Tu es le chasseur des Blancs, tu as un fusil, tu violes la mort en l'entourant de douleur.
La différence était immense entre un Shuar hautain et orgueilleux, qui connaissait les régions secrètes de l'Amazonie, et un Jivaro tel que ceux qui se réunissaient sur les quais d'El Idilio dans l'espoir d'un peu d'alcool.
Les pauvres pardonnent tout, sauf l’échec.
C’était un livre qui lui collait aux mains et aux yeux, qui lui faisait oublier la fatigue pour continuer à lire, encore et toujours (…).
(…) le maire le laissa tranquille et il fit tout pour sauvegarder cette paix, car c’était d’elle que dépendaient les moments de bonheur passés face au fleuve, devant la table haute, à lire lentement les romans d’amour.
La nuit tombait et, par-dessus la rumeur de la pluie.
Il savait lire. Il possédait l’antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire.
Ils lui avaient expliqué qu’il était bon qu’il ne soit pas l’un des leurs. Ils aimaient le voir, ils aimaient sa compagnie, mais ils voulaient aussi sentir son absence, la tristesse de ne pouvoir lui parler, et les battements joyeux de leur cœur quand ils le voyaient revenir.
"Il savait lire. Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l’antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire. Mais il n’avait rien à lire."
Dans ces recoins obstinés de la mémoire où s'enracine le chiendent de la solitude.