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Allez, je me lance... difficile d'écrire une critique sur ce livre.
Je suis biologiste spécialisé en environnement et travaille à la préservation de notre belle nature depuis 20 ans, donc le sujet ne m'est logiquement pas étranger... J'ai terminé la lecture de ce livre mal à l'aise. Logique me diriez vous rien qu'en lisant le titre.

Pablo Servigne nous donne un état des lieux de notre belle planète et ce que nous en avons malheureusement fait. Il nous raconte la suite. Soit la succession des événements qui aboutiront à l'effondrement de notre societe carbonnée. Les chiffres sont précis, nombreux et bien documentés. Ils font froid dans le dos... et c'est sans doute cette succession de constats qui m'a rendu mal à l'aise. L'utilisation du mot "effondrement " toutes les 10 lignes a fini par user mon éternel optimisme...

J'ai apprécié les passages traitant des mécanismes psychologiques qui expliquent pourquoi l'Homme a tant de mal à se remettre en question devant un tel bouleversement.

Bon... lecture terminée, que faire... avoir conscience de la situation est déjà une belle affaire. Continuer ses efforts quotidiens est important. Entreprendre des actions en collectivité est encore plus important je pense. Espérer une prise de conscience de nos élites... plus difficile. Mais nous avons le choix des urnes à ne pas négliger !
Allez, je continue mes actions de sensibilisation sur le terrain, et je vais protéger mes hirondelles ! C'est déjà ça de prit...
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"Les catastrophes écologiques qui se préparent à l'échelle mondiale dans un contexte de croissance démographique, les inégalités dues à la rareté locale de l'eau, la fin de l'énergie bon marché, la raréfaction de nombre de minéraux, la dégradation de la biodiversité, l'érosion et la dégradation des sols, les événements climatiques extrêmes ... produiront les pires inégalités entre ceux qui auront les moyens de s'en protéger, pour un temps, et ceux qui les subiront.
(🎼Par dessus les temps, soudain j'ai vu passer les cygnes noirs...🎼)
Elles ébranleront les équilibres géopolitiques et seront sources de conflits. L'ampleur des catastrophes sociales qu'elles risquent d'engendrer a, par le passé, conduit à la disparition de sociétés entières. C'est, hélas, une réalité historique objective. [...]
Lorsque l'effondrement de l'espèce apparaîtra comme une possibilité envisageable, l'urgence n'aura que faire de nos processus, lents et complexes, de délibération. Pris de panique, l'Occident transgressera ses valeurs de liberté et de justice."
Michel Rocard, Dominique Bourg et Floran Augagneur, 2011.
Respectivement ancien Premier ministre,
professeur à la faculté des géosciences et de l'environnement de l'université de Lausanne,
et professeur de philosophie de d'écologie à l'institut d'études politiques de Paris.



(🎶Tout est fichu,
Entre nous
La vie continue
Malgré tout....🎶)
Delpechons-nous...

.Comment c'est le futur ?
Commencez par la faim
Commencera notre présent,
Je ne suis que....t'es moins !?






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J'ai appris que les catastrophes climatiques ne sont pas pour dans un siècle, c'est pour tout de suite, et ça a déjà commencé. C'est-à-dire pour nous ET pour nos enfants. Très bonne entrée en matière de la collapsologie. Un livre avec de très nombreuses références.
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Le sous-titre dit tout : "Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes". le livre a été écrit en 2015, et il reste valable dans ses grandes lignes, même s'il aurait besoin d'être réactualisé sur certains points, en particulier sur ceux relatifs à la ressource en pétrole.
Pour l'essentiel il est pessimiste, et il l'explique point par point  : nous n'échapperons pas à l'effondrement de notre civilisation. Cet effondrement n'est pas daté, sinon qu'il s'agit de quelques décennies. Il est inéluctable, à nous de nous y préparer au lieu de faire la politique de l'autruche et de vivre dans le déni.
S'il n'y a pas de solution les auteurs préconisent le retour à une forme de survivance, une société solidaire autour de productions localisées respectant l'environnement. C'est un peu court, et c'est désespérant.
J'aurais aimé qu'ils préconisent une société de sobriété et de non-concurrence, rendant compatible la protection de l'environnement et la recherche scientifique - qui n'est que l'exercice de l'intelligence -, qu'ils n'ignorent pas toute possibilité de saut technologique majeur à venir. le cerveau humain n'a pas dit ses derniers mots, même s'il est capable de bien des bêtises, ce qu'il prouve tous les jours. Bref je voudrais m'inscrire dans la formule de Gramsci "Il faut allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté", même si le plus souvent, il faut l'avouer, le comportement de l'espèce humaine est désespérant.
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Cet essai qui paraissait anodin et réservé à un public averti lors de sa sortie en 2015, s'avère être un livre essentiel, peut-être l'un des plus importants qui soient. Comme l'indique son titre, ce texte est la démonstration implacable de la capacité de notre société industrielle à s'effondrer. Après sa lecture, la question n'est plus de savoir si la société telle que nous la connaissons va s'effondrer, mais quand. Jusqu'ici rien de bien nouveau ; après tout l'impermanence est la caractéristique fondamentale du monde physique et aucune civilisation n'est éternelle : elles se sont toutes effondrées par le passé, il n'y a aucune raison objective pour qu'il n'y en aille pas de même pour la nôtre.

