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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avoue ne pas être un grand amateur de témoignages ou de biographies.
Pour moi la lecture est une évasion, une porte grande ouverte sur l'imaginaire ; un truc où je peux rêver, croire, recevoir des vagues de nouvelles idées, d'émotions.

Lire les déboires et avanies d'autres humains qui se débarbotent dans le même océan que le mien ne me sourit guère.

J'ai fait une exception à ce goût en essayant de tester un nouveau « plat », et voilà :

C'est très vivant, sous forme de tableaux successifs, passant d'un personnage à l'autre, Laurent Seksik leur accorde des pensées que peut être ils n'eurent pas mais qui peuvent expliquer leurs agissements et qui romancent le récit.

C'est aussi très violent.

L'auteur, médecin, nous fait une description très détaillée de la schizophrénie nous faisant goûter les fluctuations entre la pleine conscience et ces moments où il est impossible à Eduard de contrôler ses émotions. ces moments de grande souffrance qui se traduisent par son extrême violence, passant des grandes amours aux haines profondes.

Nous baignons, tout au long du roman, dans un univers très tourmenté psychiquement :



Ouf ! Excusez-moi, mais je suis content d'en avoir fini avec cette lecture, comment dire……trop réelle.

Par contre, pour les amateurs, force est de reconnaître à l'auteur de grandes qualités d'écriture nous livrant ici un texte agréable à lire, instillant la juste quantité d'émotions pour nous faire pénétrer dans la tourmente psychique des malades et de leur entourage.

Et puis, à travers le destin d'Eduard, nous en apprenons un peu plus sur ce géant que fut Albert Einstein et sur les paradoxes de sa vie qui ne fut certes pas simple du tout.

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Lorsqu'on évoque Einstein, on pense immédiatement au savant qui a révolutionné la conception des lois physiques qui gouvernent notre univers. Tout le monde l'associe à la célèbre formule e=mc2, et son nom est devenu synonyme de génie.

Sa vie privée, moins connue, suscite moins l'admiration. Marié jeune à Mileva Maric, une superdouée des maths elle aussi, il a une fille que le couple abandonne. Puis naissent deux garçons, Hans-Albert et celui qui retiendra notre attention, Eduard. Après une enfance brillante, Eduard sombre dans la schizophrénie. Ses accès de violence lui vaudront un internement l'asile de Burghölzli où il aura l'occasion de tester les dernières nouveautés en matière de traitement! (électrochocs, camisole…). Sa mère tente même l'invention la plus récente, à Vienne : des cures de coma hypoglycémique! Einstein s'est mis à distance de tout cela, au propre comme au figuré : inscrit sur la liste des personnalités à éliminer, il doit quitter l'Allemagne où les juifs sont indésirables. Hans-Albert l'y rejoint (mais leurs relations sont également complexes). Mileva reste seule en Suisse, gérant son quotidien à l'aune des dérapages de son fils, en proie elle-même à des démons intimes.

Einstein aurait fait la fortune des tabloïds et autres parutions à scandale. Les archives permettent sans problème de reconstituer l'itinéraire du savant et Laurent Seksik ne s'y est pas trompé. C'est bien construit, les points de vue alternent Eduard y prend la parole en tant que narrateur, pour donner vie au récit. La lecture en est aisée.

Il manque peut-être un tout petit peu de distance par rapport à la documentation, qui permettrait d'en oublier les sources.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Le fait que cela puisse être une partie de l'histoire de la famille Einstein nous pousse forcément à lire ce livre.
"Ah oui ? Alors comme cela, le grand scientifique aurait délaissé son fils schizophrène ? Et ben, c'est pas du joli ! "

Pour ma part, je ne l'ai pas ressenti ainsi, comme un livre voulant jeté de la boue sur la face de ce monsieur à la chevelure hirsute tirant la langue.
Même si parfois, j'aurai souhaité qu'il réagisse autrement, je n'avais pas envie de juger trop durement cette homme car l'auteur m'a dépeint une situation complexe avec des personnes complexes.
Ce qui semble normal lorsqu'on décrit des êtres humains.
Et Einstein était humain. Il a donc lui aussi ses faiblesses, ses lâchetés.

