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J'ai beaucoup admiré et savouré ce merveilleux roman « historico-policier » (mais pas que, comme on dit aujourd'hui), de la première à la dernière page.
Il est écrit dans un style alerte, nerveux et dense. Il n'y a donc ni temps mort ni longueurs. L'auteur pratique plutôt, avec d'ailleurs beaucoup de talent et d'à-propos, un certain art de l'ellipse, laissant le lecteur combler par lui-même tel ou tel épisode. Il avance toujours d'un pas rapide, un peu à l'image de ces cavaliers sur la via Aurelia, quittant Arles par une belle journée de soleil et de mistral. le scénario est haletant. On sent bien aussi le plaisir de Charles Senard à nous raconter une histoire, avec, de temps à autre, de jolies pointes d'humour. J'ai également beaucoup aimé la grande messe finale dans la cathédrale d'Arles. La grande connaissance historique de l'auteur, l'emploi de termes latins choisis, les descriptions d'éléments architecturaux et décoratifs (en particulier l'idée géniale d'imaginer que le chancel a été rehaussé d'éléments d'orfèvrerie par le père de Vercel), la description du rite, les éléments rhétoriques de l'homélie de l'évêque Léonce, etc. nous transportent au Vème siècle !
Enfin, j'ai beaucoup aimé que le roman commence par une rencontre (plutôt décevante !) entre le héros, Vercel et une belle inconnue... et s'achève par un sourire (un seul) que celle-ci lui adresse, mais de loin, au cours de la cérémonie religieuse finale. Il y a eu des complots, des intrigues, des poursuites, des maisons incendiées, des attentats, des combats, des morts… et un sourire ! Qu'est-ce qui compte le plus finalement ?