Là où ça se corse, c'est que même les gens familiers du sujet pensent souvent que nous ne verrons pas l'effondrement de notre vivant, que celui-ci sera pour nos enfants ou nos petits-enfants, voire encore plus loin. C'est un mécanisme de protection psychologique parfaitement naturel et très bien décrit par la psychologie et les neurosciences, à l'instar du type qui n'ose même plus ouvrir ses factures parce qu'il sait très bien qu'il ne peut pas les payer, même si cette réaction est aussi par ailleurs un parfait exemple d'égoïsme (« je préfère que les catastrophes soient vécues par mes enfants que par moi-même »). Cependant les faits ne dépendent pas de nos croyances à leur sujet, et le premier enseignement de ce livre est peut-être que l'effondrement est imminent. L'ordre de grandeur serait de quelques années, une ou deux décennies au maximum. Bien évidemment, faire des prédictions c'est prendre le risque de se tromper, mais on a affaire là au problème des évolutions exponentielles, qui sont très difficiles à se représenter. C'est illustré par l'histoire du nénuphar qui double de surface chaque jour, et qui meurt le jour où il recouvre tout l'étang (faute de place) : la veille du jour de sa mort, il ne recouvrait que la moitié de l'étang. L'avant-veille, un quart de sa surface. Une semaine avant sa mort, il n'occupait que 0,8% de la surface de l'étang : en voyant toute cette surface restante disponible, pouvait-il alors avoir conscience qu'il ne lui restait qu'une semaine à vivre, même en sachant parfaitement qu'il doublait de taille chaque jour ? Or la majeure partie des grandeurs caractérisant notre société suivent des évolutions exponentielles : évolution du nombre d'humains sur Terre, évolution des rejets de CO2, évolution de la consommation de matières premières, évolution du taux de destruction des forêts primaires, etc. etc.

La collapsologie a pour définition première une chute brutale de la population humaine. Une autre définition, proposée par Yves Cochet, est celle-ci : « processus à l'issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi. » Les auteurs précisent que quand on parle d'effondrement au singulier, il s'agit plutôt de ce qu'en diront les historiens du futur en décrivant notre époque. Dans la pratique, pour ceux qui le vivront, il s'agirait plutôt d'une succession d'effondrements (économiques, écologiques, institutionnels, sociétaux) qui mis bout à bout, signeront au final l'effondrement total et global de la société moderne, industrielle et mondialisée. Ainsi les empires Romain ou Maya ne se sont pas effondrés du jour au lendemain, mais à l'issue d'un processus qui peut paraître soudain et très court avec le recul, mais qui s'est en réalité étalé sur plusieurs années.

Les auteurs dénoncent aussi la légèreté (au mieux) ou la condescendance (au pire) avec laquelle ce sujet est abordé dans le débat public. « On nous a déjà fait le coup » disent de nombreux commentateurs en se croyant éclairés, notamment avec la fin du monde annoncée pour 2012, sans parler des innombrables films et livres post-apocalyptiques : évoquer l'effondrement revient donc de façon manichéenne si caractéristique du débat public contemporain, à annoncer l'Apocalypse, position irrationnelle par excellence, donc fin du débat. Il y a de plus ce que les auteurs qualifient de « techno-béatitude », cette croyance que la technologie est toute puissante et qu'elle nous sauvera quoi qu'il arrive. Bref, le débat public est caricatural (en même temps quel que soit le sujet, le contraire eût été un scoop), et pourtant la collapsologie mérite mieux que ça étant donné l'énormité de ce sujet qui nous concerne tous au premier chef.

