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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Par ces belles journées ensoleillées, êtes-vous un « bosatto » (« un être assis paresseusement et qui ne fait pas ce qu'il a à faire ») ? Contemplez-vous le « komorebi » (« le soleil qui filtre à travers les arbres et les jeux de lumière sur le sol ») ? 
Je dois avouer que je raffole de ces mots japonais dont il n'existe aucun équivalent dans notre langue comme par exemple le fameux « tsundoku » qui consiste à empiler des livres sans forcément les lire... J'aime beaucoup aussi la notion d'« irusu », le fait de prétendre être absent quand quelqu'un frappe à notre porte… (On ne fait jamais, ça, nous...) Ou encore (celui-ci est excellent !), savez-vous ce qu'est une « nito-onna » ? C'est une femme qui consacre tellement de temps à son travail qu'elle n'a même plus le temps de repasser ses chemises et donc ne porte que des hauts tricotés. (No comment...)
Eh bien, pour en venir à notre livre, sachez que derrière ce titre un peu mystérieux de « Nagori », se cache une définition toute poétique : il s'agit, en effet, de « la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter », sous-titre de ce petit livre qui m'a littéralement enchantée ! Vraiment, j'en ai dégusté chaque page, j'ai souligné une quantité incroyable de pensées, de réflexions, d'anecdotes. D'ailleurs, j'aurais bien du mal à définir ce genre de texte qui se situe entre l'essai et la poésie. L'écriture est simple mais ce qui est dit vous saisit : je n'ai cessé de me demander « Tiens, effectivement, pourquoi n'y ai-je pas pensé avant, pourquoi ne me suis-je jamais fait cette remarque ? » Et même les constats apparemment les plus banals  vous invitent à reconsidérer votre quotidien, vos habitudes, le monde qui vous entoure et, bien sûr, Nagori vous initie de façon extraordinaire à la pensée japonaise. Quelle richesse !
Le thème central du roman est celui de la saison, autrement dit, de la temporalité. L'on entend souvent qu'il faut consommer des produits de saison, ce dernier mot étant bien compliqué à définir ! Dans certains pays, il y en a deux, ailleurs on peut en compter plus de vingt, ailleurs encore, il n'y en a aucune ! Et puis, vous la connaissez, vous, la saison de la banane, celle du kiwi ou du gingembre ? Ces produits de consommation courante n'auraient-ils pas de saison ? La notion de saison est donc bien relative...
On a tendance à oublier qu'il n'y a encore pas si longtemps, les gens dépendaient des saisons, de ce que la météo leur réservait : un printemps trop froid ou de fortes pluies et ciao la récolte ! Et la famine s'installait durablement... Dorénavant, on va chercher ailleurs ce qu'on ne produit plus, on est donc moins dépendant des saisons.
Et puis, il faut réaliser que de nos jours, se mélangent dans nos assiettes des produits à la fois de temporalités différentes (de « saison » et « hors saison ») mais aussi d'origines géographiques différentes, ce qui était impensable encore au début du XXe siècle. Étrange, non, quand on y pense ?
Pourquoi au fond, sommes-nous tellement attachés à cette notion de saison ? Peut-être parce que nous avançons de façon linéaire vers la mort tandis que les saisons ont ce caractère cyclique qui nous rassure, elles sont liées « au renouveau, à la renaissance » et selon l'auteur « si l'on est mal à l'aise avec les produits « sans saison » ou « hors saison », c'est qu'ils désactivent la sensation du temps cyclique ; du coup, la seule temporalité qui demeure est le temps linéaire, qui marche vers la mort. » D'ailleurs, les Japonais sont très attachés au temps cyclique : la poésie japonaise, notamment le haïku, utilise des « mots de saison » : beaucoup de mots sont en effet étroitement reliés à une saison et paraît-il qu'il en existe des dictionnaires entiers !
Au Japon, on considère qu'un aliment peut-être consommé à trois stades : hashiri (le primeur), sakari (la pleine saison) et nagori (l'arrière-saison) ; le fruit de nagori est le dernier que l'on goûte, il faudra attendre l'année d'après pour le déguster, si l'on est vivant !
Il porte en lui beaucoup de nostalgie : l'étymologie du mot se rapporte au nami-nokori, le « reste des vagues », qui désigne « l'empreinte laissée par les vagues après qu'elles se sont retirées de la plage. » Je vous le disais, tout est poésie dans ce petit recueil… « Le goût de nagori annonce déjà le départ imminent du fruit, jusqu'aux retrouvailles l'année suivante. On le déguste précisément, comme si l'on voulait faire durer le goût le plus longtemps possible dans le palais. Puis peu à peu, le goût se dissipe, comme le son de la cloche. On accompagne son départ, on sent que le fruit, avec son goût, s'est dispersé dans notre propre corps. On reste un instant immobile, comme pour vérifier qu'en se quittant, on s'est aussi unis. »
Mais l'humain est allé parfois jusqu' à effacer cette temporalité circulaire, par exemple lors de l'accident nucléaire de Fukushima : « On ne pourra plus cueillir les herbes printanières pour les déguster, les fruits ne seront plus comestibles, et les oiseaux qui s'en nourrissent seront contaminés. » Nous nous sommes coupés de cette nature qui nous enchantait. En effet, cet accident nucléaire introduit une troisième temporalité qui annule les deux précédentes car il faudra des dizaines et des dizaines d'années pour que la radioactivité cesse et que l'on puisse de nouveau apprécier les bienfaits de la nature. D'une certaine façon, le cycle des saisons s'est interrompu à Fukushima : on peut voir mais sans toucher ni manger...
Nagori est un petit livre de sagesse qu'il faudrait toujours avoir avec soi pour y lire quelques phrases : il nous apprend à voir le monde d'un oeil nouveau, à renouer avec ce qui nous entoure et surtout, il nous invite à goûter au temps et à la vie.
Pour finir, je ne résiste pas au plaisir de vous initier à un mot magnifique dont parle Ryoko Sekiguchi dans son livre : il s'agit de la coutume de l'o-miokuri qui « consiste à raccompagner la personne qui s'en va » jusqu'à ce qu'on ne la voie plus : « Omiokuri,c'est « raccompagner (okuru) du regard (mi) » ».
Comme c'est beau…
Une dernière chose : je suis abonnée au compte Instagram de Ryoko Sekiguchi et franchement… je me régale !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Très joli livre, plein de poésie, de nostalgie, de réalisme sur la temporalité, l'écoulement des saisons, le mystère de savoir si celle qui vient de nous quitter reviendra telle que nous l'attendons ou si c'était peut-être la dernière.