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Ce qui est sûr, c'est que l'auteur est un grand spécialiste de la période antique : l'oeuvre nous plonge littéralement dans l'Arles romaine de 475 de notre ère (ce que l'on peut supposer qu'elle était du moins) par un véritable luxe de descriptions tant de la ville (architecture intérieure et extérieure, décors, urbanisme) que des habitants (métiers, loisirs, habillement, nourriture etc.). Cependant, j'ai trouvé que cette fresque tout à fait remarquable était quelque peu surabondante - absolument tout est décrit, le moindre vêtement, la moindre collation - et se faisait aux dépens de l'intrigue : disparition d'un homme, agression du préfet du prétoire, l'évêque de la ville toujours pas revenu d'une délégation envoyée par l'Empereur pour discuter la paix avec les Goths quelques semaines plus tôt. Les personnages sont peints par des détails mais pas creusés, les péripéties semblent des pointillés dans l'océan descriptif, les dénouements des situations critiques sont rapides, si bien que l'on a du mal à comprendre comment le lien entre Lupicin (le vieil abbé) et Vercel (le jeune orfèvre) a pu se développer et en quoi Vercel a vraiment montrer ses capacités au point que le premier demande au deuxième de l'accompagner pour une nouvelle aventure - qui constituera l'Avènement des barbares, tome 2 : le pressoir du monde, que j'ai malgré tout très envie de lire parce qu'il nous emmènera dans "une petite ville de province" (p. 227), Paris, pour rencontrer Geneviève qui organise une rencontre entre le représentant des Romains, Syagrius, et Childéric le roi des Francs, et que l'auteur sait assez agréablement introduire des rappels de faits historiques, ce qui aide à mieux comprendre les événements et à avoir une vision globale plus claire de la période.
Des maladresses donc, mais un moment de lecture tout de même très agréable !
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J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l'Or, la Paille, le Feu, il me tarde de lire la suite qu'augure le sous-titre l'Avènement des barbares I. Cela m'a permis de connaître l'auteur Charles Sénard qui apparemment n'en est pas à son coup d'essai.
L'intrigue est bien menée et le suspense cultivé au fil des pages est conservé jusqu'à la fin. Modernisme et Antiquité s'y intriquent intimement et le caractère visionnaire de ces pages donne à l'ouvrage toute son originalité et le rendent intemporel. Facile à lire parce que l'auteur a réussi l'exploit d'amener des données historiques bien renseignées sans alourdir le texte par d'indigestes longueurs hors intrigue.
Le lecteur y trouve de la profondeur et de la puissance mais pas d'aspérités ce qui permet de définir plusieurs axes de lecture, d'où la richesse de l'ouvrage qui se reflète dans la première de couverture. Tout est dans la symbolique depuis la couleur rouge (sang / feu), la solution de continuité dans l'aigle romain, dans la foudre de Jupiter et dans l'enseigne S.P.Q.R. allégorie d'un empire romain qui perd de son éclat, d'où l'ocre de l'aigle. le choix de la police Aniron renvoie au contexte historique et le titre à la citation de Saint Augustin en dédicace ; cela donne une dimension spirituelle à cet ouvrage ; l'absence de la copulative « et » que la syntaxe permettrait d'attendre entre « la Paille » et « le Feu » ôte toute similitude avec une énumération ou une quelconque hiérarchisation des trois éléments.
Enfin, le double sémantisme du mot « barbares » (goths ou référence à un type de comportement humain) dont joue l'auteur pose une autre problématique : qui sont les barbares ? ceux qui envahissent des territoires ou ceux qui assassinent ? Ce terme exacerbe l'intemporalité du roman grâce à son dynamisme diachronique.
Les deux principaux axes de lecture sont le roman policier et la fresque de toile de fond constituée par la vie quotidienne au Ve siècle peinte avec un réalisme à la Zola avec cette différence que ce dernier s'intéresse à son époque. D'où la problématique : la visée d'un roman est-elle uniquement de distraire ?
Les dimensions historique, romanesque et spirituelle sont si intimement liées, si confondues qu'elles donnent du volume au roman. Il n'y a pas de prééminence de l'une par rapport à l'autre. le roman se situe en pleine Antiquité tardive et ce n'est sans doute pas un hasard, en effet les influences sont multiples, romanité, chrétienté, invasions barbares ; et son pendant que je qualifierais d'ancienne modernité.
Un vocabulaire choisi avec certains substantifs qui ont des accents d'antiquité permet au lecteur d'en savoir plus sur le contexte historique mais comme je le disais plus haut, l'intrigue échappe au contexte par sa modernité. Au chapitre 1, la scène de marché, l'école, l'arrivée d'un notable avec garde du corps place cette scène dans une atmosphère intemporelle, cela pourrait se passer aujourd'hui. Au chapitre 6, la référence à la Chine , à l'Inde montre une ouverture vers l'Orient, des parfums d'exotisme.
Au chapitre 11, Vercel enquête, se rend dans un bar où le barman lui sert un verre de vin et une coupelle contenant des olives ou des tranches de saucisson, cela ressemble étrangement à une scène d'apéritif aujourd'hui ; on y évoque la concurrence entre producteurs de vins et l'ancêtre de la répression des fraudes qui donne une « forte amende » (p.126) à ceux qui modifient leur vin.
La référence aux scènes de mythologie mises en exergue par un professeur de rhétorique (qui donne une dimension scientifique auxdites scènes) place l'empire romain dans une étrange position entre dieux païens encore bien vivaces et christianisme cette religion récente qui est toutefois bien installée puisque ce sont des religieux qui occupe les postes administratifs clés.
Le chapitre 13 fait référence à des phénomènes qui occupe encore de nos jours la sphère politique : l'immigration depuis des pays où sévissent violences et persécutions, Damas, Édesse.
L'auteur évoque au chapitre 17 la responsabilité des juifs dans l'attaque des goths. Il semblerait que l'homme soit enclin à opérer des généralisations, amalgames qui consistent à incriminer un groupe pour la faute d'un des leurs. Or, il semblerait que la fracture se soit accentuée à proximité du concile de Nicée.
« C'est l'existence même de l'Église catholique qui est menacée en Gaule. » (p.205, chapitre 20) Serait-ce une prémonition ?
On trouve dans ce roman tous les ingrédients d'une intrigue de complot politique, trahison, espionnage, vengeance, corruption… de là à affirmer qu'hormis les avancées scientifiques, rien n'a changé, il n'y a qu'un pas que nous franchirons aisément.
Ainsi, on voit apparaître les linéaments d'une réponse à la problématique la distraction est là certes mais aussi, une démarche historique dans ses dimensions politiques, sociétales et religieuses.
Enfin, l'auteur soulève au chapitre 7 la magnificence de l'empire romain qui jouxte les déprédations causées par les barbares et renvoie au paradoxe de l'Église entre la richesse de l'institution et la parole de l'Évangile au chapitre 12 . Cependant, l'auteur s'en sert pour affirmer que cela réactive le mystère de la volonté de Dieu et c'est le mot de la fin.
Ce roman est construit comme un triptyque, trois jours sont nécessaires au dénouement de l'intrigue, on ne manquera pas d'y voir une référence à la Résurrection. Cela donne une ouverture, un renouveau, une renaissance, fin et début de semaine, l'alpha et l'oméga.
Une phrase clé p. 237 « les calamités qui s'abattent sur nous [… ] chance pour changer de vie. » amène une problématique d'ouverture : Les calamités vécues par l'homme le rendrait-il meilleur ? qui ne pouvait mieux tomber eu égard aux faits d'actualité que nous sommes en train de vivre. Ainsi, au-delà de modernité et antiquité qui semblent se confondre ne pourrait-on pas aller plus loin en qualifiant ce roman de visionnaire ?