Ce sujet est transversal, transdisciplinaire, philosophique même à de nombreux égards, et au final bien moins déprimant que ce que les gens peuvent craindre au premier abord. C'est l'occasion de se poser des questions fondamentales, de redécouvrir ce qui compte vraiment dans la vie, d'inventer une nouvelle façon d'interagir entre êtres humains (donc de faire société) et avec les plantes et les animaux. Contrairement à une autre idée reçue, les êtres humains se comportent de façon très digne et altruiste dans les situations d'urgence, les événements comme le 11 septembre ou Fukushima le montrent. Cet altruisme et cette capacité à coopérer se retrouvent dans la nature de façon intra et inter espèces, d'ailleurs l'un des deux auteurs (Pablo Servigne) a commis un autre essai intitulé : « L'entraide, l'autre loi de la jungle ». L'effondrement n'est donc bien-sûr pas la fin du monde, mais une transition vers quelque chose d'autre, vers un monde qui peut être bien plus désirable que ce que nous connaissons actuellement, où le diptyque produire/consommer est devenu l'alpha et l'omega de la vie humaine. Une transition donc, certes douloureuse, mais vers un monde qui aurait plus de sens, plus humain, plus vertical, plus en phase avec la vie et la nature : finalement, n'est-ce pas ce à quoi une grande partie de l'humanité aspire ?
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J'ai bien aimé ce manuel qui m'a expliqué ce qu'était la collapsologie, comment et pourquoi notre société telle qu'on la connait pourrait s'effondrer et quels sont les scénarii possibles.
Ca a dédramatisé l'idée que j'en avais et comme "le savoir c'est le pouvoir", mieux comprendre ce présent permet de mieux s'armer pour le futur !

Je reste un peu sur ma faim lors du dernier chapitre : pas de propositions concrètes - seulement des suppositions
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Pablo Servigne. Raphaël Stevens. Comment tout peut s'effondrer. 3,5. Paru au Seuil. 279 p.

Je ne devais pas être en forme…j'ai trouvé l'ouvrage assez indigeste.
D'accord il s'agit d'un manuel mais je m'attendais à plus de cas « pratiques ».
Alors que le livre expose des principes communs, connus (évolution des marchés économiques,…) théorie, modèle mathématique -> courbes.
J'aurais aimé que l'on associe à la défense des éoliennes, de l'hydrogène des calculs énergétiques.
Combien coûte (en kWh – énergétiquement) la construction et l'entretien d'une éolienne, d'un panneau solaire ?
L'accent devrait être mis sur le consommateur (: nous quoi !). le gaspillage éhonté (la ½ de la viande produite dans le monde part aux ordures). La nécessité de changer sa façon de penser en y incluant l'éthique (la non-violence, la recherche de la vérité, l'honnêteté, la non accumulation de biens au-delà du raisonnable, la maîtrise des désirs (croisières,…).
Bref l'effet qu'un changement de comportement pourrait avoir sur le ralentissement de l'accélération de la courbe.
Pour moi c'est cela un manuel. Quelque chose qui nous permet d'agir en toute connaissance de cause.
Si vous avez des infos sur un livre qui pourrait mieux me convenir, je suis à l'écoute de vos suggestions.
J'ai aimé les 30 pages de références de bouquin, articles,…
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Selon Yves Cochet, un effondrement est "le processus à l'issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis [à un coût raisonnable] à une majorité de la population par des services encadrés par la loi."

Dans cet essai, hélas très convaincant, Pablo Servigne et Raphaël Stevens montrent que la possibilité que notre civilisation industrielle basée sur les énergies fossiles s'effondre prochainement est importante. Ils pensent que cela peut arriver de notre vivant. En tout cas avant la fin du 21° siècle.

