AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 34 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Grandeurs et petites misères de la bourgeoisie provinciale !

A la veille de la guerre de 1914, la famille Dutilleul fait partie des notables de la ville : réussite sociale et professionnelle garantie par un mariage d'intérêt et quatre enfants.

Savoir se tenir, être respectable, et ne jamais faire objet de scandales, ce sont les maitres mots d'une éducation et d'un art de vivre de bon aloi.
Des valeurs si profondément ancrées dans la mentalité de la famille que le viol d'une des filles par un client du père est mis sous une chape de plomb, caché, étouffé, oublié renvoyant la responsabilité à cette fille si rétive aux bonnes manières. Impossible d'assumer la honte !
D'autant qu'en parallèle, des soupçons d'assassinat enverront le chef de famille en établissement psychiatrique pour étouffer le scandale.

C'est le début d'une descente aux enfers : morts pendant la boucherie de 14/18, ruine financière, mariage forcé pour tenter de sauver les meubles…
Les générations suivantes ne pourront se soulager du poids de l'éducation rigide, des convenances dogmatiques, et la loi du silence continuera le travail de concassage des individus, entre valeurs familiales et sociétales. Seule l'une de filles brisera le cercle vicieux en assumant son indépendance, permettant de solder les comptes du passé.

C'est donc une saga dramatique, intolérable dans l'éduction des filles. Une histoire de famille fondée sur le paraître, fascinante de réalisme, finement analysée dans ses codes, ses dysfonctionnements et sa cruauté. Une étude passionnante, sociologique, décortiquant les mécanismes du secret de famille.
Commenter  J’apprécie          250
Ce roman nous fait connaître à travers une époque: d'une guerre à l'autre, l'histoire de la famille Dutilleul. Mère est un personnage incontournable, haute bourgeoise, cruelle, insensible aux émotions, surtout imperméable à celles de ses propres enfants. Père est plus doux mais très absent, sans cesse sous le contrôle de son épouse. Il n'en sortira pas indemne! Les deux garçons ne survivront pas à la guerre, et les deux filles nous réserveront quelques surprises à l'âge adulte. Un roman vite lu, qui révèle le poids d'une éducation rigide,le danger de la prise de pouvoir de parents sur des enfants encore malléables.
Commenter  J’apprécie          140
Dans la famille Dutilleul, on sait tenir son rang. Marie, la mère, y veille et règne sur les siens avec toute l'austérité des grandes familles bourgeoises. En 1914, une série de drames survenue lors d'une réception, vient pourtant ternir le bel éclat de la famille. Si Geneviève, l'une des filles Dutilleul, en profite pour se libérer du carcan maternel, Charlotte, la cadette,reproduit en grandissant le schéma familial,se pliant à tous les "petits sacrifices"pour satisfaire aux convenances de la bonne société.

Bravo à Caroline Sers qui saisit avec beaucoup de finesse, d'une belle écriture, sobre et souple, tous ces "petits sacrifices", secrets et drames, hypocrisies et non-dits, manque d'affection et de sentiments, éducation rigide transmise de mère en fille...qui entraînent au final de grandes horreurs. L'évocation de cette riche famille de notables révèle une bourgeoisie pathétique et affligeante, prête à toutes les extrémités pour maintenir l'illusion de sa condition. Un drame familial très réussi.
Commenter  J’apprécie          110
Charlotte Dutilleul n'est qu'une petite fille lorsqu'éclate la guerre de 14. Turbulente, elle tente tant bien que mal de se conformer aux desiderata de sa mère, une femme rigide pour laquelle seule importe l'apparente perfection de sa famille offerte aux yeux des autres. Au cours d'une réception, deux événements vont marquer à jamais la fillette, un des deux sera passé sous silence face à l'énormité du second.
Quelques années plus tard, la trépidante Charlotte, pour laquelle on avait d'emblée tendance à éprouver une franche sympathie, s'est assagie, ravalant sa douleur et devient mère à son tour. Nicole naît d'une union sans amour et hérite du même caractère maternel. Mais les temps ont changé, les moeurs aussi. Nicole grandit à Saint-Germain des Prés et, contrairement à sa mère qui ne s'est pas opposée à la sienne, adolescente elle rue dans les brancarts... Les représailles seront féroces et la fin terrifiante.

Une traversée rapide de la première partie du XXe siècle et une galerie de mères et de filles sur trois générations font de ce court roman un condensé efficace des mécanismes qui conduisent à déclarer l'autre fou afin de maintenir l'équilibre familial.


