Juarez

Un jeune homme arrive dans la ville frontalière de Ciudad Juarez, au Mexique. Il vient chercher sa soeur. Dans une ville qui tue ses femmes...
Depuis 1993 et plus de 400 meurtres sans compter les disparitions, un terme a été inventé pour les assassinats de femmes en masse : le féminicide (certains pays d'Amérique de Sud détiennent de bien pires records)
Dès les premières planches, nous voilà plongé dans l'univers violent (le mot n'est pas assez fort) de la ville : exécutions en pleine rue en plein jour, narcotrafic, corruption, meurtres et violences envers les femmes.
Et notre jeune homme n'est pas là pour apaiser les tensions...
(féminicide : tuer une femme parce qu'elle est une femme)

J'ai entendu parler de cette ville au Mexique où les disparitions des femmes avoisinent des chiffres si impressionnants que l'on a de la peine à y croire. Et pourtant, il s'agit bien de la ville la plus dangereuse au monde surtout pour les femmes. La corruption a gangrené tous les niveaux de l'administration et de l'appareil d'état offrant une véritable impunité au crime. Une véritable guerre fait rage. C'est dans ce contexte qu'intervient cette histoire inspirée de faits réels.

Cette bd nous fait prendre conscience de comment cela se passe au Mexique. La libération récente de Florence Cassez nous a rappelé à cette réalité. Les enlèvements sont fréquents et les meurtres également. L'originalité sera dans la chute finale de ce one-shot. Il est vrai que je me suis posé une question au tout début qui aurait pu me mettre sur la piste. A lire malgré de grosses ficelles.

Dés la première page l'ambiance est donnée, des corps de femmes mutilées sont retrouvés dans le désert, la police essaye de faire son travail sans trop se donner la peine de relever des traces car de toutes façons, il y en aura d'autres, sans compter sur tous les corps que l'on a jamais retrouvé...
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Gael Garcia Morales part sur les traces de sa soeur, disparu à Juarez, l'une des villes où le taux de criminalité est le plus élevé au monde. On plonge alors dans l'horreur avec lui, alors qu'il marche sur les pas de sa soeur. Ripoux, enlèvements de femmes, viols, meurtres barbares, corruption, tout y passe dans cette BD réaliste, glauque et violente. le fait de savoir que cela est basé sur des faits réels renforcent ces impressions. Quant à la fin, le dénouement est très surprenant. Je n'avais absolument rien vu venir.

La ville frontière mexicaine de Juarez est réputée pour son taux de criminalité élevé. Totalement gangrénée par le narcotrafic, cette région dénombre plus de mille cinq cents mortes depuis 1993 et près de deux mille cinq cents disparues. Si la police, corrompue jusqu'à la moelle, ne lève pas le petit doigt, Nathalie Sergeef choisit de témoigner de l'horreur qui y règne à travers ce one-shot inspiré de cette actualité sordide.

Ce thriller romancé débute en compagnie de cinq nouveaux corps de femmes découverts dans le désert et d'un personnage, Gaël García Morales, qui débarque à Juárez dans l'espoir de retrouver sa soeur Gabriela. À travers cette enquête policière, l'auteure aborde la triste réalité de cette ville frontière terrorisée par les cartels de la drogue. Au fil des pages et de quelques flashbacks judicieusement distillés, l'intrigue se dévoile et emmène le lecteur vers une chute légèrement trop prévisible. Si ce mélange de fiction et de réalité fonctionne bien, j'ai surtout accroché à cette partie du récit qui cherche à pointer du doigt les méfaits des cartels et le sentiment d'impunité qui entoure cette avalanche de crimes.

Visuellement, Corentin Rouge livre de l'excellent boulot et contribue à installer une ambiance glauque et oppressante tout au long du récit.

Un très bon one-shot, à classer à côté du troisième volet 100% mexicain de la saga « Doggybags ».
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Depuis Down Under, Nathalie Sergeef est une scénariste dont j'aime lire et suivre le travail. Elle aussi la chance de bien s'entourer pour ses albums, avec des artistes très efficaces. Je me suis fait cueillir par l'histoire de Juarez et par les révélations de ses dernières pages. J'ai déjà hâte de lire une autre de ses histoires. Vive la Belgique !