Quelques remarques d'orthographe et de syntaxe pour terminer :
p.11 : près de un : près d'un
P. 171 : couru : courut
p. 230 : « Elle savait que Léonce lui-même avait approuvé la mission que lui avait confiée par Victorinus. » supprimer « par »
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L'auteur est sans aucun doute un spécialiste de la vie sous la fin de l'empire romain. On n'a ainsi une abondance de détails sur chaque aspect de la vie de ses personnages : architecture, ameublement des maisons, nourriture, habits, etc. Il est cependant vrai que cette abondance de détail est parfois lourde avec des descriptions où l'auteur s'emmêle les pinceaux, mais l'on découvre la ville d'Arles avec grand plaisir.

L'intrigue de ce roman se déroule sur trois jours, avec des évènements qui s'enchainent de manière fluide et qui se laissent lire avec plaisir. Néanmoins, la surabondance de détails des descriptions de l'auteur se fait parfois au détriment de celle-ci. L'intrigue se retrouver noyée sous un flot de détails (souvent inutiles) et on n'a l'impression que l'histoire piétine tout le long du roman avant d'avoir un dénouement très (trop) rapide, qui nous laisse un peu sur notre faim.

Cette surabondance fait aussi défaut aux personnages. Ils ont leur propre histoire, propres motivations, mais restent creux. En effet, ceux-ci sont caractérisés par des détails et non par des traits de caractère propre. Les liens entre personnages sont parfois, eux aussi, creux. L'exemple qui me vient en tête est la relation entre Lupicin et Vercel :

Pour finir sur un aspect positif, j'ai particulièrement apprécié la prose de l'auteur. C'est dense, détaillé, mais surtout très bien écrit !

Malgré ces petits défauts, ce livre reste une très bonne découverte, et je lirai le deuxième tome avec grand plaisir.
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J'ai lu avec grand plaisir l'Or, La paille et le feu. L'écriture, le récit, l'atmosphère du livre sont très prenants. On partage les émotions des personnages, des lieux, l'histoire, la foi...

J'aime beaucoup l'idée de l'enquête historique, (même si cette époque et les noms des Goths , Burgondes, Wisigoths évoquent des souvenirs d'histoire oubliés). Prise par le rythme, j'ai dévoré en quelques heures. Couverture du livre simple mais élégante. Bon travail de recherches, on est pris par l'intrigue et on attend la suite avec impatience.








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Excellent livre où l'auteur nous emmène dans une intrigue captivante, imaginée avec intelligence. L'histoire avance selon un rythme soutenu et dynamique qui rend la lecture facile et trépidante. le style est agréable et fluide. le bouquin repose sur une connaissance historique approfondie et minutieuse de l'époque concernée, ce qui contribue à le rendre d'autant plus passionnant et instructif. Lecture hautement recommandée!
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Je trouve que je ne lis pas assez sur l'Antiquité et le Haut Moyen Âge '-'
Pour y remédier, j'ai donc lu "L'or, la paille, le feu", premier tome de la série de Charles Senard !

Très dense historiquement et politiquement c'est une lecture que j'ai beaucoup aimée !
Nous sommes un an avant la chute de l'Empire romain, à Arles, coincée entre Wisigoths, Francs, Burgondes. Vous sentez le poids politique ? Eh bien vous ne vous trompez pas !
J'ai beaucoup aimé cette intrigue politique ! Il y a de longues discussions sur la situation, tout s'articule bien entre les différents rôles politiques des personnages, les menaces sont crédibles.

Dans la construction des phrases, j'ai cru lire ces textes latins que je traduisais en classe (belle époque xD). Il y a quelque chose d'antique dans la plume de Charles Senard que j'ai beaucoup aimé ! Il y a de très jolies descriptions de lieux et d'objets de l'époque, je voyais le tableau devant mes yeux.
Il faut s'accrocher, on nous présente dès le début beaucoup de personnages (il y a une liste hehe) mais à force de les voir, ça rentre dans la tête ! Ils sont bien caractérisés, interagissent bien et restent consistants !

J'ai eu UN seul petit problème, qui ne masque pas le positif mais fait une petite boule de neige.
Le roman est trop court !!
On peut penser à une blague, mais ça a fait des petits moins pour moi (NO SPOIL) : certaines relations sont moins développées et un peu moins "crédibles", et l'intrigue de l'enlèvement part un peu au troisième plan. Au final cette intrigue se goupille bien avec le reste mais j'ai ne l'ai pas assez vue !

Sinon tout va bien !
J'ai passé un très chouette moment avec ce tome 1, et je lirai le deuxième avec grand plaisir ! Un petit bonbon historique !
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