La ballerine aux gros seins

La ballerine aux gros seins, un titre rigolo et interpellant qui donne envie de découvrir le contenu du roman de Véronique Sels. Un récit de jeune fille qui rêve de danse d'abord classique avec un beau chignon avant de découvrir le rythme et la liberté de la danse moderne! Un joli parcours quelque peu contrarié par une poitrine opulente, très, trop... L'originalité de l'auteure est de donner la parole aux seins dans des chapitres bis permettant ainsi d'interroger les sens et le peu de cas que l'on fait de la chair dans notre quotidien. Même si le récit est agréable et imprégné du vécu de l'auteure danseuse, on se lasse assez vite du processus des chapitres bis (sans doute une rupture de ton pas assez nette) et il manque un petit quelque chose dans le fil du récit un peu trop lisse. Un roman court, positif et cocoon à lire en vacances...

Un roman choral original. Une lecture fluide et agréable qui questionne le rapport des femmes à leurs corps.

« Barberine a la danse dans le sang. Dès son plus jeune âge elle rêve de devenir ballerine. Une discipline de fer et le corps fin comme un fil. Jusqu'à ce que ses seins décident de grossir. Commence la guerre de Barberine contre Dextre et Sinistre. »

A savourer comme du petit lait.

Une auteure que je découvre avec ce drôle de petit roman entièrement centré sur le corps.
Notre héroïne passionnée de danse aspire à un corps maîtrisé où rien ne doit dépasser ni balloter. Mais il lui faut composer avec la réalité de son corps charnel et sensoriel impossible à discipliner… L'affrontement est inéluctable !
On est au coeur du rapport à la puberté, à la féminité, aux formes et aux normes. Il est question de corps refusé, maltraité, éliminé. Pourtant le ton n'est pas si sombre, et lorsque la parole est donnée aux seins on est même dans la fantaisie.
Car ce biais stylistique -qui m'a d'abord déroutée et fait penser aux pubs donnant la parole à des dents ou des ongles- résonne de bienveillance !
J'ai savouré le vocabulaire à la Nothomb, le regard connaisseur sur un art heureusement en évolution (où des danseurs handicapés intègrent enfin certaines troupes), et j'ai aimé le final qui transforme les blessures en création !