Changement climatique, fonte des glaciers et hausse du niveau des mers, acidification des océans, pénuries d'eau, expansion de ravageurs et de nuisibles et disparition d'espèces vivantes, propagation de maladies contagieuses... les signes ne manquent pas que la situation est inquiétante tandis que, depuis les années 1980, les inégalités sociales s'accroissent. La force des auteurs c'est de relier tout ça et de faire une étude systémique. Pour se maintenir notre civilisation a besoin de la croissance et cette croissance a épuisé les ressources de la planète. La fin de la croissance entraîne chômage, troubles sociaux et politiques. L'interconnection et la mondialisation des économies rendent le risque encore plus important. Je dois dire que cet aspect des choses est très inquiétant et même plus, angoissant. La thèse s'appuie sur de nombreuses sources. Il est question d'effondrement des banques, de ruine des entreprises. Dans ce contexte, qui serait encore en mesure d'entretenir le parc nucléaire français ?

Il est trop tard pour empêcher l'effondrement. C'est dans les années 1970 qu'il fallait agir pour freiner la machine mais le choix a été fait de continuer d'aller de l'avant et de plus en plus vite. En fait l'effondrement a peut-être déjà commencé sans que nous en rendions compte car, comme la grenouille plongée dans une casserole d'eau qui chauffe, l'être humain s'habitue à une dégradation progressive de ses conditions de vie. L'histoire montre que le processus d'effondrement peut être lent et qu'alors ce n'est qu'à postériori qu'on peut lui fixer une date de départ.

"Il est trop tard pour le développement durable, il faut se préparer aux chocs et construire dans l'urgence des petits systèmes résilients". Dennis Meadows.

La bonne nouvelle du livre c'est que la suite ne sera pas forcément le chacun pour soi sanglant qu'imaginent les survivalistes ou que nous montrent les films post-apocalyptiques. Les études et les faits montrent que les situations de catastrophes déclenchent souvent des réactions de solidarité entre personnes. Les auteurs préconisent de construire et d'entretenir des réseau de solidarité, de s'investir dans des initiatives alternatives, de s'habituer à la sobriété.

La rédaction claire et imagée, les nombreux exemples concrets, font de Comment tout peut s'effondrer une lecture facile. Ce n'est pas le cas du contenu. Cet ouvrage m'a profondément remuée. Certains passages ont généré des pointes de stress qui m'ont obligée à interrompre ma lecture un moment. A la rédaction de mon compte-rendu, je retrouve ce sentiment désagréable. C'est une lecture très déstabilisante qui force à regarder la réalité en face et à s'interroger sur ses choix de vie. Ca fait plusieurs années que j'y pense mais il va vraiment falloir que je me mette à cultiver sérieusement mon jardin.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Ce livre fut le premier, pour moi, d'une très longue série d'ouvrages mais aussi de conférences sur le sujet. Lu à l'été 2017, il m'a assommé bien plus que la température qui, pourtant, comme chaque année désormais (ou presque à quelques pouillèmes près) devait battre des records.
Véritable avalanche (plutôt), de chiffres, de références, d'études, inventaire de diagnostics tous plus effarants les uns que les autres, il glace autant qu'il fascine. En le refermant j'ai compris à quel point, comme le formule bien Arthur Keller que j'ai découvert par la suite : nous vivons, nous autres urbains, dans un décor trompeur. Il n'est qu'à regarder les 9 frontières vitales à la survie de l'espèce humaine (changement climatique, déclin de la biodiversité, acidification des océans, déplétion ozone strate, perturbation du cycle phosphore et azote, charge aérosols atmosphériques, consommation d'eau douce, changement d'affectation des terres et pollution chimique), constater que 4 de ces seuils étaient déjà franchis en 2015, savoir que le franchissement de certains rend inéluctable celui d'autres et que les boucles de rétroactions vont aller en s'accélérant pour comprendre que la question n'est pas de savoir si tout peut s'effondrer, mais quand... En tout cas, grâce au rigoureux travail de Pablo Servigne et Raphael Stevens, on sait maintenant comment : mauvaise nouvelle, plusieurs scenarii sont possibles, que dis-je... probables.
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Les collapsologues dépeignent la situation dramatique de notre société : fondée sur la croissance démesurée, la complexification des systèmes et les énergies non-renouvelables, il y a fort à parier que nous allons droit dans le mur. Impossible de savoir quand, mais s'informer, c'est commencer à y penser et tomber de moins haut.
Débordant d'informations et de références, ce livre est déprimant, certes, mais plus que nécessaire.
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