Maintenant, difficile de ne pas entendre et de ne pas être ému par la demande d'Eduard de revoir son père ou son souhait que ce dernier soit fière de lui.
Oh oui, il crie haut et fort qu'il ne l'aime pas, qu'il ne lui manque pas mais il reste son père.
Ce sont les chapitres d'Eduard qui m'ont le plus touchée.
Ainsi que ceux d'Albert quand ils abordaient son fils et son incapacité à y faire face.
J'ai moins apprécié ceux de la mère qui finalement me semblaient plus utiles qu'intéressants.

La vraie histoire ici, et celle qui nous pousse à continuer à lire ce livre est finalement la relation délicate entre un père et son fils.
On en oublierait presque qu'on parle de la famille Einstein tellement le thème est universel.
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Voilà un livre déconcertant… ce n'est pas le genre de livre que j'ai l'habitude de lire mais il m'intriguait au vu des critiques unanimement favorables sur Babelio. J'avoue qu'il est prenant, c'est une biographie du fils et du père à plusieurs voix qui déroule la vie de la famille Einstein. C'est habilement construit autour de ce génie toujours absent et des répercussions sur ses enfants. La noirceur et la succession de drames m'a toutefois légèrement oppressée. Une tranche de vie intéressante surtout de mon point de vue pour le tableau des époques marquantes traversées (la montée du nazisme, le maccarthysme) et la vision des maladies mentales soignées à coups d'électrochocs….
Un livre intéressant, légèrement dérangeant mais un peu trop « plombant » pour moi…
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Le plus grand des génies peut parfois se trouver complètement démuni face à la maladie. C'est la partie sombre de l'histoire d'Einstein qui se dessine dans ce livre fort bien écrit qui donne la parole à ce fils caché qu'il n'a jamais pu assumer.
Une histoire touchante et captivante qui met en lumière ce que chacun peu dissimuler.
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Quelle surprise que la vie sentimentale et familiale de ce savant.
Juif, il avait épousé Mileva, serbe orthodoxe. Tous deux faisaient des études de physique mais l'épouse se sacrifiera pour éduquer leurs fils.
Trois enfants naquirent de cette union, deux fils et une petite fille que ses parents abandonnèrent chez une nourrice et qui mourut très jeune.
Hitler commence la chasse aux juifs, ce qui fait que Einstein se sépare de sa famille. Il vit à Berlin et sa femme et ses fils à Zürich.
Pendant la première partie de leur enfance, la famille vit heureuse mais la séparation intervient rapidement. Les visites du père sont rares et les départs très douloureux. En effet, au fil du temps, Éduard a développé une maladie mentale: la schizophrénie, maladie à l'époque incurable. Les seuls soins sont les terribles électrochocs et l'enfermement.
Lorsqe les crises de violence sont insoutenables, Mileva conduit son fils au Burghölzli, asile psychiatrique de Zürich.
A cette occasion Albert Einstein rend une dernière visite avant d'émigrer en Amérique mais il n'a pas le courage de poursuivre les démarches qui lui permettraient d'emmener Éduard avec lui.
Dorénavant, il semble ne plus s' y intéresser alors qu'aux États Unis il fait campagne pour les droits des Noirs.
Ce livre est présenté comme si Eduard avait tenu son propre journal et nous présente les faits sous son point de vue.
On sent que Laurent Seksik est médecin pour nous expliquer les grandes souffrances de l'âme.
Mais je continue à me demander si les êtres de génie peuvent vraiment comme les autres personnes car ils ne peuvent exister hors de leurs travaux.
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Que sait-on d'Albert Einstein? de sa relation avec sa femme et ses enfants? Que sait-on de son fils, Eduard, atteint de schizophrénie? Pas grand chose, pour ma part. Rien du tout, en vérité. J'ai voulu savoir alors j'ai lu et je n'ai pas forcément été déçue. Dans ce roman fluide et rapide à lire, Laurant Seksik nous raconte ce fameux fils "caché"; ce fils à l'esprit malade, torturé; ce fils à la vie compliquée. Il nous écrit, non sans émotion, ses problèmes psychologiques, ses comportements problématiques, ses difficultés relationnelles avec son père; un père qui ne supporte pas la maladie de son fils, qui ne sait pas comment traiter sa schizophrénie et qui fuit ce qui est incompris. Albert Einstein abandonne, en effet, son fils à la souffrance. Préoccupé par le sort du monde mais incapable d'ouvrir les bras à son enfant, le génie rappelle une phrase de Dostoïevski: "Plus j'aime l'humanité en général, moins j'aime les gens en particulier." Est-il dans le faux? Les plus grands humanistes - ou qui se prétendent comme tels - sont souvent ceux qui ont tout foiré en privé. le temps passé à "sauver" le monde est du temps en moins pour les "proches". Combien de militants kurdes j'ai vu sacrifier leurs familles à leur lutte, combien de célèbres personnages se sont révélés être de piètres époux et de mauvais parents? Peut-on véritablement se "donner" corps et âme au monde sans laisser derrière soi des êtres privés d'amour? Voilà ce que je me suis demandée en lisant ce roman. Albert Einstein a réussi sa vie publique mais a, vraisemblablement, raté sa vie privée. Ses fils ne l'apprécient pas, son ex-femme lui tient rancune, sa famille a eu une vie de courte durée, elle s'est très rapidement disloquée, laissant chacun à la solitude et l'abandon. Il n'y a rien que l'on puisse désirer. Alors ce roman n'est pas l'écrit du siècle, certes, mais il est agréable et émouvant. Il attise une curiosité et un intérêt pour la vie et le parcours d'Albert Einstein. J'ai envie, en effet, d'en savoir davantage sur le sulfureux personnage. A moi de courir vers de nouveaux horizons ...
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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« Un problème qui demeure sans solution » est la manière dont Albert Einstein évoque son fils Eduard, atteint de schizophrénie.
Trois voix, celle d'Albert le père, de Milena la mère et d'Eduard le fils, comme autant de destins, s'entrecroisent pour dire la descente progressive d'un être dans la folie. Trois voix comme autant de points de vue qui évoquent parallèlement à la tragédie intime la montée du nazisme en Europe, la fuite du savant nobélisé vers l'Amérique, où il sera fêté puis inquiété en raison de ses convictions politiques, alors que sa famille, abandonnée en Europe, plonge dans la misère et la folie. Grandeur et décadence, mythe déconstruit s'invitent dans ce récit qui donne à voir les faces cachées de l'histoire officielle. Loin d'être à charge, les portraits des trois personnages incarnent par-dessus tout la fragilité et l'impuissance humaine.
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Comme avec Les derniers jours de Stefan Zweig, Laurent Seksik vient mêler réalité et fiction pour un roman à trois voix qui nous entraîne de Zurich aux Etats-Unis en passant par Berlin.