Lien : http://moustafette.canalblog..
Commenter  J’apprécie          40
L'auteur, Caroline Sers, nous décrit la cruauté de la grande bourgeoisie.
Nous suivons la famille Dutilleul des années 1914 à 1950, famille de notable, un couple avec quatre enfants, deux garçons qui vont décéder lors de la 1ère guerre mondiale, deux filles, Geneviève et Charlotte.
Le personnage principal étant Charlotte, petite fille aimant la vie, courir, sauter... comme tous les enfants, sauf que dans sa famille cela ne se fait pas, l'éducation y est plus que rigide, à tous moments il faut représenter cette famille.
Adolescente, Charlotte lors d'une réception donnée par ses parents sera victime d'un viol, mais pour dissimuler cette "honte", sa mère lui interdit d'en parler.
Lors de cette même réception, son père commettra un geste irréparable, et sera interné.
Quelques années plus tard, elle sera sacrifiée à nouveau en se mariant à un riche commerçant afin de sauver ses parents de la faillite.
Son mari Alain, n'est pas issu de la bourgeoisie et elle lui en fera souvent le reproche, elle sera aussi rigide que sa mère dans l'éducation de ses enfants qu'elle n'a jamais voulus.
Et comme son père elle commettra l'irréparable en voulant à son tour faire rentrer sa fille Nicole dans le moule, celle d'une jeune fille qui se tait.
Un très bon livre, l'écriture est simple, belle, touchante. Tout au long de ce livre l'auteur nous divulgue des indices afin d'essayer de comprendre Charlotte.
Commenter  J’apprécie          30
A la veille de la première guerre mondiale, les Dutilleul font partie de la grande bourgeoisie : un appartement boulevard saint germain et une grande maison de campagne à une cinquante de kilomètres de la capitale avec moult serviteurs pour obéir et exécuter leurs moindres désirs.

Henri, le père, est un homme effacé et distant qui n'a que peu de relations avec sa femme, Marie, à qui il laisse l'éducation de ses enfants Pierre, Fabrice, Geneviève et Charlotte.

Dans ce monde bien pensant de la fin de la Belle-Epoque, les apparences sont reines et l'on se doit dès le berceau de savoir tenir son rang, ne jamais faire l'objet de scandales… Marie, née de Delbe, y veille sans pitié.

Le jour de l'assassinat de Jean Jaurès, les Dutilleul, reçoivent comme chaque année pour la fête de l'été l'ensemble de leurs relations d'affaires et mondaines. Et c'est lors de cette soirée que la vie des Dutilleul va basculer inexorablement.

En trois chapitres et autant d'époques, 1914, 1934 et 1954, Caroline Sers nous raconte par le menu la grandeur et la décadence de la famille Dutilleul à travers trois personnages féminins.

Caroline Sers parvient à merveille à nous dépeindre la cruauté de la grande bourgeoisie du début du 20è, les petits arrangements qu'elle a du prendre pour maintenir son rang et surtout le poids des secrets et des apparences dans ce milieu où un scandale précipite la ruine.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          20
ce livre m'a été conseillé lors de ma formation en psychogénéalogie et j'avoue ne pas avoir été déçue.
L'auteur nous fait comprendre à travers son récit le poids que certaines personnes peuvent porter à cause des non-dits, des secrets de famille.
un livre qui se lit vite et qui est facile à lire.
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman se déroule à trois époques, la première débute par un drame et il va falloir plusieurs année pour en connaître les raisons d'où 3 parties en 3 périodes.

Marie de Delbe, ou Mme Dutilleul tient sa maison et son personnel d'un main de maître, les apparences sont primordiales et pour cela on accepte le mensonge, sa fille Charlotte sera la première touchée. Cela va nous menait vers une fin dramatique, où on voit de génération en génération une famille prête au pire pour cet apparence si précieuses à leur yeux.

Ce livre est un thème qui est cher à l'auteur, car son premier roman, « la maison Tudaure » est de même lignée et j'aime beaucoup ce genre d'histoire, cela rapelle les bêtises que les gens ont fait au nom de leur nom ou rang .
Commenter  J’apprécie          10
J'ai moyennement aimé ce livre ! Il retrace bien évidemment très bien les mentalités de l'époque.
Mais l'ambiance est trop lourde et je pense que la "bonne société" de ces années là n'est pas forcément comme l'auteur la décrit.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (64) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}