"Encore un sombre hiver jeté sur nos printemps!" se plaignait Victor Hugo, mais pour Ryoko Sekiguchi la saison ne s'enfuit pas, on peut en conserver la saveur par exemple à travers celle des pommes restées sur l'arbre tout un hiver pour être dégustées après que le gel leur ait offert un nouveau goût, sublime.

C'est aussi un livre sur la cuisine des saveurs, l'art de déguster tel ou tel plat, précisément dans sa saison, en sachant l'accompagner de tout ce qui peut en valoriser les saveurs, en utilisant les légumes, fruits, plantes diverses jusqu'au bout de chaque saison pour en retrouver le goût attendu lors de l'arrivée de la saison suivante.

Les nombreuses descriptions des produits dégustés ou préparés par Ryoko Sekiguchi sont un réel plaisir de lecture et donnent l'envie de s'immerger davantage dans la culture japonaise du temps, de l'instant, de la saveur.

L'évocation de Rome et de la villa Médicis est un grand moment de ce court livre qui parvient à produire une extraordinaire densité en peu de pages. Et ces 100 ingrédients pour ce repas extraordinaire préparé par Ryoko font rêver les papilles devenues encore plus sensibles au terme de cette très belle lecture.


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Sur la table basse une bouteille de Pinot noir de Bourgogne parce qu'il se boit en petit comité d'amis qui vont parler littérature, émotions, de la vie... du sel de mer pour relever les petites tomates et les rondelles de concombre. Des crackers.
En fond sonore Bardot chantant « La Madrague « Si une chanson est bien nagori c'est celle-ci.

