L'auteure est une star du polar en Corée et elle est également scénariste. "
Bonne nuit maman" est le premier opus d'une trilogie consacrée à Ha-young, jeune criminelle qui incarne les bouleversements vécus par la société coréenne. Et cette enfant, âgée de seulement 11 ans fait déjà froid dans le dos.
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Il est difficile de faire l'impasse sur les thrillers et polars qui viennent tout droit du pays du soleil levant tant ils abondent dans les librairies. En tout cas, j'ai le sentiment d'en voir de plus en plus. C'est donc en tout logique que j'ai tenté l'aventure.
Sur la couverture, il est indiqué « le silence des agneaux coréen ». Cela vient du fait que l'auteure a calqué, en partie, son intrigue sur ce film qui a mis en valeur l'un des plus effrayants serial killer de l'histoire du cinéma, brillamment joué par Anthony Hopkins. L'auteure ne s'en cache pas puisque son personnage y fait référence à plusieurs reprises. Je me suis demandé au début de ma lecture quel était l'intérêt de faire ce type de copier-coller, d'autant plus quand l'histoire est hyper connue. Une fois ma lecture terminée, je me dis que l'auteure aurait pu l'amener autrement mais cela aurait été peut-être moins vendeur (c'est une des choses qui m'a fait acheter ce livre, je vous le rappelle).
Quoiqu'il en soit, le coeur du sujet pour moi est cette autre intrigue, en parallèle, qui fait la part belle à une enfant de 11 ans : Ha-yeong. Je dois reconnaitre que c'est cette dernière qui attire toute l'attention tant son personnage est réussi. A chaque fois qu'elle apparait dans une scène, mon corps se tend, je suis sur mes gardes.
Je peux ressentir toute la tension, tout le stress qui émane rien qu'avec la présence de cette enfant.
Comment une personne devient un serial killer ? Est-ce son vécu qui va la mener à agir de la sorte, à tuer sans vergogne et sans remords. Je ne trouve pas de réponse à ces questions tant elle me semble irréelles.
L'auteure vous livre ici une version. J'ai le sentiment d'être témoin de la naissance d'un psychopathe, ou plutôt de sa lente construction. Un façonnage dû à des coups dont vous prenez connaissance tout au long de cette lecture, des traumatismes ancrés dans le subconscient via une musique, une odeur qui marquent à jamais un esprit blessé, torturé.
L'auteure vous narre cette histoire avec toute la retenue, la pudeur qui est propre à la culture asiatique et même si le calme est apparent, cette sérénité fragile est susceptible de partir en vrille au moindre déclencheur quel qu'il soit.
« Un enfant, c'est comme une feuille blanche. Il grandit selon les dessins que les adultes peignent dessus ».
Cette histoire, c'est avant tout le récit d'un enfant privé d'amour qui part à la dérive. Est-il alors encore possible de l'aider, de le changer avant qu'il ne soit trop tard ou est-ce peine perdue ?
Seo Mi-Ae nous montre que certaines âmes ne peuvent plus être sauvées et la fin qu'elle vous propose est glaçante.
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