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Citations sur Un fils obéissant (93)

Cette femme de quatre-vingt-six ans, qui la semaine passée me signalait plusieurs fautes d'orthographe dans un essai sur Walter Benjamin, s'efforçait de trouver des charmes minuscules à ses jours alors qu'elle avait perdu l'amour avec un grand A, se contenait de menus plaisirs quand elle avait goûté aux festins de l'existence.
elle offrait à ses enfants le plus merveilleux cadeau en restant vivante, alerte, se forçant à sourire quand l'aimé ne lui souriait plus autre part que sur les innombrables photos tapissant les murs de son appartement sans pour autant remplir aucun vide. Elle avait l'élégance de n'imposer à personne l'étendue de sa tristesse (...) (p. 118)
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Une fois imprimé, le livre est comme un oiseau mort. (p. 100)
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Que l'empathie s'inscrit dans la nature humaine et qu'elle peut prendre des formes extrêmes chez certains écrivains, ou chez certains médecins, dont elle constitue un outil de travail autant qu'une manie comportementale ?
(..)
Un tel roman m'offrirait surtout de nous retrouver côte à côte une dernière fois, le temps de l'écriture. Signe qu'un an après sa disparition je n'ai toujours pas fait son deuil : je préfère imaginer mon père vivant entre des pages, plutôt que sous la terre comme au ciel. (p. 104-105)
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Le seul privilège de l'écrivain est qu'il peut sublimer son enfance ou la tailler en pièces.
-Votre mère, pourquoi n'en parlez-vous pas ? je suis certaine que son histoire vaut autant que celle de votre père.
-Elle pourrait être le sujet d'un livre entier, mais ma mère est bien vivante, fort heureusement.
-En matière littéraire, les vivants ne valent pas les morts ? (...)

- Il y a dans la littérature, je finis par répondre, quelque chose de définitif qui enterre vivants les vivants. (p. 97-98)
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Je tourne les pages d'un geste d'automate, étranger à celui qui parle. Je crois avoir perdu le goût de lire le jour où j'ai perdu mon père. (p. 40)
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Certains vivent avec l'idée d'un oncle d'Amérique, je grandis avec un grand-oncle imaginaire en héritage. (p. 70)
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Dès les premières lignes de la préface du - Monde d'hier- sans doute parmi les plus belles pages jamais écrites par Zweig-, je suis happé par sa vision de l'histoire , enfiévré par la ferveur ardente et l'exaltation maîtrisée du texte, renversé par son rythme, sa mélodie et sa précision. La mélancolie du Viennois parle à ma tristesse. (...) Lorsque j'ai vingt-cinq ans, en 1987, ma bibliothèque est devenue un mausolée de Zweig. (p. 50-51)
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Cette histoire n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd, mais dans celle d'un gamin frappé d'un autre handicap- le goût des histoires tristes. (p. 57)
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L'aventure commune d'Albert Seksik et de son fils est la source de chagrin dans laquelle j'ai puisé au long des livres. Ce récit exprime en si peu de mots un tel flot d'émotion- l'infini de l'amour d'un père, le destin volé d'un fils-que j'espère toujours faire rivaliser un livre à venir avec ce roman de mon père.

Le grand dessein des fils n'est-il pas de se hisser à la hauteur de leur géniteur en prenant soin de les dépasser des épaules puis de traîner leur peine, le dos courbé, la tête basse, accablés de leur avoir survécu ?
Les histoires de Zweig, de Gary ou d'Einstein n'atteindront jamais à mes yeux en intensité la légende d'Albert dont la dernière pièce continue de tinter dans l'air du soir près d'un siècle après avoir résonné pour la dernière fois.
C'est la monnaie de cette pièce que j'ai tenté de rendre.
(p. 29-30)
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Il n'importait pas tant à mon père que je devienne écrivain. (...) L'essentiel était avant tout que je fasse entendre ma voix- et sans doute, par ma bouche, la sienne. (p. 25)
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