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Les auteurs latins, imitant les grecs, se sont eux aussi intéressés au mythe d'Oedipe. Ainsi, au Ier siècle, le philosophe et poète latin Sénèque a écrit une tragédie intitulée Oedipe et inspirée de l'Oedipe Roi de Sophocle. Sénèque, dont la pièce n'a pas la sobriété de celle de Sophocle, accumule les descriptions propres à faire frémir d'horreur.
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Quelle belle famille !
Le grand-père Tantale a déjà servi son propre fils dans une assiette et a été envoyé en enfer pour ses peines.
Puis ses petits-fils, Atrée et Thyeste se disputent pour savoir qui doit régner,
et Thyeste, vole la femme de son frère.
Atrée contrôlant alors le royaume,
Thyestes rentre chez lui avec ses deux fils, croyant à tort que son frère veut faire la paix.
Je laisse la suite pour une découverte,
mais dînez avant de lire (ou de voir) la suite, la digestion pouvant être compliquée après...

Plongeons, immergeons nous dans l'histoire des Atrides,
de Pélops à Ménélas – vous vous souvenez de lui ?
Ce mari délaissé par Hélène,
pour qui Agamemnon déclencha la guerre de Troie...
C'est toujours d'une tragique beauté,
accentuée encore chez Sénèque par son austérité.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Thyeste, monstrueuse orgie et défi aux Dieux

Horresco referens
 « De le relater, j'en frémis d'effroi »
Virgile, Enéide, 2, 204

La monstruosité, Sénèque ça il connaît. Il l'a côtoyée sur ces hauts sommets de l'Antiquité romaine où la lutte pour le pouvoir impérial, « monarchie absolue tempérée par l'assassinat » se jouait dans l'impunité du crime. Lui-même faisait partie de cette oligarchie, en précepteur de Néron, au moment où ce dernier se débarrassait de Britannicus, son demi-frère, avant de faire assassiner sa propre mère Agrippine - soeur du dément Caligula - qui elle-même aura(it) empoisonné l'empereur Claude, son mari. Il eut beau jeu ensuite de se consacrer, au soir de sa vie, à ses stoïciennes Lettres à Lucilius avant de s'ouvrir les veines sur ordre express de son empereur et maitre, Néron.
Comme en écho/exorcisme à ces dérèglements barbares, il puisa la matière de ses tragédies dans la plus noire inhumanité des mythologies : Médée, répudiée par Jason au profit d'une jeune épouse, qui ranimera une cruauté refoulée au plus profond d'elle-même pour immoler par vengeance ses enfants innocents.
Et Thyeste, de la funeste dynastie des Atrides fondée par le roi Tantale frappé par l'anathème d'un monstrueux décret des Dieux « Que leurs crimes passent, comme un héritage, à leurs fils qu'aucun d'eux n'ait le temps de se repentir d'un attentat commis, mais qu'il en commette chaque jour de nouveaux, et que le châtiment d'un crime soit un crime plus grand » (acte I,1).
Dès lors, Atrée lui-même reproduira l'horreur des crimes de son grand-père Tantale, la démesure / hubris de son défi aux divinités et à l'harmonie naturelle du Cosmos : métamorphosé en monstre sanguinaire par sa fureur et son orgie de vengeance, il tuera ses propres neveux en un cérémonial archaïque d'holocauste et poussera l'abomination jusqu'à offrir en pâture ces enfants sacrifiés à leur propre père, le malheureux Thyeste.
Pourtant Sénèque, maître stoïcien, le sait : dans Thyeste se joue l'ultime combat des Dieux et Jupiter doit se mesurer à l'homme prométhéen voleur de feu qui le nargue. Atrée, antithèse absolu de l'humain, sera certes persécuté dans sa descendance par les tourments divins mais la justice des hommes finira par imposer l'équilibre de ses lois, contre ceux, implacables et capricieux, de l'Olympe : le petit-fils d'Atrée, Oreste meurtrier de sa mère, sera jugé pour son forfait et acquitté par le premier tribunal criminel de la ville d'Athènes, rompant ainsi le cycle de ses malédictions.
C'est là l'ultime message de cette pièce magnifique. le ciel doit se vider pour laisser place à l'ère de l'entre-soi de citoyens émancipés de la tutelle divine ; et naîtra alors l'homme moderne « mesure de toute chose » maitre de son destin, souverain de ses passions et de ses pulsions, « Mets-toi bien dans l'esprit / Que faire du mal à son frère / Même si c'est un mauvais frère / C'est attenter à l'humanité » pour construire en « un traité d'indulgence mutuelle » une harmonieuse terre des hommes.
Alors les Dieux déchus, définitivement relégués dans leur sphère céleste, iront peu à peu s'enfoncer dans le crépuscule de leur lointain exil.
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Lecture de cette très belle traduction de Florence Dupont, à la suite du spectacle THYESTE que j'ai eu la chance de voir le 13 juillet à Avignon, dans une mise en scène admirable de Thomas Jolly. L'occasion de découvrir ce grand auteur dans une langue accessible et poétique à la fois. Des récits de vengeances tirés de la mythologie et adaptés au théâtre - Médée qui sacrifie ses enfants pour punir Jason de sa tromperie, Atrée qui donne ses neveux à manger à son frère Thyeste, leur père, par vindicte - qui se lisent très bien, dans lesquels il s'agit d'observer comment un humain devient un monstre.
Chaque pièce est précédée d'une présentation courte de la traductrice qui prépare et éclaire parfaitement la lecture.
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Une traduction qui s'éloigne peut-être trop souvent des vers d'origine, mais extrêmement agréable à lire. Ces huit tragédies (les seules tragédies latines conservées !) montrent à quel point les passions sont destructrices pour l'homme lorsqu'il les laisse prendre le dessus, et on ne ressort pas indifférent de sa lecture. A lire et à relire !
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Une magnifique tragédie, où Phèdre tombe malgré elle amoureuse de son beau-fils, hippolyte. On sent bien toute les émotions éprouvées, une pièce très bouleversante.
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