Nagori c'est le titre de ce livre de Ryoko Sekiguchi qui m'a totalement charmé.
Et pourtant il parle de nostalgie. Une notion appliquable a tout : saisons, amour, littérature, cuisine....
On la ressent dans le corps aussi bien que dans la mémoire ou l'âme.

Nostalgie n'est ni souffrance ni tristesse : une saison qui s'evanouit, c'est pour donner la place à une autre. le sillage qu'elle laisse peut être empreint de regrets, ce parfum mélancolique reste dans notre mémoire.

Ce livre parle de fruits, de poissons, de thés et de saisons qui ne sont pas toutes au même moment pour tout le monde. Nous attendons la saison des fraises mais nous mangeons des kiwis toute l'année or il doit bien y avoir une saison des kiwis, non ?

Ce livre m'a particulièrement captivé car il me semble qu'on touche avec lui à ce concept clé du bouddhisme : l'impermanence. Il faut de la sensibilité et de la patience pour l'accepter.
Ryoko Sekiguchi en nous parlant des cycles et de l'ephemere nous accompagne sur cette voie émotionnelle.
J'aime les rituels attachés au cycles des saisons. Je commence déjà à penser à la floraison des cerisiers japonais du Parc de Sceaux, dans un mois je pense. Et j'ai déjà la nostalgie de voir tomber les pétales à peine fleuris déjà fanés....
Le mois d'octobre est dit mois de nagori parce que l'art du thé considère l'automne comme la fin de l'année. Je suis née au mois d'octobre, cela explique peut-être mon côté mélancolique :-)

Il y a beaucoup de choses et d'idées subtiles, délicates et profondes dans ce petit livre.
Je suis très reconnaissante à Ryoko Sekiguchi de l'avoir écrit pour nous les montrer.
Et Lucia-Lilas qui a écrit un super commentaire grâce auquel j'ai découvert ce Nagori, je l'embrasse très fort !

🎵 Sur la plage abandonnée
Coquillages et crustacés
Qui l'eût cru déplorent la perte de l'été
Qui depuis s'en est allé.

🎶🎵 Pourtant je sais bien que l'année prochaine
Tout refleurira et nous reviendrons
Mais en attendant je suis en peine de quitter ma maison
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J'avais lu auparavant Ryoko Sekiguchi, sans m'en apercevoir… Elle est la traductrice qui a permis une nouvelle et belle version du chef-d'oeuvre de Jun'ichirô Tanazaki, Éloge de l'ombre, titre retraduit par Louange de l'ombre, un ouvrage paru en 2017 aux Éditions Picquier que je garde précieusement dans mes livres essentiels. Poétesse, essayiste ayant commencé à publier en japonais en 1988 puis passée à l'écriture directe en français depuis 2001, Ryoko Sekiguchi a beaucoup écrit sur les saveurs et les cultures culinaires, s'interrogeant également sur les mots, notamment dans Nagori, objet littéraire inclassable, essai sur les saisons, essai linguistique, récit d'anecdotes personnelles, poème, qui se termine avec le menu du « Dîner des 100 ingrédients » préparé par elle pour célébrer sa fin de résidence à la Villa Médicis en 2014.

Le nagori japonais n'a pas d'équivalent dans la langue française. Il exprime l'interaction entre le sujet et la personne qui le regarde – un Je-ne-sais-quoi dirait Jankélévitch – ce qui reste quand la saison change, quand une chose passe, quelle qu'elle soit. L'image qui m'a marqué est « la lune de nagori », une expression japonaise pour désigner la lune qu'on aperçoit encore à l'aube, aussi celle de « la coupe de nagori », la coupe de l'émotion dans la nostalgie de la séparation. J'ai beaucoup aimé le chapitre intitulé poétiquement : « Ce qui court, fleurit, laisse l'empreinte de ses vagues », où Ryoko Sekiguchi explique dans le détail cette notion complexe de Nagori. La diversité des cultures et des langages développent des précisions lexicales enrichissant l'humanité, message essentiel qu'elle nous livre dans la légèreté du talent.