Chaque chapitre offre deux voix : le père ou la mère d'Eduard, raconté à la troisième personne, et Eduard lui-même, à la première personne. Il y a là un travail intéressant de l'auteur pour tenter de se mettre dans la peau d'un homme aux troubles psychiatriques importants, se prenant parfois pour un animal, entendant des voix, et d'une très grande sensibilité. Si le rôle de Mileva, première épouse d'Einstein, est intéressant, tous ne sont finalement que des faire-valoir du personnage réel et central : Albert Einstein. A travers Mileva et Eduard, on apprend beaucoup de choses sur le scientifique qui apparaît comme un homme extrêmement démuni, qui fuira devant l'une des seules énigmes que son génie ne pourra résoudre : la maladie psychiatrique.

Sans concession pour l'esprit brillant que fut Albert Einstein, le cas Eduard Einstein a pour intérêt majeur de replacer l'homme dans un contexte historique, social et surtout familial pour amener le lecteur à se détacher de l'homme ébouriffé tirant la langue que nous avons tous vu au moins une fois et lui faire découvrir un être très complexe.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Livre intéressant à plus d'un titre, notamment parce qu'il ramène l'illustre Einstein à sa condition d'homme. Il a toujours caché au monde la courte exitence d'une première fille, morte de négligence, et il cache plus ou moins son fils Eduard, malade mental, qui entache quelque peu sa célébrité. le livre s'articule avec bonheur autour des réflexions de Mileva, la maman d'Eduard et première femme d'Albert, celles d'Albert Eienstein lui-même, et surtout celles d'Eduard qui sont véritablement magnifiques et parfois frappées d'une grande intelligence.
Le savants les plus illustres, les hommes les pus puissants, les célébrités de tous poils ont, les uns comme les autres, leurs insuffisances.
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