on retiendra.
Je suis ravie de faire partie de ceux-là.... et vous ? 🙂
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (116) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3661 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}