Les saisonnalités sont au coeur du livre et jamais je n'avais trouvé réuni autant d'éléments tout à fait pertinents et poétiques sur le sujet. Les saisons sont un phénomène naturel bien différent d'un pays à l'autre dans leur réalité ou leur perception : « On dit souvent que les Japonais sont sensibles aux saisons. Les Japonais eux-mêmes se vantent de cette qualité. On s'extasie d'apprendre que le calendrier japonais traditionnel compte vingt-quatre, voire soixante-douze saisons, chacune bénéficiant d'une appellation évocatrice du moment de l'année qui lui correspond. »

La poésie des cycles des saisons, du renouveau, se brise au milieu du livre sur la catastrophe du 11 mars 2011, évoquée dans le chapitre intitulé Saisons violentes et politiques. Délaissant un temps l'aspect poétique des saisons, l'auteure invite l'extrême violence de la nature avec les conséquences d'un tsunami, par exemple, ainsi que les catastrophes causées par l'homme. J'ai beaucoup apprécié le passage où elle remarque que la forme très courte du haïku est inappropriée pour traiter des dénis de justice, guerres et génocide. Pour commémorer Fukushima, elle en appelle à « ...un traitement politique, et une réflexion de tous les jours. »

Quel livre délicieux qui élève la réflexion en parlant de tomates, des sauges et des fleurs d'orangers. le talent, l'ouverture d'esprit et l'humilité devant la complexité du monde rendent cette cuisine « littéraire » convaincante. Tous ces produits de la nature, mis dans notre alimentation puis dans notre corps, font partie de nous-mêmes, nous relient au grand tout du monde.

Un livre très court, délicieusement bien écrit. Pas de traducteur ici, cette autrice bilingue nous immergeant directement dans ce que la culture japonaise a de plus beau, ce qu'elle nomme « une esthétique en lien avec la nature ». Refermant ces pages d'une sensibilité merveilleuse, je pense aux fleurs tardives du jardin rappelant la splendeur de l'été, aux dernières figues dont le goût a évolué depuis la première récolte en début de saison...

Il existe de multiples façons de lire dont celle de tisser des liens entre les écrits d'auteurs qui n'ont à priori rien à voir. le hasard des rencontres littéraires m'a fait explorer en même temps le Nagori de Ryoko Sekiguchi et Un été avec Jankélévitch de Cynthia Fleury. Ce rapprochement fortuit m'a fourni un exemple du charme du Je-ne-sais-quoi et de l'importance du Presque-rien, expressions utilisées par le philosophe désignant une émotion de la connaissance et de la conscience des choses, déclinées ici avec d'autres termes : « ces petites choses infimes, pas forcément dramatiques, mais si fragiles et délicates qui composent notre vie. » Si j'ose un voyage mental entre l'instant et le temps long, je retrouve une exaltation, un même amour de la vie en arrière-plan des oeuvres de Ryoko Sekiguchi, Vladimir Jankélévitch et (à titre d'hommage) à Hubert Reeves – nous sommes des poussières d'étoiles voyageant dans le cours des saisons…

Et vous, vous arrive-t-il de mettre en présence des auteurs très différents, de les confronter et les évaluer les uns par rapport aux autres, fabriquant une expérience personnelle de lecture encore plus riche ?
*****
Avec une composition photo personnelle à partir de la couverture du livre sur mon blog Clesbibliofeel
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Manger de saison, c'est bien. Mais à quelle date, en quel lieu, sur quelle distance un produit est-il « de saison » ? Question banale en apparence qui devient point de départ de la réflexion et invitation au voyage.

Attention, ceci n'est pas un roman. C'est tellement plus…

Nagori, la nostalgie de la saison qui s'en va est tout à la fois tentative de définition géographique autour des notions de climat et de température ; réflexion philosophique sur le temps qui passe et sa trajectoire linéaire ou cyclique ; immersion dans la culture japonaise et ses vingt-quatre ou soixante-douze saisons ; initiation à l'écriture poétique du haïku et à ses « mots de saison », leçon de cuisine et véritable tour du monde des saveurs ; détour par l'histoire et la problématique du devoir de mémoire (« nagori » étant également utilisé pour parler des conséquences d'un événement) et cours de traduction (le bonheur des mots sans équivalent car créés de toutes pièces pour illustrer une sensation, un état, un concept inconnu dans la langue d'arrivée). Une leçon de vie !

