AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'Ecriture ou la vie (219)

- Si leurs yeux sont un miroir, enfin, je dois avoir un regard de fou, dévasté.
Commenter  J’apprécie          90
[…] Kafka n’aura jamais réellement tenu compte des réalités historiques de l’époque. Son Journal est à cet égard d’une vacuité vertigineuse : nul écho du bruit ni de la fureur du monde ne semble s’y répercuter. Toutes ses œuvres, cependant, écrites le dos tourné aux problèmes et aux urgences de l’environnement historique, arrachées douloureusement par bribes et par fragments à un bloc glacial de cohérence irréelle, du moins dans son essence et quelle que soit la forme trompeusement naturaliste de son apparence ; tous ses textes, de fait, ramènent à l’épaisseur, à l’opacité, à l’incertitude, à la cruauté du siècle, qu’ils éclairent de façon décisive. Et non pas, ou pas seulement parce que Kafka atteint, dans la modestie déroutante de son entreprise narrative, au noyau même, métaphysique, de la condition humaine, à sa vérité intemporelle.
Commenter  J’apprécie          93
Je ne voudrais que l’oubli, rien d’autre. Je trouve injuste, presque indécent, d’avoir traversé dix-huit mois de Buchenwald sans une seule minute d’angoisse, sans un seul cauchemar, porté par une curiosité toujours renouvelée, soutenu par un appétit de vivre insatiable –quels que fussent, par ailleurs, la certitude de la mort, son expérience quotidienne, son vécu innommable et précieux-, pour me retrouver désormais, revenu de tout cela, mais en proie parfois à l’angoisse la plus nue, la plus insensée, puisque nourrie par la vie même, par la sérénité et les joies de la vie, autant que par le souvenir de la mort.
Commenter  J’apprécie          90
" Je dus choisir entre écrire, ou vivre. Je choisis la vie - une longue période d'amnésie. "
Commenter  J’apprécie          90
Une idée m’est venue, soudain -- si l’on peut appeler idée cette bouffée de chaleur, tonique, cet afflux de sang, cet orgueil d’un savoir du corps, pertinent --, la sensation en tout cas, soudaine, très forte, de ne pas avoir échappé à la mort, mais de l’avoir traversée. D’avoir été, plutôt, traversé par elle. De l’avoir vécue, en quelque sorte. D’en être revenu comme on revient d’un voyage qui vous a transformé : transfiguré, peut-être.

(...) C’était excitant d’imaginer que le fait de vieillir, dorénavant, à compter de ce jour d’avril fabuleux, n’allait pas me rapprocher de la mort, mais bien au contraire m’en éloigner. p27 28
Commenter  J’apprécie          90
Il me faut avouer qu'à cette époque, c'était plutôt Laurence qui m'accompagnait dans les librairies, et Odile dans les chambres à coucher. Ce n'était pas un choix, ça se trouvait ainsi. Je ne suis pas certain que j'eusse préféré le contraire, je regrette simplement de ne pas avoir eu l'occasion d'aller parfois d'une librairie à la chambre à coucher, ou vice versa : mais la vie n'est pas parfaite, on le sait. Elle peut être un chemin de perfection, mais elle est loin d'être parfaite.
Commenter  J’apprécie          80
La vie était encore vivable. Il suffisait d'oublier, de le décider avec détermination, brutalement. Le choix était simple : l'écriture ou la vie. Aurais-je le courage- la cruauté envers moi-même- de payer ce prix ?
Commenter  J’apprécie          80
Voilà où j’en suis : je ne puis vivre qu’en assumant cette mort par l’écriture, mais l’écriture m’interdit littéralement de vivre.
Commenter  J’apprécie          80
Mais comment terroriser une foule déterminée par le désespoir, se trouvant au-delà du seuil de la mort?
Commenter  J’apprécie          80
Ce gamin blond aux yeux bleus .( Attention : je fabule .Je n 'ai pas pu voir la couleur
de ses yeux à ce moment là .Plus tard seulement ,lorsqu il fut mort .Mais il m 'avait
tout l 'air d 'avoir des yeux bleus .)
Commenter  J’apprécie          80






    Lecteurs (2956) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1722 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}