Malgré quelques petites maladresses de style qui n'ôtent rien au pouvoir évocateur de l'ensemble et que l'on pardonne facilement à tout auteur né à l'étranger écrivant en français, cet ouvrage est un coup de coeur ! Merci à la Culturethèque pour cette découverte.

Avez-vous déjà eu l'impression de rester en compagnie d'un narrateur bien après avoir refermé le livre ? Avez-vous déjà eu envie de revenir à la première page pour ne pas avoir à lâcher si vite sa main ? Eh bien, pour moi, c'est chose faite, une expérience de « nagori » en direct !

Vais-je oser ? Et après tout, pourquoi pas ?
Ces vers sont de ma composition, alors j'en appelle à votre indulgence… ;)

Un petit ovni
Prélude de nagori
Parfum d'infini

Un récit vivant
Nous laissant bien longtemps
Nos saveurs d'antan

Une poésie
Indicible nostalgie
Impossible oubli

Pour aller plus loin : retrouvez, sur le site des éditions P.O.L, une vidéolecture sur Nagori, la nostalgie de la saison qui s'en va de Ryoko Sekiguchi.
PS : si l'un ou l'une de vous a eu la chance de la voir sur scène (du 24 au 26 mars 2022) pour sa performance « Nous serons toujours là » au théâtre national populaire de Villeurbanne, qu'en avez-vous pensé ?
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Ryoko Sekiguchi. Un petit livre d'une grande subtilité où Ryoko Sekiguchi approfondi la notion de saison dans la culture japonaise , sa poésie ,sa cuisine ,sa langue. Elle procède à des comparaisons avec les cultures occidentales et en particulier celle de la France et de l'Italie , en effet ce livre fut composé lors de son séjour à la villa Médicis à Rome.
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Livre délicieux comme la dernière fraise de la saison...Alors qu'elle est encore dans notre bouche mais déjà avalée. Qu'elle n'est plus la possibilité d'une fraise mais son passé.
Et aussi l'espoir que le printemps prochain nous trouvera à l'attendre.
Quelque chose de la madeleine. Sans la surprise. Mais dans tout l'espace de l'instant.
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Dans ce livre , Ryoko Sekiguchi nous offre le menu délicat d'un dîner raffiné.
- En entrée, elle nous donne à savourer une salade de pensées : nostalgie, mélancolie, regrets, ruptures, départs....
- En plat composé, elle nous propose la dégustation de petits bols de temporalité (époque, cycle, spirale…) accompagnés d'une jardinière de saisonnalité ( floraison, primeur, fruit , pluie automnale...)
- En dessert, elle nous régale avec un méli-mélo de poésie, lyrisme, prose, aikus...
Pour chaque plat, l' alchimie entre les ingrédients permet à chacun de bonifier le goût de l'autre.
Dans ce menu léger et subtil , la sensation de satiété est étrangement présente: tous nos sens sont satisfaits.
Quel régal !
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Ici, on parle saisons, cuisine, vie et mort.

L'auteure met en parallèle la cuisine et les cycles de la vie des légumes, fruits, animaux avec nous, les êtres humains.

Comme toujours avec les auteurs japonais, tout est symboliques, signes.

Les mots ont un sens profond, une signification. Rien n'est hasard finalement.

On referme le livre en se disant que nous prenons peut-être pas assez compte ce qui nous entoure, d'aller trop vite.

C'est un livre sur la réflexion, et sur le sens que l'on apporte au temps qui passe finalement.

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C'est toute la sensibilité japonaise passée de la culture culinaire française qui s'exprime dans ce petit livre dont le titre indique bien le thème.
Une longue méditation sur le temps, le contraste entre le temps circulaire (ou très long) de la nature et le temps linéaire de la vie humaine, sur le rapport de l'être humain aux saveurs, aux odeurs, sur l'impact de notre environnement sur notre perception de la beauté dans laquelle se perçoit toute la délicatesse de la culture japonaise.
Très beau!
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